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[CHRONIQUE] Asylum Pyre – Call Me Inhuman

Après un important changement de line-up avec l’arrivée d’Ombeline Duprat (alias OXY) au chant en 2019 , et la sortie d’un album, « N°4 », qui aura fait figure de réelle rupture avec l’ensemble de la discographie du groupe, les Asylum Pyre enfoncent encore le clou avec la suite directe de cette galette, « Call Me Inhuman (The Sun – The Fight – Part 5) ». Sa sortie a été précédée d’une hype jusqu’ici assez inconnue pour le groupe, qui aura installé, chez nous, une petite peur d’être déçue.

Pourtant c’est tout le contraire qui s’est passé et bien plus encore : « Call Me Inhuman » est pesé dans chacun de ses mouvements, pensé dans chacune de ses paroles, travaillé dans chacun de ses moindres détails. Nous avons l’impression d’un travail plus qu’abouti, d’une histoire créée pour nous faire nous interroger, nous faire réfléchir sur le monde actuel et le futur qui nous attend. Qu’on aime ou non ce qu’Asylum Pyre nous propose ici, les douzes morceaux qui composent cet opus ne peuvent que nous interpeller. Bref, nous ne sommes pas pris pour des abrutis.

Et niveau musique, Asylum Pyre réussit à prendre une tout autre dimension : je reprochais, à titre personnel, un côté trop « brut de décoffrage » à « N°4 », qui cherchait à tout prix à instaurer une nouvelle dynamique, quitte à avoir une rupture plus franche avec le passé du groupe. J’ai la nette impression ici qu’il y a eu la prise de recul nécessaire pour avancer de nouveau. Le besoin de puissance et de rage est ici parfaitement utilisé et distillé dans tout l’album (en témoigne le massif et jouissif « The Nowhere Dance »), JAE et WIK se font plaisir avec des superbes solos bien sentis, la voix d’Oxy est juste SOMP-TU-EUSE, aussi à l’aise dans les tons les plus graves, presques chuchotés que dans les moments les plus hauts.

Bref, on n’arrive juste pas à se décoller les oreilles de « Call Me Inhuman ». Les titres s’enchaînent avec des refrains hyper catchy (ce « Fighters » va donner en live) mais aussi des morceaux plus complexes qu’on n’attendait absolument pas d’Asylum Pyre. Et le tout est souligné par une très belle production.
Le son est résolument plus moderne, plus énergique. Avec cet album, Asylum Pyre s’impose comme un poids lourd de la scène française, mais il réussit également à se trouver sa propre patte. Et à se débarrasser de toute étiquette, ce qui ne devrait jamais faire sens dans la musique. « Call Me Inhuman » est donc une belle surprise de la part d’un groupe qui mérite d’en tirer le plus de succès possible. A se procurer.

9,5/10

Asylum Pyre dévoile son single final !

« There, I Could Die » est donc le titre de ce quatrième et dernier single des Asylum Pyre ! C’est un extrait du très attendu nouvel album du groupe, « Call Me Inhuman », prévu pour le 24 mars prochain :

« Virtual Guns » :

« The Nowhere Dance » :

« Fighters » :

Par ailleurs, le groupe fêtera la sortie de son album le 31 mars 2023 au bar Dr Feelgood Rocket, à Paris.

De plus, ils seront en concert à la Péniche Antipode de Paris le 14 avril prochain, en compagnie des Attractive Chaos !

[EDITO] 2019 : Et si on faisait le bilan ?

2019 aura été une année assez agitée au niveau de notre genre de musique favori ! Nouvelles super-formations, retours pour le moins inespérés, petites merveilles sorties du néant, des petits groupes français au top… On se fait un topo ?

Il y aura eu moultes de grands groupes qui auront décidé que 2019 serait l’année de leur retour sur le devant de la scène ! A commencer (et très franchement, on ne les attendait plus) par les Tool ! Après avoir réactivé le projet A Perfect Circle en 2018, ce bon vieux Maynard James Keenan a sorti cet été «Fear Inoculum» qui fera les beaux jours de tout fan du groupe (voir même du bonhomme).

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Côté teuton de la force, Rammstein reviendra mais décevra au printemps avec un album éponyme certes réussi, mais qui ne réussira pas à sortir des sentiers battus. L’autre projet de son chanteur, «Lindemann» , et son deuxième album «F&M» surprendra beaucoup plus les critiques comme les fans, déjà par sa production impeccable, et par le sérieux de cet opus – Till Lindemann revenant au tout allemand et développant un univers «poétique» particulier propre, qui ne convient pas voire plus à son grand frère.

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Autre retour passé plus inaperçu, celui des Life Of Agony, avec un «Sound Of Scars» qui rappellera les années 1990 aux plus nostalgiques d’entre vous ! Enfin, dans la catégorie de ceux qu’on n’attendait pas du tout, The Old Dead Tree, qui revient faire un tour avant de s’en aller pour de bon : leur EP «The End» est une parfaite conclusion à cette aventure. Une bien belle manière de se retirer.

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Et d’ailleurs, dans les groupes français, cette année, beaucoup ont pu se distinguer ! A commencer par les Herrschaft qui, six ans après leur dernier disque, reviennent avec « Le Festin Du Lion » en développant un tout nouveau concept, celui de Satan et de son assistant. On parie qu’ils feront beaucoup parler d’eux ! Les Asylum Pyre ont aussi fait forte impression avec leur nouveau parf… pardon leur nouvel album «N°5», le premier avec leur nouvelle chanteuse Ombeline Dupray! On aura également une pensée tendre et particulière pour StuBorA dont le dernier album, «Horizon Noir», aura su faire mouche auprès de notre équipe.

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2019 aura également été l’année de la consécration pour plusieurs groupes, dont deux en particulier : les immanquables Jinjer avec la sortie de leur EP « Micro » et de leur album, « Macro » ainsi que des tournées à guichets fermés mais aussi The Hu, formation « traditiometal » provenant tout droit de Mongolie, qui, après un carton sur notre bon ami Youtube, a vu sa carrière décoller de manière tout à fait spectaculaire.

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Enfin, tout ce discours est bien beau, mais quels sont les albums qui, selon nous, sont à retenir ? Voici, de manière purement subjective, les galettes qui auront été les plus savoureuses, les plus belles à découvrir, ou celles qui auront su nous interpeller; bref, celles qui auront fait, pour nous, notre année 2019 !

«True North» – Borknagar (notre chronique à découvrir ici)

Si les précurseurs du pagan metal se font assez rares sur la scène internationale, chacun de leur nouvel album est toujours autant remarqué. «True North», dernier né des norvégiens ne fait pas exception à la règle : un opus toujours aussi aérien, mais bien plus sombre et complexe que ses prédécesseurs. Il ne vous laissera pas indifférent.

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«Spiritual Instinct» – Alcest (notre chronique à découvrir ici)

Ce nouvel album du groupe français mêle avec brio noirceur et sublime, rappelant au passage ses origines black metal. «Spiritual Instinct» se veut plus brut de décoffrage, pour notre plus grand bonheur !

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«Le Grand Voyage» – Klone (notre chronique à découvrir ici)

Le groupe originaire de Poitiers nous livre avec «Le Grand Voyage» l’une de ses plus belles oeuvres, entre influences jazzy et progressives, invitant les auditeurs que nous sommes à quitter, l’espace d’un instant, l’espace terrestre. Un indispensable de 2019 !

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«We Are Not Your Kind» – Slipknot (Notre chronique à découvrir ici)

Retour gagnant pour le combo américain de DesMoines qui signe avec «We Are Not Your Kind» un opus à la fois rageur, sombre et entêtant qui saura autant ravir les fans de la première heure que les nouveaux venus !

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«Veleno» – Fleshgod Apocalypse (Notre chronique à découvrir ici)

Les italiens continuent leurs ascensions fulgurantes avec un «Veleno» maîtrisé de bout en bout. Une alliance surprenante entre une violence d’une puissance colossale et un piano/clavecin (fabuleux Francesco Ferrini ) d’inspiration classique.

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«The Heretics» – Rotting Christ (Notre chronique à découvrir ici)

Opus malheureusement passé inaperçu car dans les premières sorties de l’année. «The Heretics» est un album réfléchi, à la complexité affolante, qui mérite qu’on s’y attarde davantage.

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«The Sublime» – Yeruselem (Notre chronique à découvrir ici)

Le groupe d’indus post-metal, véritable échappée issue des Blut Aus Nord, est parvenu à créer un album original, planant, différent. Le véritable coup de coeur de cette année !

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«A Dawn To Fear» – Cult Of Luna

Six ans après la sortie de son dernier album studio officiel, «Vertikal», Cult Of Luna prend le pari avec «A Dawn To Fear» de proposer une musique plus spontanée et organique, sans pour autant laisser complètement de côté sa facette cérébrale qui fascine tant. Résultat ? Les scandinaves nous offre ici leur meilleur rejeton à ce jour. A écouter.

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«The Valley» – Whitechapel (Notre chronique à découvrir ici)

«The Valley» aura fait face à de nombreuses critiques de la part des fans les plus puristes de Whitechapel. Mais par sa prise de risque (car s’éloignant de plus en plus du deathcore), sa richesse (aucun morceau ne ressemble à un autre) et sa sincérité, cet opus ne peut que vous toucher, voir juste vous interpeller. Un album à découvrir !

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«Something Wicked Marches In» – Vltimas

Premier jet de ce nouveau supergroupe, «Something Wicked Marches In» vous ravira par son atmosphère lugubre teintée de complaintes puissantes via le chant de David Vincent (ex-Morbid Angel). Une excellente production pour une formation à suivre de plus près.

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[CHRONIQUE] Asylum Pyre – N°4

C’est après trois ans d’attente et surtout pas mal de mouvements de line-up, les Asylum Pyre nous livrent ce qu’ils considérent comme leur opus le plus abouti « N°4 ».

Et c’est une ambiance bien différente de « Spirited Away » qui nous attend : exit les envolées grandiloquentes aux claviers, place à une nouvelle ère, plus moderne ! Et si la révolution commence par un graphisme plus épuré encore qu’il y a trois ans, elle passe surtout par la nouvelle chanteuse d’Asylum Pyre, Oxy Hart, dont la voix, brute, adaptable, créative, saura vous transporter par toutes les émotions distillées par ce « N°4 ». Elle est un vrai atout, désormais, pour cette nouvelle vie du groupe.

Le son également est bien meilleur : mieux produit déjà, plus moderne, avec quelques riffs plus accrocheurs, et des vrais hymnes (« Sex Drugs And Scars ») qui pourraient être entonné par des groupes tels que Helloween ! On note aussi l’arrivée de voix prestigieuses : celle, catchy, de Yannis Papadopoulos des Beast In Black et celle, plus sombre et rageuse, de Raf Pener des T.A.N.K. pour des featurings des plus réussis.

Mais surtout, Asylum Pyre s’affranchit du genre qui avait fait son succès, le metal mélodique « à chanteuse » et joue avec les codes : un coup de bon heavy, un coup d’électro, le groupe s’amuse et instaure diverses ambiances nécessaires au bon déroulement de son album conceptuel. La formation brise ses chaînes, c’est rafraîchissant !

Asylum Pyre nous offre un retour fracassant avec ce « N°4 » et, avec ce passage à une nouvelle ère, nous prouve que même un groupe qu’on pensait très sage sait faire une grosse prise de risque. Une bien belle évolution. Et petit bonus, cette fragrance vous coûtera moins cher que son cousin lointain de Chanel.

9/10

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[INTERVIEW] Ombeline (Asylum Pyre) : « Aujourd’hui, tout le monde veut aller dans le même sens »

Près de trois ans se sont écoulés sans qu’on ait un seul signe de vie des Asylum Pyre ! Autant dire que lorsque le groupe a annoncé son grand retour avec un nouvel album, « N°4 », nous étions tous joie, nous y compris ! A l’occasion de la sortie de cette galette SPOILER savoureuse, on s’est entretenu avec Ombeline alias Oxy, géniale et charismatique chanteuse de la formation. Un entretien…. sans concessions !

(image d’en-tête par Anaïs Borne)

Metal- Actus : Tu es arrivée dans Asylum Pyre courant 2016 mais c’est le premier album qui se fait avec toi au chant. Déjà comment s’est passée ton arrivée au sein du groupe et comment vous vous êtes mis à cet album ?

Ombeline « OXY » Duprat : Mon arrivée s’est bien passé ! Elle s’est faite par l’entremise de Steve Cheney, que tout le monde connaît sur Paris !

Ah je le connais aussi (rires)

Oui il doit être le guitariste le plus connu de la scène metal parisienne (rires). L’intérimaire du metal comme on le surnomme, et ça le fait bien marrer. Donc Steve a dit à Johann (NDLR : Cadot à la guitare et aux chants) : »Je connais une chanteuse, vois avec elle si ça ne peut pas l’intéresser ». J’ai passé une audition : humainement ça a collé, artistiquement, on était complètement raccord. Le travail à fournir était le point le plus important car il est très exigeant – je le suis aussi – et il fallait supporter la pression qu’on pouvait se mettre l’un l’autre, ce qui est une donnée à prendre en considération. Tu peux très bien t’entendre avec quelqu’un, mais pas pouvoir bosser avec.
Johann avait composé l’album, il avait même commencé des maquettes avec Chaos Heidi : je suis arrivée, les paroles étaient faites, les compos étaient faites, les lignes de chant étaient en cours de construction; j’ai pu apporter ma pierre à l’édifice en proposant à Johann plusieurs types de chants.

Donc tu y es peut-être pour quelque chose dans cette légère évolution de Asylum Pyre … un peu plus brute de décoffrage je dirai ?

Tu penses ? On y a tous apporté quelque chose ! Thomas Calegari est notre batteur, il a bossé pour Claire Keim, pour Svinkels…. Il fait de la fusion, de l’afrobeat, tout ça. Le lien avec le metal ? On s’en fout ! On est tous des musiciens ! A partir du moment où ça sert ton propos, que ça sert la musique et que ça l’enrichit, si tu trouves que c’est approprié, alors fonce !

C’est clair que je ne vous voyais pas chercher un musicien power metal moderne et tout (rires) !

Et qui serait resté dans les années 1980 sans vouloir évoluer au niveau du son ! (rires) Tu peux kiffer cette musique là mais il faut aussi savoir évoluer et proposer quelque chose qui corresponde aux goûts des gens à l’heure actuelle.

Pour ce titre minimaliste, « N°4 » ?

C’est effectivement le quatrième album, qui lui-même s’inscrit dans la lignée des trois précédents, avec à la fois la figure féminine, des thématiques. Pourquoi ce titre ? Tu regardes la typo utilisée, c’est la même que celle pour « N°5 » de Chanel : on est dans un monde préapocalyptique, 2052. Les masques à gaz sont devenus des objets de luxe car l’air est irrespirable. Et en tant que tels, ils sont stylisés : on a mis le logo dessus, avec des strass, et on a jouté à l’artwork le côté reine de beauté qui correspond au personnage du concept qu’on a développé. Dans cette vie-là, je serais mannequin, égérie, et je pose avec mon masque à gaz (rires). A côté, les autres photos qu’on ne va pas tarder à dévoiler montre qu’on est la Résistance, avec un petit côté Mad Max; Il y a une double lecture de la pochette : on reste sur une critique de la société consummériste, correspondant parfaitement à « N°4 ».

Pourquoi vous interpellez vos fans en utilisant le terme « Fighters » ?

Parce que justement nos fans et les gens qui nous entourent sont également membres de la Résistance et on les invite à se battre avec nous…. Sachant qu’on a des armes complètement dérisoires : la mienne est mon rouge à lèvres Chanel justement, qui a des super-pouvoirs (rires) Ils seront incorporés dans notre concept. C’est nos combattants!

Donc Wik est parti en mission pour la Résistance ?

Tout à fait (rires). Mais il va revenir !

Vous avez fait appel à deux invités prestigieux sur cet album : Raf Pener (T.A.N.K.) et Yannis Papadopoulos (Beast In Black). Comment s’est porté ce choix ?

Raf est un ami du groupe, d’autant qu’il habite à deux pas de chez Johann. Nils (NDLR : Courbaron, guitariste de T.A.N.K.) est un ami de longue date du groupe qui nous a souvent dépanné pour pleins de concerts, et cette fois-ci on lui a demandé de faire tous les solis de l’album. Il était assez naturel de demander à Raf de venir sur l’album. Sur « Durst » qui était assez violente, on avait mis un peu de double pour avoir une chanson plus agressive que les autres, et une collaboration avec Raf sur ce titre était tout à fait indiquée même si ce n’est pas le genre de musique que lui va apprécier le plus. Il l’a fait par amitié.
Et Yannis, c’était complètement par hasard car on ne le connaissait pas auparavant. Sur « Sex Drugs And Scars », Johann n’était pas pleinement satisfait des lignes de chant que lui même chantait au début. Et il est allé voir Yannis en concert, il l’a vu ensuite au stand de merchandising, et il lui a demandé de chanter sur l’album, comme ça, au culot. Il a écouté, il a été saucé et il a accepté. Il a enregistré en Grèce, il nous a envoyé les rushs et puis c’était fait.

Est-ce que tu penses qu’Asylum Pyre pourra faire plus de collaborations de ce gabarit-là dans l’avenir ?

Oui. je pense que maintenant, on est sur une bonne lancée, ne serait-ce que parce qu’on a un line-up fixe, un son qui est propre et qui marque un peu le renouveau du groupe. Après, à voir aussi en fonction des propositions qu’on va avoir. On commence d’ailleurs à en recevoir de différents potentiels partenaires, et certaines sont intéressantes.

Du coup, c’est bien d’avoir un line-up enfin stable ? Vous aviez eu des difficultés à le maintenir !

C’était devenu, à vrai dire, une vraie préoccupation. Johann a toujours mené le projet tout seul, depuis sa formation initiale. Asylum Pyre manquait de membres solides, de gens qui sont impliqués, que ce soit à différents niveaux. Aujourd’hui, tout le monde veut aller dans le même sens. On a compris, aussi, certaines choses : c’est un mal pour un bien, tout ce qui a pu se passer auparavant. On sent enfin une vraie émulation de groupe, on prend plaisir à se retrouver. On est passé de lui tout seul à nous deux, à vraiment cinq.

Revenons à « Sex Drugs And Scars ». C’est vrai que la vidéo a été censurée ?

Oui sur Facebook, à qui ça n’a pas du tout plu qu’on en fasse la promotion. Parce que ça dérogeait aux règles standards de la communauté. En même temps, un meurtrier peut faire un live de 17 minutes sans avoir de problèmes (pause) Il faut avoir deux poids deux mesures.

Le morceau représentait le plus l’album à vos yeux pour le balancer en premier ?

Non. On voulait frapper un coup en revenant. Asylum Pyre a toujours assumé le fait d’avoir des chansons comme celle-là, hyper catchies. On s’est dit donc qu’on allait se faire dégommer, forcément, un thème comme celui-là, ça passe ou ça casse. Mais on voulait le mettre en avant car c’est un titre dont on est fier, pour lequel il ne faut pas s’arrêter à son sens premier.

Oui d’ailleurs certains disent que Jésus va vous condamner pour ça (rires)

Oh oui ce commentaire « Jesus Is Coming For You » !! (rires) D’ailleurs le seul pouce sous le commentaire est le mien (rires). Le titre devait être en adéquation avec ce qui avait été fait avant. C’était aussi l’occasion de mettre en valeur le travail de Yannis, forcément tu as un guest, tu ne vas pas le cacher. On l’assume, ce titre « racoleur ».

Que peux-tu me dire sur votre clip, « One Day » ?

On a travaillé sur ce clip avec Alban Verneret, réalisateur, avec qui j’avais bossé avant. Il a travaille plus pour Warner et compagnie mais il a bien kiffé le projet et il nous a fait un prix en conséquence. Il a compris l’univers : une aubaine pour nous surtout qu’on voulait casser avec ce qui avait été fait auparavant. On aurait aimé faire un court-métrage, mais ça coûte cher, au moins 20000 euros minimum, et on n’a pas cet argent. On a choisi d’aller sur du catchy, sur quelque chose avec une petite narration, en retravaillant l’image, on a joué aussi devant la caméra car nos fans sont demandeurs…. On a réutilisé nos fringues de la vie quotidienne pour cette vidéo!

Johan s’est une nouvelle fois occupé de toutes les paroles ?

Johan, c’est l’artisan. C’est lui qui fait tout. Après libre à nous de participer si on veut changer les choses, il nous sollicite en permanence. Ce n’est pas du tout une dictature ! C’est le mec qui va vraiment prendre le temps de faire coller une sonorité, de choisir le mot en fonction de sa sonorité par rapport à tel moment de la musique. Il fait de l’orfèvrerie jusqu’au mix !

Que peux-tu me dire sur « Lady Ivy » ?

Je ne vais pas forcément en parler mais je vais te raconter l’anecdote d’enregistrement : je crois que cette chanson, je l’ai enregistrée en deux prises. Il y avait un tabouret, et j’étais à califourchon dessus en train de gesticuler dans tous les sens, comme si je montais un taureau furieux (rires) C’est une chanson qui est hyper rageuse. C’est l’une de mes préférées !

Que peux-tu me dire sur « The Right To Pain » ?

(chantonne l’air) Elle est assez alambiquée avec un côté plus prog. C’est sur le droit de pouvoir souffrir. Qu’on ne se méprenne pas, c’est pas forcément une ode au sado-masochisme (rires) On est dans des sociétés où on sait très bien que c’est pire ailleurs et on peut avoir tendance à gommer certaines émotions en se disant qu’il y a des gens qui vivent bien pire. On peut tout avoir mais est-ce qu’on est vraiment heureux ? Non pas forcément. Et est-ce qu’on oserait l’exprimer ? Non plus. C’est l’incarnation même de la signification de la dépression. Tu peux tout avoir, tu as le droit de ne pas être bien, et tu as le droit de le dire; Ce n’est pas pour autant que tu vas condamner, que tu vas mettre ta souffrance au-dessus de gens qui crèvent vraiment la dalle, ! Tu ne compares pas ce qui n’est pas comparable. C’est juste la possibilité de pouvoir exprimer des affects ! Aujourd’hui, on est dans une espèce de dictature du cool, du bien-être, et dès que tu dit que ça ne va pas, tu fais flipper les gens, car il faut faire du sport, manger équilibré …

C’est vrai qu’en France, la question « ça va » est une formule de politesse plus qu’une vraie question.

Oh que oui ! Si tu dit que ça ne va pas, ouh là là … embrouille en vue ! (rires).

Une release party est-elle prévue ?

Probablement au début de l’automne, on va commencer à se pencher sur le sujet. Là, l’urgence, c’est les concerts qu’on va faire avec Demons And Wizards. C’était aussi une volonté de notre part : déjà, pour les festivals, il aurait fallu candidater l’année dernière. Mais l’été prochain nous permettra de diffuser davantage les clips, diffuser la musique, diffuser la nouvelle identité d’Asylum Pyre, que les gens réentendent parler de nous parce qu’on est resté dans l’ombre pendant un peu près trois ans, et en trois ans les gens t’oublient. On mettra ces mois à profit pour revenir à la rentrée avec du nouveau contenu, des vidéos et des concerts.

Du coup, Demons And Wizards ça s’est fait comment ?

Alors c’est Johan qui pourrait le plus t’en parler car c’est lui qui a repéré les dates et a candidaté. On a été sélectionné pour notre plus grand bonheur sur ses trois dates. Il se fait un cadeau pour ses 40 ans. (rires)

The Experiment no. Q, comment ça se passe ?

Le principe de The Experiment, c’est qu’on est une grande famille, même si tu croises un peu près les mêmes personnes, notamment les mecs de Therion, qui sont très copains avec Paolo.On a enregistré en septembre l’album, on a joué à Turin, en Italie, il y a deux semaines. Et j’interviens quand Paolo a besoin, si je suis disponible. J’aime beaucoup bosser avec Kevin Zwierzchaczewski : on est hyper complices, et encore, la dernière fois, on a fini le show, on était tous les deux à quatre pattes par terre, en dehors de la scène, devant les gens en train de faire « errrrr » comme ça avec des masques (rires). Ce mec est aussi taré que moi ! Après, t’es là, la chanson s’arrête et t’es « bon, comment je me relève maintenant » (rires). Pour vous servir, animations en tout genre (rires) !!!

Un dernier mot ?

Redevenez curieux ! Tu ne prend plus le temps de faire quelque chose pour toi, ne serait-ce qu’aller au théâtre tout seul. On a toujours besoin de témoigner au monde entier à quel point tu as une vie formidable. On n’a pas envie de découvrir, de se laisser guider au gré des balades, … Et on ne découvre plus forcément des nouveaux artistes, ou que quand ils sont archi-connus. Prends plus le temps de faire des trucs en solo, juste pour toi, pour te nourrir spirituellement.

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One Day (Silence – part 2 : Daydreaming) :

« Sex Drugs And Scars » :

Asylum Pyre : Nouveau clip vidéo !

Les Asylum Pyre viennent de sortir leur tout nouveau clip intitulé « ONE DAY (Silence – part 2 : Daydreaming) ». Il s’agit d’un extrait de leur prochain album, « N°4 », dont la sortie est prévue pour le 26 avril prochain !

Tracklist :

01 – Lullaby For The Clairvoyants
02 – One Day (Silence – part 2 : Day Dreaming)
03 – Sex, Drugs And Scars
04 – Lady Ivy
05 – On First Earth
06 – (D)ea(r)th
07 – Into The Wild
08 – MCQ Drama
09 – Borderline
10 – The Right To Pain
11 – The Broken Frame
12 – The Cemetery Road

« Sex Drugs And Scars » :

Artwork :

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