Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] Feuerschwanz – Warriors

Histoire de fêter en toute beauté les vingt années d’existence du groupe, les teutons de Feuerschwanz sortent une compilation, sobrement intitulée « Warriors » et comprenant les reprises en anglais de titres comme Highlander et Memento Mori. Une façon aussi de s’ouvrir à l’international.

Il est loin le temps où je découvrais Feuerschwanz sur la grande scène du Summerbreeze, en plein milieu d’une belle après-midi de l’été… 2013 !

Bon, je dois vous avouer, chers lecteurs, que j’ai pris un beau coup de vieux en apprenant la formidable évolution de ce groupe, de base folk moyen-âgeux allemand teinté d’un contour rock, qui était – je le pensais alors – voué à rester dans les frontières de son propre pays.

Pourtant, le groupe a su évoluer, et plus récemment avec un tournant plus rock en 2015, bien plus metal en 2020 avec la sortie de l’album « Das Elfte Gebot » qui aura conquis le coeur de nombreux fans sur cette planète – oui, on reste persuadé que chanter en allemand ne va pas être un frein à faire une belle carrière internationale (sauf aux Etats-Unis, on conçoit). C’est après une belle tournée – à guichet fermée que la décision de sortir « Warriors » a été prise.

Alors sur les morceaux en eux-mêmes, nous n’auront pas grand chose à dire – il s’agit des reprises en anglais des standards allemand de Feuerschwanz. Le groupe aura tout de même mis deux inédits, notamment – et encore – une reprise de « Valhalla Calling » (décidément on l’aura entendu à toutes les sauces celle-là) mais sur un thème folk entraînant ce qui en fera une parfaite réussite.

Car voilà tout l’intérêt de cette compilation : la production particulièrement soignée sur chacun des morceaux ! Nous les redécouvrons avec une puissance et une qualité de son merveilleuse. Et rien que pour cela, la galette vaut son pesant de cacahuètes.

De plus, on a une pléiade d’invités ! Chris Harms (Lord Of The Lost), les Saltatio Mortis, Dominum, Orden Ogan,
Francesco Cavalieri (Wind Rose) … De quoi donner un nouveau souffle à des morceaux qu’on connait déjà, mais qu’on se surprend à les redécouvrir avec passion.

Alors certes, on regrette que le groupe soit passé sur de l’anglais sur cet album, surtout dans le but de faire une percée à l’internationale. Ils sont tellement bourrés de talents nos petits teutons de Feuerschwanz qu’ils n’ont pas besoin de ça. Mais nous vous conseillons, par sa merveilleuse production et son incroyable qualité de son, de vous penchez dessus si vous êtes un néophyte du groupe. Et si vous êtes collectionneur ou fan invétéré du groupe, cette compilation de « Warriors » saura également vous satisfaire car il s’agit d’un objet beau et particulièrement bien soigné, qui sera du meilleur effet dans vos étagères.

9/10

[CHRONIQUE] Aborted – Vault of Horrors (coup de coeur)

Les belges d’Aborted n’ont jamais fait dans la dentelle … Après le succès retentissant de « Maniacult » sorti en 2021, le groupe sort début 2024 un opus sur lequel ils se font plaisir, puisqu’il porte sur les grands monstres et ou méchants cinématographiques – et d’ailleurs le titre lui-même peut être vu comme une référence à un grand film du genre sorti en 1973, « The Vault Of Horror »

Et pour l’occasion, Aborted a su particulièrement bien s’entourer :
Alex Erian (DESPISED ICON), Johnny Ciardullo (CARCOSA / ANGELMAKER), Ben Duerr (SHADOW OF INTENT), Francesco Paoli (FLESHGOD APOCALYPSE) parmi tant d’autres se sont joint à cette jolie et violente fête du macabre.

Chaque chanson dresse le portrait d’un célèbre monstre du cinéma mondial. Et chaque morceau n’a rien en commun avec le suivant ou le précédent, si ce n’est l’incroyable violence qui s’en dégage.

Côté musique, le chanteur Sven de Caluwé offre une palette de voix tout à fait inédite, et semble bien plus assuré, ce qui fait plaisir à entendre : peu de chanteurs ont la volonté de travailler sur eux-même et sur leurs voix dans le but, simple, d’évoluer et de tester de nouvelles choses ! Ken Bedene devient complètement dément derrière les futs tant son jeu de jambe va à une vitesse inhumaine ! Stefano Franceschini à la basse n’est pas en reste et se charge de mettre encore plus en avant l’aspect primitif de la musique d’Aborted ! Enfin, Ian Jekelis se fait plaisir avec des solos à la guitare stridents et incisif, puissant et rocailleux à la fois.

Un tel déchaînement de violence est entrecoupés de moments plus calme, non pas pour faire une pause mais pour instaurer une vraie atmosphère glauque qui vient vous prendre par les orteils, histoire de vous glisser sous le lit. Les monstres, il faut dire, ne prennent pas de vacances !

On sent que ce « Vault Of Horrors » a été élaboré avec grande passion et minutie par les gars d’Aborted. On se surprend à voguer à travers tous ces profils dressés par les belges tant les morceaux, par leur violence mais aussi et surtout par leur côté ultra-glauque, sont immersifs. Et le tout est couronné par une splendide production, la meilleure jusqu’à ce jour des Aborted. « Vault Of Horrors » est un must-have du brutal death Metal, bien trop sous-côté.

10/10

[CHRONIQUE] Judas Priest – Invicible Shield (coup de coeur)

Comme un pied de nez à la vie, la maladie ou encore à la vieillesse, les Judas Priest sortent en cette fin d’hiver pluvieuse un nouvel album au titre évocateur, « Invicible Shield ». Une œuvre variée qui démontre qu’il faudra encore compter sur eux dans les années à venir malgré l’âge !

C’est certainement d’ailleurs grâce à cette maturité grandissante que le groupe démontre un grand souci du détail : certainement pour prouver (et peut-être même se prouver) qu’ils sont au niveau attendu par leurs fans.

L’entrée d’ailleurs surprend avec un son de synthé tout droit sorti des années 1980 sur « Panic Attack » : un parti pris risqué, mais qui paie puisque désormais, les Judas Priest ont toute notre attention.

Le reste de l’album est d’une telle diversité, qu’on a du mal parfois à suivre le rythme : oscillant entre l’agressivité et le groovy sur « The Serpent And The King », passe par du Doom bien senti sur « Escape »… Niveau techniques, Rob Hardford, toujours aussi en voix (impressionnant pour son âge !) place ses notes hautes à la perfection. Les solos sont tous aussi variés, passant même par le mid-tempo.

Bien évidemment, les hymnes à la Priest ne sont pas oubliés, et on se met à entonner de bon cœur « Gates Of Hell » et « Crown Of Horns ».

Bref c’est un grand Judas Priest que nous avons là avec cet « Invicible Shield » qui saura contenter les fans de la première heure comme les newbies. Le groupe s’inscrit dans la modernité, et réussit à se renouveler sans renier ses origines. Une belle prouesse, qui tournera longtemps sur nos plateformes ou dans nos lecteurs.

10/10

[CHRONIQUE] The Gems – Phoenix

Né en 2023 suite à leur départ mouvementé de Thundermother, The Gems s’introduit début 2024 au monde avec un premier album, au titre formidablement bien trouvé, « Phoenix ». Une galette hard rock qui sent bon les eighties, et pour laquelle on ne pensait vraiment pas craquer.

« Il n’y a qu’un oiseau qui se renouvelle et se redonne à lui-même la vie; les Assyriens l’appellent phénix. » Cette citation d’Ovide, issue des Métamorphoses, pourrait décrire la trajectoire des The Gems de ces derniers mois : Guernica Manicini (chant), Emlee Johnsson (batterie) et Mona Demona » Lindgren (guitare et basse) étaient, jusqu’à il y a encore peur, membres du groupe Thundermother. Et une énorme brouille entre la fondatrice de ces derniers Filippa Nässil et Mancini a conduit à une séparation.

Et si les jeunes femmes avaient tout de suite annoncé la création d’un nouveau groupe à trois, il n’était pas gagné qu’elles se fassent remarquer, au vu de la popularité de leur désormais ancien groupe. Pourtant, désormais libre de tout joug, quel qu’il ait été, The Gems nous livre un album sans concession, bluffant de maîtrise.

L’album est construit tel un voyage initiatique, avec en fil rouge, une rage de vivre, une puissance associée à un sentiment de liberté dominant toute la fin de l’album.

Les guitares sont lourdes, ravageuses, incisives. Le chant de Mancini est, comme à son habitude, de haute volée. Par ailleurs, niveau paroles, elle s’en tire bien mieux que Nässil, donnant une belle valeur ajoutée à cet album. Seule Johnsson se contente de faire le job derrière les futs. S’il est bien loin d’être mauvais, on aurait aimé peut-être un peu plus de fantaisie de sa part.

Les trois musiciennes de The Gems démontrent donc avec cet album qu’il faudra toujours compter sur elles, même sans l’aura qu’a Thundermother. L’album résume à lui seul ce qu’on aime dans le heavy : de la puissance, des riffs à n’en plus finir, et un chant qui viendra juste vous faire frémir de plaisir. Le Phénix renaît de ses cendres et est prêt à tout ravager sur son passage. La belle surprise de ce début d’année.

9,5/10

[CHRONIQUE] Weapons Of Mass Seduction – Lord Of The Lost

On sait l’amour que porte les Lord Of The Lost, en particulier son chanteur Chris Harms, pour la pop. D’ailleurs, le dernier album en date du groupe, « Blood And Glitter », faisait déjà dans les jolies covers (on pense à cette reprise de « The Look » de The Roxette qui a fait l’objet, dernièrement, d’un clip déjanté). Cette nouvelle galette, « Weapons Of Mass Seduction », vient à point nommé pour les fêtes, comme un petit bonbon à savourer délicatement.

Car oui, l’album de reprises est, en tout cas de notre côté, notre petit plaisir coupable de ce début d’année. On apprécie toutes les saveurs de cet album, aux sonorités très eighties, y compris pour les morceaux plus récents (« Unstoppable » en tête). Les Lord Of The Lost se réapproprient parfaitement l’ensemble des chansons, leur insufflant une vibe glam rock, parfois même indus, chère au groupe.

Seul la reprise de Keane est en deçà du reste de l’opus : elle reste trop proche de l’original, et la comparaison entre Harms et Tom Chaplin semble inévitable, alors que les deux frontmen ont une voix et un chant diamétralement opposés. Au contraire, la reprise de « Smalltown Boy » est merveilleuse car sonne complètement différente, tout en gardant l’âme du morceau originel.

On notera aussi un travail inverse sur la chanson de Judas Priest, pour le coup plus « popisé » contrairement au reste de l’album.

Bref, en ce début d’année, on a certes un album de reprises, mais ce bonbon très bien produit, hyper-divertissant, (mais aussi que Lord Of The Lost montre tout le plaisir qu’il a pris en faisant cette galette) ne peut que vous mettre en joie. Et en cette période sombre et morose, une telle éclaircie est plus que bienvenue.

9/10

(CHRONIQUE) STUBORA – Ecorché Vif

Un peu moins de trois ans après la sortie de leur dernier EP « Vision Obscure », les Stubora reviennent aux affaires avec un nouvel album cette fois, « Ecorché Vif », qui ne va pas que reprendre les mêmes recettes que ces prédécesseurs, mais plutôt faire évoluer sa mixture. 

Alors qu’ils nous avaient habitué au sombre et à une vision incertaine de l’avenir, Stubora vient nous surprendre avec ce nouvel album : si la noirceur est toujours d’actualité, le ton, plus rageur et violent, assorti à des textes plus vindicatifs mais aussi et à notre grande surprise, plus positifs. Incitant les jeunes à se révolter, à se battre pour un avenir meilleur, le groupe se fait plus positif et lumineux qu’à l’accoutumée. 

On peut le voir comme une évolution, une continuité par rapport aux deux précédentes galettes, l’album « Horizon Noir » et l’EP « Vision Obscure » : l’avenir y était alors dépeint de manière très sombre, très noire. Sauf qu’aujourd’hui, l’avenir on y est, on ne peut plus s’échapper, et il faut se battre désormais pour avoir un meilleur futur, et trouver, pour sa santé mentale, son propre équilibre. Une évolution qui fait sens, en adéquation avec les questionnements actuels de la société (et plus particulièrement des jeunes)…

Côté musique, on reste sur les bases qui font le succès de Stubora : rythmique hard rock à la Lynyrd Skynyrd, passant même carrément à des moments la frontière avec le Doom (« So Sad » en tête), solos bien agencés typique de la fin des années 1980/début des années 1990, le tout toujours avec la voix rocailleuse qu’on aime tant de Mick ! Une chose majeure change en revanche : le mix et la qualité du son, nettement supérieurs aux précédents albums … on voit que plus de moyens ont été mis dans ce nouvel opus studio. 

C’est un album surprenant que nous offre les Stubora cet automne – dans le bon sens du terme – puisque le groupe s’offre une jolie évolution, tout en gardant leur aspect hard rock noir qui fait tant leur charme. Un opus original, qui vous fera secouer mes tiffs, et qui ne pourra que vous faire réagir. A découvrir, encore et encore tant l’opus regorge de petits détails. 

9,5/10

[CHRONIQUE] Annisokay – The Abyss Pt. 1

Le groupe teuton de Metalcore Annisokay, habitué à recevoir les auréoles de la critique, mais moins celles du public, sort la première partie d’un projet, « The Abyss », sous le format EP.

Et le groupe mise une nouvelle fois sur des mélodies envoûtantes et pénétrantes pour nous faire succomber. Le groupe, qui a deux chanteurs, (Christoph pour les voix claires et Rudi pour la voix saturée) sait parfaitement accentuer ce « Clair-Obscur » qui plaît tant à la critique. Et dans cet album, les deux éléments combinés, on se croirait au beau milieu d’un poème de William Blake, dont certains écrits décrivent le sublime, cette notion qui allie le beau et le laid et semble inatteignable.

Alors certes, l’EP a bien évidemment un goût d’inachevé (et c’est pour cela qu’ils auraient du faire un album bon dieu de bois), mais il pousse encore plus loin ce concept de post-hardcore qu’Annisokay explorait déjà à la sortie de « Aurora » en 2021.

La production soignée, l’univers exploré et l’atmosphère instauré nous fait oublié la brièveté d’un EP qui aurait mérité d’attendre d’être un album. Mais quoi qu’il en soit, qu’on soit fan du genre ou pur néophyte, ce « Abyss Pt. 1 » ne saura que vous séduire, si vous êtes à la recherche de quelques choses qui sort des sentiers bien délimités du metal.

« Abyss Pt .1 » est un bel objet, accessible, qui saura ravir les fans d’Annisokay de la première heure et ceux qui sont totalement étrangers à la discographie du groupe. Si nous reprochons la brièveté d’une galette qui aurait mérité un peu plus de patience et de moyens pour devenir un bel album, la beauté noire de cet EP, qui vint côtoyer les limites du sublime, ne vous feront que succomber. A se procurer de toute urgence.

(CHRONIQUE) Molybaron – Something Ominous (Coup de coeur)

Les Molybaron ne chôment pas et sortent déjà leur troisième opus studio, intitulé « Something Ominous », profitant de la hype de la scène actuelle autour du groupe. Si l’opus nous a, à la première écoute, décontenancé, la voix envoûtante de Gary, alliée à la qualité des compositions, moins accessibles et polissées que sur les deux précédentes galettes, ont achevé de nous convaincre.

S’il y a des lecteurs plus assidus que d’autres dans l’assistance, vous savez ce que nous reprochons assez fréquemment à Molybaron : une musique, certes, belle et bien exécutée, mais sans spontanéité : c’est un peu comme si leur musique criait à la surface du monde « Salut on est Molybaron, désolés de déranger ».

Mais avec « Something Ominous », c’est différent. 

Le ton se fait plus grave, plus incisif, plus sauvage même (avec quelques riffs tout à fait dignes de The Dillinger Escape Plan surtout sur « Billion Dollar Shakedown »). La voix de Gary, se fait toujours autant exceptionnelle – et sérieusement, comment ce gars peut ne pas se considérer comme un véritable chanteur maintenant ? – et les titres s’enchaînent avec intelligence, les titres plus « calmes » (comme ce somptueux « Breakdown » avec cette intro toute douce au piano ) étant les bienvenus pour respirer.

Car sur ce « Something Ominous », le groupe semble bien plus ordonné, le propos se fait plus direct et percutant. On note qu’il prend ENFIN des risques et va explorer des tonalités différentes : « Vampires » en tête, avec des notes sombres empruntées au black metal, « Pendulum » et son refrain hyper heavy, « Set Alight » avec son rythme saccadé et changeant complètement fou et sa mélodie hyper entêtante, « Billion Dollar Shakedown » et son côté hardcore à la sauce new-yorkaise…. On sent que le groupe se relâche enfin et se permet d’aller explorer d’autres horizons, tout en sachant garder cette patte « molybarienne » qui caractérise le groupe depuis ses débuts.

« Something Ominous » nous aura donc fait changer d’avis sur Molybaron : de « trop poli », on voit désormais émerger une formation sûre d’elle, mature, qui nous livre un album de haute qualité qu’on retiendra longtemps, très longtemps au sein de la scène metal française mais aussi internationale. Le propos est concis, les musiques sont percutantes, les refrains addictifs ! Et on ne s’ennuie pas à l’écoute de cette galette, tant l’originalité (et parfois même une complexité assez tarabiscotée) s’étale dans chacun des morceaux. Molybaron, avec cet album, s’assume pleinement désormais. Au point qu’on aimerait beaucoup les revoir malgré notre récente douche froide du Motocultor 2022.

Et pour finir (et excusez mon langage) : bordel, qu’il est bon cet album !

10/10

[CHRONIQUE] Primal Fear – Code Red

Après avoir quelques peu divergé, les teutons de Primal Fear reviennent à la base : le speed metal qui a tant fait leur renommée. Et c’est peut-être en proposant un travail plus qualicatif qu’évolutif qui fait de ce « Code Red » est un bien meilleur album qu’attendu. Cinq ans après le redouté et conspué « Metal Commando », le groupe s’offrirait-il une nouvelle jeunesse ?

Qu’il est bon de retrouver un bon speed metal des familles ! C’est en tout cas le pari qu’on fait les teutons de Primal Fear : on sent que les membres du groupe ont travaillé leurs morceaux, mais dans le style qu’ils connaissent et dans lequel ils excellent, pour offrir aux fans, les titres les plus aboutis qui soient.

Il n’y qu’à voir le morceau d’ouverture de « Code Red » : « Another Hero » mettent à mal vos cervicales pendant un peu moins de cinq minutes. Excellente mise en bouche qui nous ouvre l’appétit et nous donne envie de découvrir l’album.

Et si la plupart des morceaux sont plus attendus, deux sortent particulièrement du lot : mon petit préféré, « Steelmelter », à vous secouer les tiffs dans tous les sens, et aussi et surtout « Cancel Culture », d’une puissance exceptionnelle que ce soit par les riffs ou les paroles, percutantes, chose rare chez Primal Fear. Et on pourrait facilement la comparer à des standards du genre, comme ceux d’Helloween ou de Gamma Ray.

Mais c’est surtout la production, le soin apporté à l’album, qu’on retiendra davantage : Primal Fear, nous offre avec ce « Code Red », de la qualité. Le groupe ne prend clairement pas ses fans pour des pigeons !

Et petite note au passage : quelle immense voix ! Le temps n’a pas l’air d’avoir d’emprise sur le frontman de la formation, Ralf Scheepers, qui approche de la soixantaine – déjà – le bougre!

Ce « Code Red » est donc un bel objet, de qualité, et particulièrement beau, que nous offre Primal Fear : tous les fans du groupe en seront grandement satisfaits, et avec son retour aux racines speed du groupe, l’album constitue une belle porte d’entrée pour la découverte de la carrière exceptionnelle des teutons. Mais c’est sutout la démarche, de faire vraiment – parce que tellement de personnes le disent mais ne le font pas – un album travaillé et abouti, qu’on retiendra le plus : une belle marque de respect envers les fans du monde entier !

9/10

[CHRONIQUE] Kataklysm – Goliath

Kataklysm n’aura jamais fait autant douter son public ces derniers temps : trois ans après la sortie de « Unconquered » qui prend un virage bien plus épique qu’à l’accoutumée (Amon Amarth, si vous nous entendez), nos chers cousins remettent ça avec « Goliath », abandonnant un peu cet aspect grandiose pour plus de brutalité, chose qui ressemble bien plus au groupe.

J’ai une affection toute particulière pour ce « Goliath », qui est passé sous silence par l’ensemble des critiques. Pourtant, contrairement à certains albums des Kataklysm, je le trouve bien plus agréable à écouter, la production est vraiment bien fichue, et on peut apprécier tous les éléments à leur juste valeur.

Et si la mélodie est toujours assez dominante, on retrouve ici les blasts qui ont fait la renommée du groupe, et qui manquait cruellement à « Unconquered ». Des jolies harmonies avec en plus le retour de la violence : voilà de quoi faire un cocktail des plus explosifs qui vous fera bien secouer les tiffs… euh les cheveux pardon !

Alors si on sent que Kataklysm cherche encore à tâtons la meilleure façon possible d’évoluer, ce « Goliath » fait bien plus que le job demandé : vous remuer la tête et satisfaire vos besoins de rage. Une galette hyper divertissante malheureusement sous-côtée.

9/10