Archives de catégorie : Edito

Alors cette Metal Expo, ça donne quoi ?

Annoncé en grande pompe depuis des mois sur les réseaux sociaux, l’exposition « Metal-Diabolus In Musica » (oui, comme l’album de Slayer) a enfin pris ses quartiers à la Philharmonie de Paris pour une belle et longue durée (jusqu’à la mi-septembre 2024). Une sacrée reconnaissance pour notre genre, certes moins conspué par le grand public, mais toujours en proie à des stéréotypes tenaces.

(Attention cet article contient quelques spoilers, passe ton chemin si tu veux te garder la surprise (ou va à la conclusion en gras)).

Accueillis par un compte tout de noir scintillant, on entre tout de suite dans le vif du sujet avec une vidéo de plusieurs concerts filmés depuis le fond de la scène de la Warzone, au Hellfest 2023. De quoi s’y croire ! Nous rentrons ensuite dans le début de l’exposition, consacrée aux débuts du Metal, à sa définition comme à son essence (avec Black Sabbath et Led Zeppelin bien évidemment !)

L’exposition parlera très bien aux néophytes du genre, et pourra même donner l’envie à certains de s’y mettre – nous avions avec nous le cas d’une personne qui ne connaissait que très peu de choses et qui est ressortie avec l’envie d’aller voir Bloodywood en concert.

Mais elle parlera aussi à tout connaisseur : outre le vrai plaisir que nous prenons à découvrir cette exposition dans un lieu aussi important que la Philharmonie de Paris et aux différents objets exposés (oh le pied de micro de Jonathan Davis ! Oh le bandana de Robert Trujillo ! Oh la partition de « Vampire Of Nazareth » (Septicflesh) ! …) On retrouve pleins de petits détails nous fera qu’apprécier davantage cette sublime exposition (vous le saviez, vous, que les Rolling Stones avaient un studio mobile ?). Et le tout sous le son de nos groupes préférés passant les uns après les autres durant de très courts extraits.

On notera aussi des chouettes installations, comme ce semblant de pit prise depuis la fosse du Hellfest (on s’y croirait presque !) et ce panneau de pédaliers qu’on avait envie de trifouiller. 

Le seul petit regret – et nous sommes bien conscients que durant une exposition, on ne peut pas tout traiter – est le manque cruel de la scène folk metal, reléguée dans une petite salle dans la partie « Metal du monde », avec quelques photos se battant en duel et un écran tactile sans cesse monopolisé : à notre sens, la scène a eu différentes apogées fin 2000/début 2010 (avec l’émergence de groupes comme Eluveitie, Finntroll, Turisas …) et regagne actuellement un nouveau souffle (avec The Hu, Cemican, The Shamisenists (quelle joie d’ailleurs de les voir cités eux !). De plus il existe toujours des festivals mettant cette scène à l’honneur (le Cernunnos Pagan Fest en France, pour ne citer qu’eux). A notre sens, une salle mieux garnie et un peu plus documentée aurait été mieux (et peut-être que nous chipotons un peu).

Bien agencée, et avec de nombreux objets, et extrêmement bien documentée pour sa majorité, il serait difficile de ne pas ressortir avec un immense sourire béat de cette belle et excellente exposition sur notre genre favori. Malgré un petit défaut, connaisseurs comme novices prennent leur pied ! Nous vous conseillons vivement de la visiter !

“Metal – Diabolus In Musica”, à la Philharmonie de Paris, jusqu’au 29 septembre 2024

[EDITO] Les 20 ans de « Meteora » : Hommage d’un groupe à ses premiers fans et à son chanteur disparu

En 2003 sortait un album qui allait marquer une génération toute entière dans le monde : « Meteora ». Les Linkin Park, et en particulier son chanteur, Chester Bennington, ne le savaient pas encore, mais ils allaient laisser une empreinte d’une telle importance -en chacun de nous – qu’elle résonne encore aujourd’hui, alors que sort une édition anniversaire pour les 20 ans

Tout a commencé par un clip, passé sur la télévision aux aurores, et découvert durant une nouvelle insomnie. Des images fortes, d’une adolescente dans un monde où tout va trop vite pour elle, à laquelle je me suis rapidement identifiée. Vint ensuite les arrangements et les grosses guitares qui viennent se faufiler aux creux de mes oreilles. Puis enfin la voix d’un homme, si particulière qu’elle en devient fascinante, celle de Chester Bennington.

Très vite j’ai voulu en savoir plus et me procura rapidement l’album : chacun des morceaux fit un tel effet sur moi que j’avais l’impression de prendre des coups de poings dans le ventre. A une époque particulièrement difficile pour moi – je n’étais pas si éloignée de cette adolescente dans le clip de « Numb » – je me persuadais que « Meteora » avait été écrit pour moi, pour exprimer toute la rage et le désespoir que je vivais sur le moment, sans me douter que j’étais loin d’être la seule dans ce cas (oui, c’est con une ado).
Sans le vouloir, Linkin Park était devenu avec « Meteora » le porte-parole d’une partie de toute une génération mal dans sa peau, faisant face, à plus ou moins d’importance, à un immense malaise.
Cet album fait toujours partie intégrante de ma vie, ressurgissant à chacun des moments qui ont pu la jalonner : déménagement loin des miens, oubli d’un amour impossible, ou encore le début d’une nouvelle carrière professionnel. Il a toujours su me redonner le courage, la force et le recul qu’il fallait pour mieux repartir sur les chemins sinueux de la vie. Il est comme un membre à part entière de ma famille. Et j’ai eu l’impression d’en perdre un bout avec le décès de Chester Bennington en 2017.

Après ce succès colossal, Linkin Park ne sera plus auréolé de lauriers qu’auparavant (même si sa réputation ne sera plus à faire) (et malgré un troisième album, « Minutes to Midnight », injustement conspué). Mais il sera resté dans le coeur de beaucoup de jeunes gens de ma génération. Pour beaucoup, la réédition de « Meteora » ne sera synonyme que de profit, de retour en grâce surfant sur une tendance à la nostalgie actuelle (ce sera la principale critique sur le tout récemment . Pour d’autres, ce sera l’ultime hommage d’un groupe à ses fans et à son chanteur trop tôt disparu, avec un objet particulièrement soigné, de somptueux inédits parfois lourds de sens (« Massive ») et des démos, rares, qui nous plongent dans l’élaboration d’un album mythique.

Merci à Linkin Park pour cet album de collection qui a bouleversé l’adolescente que j’ai été, et qui ravit l’adulte, plus ou moins bien construite, que je suis aujourd’hui.

[EDITO] Bilan 2021 – Quand la pandémie nous donne des albums exceptionnels

On ne va pas se mentir, 2021 n’aura, encore une fois, pas été une excellente année pour les acteurs de la musique et plus généralement de la culture. La faute à un virus qui ne va pas nous lâcher la grappe, mais aussi à des restrictions ordonnées par les différents gouvernements d’Europe, qui ne permettront pas aux groupes de pouvoir tourner dans des conditions satisfaisantes, entraînant annulations et reports.

Les groupes trouvent donc de nouvelles façons d’aller chercher leur public : le plus généralement, les concerts se font maintenant en streaming, avec plus ou moins de succès pour les artistes, qui pourra même aboutir à la parution d’un album « live » sans spectateurs. Les Behemoth avec « In Absentia Dei » ont démontré qu’en mettant les moyens dans la production, en trouvant un lieu unique (soit une église abandonnée) et en travaillant l’image, on pouvait réinventer le concept et délivrer un objet de qualité à ses fans.

Cependant, il y aura bien plus de concerts qu’en 2020, et certains festivals pourront même organiser leur édition, à l’image d’un Alcatraz Metal Fest à Courtrai, hautement réussi.

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On a vu également de grand retour : Liquid Tension Experiment tout d’abord, 22 ans après la sortie de leur dernier opus. Pour Iron Maiden, il était temps de sortir de son coffre-fort son « Senjutsu » qui créera l’événement et ravira de très nombreux fans à travers le monde.

Des jeunes groupes ont créé pendant la pandémie, et continuent leur ascension en 2021 : à l’international déjà, avec des groupe comme White Void ou Future Palace, ou plus localement, comme le duo de folk français Det Var, dont on vous reparlera davantage prochainement.

Des projets annexes ont également été lancés : parti comme un simple délire sur Youtube, le nouveau supergroupe de Björn Strid At The Movies, spécialisés dans la reprise metal de musiques de films, a vu son succès grandissant jusqu’à sortir en ce début 2022 un deuxième opus.

Mais quand est-il de la production d’albums ? Vu l’annulation des concerts à travaers le globe, les musiciens se retrouvant enfermés chez eux font ce qu’il savent faire le mieux. 2021 aura été prolifique sur ce point de vue là. Le côté positif apporté par la pandémie est que les albums semblent plus aboutis, plus soignés, puisque le rush entre deux tournées a pour le moment disparu.

Voici notre sélection de l’année, sans hiérarchie, qui aura été particulièrement difficile à établir cette fois, tant le cru 2021 aura été particulièrement bon !

Architect – For Those That Wish To Exist

Un album à l’ambiance particulière, aux mélodies mélancoliques entêtantes et aux refrains aiguisés. Le grunt et la violence des riffs prennent un net recul pour faire place à une musique éfléchi, plus poussée. Avec cet album, Architects s’éloigne de son metalcore d’origine et définit ses propres règles tout en repoussant ses limites. Un énorme coup de coeur pour Metal Actus (on a bien hâte de voir la version live aux studios Abbey Road maintenant !)

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Wardruna – Kvitravn

Malgré quelques titres « formatés » pour attirer le chalan, les Wardruna signent un opus d’excellente facture, à la fois mélodieux, apaisant et inspiré. On notera le contraste entre la voix de Lindy Fay Hella et d’Einar qui nous donnera de véritables frissons et on espère que ce duo se développera davantage dans les sorties futures de la formation.

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Mastodon – Hushed And Grim

Un album particulier pour les Mastodon, qui traitent, avec une retenue touchante, la perte d’un être cher. Des morceaux variés – aucun ne ressemble à un autre – à la fois doux et douloureux, mais parfois menançants et lourds. Massif et nécessaire, surtout en ces temps pandémiques.

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Empyrium – über den sternen

A mi-chemin entre le folk noir et le doom lancinant, les Empyrium nous livre un vrai diamant brut avec cet album, qui ne saura qu’émerveiller l’auditeur, qu’il soit néophyte ou fan de la première heure.

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Gojira – Fortitude

La pression était grande pour Gojira qui a réussit à asseoir sa popularité à l’international avec l’album « Magma ». Cinq ans plus tard, ils effectuent un retour gagnant avec « Fortitude », album emprunt de mystisme et de mélancolie, et qui démontre un groupe au sommet de son art.

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Liquid Tension Experiment – 3

Il aura fallu attendre 22 longues années et une pandémie mondiale pour que John Petrucci, Jordan Rudess, Tony Levin et Mike Portnoy se reforment pour plancher sur la suite de Liquid Tension Experiment. Ce troisième opus ne nous décevra pas, ça groove toujours autant ! Les enchaînements de riffs et les envolées mélodiques prennent même un bon coup de modernité au passage, chose qu’on aurait pu craindre. Un monument du progressif.

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White Void – Anti

Un premier jet hautement réussi pour les norvégiens de White Void, qui, malgré un côté un peu fourre-tout de la chose, nous livre un album complexe. Le tout saupoudré de petits détails qui peuvent passer inaperçus aux premières écoutes. Encourageant !

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Grorr – DDULDEN’S LAST FLIGHT

Après un album, « The Unkown Citizens », en demi-teinte, les français de Grorr reviennent en forme avec « Ddulden’s Last Flight », véritable hommage aux bandes originales de films classiques. Le groupe nous livre nous livre non seulement une histoire forte, mais aussi des morceaux versatiles, alliant modernité et traditions avec brio, ne nous laissant aucun temps mort et nous entrainant dans un voyage mystique captivant. Une des meilleures formations de l’Hexagone, trop souvent sous-estimée.

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Harakiri For The Sky – Maere

Un vrai coup de maître pour le duo autrichien Harakiri For The Sky qui signe avec « Maere » un album somptueux dont les compositions, à la fois traumatiques et douces, dures et délicates vient nous happer dans un véritable tourbillon d’émotions. On ne ressort pas indemne de notre écoute, mais on ne peut que vous le surconseiller.

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Mono – Pilgrimage Of The Soul

Le groupe japonais poursuit son exploration de la violence avec « Pilgrimage Of The Soul » qui revient à un son brut et incisif. Un opus risqué et courageux d’un groupe sans cesse en quête d’évolution et à la recherche de nouveaux sons.

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[EDITO] 2019 : Et si on faisait le bilan ?

2019 aura été une année assez agitée au niveau de notre genre de musique favori ! Nouvelles super-formations, retours pour le moins inespérés, petites merveilles sorties du néant, des petits groupes français au top… On se fait un topo ?

Il y aura eu moultes de grands groupes qui auront décidé que 2019 serait l’année de leur retour sur le devant de la scène ! A commencer (et très franchement, on ne les attendait plus) par les Tool ! Après avoir réactivé le projet A Perfect Circle en 2018, ce bon vieux Maynard James Keenan a sorti cet été «Fear Inoculum» qui fera les beaux jours de tout fan du groupe (voir même du bonhomme).

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Côté teuton de la force, Rammstein reviendra mais décevra au printemps avec un album éponyme certes réussi, mais qui ne réussira pas à sortir des sentiers battus. L’autre projet de son chanteur, «Lindemann» , et son deuxième album «F&M» surprendra beaucoup plus les critiques comme les fans, déjà par sa production impeccable, et par le sérieux de cet opus – Till Lindemann revenant au tout allemand et développant un univers «poétique» particulier propre, qui ne convient pas voire plus à son grand frère.

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Autre retour passé plus inaperçu, celui des Life Of Agony, avec un «Sound Of Scars» qui rappellera les années 1990 aux plus nostalgiques d’entre vous ! Enfin, dans la catégorie de ceux qu’on n’attendait pas du tout, The Old Dead Tree, qui revient faire un tour avant de s’en aller pour de bon : leur EP «The End» est une parfaite conclusion à cette aventure. Une bien belle manière de se retirer.

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Et d’ailleurs, dans les groupes français, cette année, beaucoup ont pu se distinguer ! A commencer par les Herrschaft qui, six ans après leur dernier disque, reviennent avec « Le Festin Du Lion » en développant un tout nouveau concept, celui de Satan et de son assistant. On parie qu’ils feront beaucoup parler d’eux ! Les Asylum Pyre ont aussi fait forte impression avec leur nouveau parf… pardon leur nouvel album «N°5», le premier avec leur nouvelle chanteuse Ombeline Dupray! On aura également une pensée tendre et particulière pour StuBorA dont le dernier album, «Horizon Noir», aura su faire mouche auprès de notre équipe.

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2019 aura également été l’année de la consécration pour plusieurs groupes, dont deux en particulier : les immanquables Jinjer avec la sortie de leur EP « Micro » et de leur album, « Macro » ainsi que des tournées à guichets fermés mais aussi The Hu, formation « traditiometal » provenant tout droit de Mongolie, qui, après un carton sur notre bon ami Youtube, a vu sa carrière décoller de manière tout à fait spectaculaire.

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Enfin, tout ce discours est bien beau, mais quels sont les albums qui, selon nous, sont à retenir ? Voici, de manière purement subjective, les galettes qui auront été les plus savoureuses, les plus belles à découvrir, ou celles qui auront su nous interpeller; bref, celles qui auront fait, pour nous, notre année 2019 !

«True North» – Borknagar (notre chronique à découvrir ici)

Si les précurseurs du pagan metal se font assez rares sur la scène internationale, chacun de leur nouvel album est toujours autant remarqué. «True North», dernier né des norvégiens ne fait pas exception à la règle : un opus toujours aussi aérien, mais bien plus sombre et complexe que ses prédécesseurs. Il ne vous laissera pas indifférent.

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«Spiritual Instinct» – Alcest (notre chronique à découvrir ici)

Ce nouvel album du groupe français mêle avec brio noirceur et sublime, rappelant au passage ses origines black metal. «Spiritual Instinct» se veut plus brut de décoffrage, pour notre plus grand bonheur !

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«Le Grand Voyage» – Klone (notre chronique à découvrir ici)

Le groupe originaire de Poitiers nous livre avec «Le Grand Voyage» l’une de ses plus belles oeuvres, entre influences jazzy et progressives, invitant les auditeurs que nous sommes à quitter, l’espace d’un instant, l’espace terrestre. Un indispensable de 2019 !

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«We Are Not Your Kind» – Slipknot (Notre chronique à découvrir ici)

Retour gagnant pour le combo américain de DesMoines qui signe avec «We Are Not Your Kind» un opus à la fois rageur, sombre et entêtant qui saura autant ravir les fans de la première heure que les nouveaux venus !

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«Veleno» – Fleshgod Apocalypse (Notre chronique à découvrir ici)

Les italiens continuent leurs ascensions fulgurantes avec un «Veleno» maîtrisé de bout en bout. Une alliance surprenante entre une violence d’une puissance colossale et un piano/clavecin (fabuleux Francesco Ferrini ) d’inspiration classique.

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«The Heretics» – Rotting Christ (Notre chronique à découvrir ici)

Opus malheureusement passé inaperçu car dans les premières sorties de l’année. «The Heretics» est un album réfléchi, à la complexité affolante, qui mérite qu’on s’y attarde davantage.

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«The Sublime» – Yeruselem (Notre chronique à découvrir ici)

Le groupe d’indus post-metal, véritable échappée issue des Blut Aus Nord, est parvenu à créer un album original, planant, différent. Le véritable coup de coeur de cette année !

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«A Dawn To Fear» – Cult Of Luna

Six ans après la sortie de son dernier album studio officiel, «Vertikal», Cult Of Luna prend le pari avec «A Dawn To Fear» de proposer une musique plus spontanée et organique, sans pour autant laisser complètement de côté sa facette cérébrale qui fascine tant. Résultat ? Les scandinaves nous offre ici leur meilleur rejeton à ce jour. A écouter.

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«The Valley» – Whitechapel (Notre chronique à découvrir ici)

«The Valley» aura fait face à de nombreuses critiques de la part des fans les plus puristes de Whitechapel. Mais par sa prise de risque (car s’éloignant de plus en plus du deathcore), sa richesse (aucun morceau ne ressemble à un autre) et sa sincérité, cet opus ne peut que vous toucher, voir juste vous interpeller. Un album à découvrir !

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«Something Wicked Marches In» – Vltimas

Premier jet de ce nouveau supergroupe, «Something Wicked Marches In» vous ravira par son atmosphère lugubre teintée de complaintes puissantes via le chant de David Vincent (ex-Morbid Angel). Une excellente production pour une formation à suivre de plus près.

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[EDITO] System Of A Down : Et maintenant ?

Depuis deux jours, les deux leaders de System Of A Down se livrent à une diatribe inédite, par média/réseaux sociaux interposés. Cela a commencé par Daron Malakian, qui regrettait que Serj Tankian ne se bouge pas le fion pour un nouvel album alors que tous les morceaux sont « prêts ». Et Tankian lui répondant via son Facebook qu’il n’a plus envie de faire de nouveux opus de SOAD, en tout cas pas de cette manière-là, pas sans évolution, pas sans repenser le concept même du groupe, à savoir proposer une vraie expérience musicale, un partage équitable dans la participation aux morceaux, partage équitable des gains. Le bonhomme décide enfin d’assumer la pleine responsabilité de cette pause décidée par le groupe en 2006.

Si c’est la première fois que les deux musiciens s’expriment publiquement sur le différend qui les sépare, je n’ai qu’une seule interrogation en tête…

Pourquoi cette mise au point n’est pas intervenue plus tôt ?

Le groupe est depuis 2006 en hiatus … enfin, un hiatus qui ne trompe personne puisque les différends artistiques de Malakian et Tankian (voire même plus qu’artistiques me diront certains) sont un secret de polichinelle. La brouille entre les deux hommes se voyait même sur scène à l’époque… et jusqu’à aujourd’hui (souvenir d’un Download Festival en 2017 où ils étaient chacun d’un côté de la scène).

Cela fait depuis 2006 qu’on assiste à un discret déchirement de famille, Shavo Odajian recevant la grande partie des dommages collatéraux.

Serj Tankian avait le droit de partir si ce que faisait le groupe ne lui convenait plus, s’il avait envie de faire ses preuves en solo.
Daron Malakian avait le droit de tenter de retenir ce vocaliste à la voix d’or qui est pour beaucoup dans le succès de SOAD. De tenir à ce groupe, de vouloir croire en lui.

Mais quand on n’arrive pas à avancer, doit-on s’obstiner ?

Leur erreur aura été de continuer à faire espérer des millions de fans à travers le monde d’un nouvel album.
De continuer à faire des concerts malgré d’immenses désaccords.

Serj Tankian s’exuse-t-il, dans son communiqué, auprès de ses fans de n’avoir pas su trouver un terrain d’entente afin de délivrer le meilleur album possible ? Ou s’excuse-t-il auprès des fans, mais surtout auprès de lui-même, de cette comédie marketing qui dure depuis (trop) longtemps ?

Serj Tankian a sa carrière solo, Daron Malakian a relancé Scars On Broadway. Odajian et Dolmayan bossent dans divers projets.

Je n’espère plus un nouvel opus, en tant que grande fan de System Of A Down, mais juste d’arrêter les frais, d’arrêter de tirer sur cette poule qui en a marre de pondre ses oeufs d’or, de faire le deuil d’un groupe qui ne pourra plus rien produire, d’évoluer et de passer à autre chose.

Pour respecter ses fans mais aussi se respecter.

[Report-Edito] Le Kave Fest 2018 tient toutes ses promesses (et plus encore !)

Personne n’aurait parié, il y a trois ans de cela, sur ce petit festival émergeant qu’est le Kave Fest ! Situé à Chatou, en région parisienne, et dans le jardin des parents de l’organisateur (oui oui vous avez bien lu), le festival a su attirer du monde et tomber sold out cette année.

Une affiche 100% française de rêve, une nourriture à un tarif plus qu’abordable (on est loin du hot-dog grassouillet à huit euros), de la bière plus locale (ça change de la pinte de Kronenbourg), voilà ce que nous proposait le festival en cette chaude après-midi d’été. Si le site (donc le jardin des parents de Sélim, le grand chef du Kave Fest) devint rapidement exigu (300 personnes, c’est tout de même beaucoup), le respect et la bonne humeur régnaient parmi tous les festivaliers.

Les groupes furent tous excellent.
Que ce soit Kera qui a ouvert le festival, les gars déjantés de Ragaraja (un groupe à suivre d’ailleurs), les petits mecs d’Insolvency (d’ailleurs, ils se sont présentés chez nous et ça se passe par là (lien)), les surprenants ODC (un groupe encore à suivre), les Nemost (qui ont véritablement dynamité la fosse avec un death melo ravageur et jouissif), les Princesses Leya emmenés par un Dedo au top de sa forme (un choix d’ailleurs osé et couillu à mi-chemin entre le concert hommage et l’humour décalo-thrash-black metal), des Malmort énergiques et carrés (revenant tout droit du Hellfest) et enfin les Acyls qui ont clôturé la soirée en beauté… Bref tous ont montré leur bonheur d’être sur scène, tous étaient au top de l’énergie, et chacun a fait un show dantesque.
Mais c’est aussi un public brûlant qui a fait le festival, n’accordant aucun répit aux artistes sur scène (ni même au gazon), comme on en voit de plus en plus rarement en région parisienne…

Un week-end iddylique donc comme le metal français devrait en bénéficier plus souvent.

Il s’agit de la troisième édition du Kave Fest : de ce qui semblait être un « délire » aux yeux de tous la première année est devenu structuré, organisé et respectable (et même beaucoup trop cool) aujourd’hui.
Mais avec cette édition sold-out, il est évident que ce petit bout de terre à Chatou deviendra bientôt insuffisant pour accueillir les festivaliers de tout poil. Le Kave Fest a-t-il vocation à grandir ? Si oui devra-t-il se délocaliser ? La programmation sera-t-elle à la hauteur de cette formidable dernière édition ? Et surtout, y aura-t-il autant (voire plus) de bières ? Des réponses que seul Sélim détiendra, qui devra s’atteler à la tâche après quelques vacances bien méritées on suppose.

Le Kave Fest est devenu aujourd’hui un événement à suivre en région parisienne. Et on souhaite beaucoup de succès à Sélim et son équipe, qui le méritent bien.

Rendez-vous l’année prochaine !

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[EDITO] Korn-Trujillo : Et si on arrêtait de juger un livre uniquement sa couverture ?

La nouvelle est tombée en début de semaine : Fieldy ne sera pas de la partie pour la tournée sud-américaine de Korn et se fera remplacer par … Tye Trujillo, 12 ans et plus connu pour être le fiston de Rob Trujillo, bassiste des Metallica de son état.

L’annonce a suscité de vives – très vives même – réaction au sein des fans et des médias. Et pas toujours des plus tendres (il faut le dire). Bref, encore une fois, et comme d’habitude, on juge sans se pencher sur les actes et exploits du jeune garçon.

Il y a les dies hard fans qui ne peuvent pas concevoir un show de Korn sans Fieldy (on veut bien les comprendre s’ils considèrent qu’il y a erreur sur le produit vendu) ceux qui croient que – et je cite – « L’innocence de cet enfant sera brisée  » (sérieux c’est une excuse à la mode ?), et enfin ceux qui disent « c’est un Trujillo, il a bénéficié d’un passe-droit pour satisfaire un caprice ». Et c’est sur cette dernière critique qu’on va revenir.

Déjà, j’ai un scoop pour vous : Korn, ils en ont rien à faire de vos critiques ! Ce sont des grands garçons qui gèrent leur petite entreprise (qui ne connaît pas la crise oh oui). S’ils décident qu’un bassiste (car oui c’est un bassiste avant tout) de 12 ans peut les suivre en tournée, c’est qu’il doivent estimer qu’il peut suivre la cadence non ?

Je ne dit pas que son célèbre père n’a pas poussé un peu pour que son fiston soit pris… Mais Tye n’est pas un débutant (il a même un groupe, The Helmets) et il sait jouer, contrairement à d’autres plus âgés qui iraient les mains dans les poches (oui Nicole Richie, c’est à toi que je pense). Et il possède d’ailleurs une certaine dextérité à la basse (que beaucoup d’autres n’ont pas même dans des « grands groupes ») qui le rend tout autant légitime au poste.

D’ailleurs je rappelle que c’est temporaire : et c’est une opportunité absolument géniale pour un ado de 12 ans passionné de musique. Alors passe-droit ou pas, voyons d’abord ce qu’il peut envoyer avant de lui jeter une pierre … Et soyons contents pour lui au lieu de nous énerver contre un simple patronyme : ce n’est pas parce que Tye se nomme « Trujillo » qu’il n’a pas le droit d’exister, ni de faire ses preuves en tant que bassiste.

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