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[LIVE-REPORT] Pain, Ensiferum, Eleine, Ryujin @ La Machine Du Moulin Rouge, 15/10/2023

Même si elle tombait pendant un certain quart de final de la Coupe du Monde de rugby, la Machine du Moulin Rouge n’a pas désempli à l’occasion d’une date fort plaisante : Pain, Ensiferum, Eleine et Ryujin ! Un concert qui aura attiré également quelques fans étrangers, de passage dans notre belle capitale.

Un petit mot à l’organisation (Garmonbozia) de ce soir : un grand merci d’avoir programmé ce concert aussi tôt (ouverture des portes à 17h30) : certes, on n’a rien mangé, mais au moins, les grands banlieusards comme moi ont pu rentrer à une heure toute raisonnable un dimanche soir.

On commence par Ryujin, qui commence un peu en avance, et devant un public assez réduit. Il faut dire que le groupe commence tout juste à faire parler de lui en Europe, et le son de ce soir ressemble plus à une bouillasse de stade qu’à un vrai son japonais : on ne distinguera que très difficilement les différents morceaux.
Néanmoins, le groupe fera preuve d’une très belle énergie sur scène, très communicative qui leur aura permis de toucher le coeur d’un public pas acquis à leur cause de base. C’est après un tout petit trente minutes que le groupe se retirera de scène.

Je dois avouer que j’avais beaucoup d’appréhension pour Eleine : d’avoir affaire à un groupe mené par une diva, qui se mettra particulièrement en avant, que ce soit sa voix, où son physique un brin avantageux (d’ailleurs, quelques hommes ne cachaient pas être venus dans l’unique but de se rincer l’oeil). Pourtant ce fut l’une de mes plus grosses surprises de la soirée : des morceaux assez variés, des musiciens heureux d’être présents et impliqués, mais surtout une Madeleine à l’énergie presque masculine, à la posture très semblable aux chanteurs de Metal Indus (j’ose même la comparaison foireuse avec Till Lindemann). Et surtout le groupe avance avec cohésion, avec force, comme un seul et même individu, car aucun ne se mettra plus en avant que d’autres. Alors certes, on sent que le spectacle est très scénarisé, ne laissant pas de place ou presque à l’imprévu (ce Braveheart stoppé par le groupe était-il par peur d’un manque de sécurité, vu l’absence de crash pit?) mais vu la bonne humeur des musiciens et le son, particulièrement bon, sur l’ensemble du set, j’avouerai avoir passé un excellent moment.

C’est après un petit quart d’heure de changement de plateaux (d’ailleurs, bravo aux équipes hyper efficaces) que déboule Ensiferum sur « Andromeda ». D’ailleurs, la foule se fait maintenant si compacte qu’il semble presque impossible de pouvoir correctement bouger à certains endroits ! Ensiferum mettra plus en avant son dernier album en date, « Thalassic », mais ils feront le bonheur de leurs fans avec des titres comme « In My Sword I Trust » (repris d’une seule et même voix par un public en liesse) ou le fameux « Lai Lai Hei » ! Le public aura enchaîner circle pits, pogos et slams toutefois en se contrôlant parfaitement. Quelques fans se mettront même à terre, faisant mine de ramer, pour le plus grand plaisir des finlandais.

Ces derniers qui, d’ailleurs, ont eu un peu de mal à se « décoincer » (sauf Sami Hinkka à la basse, tellement heureux d’être sur scène que t’avais juste envie de le rejoindre pour faire la fête avec lui). La présence de Pekka Monti aux claviers mais surtout à la voix claire, très « Power Metal » reste toujours sujet à débat au sein des fans du groupe : le son s’en retrouve changé, et est, peut-être, une évolution trop brutale pour beaucoup. Pour ma part, je trouve que Monti aurait dû se montrer plus présent sur scène (peut-être une mauvaise disposition ?), histoire de convaincre les plus récalcitrant que c’est un excellent musicien, un excellent chanteur et qu’il a toute sa place dans Ensiferum. Qui a le droit d’évoluer, n’en déplaisent aux pros « c’était mieux avant ».
C’est après un set d’une petite heure que le groupe se retire, sous une standing ovation amplement méritée. On en veut encore nous !

Enfin, les grosses stars de la soirée, Pain, débarquent sur scène, après un court petit film introduisant leur mascotte. Et c’est « Let Me Out » qui aura l’honneur d’ouvrir le bal. Les lumières feront en sorte que les musiciens aient l’air de vrais zombies, apportant une véritable touche horrifique à ce début de set !

Au niveau des morceaux joués, le groupe n’ayant pas d’album récent à défendre (pas depuis « Coming Home », sorti en 2017), ils se font et nous font véritablement plaisir ce soir : les deux plus gros succès de Pain, à savoir les galettes « Cynic Paradise » et « You Only Live Twice » seront les plus joués ce soir. Sans oublier les deux singles les plus récents, « Revolution » et « Party In My Head » qui verra Peter et ses acolytes parés de leurs plus beaux accoutrements !

Une excellente prestation, avec cependant deux petits points négatifs : le duo « en vidéo » de Joakim Borden des Sabaton sur « Call Me » – pour moi cela enlève magie et spontanéité au show : pour moi, soit il est présent physiquement, soit la chanson n’est pas jouée.
Le deuxième point n’est absolument pas du ressort du groupe : deux femmes particulièrement bien éméchées auront mis un sacré bazar au niveau de la mezzanine (à un point où ça a failli en venir aux mains). Elles seront évacuées par la sécurité après vingt longues minutes. Difficile d’apprécier le show en surveillant du coin de l’oeil ces spectatrices !

Le groupe sera en forme, particulièrement Peter Tägtgren qui semble avoir davantage travaillé son souffle et son endurance depuis le dernier concert auquel j’ai assisté, en 2012 (si mes souvenirs sont bons) au Trabendo ! De plus, une belle alchimie s’est instaurée avec les membres de son groupe – tous musiciens de session live – et une grosse cohésion – ils avancent ensemble et ne laissent pas Peter au premier plan en permanence, comme ce fut le cas par le passé.

La soirée fut donc riche et belle avec cette affiche très éclectique, très culottée aussi, mais qui aura remporté l’adhésion de nombreux spectateurs présents ce soir. Un concert d’aussi bonne qualité, avec des groupes qui se donnent à fond, on en redemanderait tous les jours !

[LIVE REPORT] Dropdead Chaos, Bukowski, Locomuerte @ La Maroquinerie, 03/06/2023

La date était très attendue, en particulier par les premiers concernés : Dropdead Chaos ne devait pas se louper sur leur premier concert parisien depuis la sortie de leur album, « Underneath The Sound ». Show qui devait également leur servir de release party. Et au vu de la qualité du groupe, de la musique mais aussi de l’affiche (avec Locomuerte et Bukowski devant se charger de chauffer la salle), le public fut au rendez-vous, et en nombre !

Avant de commencer à creuser dans le dur, un petit mot sur la Maroquinerie : je n’y avais plus remis les pieds depuis 2010 et un concert nébuleux de Fear Factory (à une époque ou Burton C. Bell savait encore chanter juste en live, mais surtout à l’époque où l’immense Gene Hoglan officiait à la batterie) (quelle époque, tout de même !), et j’ai redécouvert agréablement la salle : du personnel extrêmement sympathique (mention spéciale à la barmaid qui nous servait devant la salle), une terrasse intérieure hyper agréable, une déco assez chiadé et la salle plutôt bien agencée et avec un son très correct. Bref, un très beau lieu de vie de la capitale, qui mérite la plus longue existance possible.

Ceci étant maintenant dit, je dois avouer une petite chose : je suis allé à ce concert … à reculons (oui). Outre une vie de famille pouvant être extrêmement éprouvante par moment, je porte tellement d’estime pour cet opus, « Underneath The Sound », que, en live, j’ai eu la soudaine peur d’être tout bonnement déçue.

Autant vous dire que j’ai eu tort.

La soirée commence avec Locomuerte, un groupe qui est également passé par le Vamacara Studio (tout comme Bukowski d’ailleurs) qui débute son set devant un public présent mais parsemé, la plupart étant encore en terrasse pour profiter des derniers rayons du soleil. Ce qui explique peut-être pourquoi l’un des premiers wall of death demandé par le groupe ait fait chou blanc… mais loin de se décourager, la bande menée par El Termito, toujours avec un immense sourire sur les lèvres, redouble d’efforts pour faire bouger une audience qui s’enflamme enfin ! La formation enchaîne avec fureur les titres, du Agnostic Front à la sauce mexicaine, avec une petite note groovy (reggaeton, j’oserai dire !) qui fera mouche auprès de tous, tels des uppercuts balancés dans le bide ! Une excellente découverte pour ma part, je vais suivre le groupe de plus près…

Bukowski s’empare ensuite de la scène, après un changement de plateau des plus efficaces ! Si la prestation du groupe m’aura personnellement déçu – ayant en tête leur show incroyable du Kave Fest 2022 (ou peut-être que ce sont les effets de Locomuerte) – ce ne sera pas le cas du public qui réagir avec fureur et passion aux morceaux du quatuor parisien ! Et le groupe aura livré un set carré, professionnel et maîtrisé. Mais jusqu’à mi-set, je les ais trouvé un peu trop sur la retenue – il aura fallu un long moment pour qu’ils se détendent enfin, quand Max et Clément sont descendus dans la fosse à vrai dire – Un grand bravo à eux et j’espère les revoir dans un autre contexte !

Enfin, toujours après un changement de plateau particulièrement efficace – bravo à toutes les équipes d’ailleurs ! Les huit membres des Dropdead Chaos (oui, je compte aussi HK du Vamacara Studio, bien visible depuis le côté de la scène) débarquent sur les « Hey Ho » débutant le morceau « Underneath The Sound ». Le public s’embrase littéralement et devient absolument dingue, enchaînant les pogos et les circle pits en fosse.

Nous étions déjà chauds comme la braise, nous sommes devenus plus brûlants encore.

S’il n’est pas simple pour tout le monde de se mouvoir sur la scène de la Maroquinerie – elle est petite, m’voyez ? – chacun saura rapidement trouver sa place pour envoyer des volées de bois à une audience qui en demande toujours plus ! Mention spéciale à Nils Courbaron – on ne voit que lui au moment de ses solos de guitares – mais aussi et surtout à Renato Di Folco au chant, au charisme phénoménal et à la voix exceptionnelle. C’est pour moi, l’un des meilleurs frontman de la scène française actuelle ! Il forme un duo fort avec Déhà, qui m’avait surpris en se mettant au rap, mais dont la sombre présence, encapuchonnée avec sa longue barbe, impressionne autant qu’elle interpelle. Un magnétisme qui nous incitera à rapper avec lui, à hurler avec lui. Une belle reconnaissance pour un talentueux musicien, selon moi, trop sous-estimé. Les autres membres ne seront pas en reste, excellant dans leur savoir-faire !

Concernant la set-list, la priorité est donné aux morceaux plus fédérateurs – « Save Yourself », « Humans » qui clôturera le concert, « Rainman » – mais aussi avec quelques surprises – je ne m’attendais pas à la présence de « What I’ve Learnt » qui reste plus difficile d’accès pour les non-initiés – et toujours la cover des Slipknot « Surfacing », qui achèvera un public déjà conquis et acquis à leur cause. Je me surpris à verser quelques larmes sur « One Last Encore » qui m’aura submergé d’émotions, me renvoyant à des moments récents de ma vie personnelle. D’ailleurs, je me suis faite tellement embarqué par l’énergie communicative du groupe que j’en ai presque oublié de faire ce pour quoi je suis venue, à savoir leur tirer un peu le portrait !

Bref, c’est sur un set bien trop court, et après avoir donné le nom de la gagnante de la guitare en jeu durant le concert que le groupe se retire définitivement, et que je me remet sur le chemin du RER, la tête encore dans les étoiles, le coeur se remettant de ces montagnes russes que les Dropdead Chaos vient de lui faire traverser. Ce n’était peut-être pas le concert le plus parfait du monde, mais il l’était pour beaucoup de monde dans la salle, moi comprise. Car le but d’un concert, c’est aussi, de faire vivre un moment hors du temps et du quotidien. Une mission admirablement bien remplie par les trois groupes de ce soir.

Moi je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pas pris mon tee-shirt de notre tête d’affiche de ce soir.

Ce fut une belle date, chargée d’énergie, de fureur, et surtout d’amour. Alors vivement les prochains concerts de Dropdead Chaos, et s’ils passent par chez vous, juste, foncez les voir.

[LIVE-REPORT] Acyl et Magoyond, 13/05/2023 @ Petit Bain, Paris

Deux ans… C’est le temps qu’il aura fallu à Magoyond et Acyl pour se retrouver une date de concert, reports après reports, notamment suite à une impitoyable petite pandémie. L’attente était donc grandissante auprès du public, en particulier celui des rois zombies, après le succès phénoménal de leur dernier album « Necropolis ».

Et les deux groupes ne décevront pas : particulièrement Magoyond qui aura su adapter son set, plus heavy qu’à l’accoutumée et dont une certaine partie du public avait fait le déplacement uniquement pour les voir. En tête de gondole, « Le Chapiteau Des Supplices » et surtout « Les Catacombes » ont su envoûter un public d’ores et déjà acquis à leurs causes. Le tout servi par un son absolument excellentissime ! Seul petit bémol : les zombies ont donné l’impression de vouloir vite en finir avec leur set (alors qu’on sait qu’ils n’avaient qu’un tout petit 45 minutes de show) ce qui pour moi a fait perdre un peu de magie au concert.

Cela fait longtemps qu’on n’avait plus vu Acyl en concert ! Entre les concerts, entre autre, en première partie de Fleshgod Apocalypse et le Covid, les fans prennent leur mal en patience et attendent quelque chose de neuf et de frais à se mettre sous la dent. Mais en attendant, ce premier concert parisien depuis des lustres ravira tout le monde, les premiers concernés en particuliers tant leur grands sourires illuminaient leurs visages.

Et au menu du soir, petit best-of de la discographie du groupe, entre leurs deux galettes et les petites nouveautés (dont le très fabuleux « Nouveau titre » (le même qu’au Motocultor?)) avec en point d’orgue, trois morceaux acoustiques qui, si leur place dans la set list a quelques peu interrogé dans l’audience, auront su conquérir le coeur de beaucoup d’entre nous. Et avec un son, encore une fois, excellent (bravo aux ingé-sons, c’est rare d’avoir un son aussi bon en concert). Vivement le nouvel album, et vivement de nouveau les revoir sur scène !

Acyl et Magoyond auront su, grâce à leurs deux univers bien distincts, nous faire voyager des profondeurs de Necropolis aux plaines désertiques et ensoleillées d’Algérie. Et auront véritablement echanté notre soirée !

[LIVE-REPORT] Devin Townsend, Klone et Fixation @ Olympia, Paris, 26/03/2023

Après avoir été reportée en 2022, Devin Townsend revient enfin à Paris, et s’offre le mythique Olympia ! Et grâce à ses premières parties, Klone et Fixation, c’est un public assez hétéroclite et large qui se presse aux portes de la célèbre salle de la capitale.

C’est après une bonne heure et demie d’attente que débarque le premier groupe de la soirée, Fixation, venant tout droit de Norvège. Si la jeunesse du groupe (2020 !) aurait pu laisser craindre un manque de mise en place et de cohérence, c’est tout le contraire qui s’est produit : on a trouvé un groupe généreux, énergique, musicalement au top avec un savant mélange entre Architects et TesseracT, la modestie en plus par rapport à ces derniers. Une splendide découverte qui m’aura complètement conquise, tout comme beaucoup de monde dans l’assistance. Leur discographie naissante est à découvrir.

Les Klones déboulent ensuite, encore une fois sur « Elusive », le premier morceau de leur dernier excellent album « Meanwhile ». Et si les débuts de set ont viré un petit peu à la cacophonie – ils n’étaient pas ensemble au début – le groupe s’est très vite rattrapé sur dès le deuxième titre, et a fait chavirer le coeur de nombreux spectateurs venus les applaudir ce soir-là même si, première partie oblige, le set fut plus court, mais aussi plus rentre-dedans, moins dans l’aérien qu’à l’accoutumée. Et ce n’est pas un défaut, bien loin de moi cette idée. Très beau show des Poitevins !

Enfin arrive la star de la soirée, Devin Townsend, accompagné de ses musiciens, dont certains se montreront très présents et très talentueux (oui Monsieur à la barbe blanche qui fait du clavier, de la guitare électrique et acoustique, c’est de toi dont je parle !). C’est avec une certaine émotion dans le regard et un immense sourire sur le visage que le musicien prend la parole pour saluer le public, avant de débuter doucement sur « Lightworker » et d’enchaîner sur un endiablé « Kingdom », qui en fera frémir tout le sol de l’Olympia ! Puis sur « Dimensions », un invité de marque fera son apparition, le poulpe thérémine, qui sera l’occasion de faire le clown sur scène par des mimiques des plus loufoques.

Devin Townsend s’excuse limite de sa voix sur scène – pourtant loin d’être une catastrophe même si on devine, à sa grosse toux qu’il n’est pas au meilleur de sa forme – tout en invitant le public à chanter avec lui. Ce qu’il fera sur « Heartbreaker » ou encore « Bad Devil ». L’humilité du bonhomme impressionne, quand on voit que bon nombre d’artistes sont d’une prétention sans équivoque.

Et c’est après un premier set – trop court – que le Monsieur revient sous les acclamations du public pour offrir « Call Of The Void » mais aussi sa reprise de Strapping Young Lad « Love? ». Même si on est resté personnellement sur notre faim – on aurait adoré 30 minutes de show supplémentaires – c’est un moment hors du temps que vient de nous offrir Devin Townsend, de ce qui nous fait affronter sereinement et avec le sourire. Et qui nous aura fait oublier les tracas du quotidien, le temps d’une soirée.

Setlist :

01 – Lightworker

02 – Kingdom

03 – Dimensions

04 – The Fluke

05 – Deadhead

06 – Deep Peace

07 – Heartbreaker

08 – Spirits Will Collide

09 – Truth

10 – Bad Devil

Rappel :

11 – Call Of The Void

12 – Love ? (Strapping Young Lad cover)

Merci à Base Productions pour l’invitation !

[LIVE-REPORT] Klone, The Old Dead Tree, Patron @ Trabendo (Paris) 11/02/2023

C’est une foule mince mais compacte qui se presse en ce samedi soir aux portes du Trabendo, à Paris. La cause : le concert de Klone, qui est accompagné, pour l’occasion, du groupe Patron mais aussi et surtout de The Old Dead Tree. Une belle soirée placée sous le signe de l’émotion pour tous les présents dans la salle ce soir.

Il faut noter que la fosse est certes, bien remplie, mais pas complète ce soir : en même temps, une autre date parisienne (avec Devin Townsend cette fois) est déjà annoncée pour le mois de mars pour Klone, et il y a également des rockeurs irlandais assez célèbres qui jouent au Zénith au même moment. Résultat : on ne se marche pas dessus, l’ambiance est plus détendue, et tout le monde pourra prendre ses aises pour écouter en live le nouveau-né des Poitevins, « Meanwhile », sorti la veille.

C’est Patron qui déboule en premier sur la scène avec un desert rock tellement groovy qu’il ferait même bouger le plus extrême des black metalleux ! Emmenée par Lo, le charismatique chanteur-auteur-compositeur à la voix grave de baryton complètement folle, et par le bassiste, dont les parties particulièrement bien avant conduisent tous les autres instruments à vous remuer le popotin, la troupe a déversé pendant trente trop courtes minutes un condensé de bonne humeur qui nous a filé une patate d’enfer pour le reste de la soirée, voire même de la semaine. Toute la fosse avait un immense sourire sur le visage à la fin de la prestation du groupe ! Très belle découverte, à suivre de très près.

Changement complet d’ambiance ou presque avec l’arrivée de The Old Dead Tree : avec leur metal qui va piocher dans le gothisme, le death, le progressif, le groupe fera voyager toute la salle dans leur monde si enchanteur mais aussi … destructeur ! Les riffs d’une violence rare s’alterneront avec la fois de Manuel, tantôt sonnant comme du cristal, tantôt vociférant sa haine et sa noirceur dans un rageur et puissant grunt. Néanmoins, quelques soucis techniques (notamment un duo basse/batterie beaucoup trop mis en avant qui va noyer tout le reste) gâcheront la prestation du groupe. Dommage car on était proche de la perfection ! Du coup, le groupe n’était pas totalement impliqué dans sa prestation. A revoir, on l’espère pour eux, dans de meilleures conditions.

C’est sur la belle introduction au saxophone (Matthieu Metzger Mesdames et Messieurs) du morceau « Elusive », et sur une sacrée ovation du public, chauffé à blanc, que débarquent les cinq membres de Klone. Et si vous connaissez bien la suite du morceau, vous savez qu’ils ont attaqué fort … Très fort même ! Malgré encore quelques soucis de sons avec un Yann Ligner – même s’il a toujours été aussi magistral qu’à l’accoutumée – légèrement en retrait (et c’est bien dommage), le groupe déploiera assez d’énergie pour dévaster la fosse. Qu’on se le dise, on n’est pas là pour rigoler !

Release Party oblige, la part belle sera faîte à « Meanwhile », le nouvel album du combo, dont on mesurera toute la portée en live. Résultat d’une véritable évolution et réflexion par rapport au précédent opus, « Le Grand Voyage » (sorti en 2019), et à mi-chemin entre le côté atmosphérique et le côté « brut de décoffrage » du groupe, et pourra, très probablement, les emmener vers les sommets du succès que méritent les poitevins. En guise de preuve, le somptueux « Bystander » et l’entêtant « Within Reach » qui en plus de nous toucher en plein coeur étaient particulièrement attendus par le public.

Le reste de la discographie du groupe n’est pas en reste : les moments planants et d’une beauté sans pareille (« Silver Gate » ou encore « Gone Up In Flames ») s’enchaînent avec des morceaux plus énervés (cette reprise rageuse d' »Army Of me » ! « Rocket Smoke » !) . Le groupe se montre ultra présent, avec une générosité sans borne ! Et du côté du public, on passe du rire aux larmes avec un détour par la rage en quelques minutes. De véritables montagnes russes émotionnelles.

Une fois que les dernières notes de « Yonder » ont sonné dans le Trabendo, il nous faut quelques minutes pour reprendre nos esprits : ce déferlement de beauté, de puissance, de grâce, de violence nous aura chamboulé. Avec ce concert, nous avons assisté véritablement à une expérience inédite (pour nous en tout cas) de musique live, aidé par l’ambiance intimiste de la petite salle parisienne. Une expérience hors du temps qui nous aura fait oublier la dure réalité qui nous a frappé cette semaine.

Ce concert, ce fut la définition même du sublime.

Un immense bravo, mais surtout un immense merci pour tout ce que vous nous avez apporté ce soir-là Klone.

[LIVE-REPORT] Motocultor Festival Jour 4

La journée du dimanche sera la plus belle car ni la pluie, ni les températures caniculaires ne seront au rendez-vous. Et les groupes se montreront présents et à la hauteur de l’événement, pour un final de toute beauté !

Je me fais violence ce matin puisque je ne veux pas louper le set des Nightmare, qui ouvrent ce dimanche la Dave Mustage ! Et malgré la fatigue des trois jours de festival précédents, le public se montrera présent, même s’il était un peu mou (mais on ne lui en tiendra pas rigueur). Excellent set des français, et mention spéciale à la désormais ex-chanteuse Madie mais aussi au guitariste Matt Asselberghs, totalement habité sur scène.

Je me rend ensuite sur la Massey Ferguscène pour voir la prestation des Molybaron ! Le groupe français, emmené par l’irlandais Gary Kelly délivrera une prestation propre et sans accroc. Mzis cette dernière a été, selon moi, bien trop lisse, et, du coup, assez ennuyeuse : il manquait d’un petit grain de folie pour que le concert soit inoubliable.

La tente sous la Dave Mustage se remplit pour voir Vended. Plus que des fans purs et durs du groupe, c’est surtout par curiosité que le festivalier se sera déplacé : Vended a été fondé par Griffin Taylor au chant et Simon Crahan à la batterie, deux « fils de » célèbres musiciens issus d’une formation de seconde zone, Slipknot.
Si les premiers titres se montreront très (peut-être même trop) semblables à ceux de leurs illustres aînés, les morceaux de fins de set seront plus intéressants, un savant mélange de néo, de hard rock et d’électro, mais qui a encore besoin de rodage et de se trouver. Prometteur en tout cas !

Les américains de Rivers Of Nihil déboulent ensuite sur scène avec un death metal aux accents jazzy (avec un son de saxophone qui évite de tomber dans l’écueil de l’Eurovision et sera habilement dosé – le son fait d’ailleurs parfois peser à du Supertramp) puissant qui ravagera toute une fosse, atomisé par cette découverte ! A revoir impérativement en salle ! Un des groupes les plus sous-côtés de ce festival !

Les Bloodywood, fort de leur succès notamment sur Youtube, déboulent ensuite sur la Massey Ferguscène devant un public qui les attend de pied ferme. Et ils ne décevront pas, bien loin de là, en livrant un show furieux et dévastateur, qui conquieront le coeur de tous les fans, des plus férus aux plus réticents. Une des plus grandes prestations de ce festival.

Nous serons ensuite conviés à la conférence de presse de Yann LE BARAILLEC, président et fondateur du Motocultor Festival : outre la grande annonce de déménagement du site vers, et on l’apprendra plus tard, à Carhaix, il aura aussi été question du très décrié partenariat avec la marque 8.6, avec laquelle une bière « signature » est en préparation, ainsi que du manque de communication sur site (pas d’indication, de plan, de gobelets (« trop chers à produire » dixit Le BARAILLEC)) qui sera corrigée l’année prochaine pour s’aligner sur ses concurrents.

Le temps de revenir (et de croiser des Bury Tomorrow méga en retard qui fonceront s’installer sur la Dave Mustage) et je peux arriver pour la fin de Life Of Agony, qui aura conquis un public par son implication, malgré un show plus minimaliste. Mention spéciale à Mina, particulièrement en transe, qui m’aura particulièrement fascinée par son immense charisme.

En parlant des Bury Tomorrow d’ailleurs, je ne sais pas si c’était parce qu’ils avaient besoin d’expulser tout un stress lié à leur retard mais, bordel, QUEL SHOW ! Avec peut-être le meilleur son de tout le festival, le groupe aura véritablement bombardé la fosse d’un death-néo metal d’une telle férocité, d’une telle violence qu’elle mettra juste le public en feu. Excellent concert !

Mon dernier concert de Combichrist remonte à 2011 où, première partie de Rammstein et – on devinait – totalement tétanisés par le trac, ils avaient été bien hués. Plus d’une décennie plus tard et une grosse évolution, je les redécouvre en live avec grand plaisir ! Une belle prestation des allemands, qui se sont montrés heureux d’être présents !

Le bon gros hard rock des familles est dans la place avec Exodus ! Le groupe fera un show millimétré et aussi puissant qu’attendu, au plus grand bonheur de tous les fans présents !




C’est semblant porter tout le poids du monde sur leurs épaules que les Swallow The Sun déboulent sur la Bruce Dickinscène. Le groupe brillera pourtant par une prestation sans fausses notes, même si l’heure de passage – en plein jour – nuiera un tantinet au spectacle.

Vient ensuite les teutons d’Electric Callboy (anciennement Eskimo) sur la Massey Ferguscène : le groupe remporte un très joli succès grâce à des clips déjantés et scénarisés au possible, à un point que la hype était très présente, notamment auprès de certains membres d’autres groupes, présents dans la fosse en compagnie des festivaliers. Pourtant la sauce ne prend pas en live et toute l’attente provoquée par les vidéos retombe complètement à plat. Dommage aussi d’avoir un groupe qui fonctionne en mode automatique, ils ont clairement manqué de chaleur humaine.

Tour le contraire des précédents, les Testament ne failliront pas à leur réputation avec un set peut-être très carré et pro, mais surtout une bonhommie et une chaleur qui fait qu’on prend tellement notre pied ! Les rois du thrash semblent indétrônables. D’ailleurs, certains membres des Combichrist apprécieront le show depuis le pit photo.

Le choix était rude pour les fans du genre puisque jouait pendant ce temps, sur la Bruce Dickinscène, les Orange Goblin ! Excellent show du groupe anglais, qui mettra la foule, particulièrement dissipée, en feu ! La preuve est que c’est certainement sur ce concert que la sécurité (dont Ben Ward saluera le travail en cours de set) aura eu le plus de boulot !

Les Dark Tranquility étaient venus au Motocultor il y a de cela quelques années, aux débuts du festival – Mikael Stanne (chant) dira d’ailleurs qu’il n’aura rien reconnu quand il a débarqué au festival. Très bon set des suédois, qui s’est non seulement axé autour de « Moment », leur dernier album, mais aussi avec beaucoup de tubes et de raretés. Moi qui n’attendait rien du concert (c’est la troisième fois que je les voie), j’ai été véritablement prise dans l’ambiance à la cool instaurée par le groupe, et la communion de ce dernier avec son public, certes peu nombreux, mais en folie. Un de mes meilleurs souvenirs du festival.

Igorrr aura donné le ton sous la Massey Ferguscène ! Le groupe sans étiquette et unique dans le genre aura su distiller ses différentes ambiances pendant son concert, qui a rassemblé de nombreux adeptes, mais aussi de curieux. A voir au moins une fois dans sa vie.

Enfin, devant la foule dense et compacte se pressant devant Behemoth, mais surtout les ayant déjà vu à de nombreuses reprises, je me dirigea vers la Bruce Dikinscène sur laquelle se produira Lord Of The Lost. Une ambiance à la fois folle et intimiste pour applaudir les allemands indus qui produiront un show généreux et spontané. Une très belle découverte en live !

Le show des Lord Of The Lost concluera notre Motocultor : malgré quelques couacs rencontrés (communication inexistante sur place, mais aussi souci avec les sanitaires normaux), ce fut trois jours de notre côté bien plus agréables à vivre qu’un Hellfest bien trop bondé qui nous a fait du bien aux oreilles et, par le nombre de personnes bienveillantes rencontrés sur place, au coeur. Nous souhaitons une longue vie au Motocultor à Carhaix et nous serons au rendez-vous l’année prochaine. Mais surtout, surtout, ne grandissez pas plus !

[LIVE-REPORT] Découverte de The Flying Bricks à la Boule Noire de Paris (03/09/2022)

Invitée par un hasard incongru, je me suis rendu au début du mois à la release party du groupe mancéen The Flying Bricks, alliant rock alternatif avec quelques éléments de metal core à la Bring Me The Horizon. Totalement néophyte sur ce groupe, le concert fut une jolie découverte !

Pourtant, cela partait assez mal avec la première partie Liquid Bear : si musicalement tout était en place pour nous toucher (avec un rock stoner franchement bien trouvé), le son trop saturé en basse et un chanteur pas très en forme (vocalement et rythmiquement parlant) n’aura pas fait prendre la sauce. Dommage car le groupe a une très bonne présence scénique.

C’est après une bonne vingtaine de minutes de changement de plateau qu’arrivent les stars de la soirée, The Flying Bricks ! Avec une belle mise en place au niveau scénique, ils envoient tout de suite la pâtée, avec une formidable énergie ! La voix de Benoît Pompeo se fait à la fois douce, rocailleuse, et me fait beaucoup penser aux grands chanteurs américains du rock-grunge des années 1990, avec une touche d’électro pour la modernité. C’est frais, c’est original, et ça fait mouche jusqu’à faire danser dans la fosse. Etant donné que c’est la release party de leur EP « Chimères », ce dernier sera largement mis à l’honneur et quelques jolies surprises feront la joie d’un public averti … Notamment l’arrivée sur scène de Mélina Farcy, guest du morceau-titre.

Bref, ce fut une très belle découverte pour moi, complète non-initiée. The Flying Bricks se sera fait plaisir et aura surtout donné du plaisir au public. Seul petit regret : le groupe méritait bien bien plus qu’une Boule Noire à presque moitié remplie. Une petite troupe à suivre de très près.

[LIVE-REPORT] Motocultor Jour 3

Ce samedi verra le grand retour du beau temps, après une nuit glaciale et pluvieuse (peut-être même un peu trop chaud diront certains). Le jour et la nuit avec la veille !

Et on commencera à une seule photographe (le second étant cloué dans la tente par une énorme fièvre) avec The Dali Thundering Concept ! Arrivés sur le tard (car annoncés au dernier moment) par l’organisation du festival, le groupe fera mouche auprès d’un public totalement conquis mais surtout énergique (et à une heure aussi matinale, il faut le souligner). Un bon set avec des gars talentueux, impliqués, provoquant une énorme onde de puissance sur scène : il va falloir les suivre de très près !

Trop d’autodérision tue-t-elle l’autodérision ? Contrairement à beaucoup d’autres, je n’ai absolument pas été emballé par le set des Tranzat ! Arrivés avec leurs flambants polos rose pâle, j’ai trouvé le set mou, les musiciens comme absents (à l’exception du guitariste Benjamin Arbellot vraiment à fond dans le concert mais aussi dans le concept) et la musique, pas exceptionnelle ni même très originale. Et vu toutes les critiques dithyrambiques concernant leur concert, j’ai dû effectivement rater quelque chose. Mais la prestation m’est complètement passé au travers.

J’en profite pour filer sur la Suppositor Stage afin de découvrir Ten56, nouveau groupe de l’ancien leader des Betraying The Martyrs, (que je shooterai de loin, étant donné que je suis arrivée bien tard dans la fosse)….. Et si le son les a franchement desservi, la formation a également manqué un poil de présence sur scène pour faire de leur show quelque chose d’inoubliable.

Je dois avoir un problème avec l’humour ce matin là puisque c’est au tour de la prestation des Princesses Leya de me passer au travers. Mais ce n’est pas parce que leur show était mauvais ! N’appréciant guère les humoristes de Navarre et d’ailleurs y compris hors Motocultor, j’ai retrouvé tout ce que je n’aimais pas dans ce genre de spectacle : trop chorégraphié, trop scénarisé, laissant peu de place à l’improvisation, et finalement… à la musique ! Bref, ce n’est juste pas pour moi. Mais j’ai pris un grand plaisir à photographier la petite bande de Dedo, particulièrement beaux devant l’objectif !

C’est par curiosité que je me rend au concert des Schammasch, groupe avant-gardiste de black metal suisse ! Et j’ai fortement apprécié leur show, qui a su parler aux fans du genre, malgré que l’heure de passage, en pleine après-midi, ait desservi un tantinet le spectacle. A découvrir et à voir sur scène (mais dans l’obscurité, ce sera encore mieux!)

Les Lost Society ne sont pas à leur première apparition au Motocultor : d’ailleurs, le chanteur guitariste Samy Elbanna déclarera qu’il se souvient encore du goût de la poussière de la dernière fois ! Il invitera le public a être encore plus fou, plus sauvage. Et il faut dire qu’il va être servi !

Une musique énergique, de la puissance, le tout servi par un excellent son pour changer, et un public en furie. Elbanna en est même monté sur un des pylones soutenant la tente de la Dave Mustage, arrangant encore plus une foule déjà en délire. C’était peut-être le concert le plus fou et le plus violent auquel j’ai assisté dans toute ma petite vie, et l’un des deux meilleurs du festival!

Je cours ensuite voir mes chouchous, Benighted ! Et je vais être servi par un groupe des plus énergiques, avec un set remplis de titres énormes qui vont juste nous mettre une fessée mes enfants ! (oui oui, objectivité zéro, je sais) Et le public, en tout cas au premier rang, était dans une telle transe qu’ils ne voyaient plus nos objectifs braqués sur eux. Une superbe alchimie entre les fans et la formation !

Regarde Les Hommes Tomber sous la Massey Ferguscène attirera tout autant de monde (même plus encore). Le groupe brillera par un show pointilleux et leur très bonne énergie. Une belle découverte de mon côté !

Tesseract aura fait un show extrêmement propre qui aura ravi les fans de la première heure, venus en nombre les acclamer (et ce malgré l’absence d’un lightshow digne de ce nom). Le groupe se montrera pourtant assez poseurs, limite prétentieux, ce qui jettera un froid dans le pit photo au moins. Belle présence de Daniel Tompkins, vraie pile électrique qui arpentera tout l’espace à sa disposition jusqu’à aller faire un tour dans la fosse !

Pendant ce temps, sur la Bruce Dickinscène arrive un des nombreux ovnis accueilli par ce festival : H09909. Composé d’un duo d’américains à la mode Beetlejuice (avec un grand Choixpeau vissé sur le crâne) et GI Joe, et d’un batteur (qui parfois se demande ce qu’il fabrique sur scène), ils seront une belle surprise pour beaucoup de festivaliers avec un électro rap metal jouissif et dévastateur, qui vient tutoyer les grands pontes du genre. Une vraie expérience sur scène, à ne manquer sous aucun prétexte !

God Is An Astronaut aura été une nouvelle belle surprise de ce samedi ! Déjà bien connu sur album studio, je me demandais ce que ça allait donner sur scène, avec une petite dose d’appréhension ! Et je n’ai pas été déçu avec un show à la fois millimétré mais laissant place à une certaine spontanéité et une certaine fraîcheur. Mais aussi un groupe heureux d’être présent, à partager sa musique ave son public. A ne pas louper si vous les voyez passer !

Vader se sera fait plaisir sur scène, au vu des mines réjouies de l’ensemble du groupe ! Encore une fois un show techniquement sans faille avec une belle chaleur qui fait du bien aux cages à miel !

Alcest aura été en petite forme : quelques petits ratés durant surtout le début de set, et un beau caffouillage sur « Sapphire ». Le groupe ne tardera pas à se ressaisir et offrira un show enchanteur et féérique à son public, même s’il manquait ce petit truc magique qui fait que ce soit inoubliable.

Une petite foule seulement se sera amassée autour de la Bruce Dickinscène pour voir le show à la fois furieux et déjanté des Sick Of It All ! Si les new-yorkais auront fait le taf et bien plus encore (on sent qu’ils se seront fait particulièrement plaisir sur ce set), il manquait peut-être un petit grain de folie qui aurait fait de ce concert quelque chose d’inoubliable !

Perturbator aura aussi fait le boulot avec un spectacle à couper le souffle ! Servi par un bon jeu de lumière, la partie musicale n’aura pourtant pas été à la hauteur avec un son, de nouveau, trop fort en basse. Dommage car l’expérience offerte par le duo est juste immanquable, surtout à cette heure avancée de la nuit.

Enfin, les Apocalyptica déboulent en clôture de la Dave Mustage, eux-même surpris par la grande foule qui les attendait à cette heure tardive (il était une heure du matin). Bon show des finlandais qui manquait cependant d’énergie et, surtout, de cohérence (aucune mise en avant du nouvel EP du groupe, « Metal Classic, Classic Metal », et peu de morceaux issus du dernier album en date « Cell-0 »). De plus, la présence d’un chanteur m’aura fortement déçu (le même que sur la tournée de 2010 de mémoire), ce dernier ne se montrant pas à la hauteur des invités de prestige du groupe à mon sens.

Ce samedi aura donc vu son lot de bonnes découvertes, mais les groupes attendus nous auront particulièrement déçus sur cette journée. Un samedi agréable et chaud pour arpenter les allées du Motocultor. On décidera une nouvelle fois de faire l’impasse sur la tente du Macumba et de reprendre des forces pour la nouvelle très grosse journée qui se profile le lendemain.

[LIVE-REPORT] Cernunnos Pagan Festival – Jour 2

Durant deux jours, le Cernunnos Pagan Festival aura fait battre le coeur de nombreux festivaliers. Une bien belle journée s’annonce encore sur Noisiel en ce beau dimanche, et la programmation du jour devrait plus satisfaire les fans d’un metal plus extrême.

On commence avec les italiens de Furor Gallico qui envahissent la scène de la Halle. Si le groupe restait, jusqu’alors, inconnu au bataillon, ils auront conquis bien des coeurs avec un pagan metal à la Eluveitie. Et la petite jeune femme a un superbe grain de voix. On en redemande !

Les Acus Vacuum sont un groupe venant tout droit de Belgique et fort sympatique. Composé de deux tambours et de deux instruments à vents, leurs compositions et leur capital de bonne humeur feront mouche…. Jusqu’à provoquer des pogos (chose assez surprenante pour une musique traditionnelle folk). Seul petit ennui : la danseuse, quoi que très jolie et très compétente, ne semble pas tout à fait intégrée au show. C’était sa première prestation avec le groupe, peut-être il faut lui laisser le temps de prendre ses marques !

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Skiltron est un ensemble hard rock avec un monsieur à la cornemuse particulièrement viril ! L’ensemble est entraînant et fait mouche auprès d’un jeune public, que se déplacera en ,ombre afin de les applaudir. Néanmoins, pas trop d’originalité de leur côté !

Himinbjorg monte sur la scène de l’Abreuvoir et ne compte pas faire dans la dentelle ! Avec leur black metal dense et ambiant, avec quelques notes d’instruments traditionnels et nous voilà embarqué sur une galère dans une tempête infernale. Malheureusement, les conditions sonores de l’Abreuvoir ne nous permettront pas d’apprécier ce concert dans les meilleures conditions.

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Place à Obscurity ! Ce groupe nous venant tout droit d’Allemagne s’apprête à exploser de manière brutale la scène de la Halle avec un death metal agressif et ravageur. Un groupe, qui, malgré son genre, aura su fédérer l’ensemble des festivaliers.

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La foule se fait de plus en plus compacte dans la Halle, de nombreux spectateurs étant présents pour la grande affiche de la soirée, Finntroll ! Ils essaient donc de grapiller les meilleures place afin de pouvoir être au plus proche de leurs idoles ! Nous prenons le temps de nous restaurer et … C’est la panique ! A la Muse Verte, seul un plat (le canard) était encore disponible sur toute la carte ! Dommage ! Mais le plat fut bon et savoureux. De quoi faire le plein d’énergie pour le restant de la soirée.

Il n’est pas loin de 19h quand des danseuses prennent place sur la place de la Ferme Du Buisson, armées de tiges de feu. Elles offriront un spectacle magique et unique pour les petits (n’oubliez pas que cette zone est accessible à tous) et grand (même les plus bourrus des metalleux étaient sous le charme).

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Il y a bien longtemps, j’avais vu Brennkelt en concert avec un certain O An Thar, aujourd’hui disparu. Fort de constater que le groupe a bien grandi et a su rapidement conquérir le coeur des festivaliers avec un pagan épique (et en français) !

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Bucovina est un groupe roumain faisant un metal inspiré de l’ère romaine. Malgré l’air quelque peu farfelus de nos protagonistes sur scène (avec un ventilateur pour le meilleur effet l’Oréal garanti), le groupe remporte les suffrages grâce à un heavy metal d’inspiration greco-romaine ravageur. Néanmoins, le groupe fut tellement galvanisé sur scène qu’il finira en retard, mettant en colère la tête d’affiche de la soirée, Finntroll.

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Helsott est un groupe de pagan metal venant tout droit de … Californie, USA ! C’est avec ce drôle de constat que la formation se présente sur la scène de l’Abreuvoir pour un show qui sera le meilleur de ce festival. Il faut dire qu’ils sont ravis d’être présents, remerciant organisation, public et les autres groupes de nombreuses fois. La bande, emmenée par un Eric Dow très en forme, atomisera un public qui en redemandera. Bonne humeur, énergie et son clair comme du cristal pour une musique digne des Amon Amarth ! Un véritable coup de coeur pour notre équipe ! N’hésitez pas à les découvrir sur scène ou sur album !

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Enfin, les stars de la soirée (c’est le cas de le dire) arrive en la personne de Finntroll. Les costumes et les oreilles de trolls sont de sorties, pour un concert qui s’annonce furieux. Et ça l’a été puisque pogos et slammeurs se sont enchaînés durant cette heure de concert. Petit point négatif cependant : une caisse claire et une basse beaucoup trop présentes, me causant à titre personnel quelques mots de tête. La mélodie ne s’entendait presque pas !
De plus, le chanteur de la formation, peut-être encore sous le coup de la colère, a quitté sèchement la scène, refusant de faire la photo de fin de set. Si on peut regretter ce comportement, les autres membres du groupe étaient plus sereins, tout sourire et contents d’être là.

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Cette édition du Cernunnos Pagan Fest aura été une franche réussite : des groupes qui auront presque tous répondu aux attentes, de belles découvertes, nourriture et boissons goûteuses et peu chères, un site parfait à proximité des transports, et ce temps estival pour un mois de février en bonus ! Bref, un festival de qualité à refaire et à conseiller !

[LIVE-REPORT] Cernnunos Pagan Festival – Jour 1

Native de la région, jamais je n’aurai cru un jour voir quelques festivals de metal voir le jour, encore moins dans un endroit dans lequel j’allais voir des films étant môme ! Installé donc à la Ferme du Buisson de Noisiel, le Cernunnos Pagan Fest se distingue aussi par sa programmation pointue et par tout son marché et ses activités médiévales ouverts à tous ! Ah et ça se déroule en plein mois de février. Aussi.

Et nous avons eu une chance incroyable d’avoir un temps magnifique, un ciel bleu sans aucun nuage ! Il faisait même limite chaud sous le soleil, si bien que certains festivaliers n’ont pas hésité à s’allonger dans l’herbe pour en profiter !

Quand nous arrivons sur place en ce doux samedi midi, les stands médiévaux et de merch ne désemplissent pas (que ce soit par les festivaliers comme par les riverains ! Voir des personnes âgées faire tous les stands avec leurs cabas se remplissant à ras-bord est assez cocasse) et les premières animations (à savoir une initiation au bâton breton à ce moment-là). Cette partie là est accessible au public, les concerts en eux-mêmes étant réservés aux détenteurs d’un précieux pass ! Le merchandising officiel aura un immense succès auprès des festivaliers de tout bord, le stock de tee-shirt étant épuisé dès ce premier jour de festival ! De nombreuses personnes l’arboreront fièrement tout le week-end durant les concerts !

Et en parlant concerts, rentrons dans le vif du sujet (puisque vous êtes là pour ça) !

(Nous louperons malheureusement GOFANNON suite à des difficultés de transports, toutes nos excuses)

On commence d’entrée de jeu par un groupe qui a du en faire jaser plus d’un rien que par le nom : les Compagnons Du Gras Jambon ne sont pas une bande de polchtrons à l’humour d’un gras à faire pâlir un menu Maxi Best Of (quoi que…) mais des musiciens talentueux (sur, exclusivement, des instruments acoustiques comme la cornemuse) qui savent parfaitement comment ambiancer un public : pogos, chorégraphie improbable (sur « Rotten Raven Grisen ») ou encore circle pit certainement le plus lent de toute l’histoire sont venus rythmés un show festif qui, certes, n’est pas des plus techniques, mais vous filera la pêche pour le restant de la journée ! Le festival commence bien, les autres groupes ont intérêt à être au niveau !

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Les hollandais de Vanaheim débarquent ensuite sur la scène de l’abreuvoir, mené par un Zino aux jolis sabots jaunes typiques de son pays (ça ne doit pas être super confortable, soit-dit en passant). Le groupe semble heureux d’être là et ira très souvent à la rencontre de son public, qui enchaînera les pogos. Niveau musique, ce black metal d’une très grande violence teinté de passages mélodiques et tribaux fera mouche, malgré les très nombreux problèmes techniques qui ne leur rendra pas justice sur cette prestation.

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On enchaîne aussi avec le premier des très nombreux groupes originaux sur ce festival : Cemican nous arrive tout droit du Mexique, et ils mélangent riffs lourds et heavy avec des instruments traditionnels aztèques (percussions et flûtes en tout genre). Cette musique envoûtante associée à un visuel grandiose (masques en tout genre, maquillage, attirails à base de plumes …) et à un imposant jeu de scène (le danseur/prêtre fera même subir un faux-sacrifice à une jeune festivalière (qui va très bien, rassurez-vous)). Nous entendrons encore parler de Cemican dans le futur, soyez-en certain !

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Le froid polaire de Russie s’installe sur l’Abreuvoir avec l’arrivée des Nytt Land sur scène. Le visuel est là encore au rendez-vous : elle porte une peau de bête, lui a un bandeau sur les yeux. Mais quand il s’active, la salle se retrouve transportée dans une magie irréelle, une époque, une civilisation que nous n’avons pas connu avec instruments, percussions, chants traditionnels sibérien. Comble du bonheur, le groupe aura le meilleur son de l’Abreuvoir de tout le week-end. Un voyage hors du temps, il n’y a même pas de mots assez fort pour décrire toute la beauté de cette prestation des Nytt Land.
Allez les voir ! Et achetez leurs albums ! Ils le méritent amplement !

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On passe ensuite à Aorlhac qui vient défoncer la scène de la Halle avec son black metal historique ! Les membres du groupe, visiblement impressionnés d’être présents, remercieront à de très très nombreuses reprises le public venu en masse les applaudir. Un bon son d’une violence extrême qui fera mouche ! On en veut encore !

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On passe ensuite aux Baldrs Draumar ! Ils avaient déjà foulé la scène du Cernunnos Pagan Fest par le passé et reviennent cette année pour présenter un set entièrement acoustique. Tous en tenue traditionnelle, les uns à côté des autres, ils arrivent à créer une ambiance non pas folk mais très intimiste qui est la bienvenue entre tous ces concerts grandioses. les musiciens interpréteront une chanson composée « la semaine dernière au Dannemark » à propos des frasques d’un …mouton : il n’en fallait pas plus pour que la salle se mette à bêler ! Bref plus qu’un très bon concert, ce fut un excellent moment de communion.

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C’est au tour des polonais des Zywiolak de prendre place sur la scène de la Halle : si on peut regretter un choix de tenue négligable – on a plus l’impression d’assister à un concert de la kermesse locale qu’à un vrai concert – le groupe a pu nous transporter dans son univers bien à eux, un folk dansant aux consonnances slaves. C’est limite si on aurait pu voir la fameuse Baba Yaga, sorcière très connue du folklore local, débouler au détour d’un morceau. Les titres sont complexes, bien construits et les musiciens sont tous excellents ! Mention spéciale à la batteuse qui semblait littéralement possédée derrière ses futs et par la chanteuse principale, aux mimiques inoubliables et à la voix surpuissante !

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Il est temps pour nous de nous restaurer, et il faut dire qu’il y a du choix de qualité : exit la traditionnelle barquette de frites bien huilée, vous aurez le choix entre des plats traditionnels avec la Muse Verte (dont les fameuses fèves aux lards), des crêpes bretonnes ainsi que le Brods, fameux pain aux pois chiches à garnir à volonté ! Ce fut l’un des plats les plus appréciés de ce festival à en juger par la queue impressionnante devant le stand. A titre personnel, nous avons attendu une vingtaine de minutes.

Les allemands de Horn prennent position dans l’Abreuvoir ! Même si on cherche encore le rapport avec le Pagan ou le Folk, c’est avec un death metal ultra-violent et une volonté sans faille qu’ils réussissent à retourner le public qui enchaînera pogos et circle pit !

Enfin les légendes du folk viking metal déboule dans la Halle : les Manegarm débutent les hostilités avec un public littéralement en feu ! Si le show est sans faille, il manque peut-être un peu de saveur et de spontanéité : ça fait le job, mais la mécanique est tellement bien huilée qu’il n’y a aucune place pour de la suprise, ou même pour un vrai moment de communion avec le public, et ce, malgré les quelques interactions de son frontman. Dommage !

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Report par Roxane BAYLE
Photos par Paul BASTIT et Roxane BAYLE

Merci à Dooweet pour l’invitation.