Archives de catégorie : Interview

[INTERVIEW] Chris (chant) et Geoff (guitare) – Dreamcatcher

Après une longue absence, les Dreamcatcher reviennent avec un album tout neuf « Blood On The Snow ». L’occasion pour nous de s’entretenir avec Chris (chant) et Geoff (guitare) sur la galette et l’avenir de la troupe.

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi ce titre « Blood On The Snow » ?

Chris (Chant) : C’était le titre idéal, pour démarrer l’album. Il y a une ambiance particulière, avec ces tambours au début du morceau. Il fait référence au massacre contre les amérindiens en 1890 par l’armée américaine. D’ailleurs, ces derniers appellent ça une bataille, tandis que pour le reste du monde appelle ça un massacre, voire même un génocide ! 300 personnes ont été dégommés à la mitrailleuse ! Il correspond donc le mieux à l’album car elle réaffirme notre intérêt pour la culture amérindienne.

Geoff (guitare) : C’est la chanson la plus emblématique d’un point de vue historique et musical. C’est la synthèse du style de Dreamcatcher : on a ce melting-pot de nos influences dans ce morceau, ce qui en fait un titre phare.

Justement, je m’attendais à retrouver ce sang sur la neige en première de couverture, et non derrière. Pourquoi ce choix ?


G:
C’était voulu. On ne voulait pas donner l’air de s’approprier ce massacre, d’en faire une utilisation commerciale. Tout est dans la suggestion.

C : Ce n’est pas morbide car on reste dans la référence historique. On est plus dans le récit que dans l’interprétation. On ne veut pas tomber dans la surenchère.

Chris, quelles sont tes principales influences sur tes textes, à part la culture amérindienne, et les films horrifiques des années 1950 ?

C : En fait, je m’inspire presque exclusivement de la musique de mes petits camarades (rires). Donc le plus souvent, les textes sont écrits après la composition.

G : On essaie de donner des images avec ce qu’on compose.

C :
On aime raconter des histoires

G : Mais il y a quelques exceptions : par exemple, pour « Mother Earth », les textes et la musique ont été écrits séparemment, mais en même temps.
Et on a trouvé que ça collait bien.

Vous vous dites plus conteurs que musiciens ?

C :
Je n’irai pas jusque là. J’ai juste apporté un soin particulier à mes textes, pour y instaurer une certaine forme de narration. Cinq ans séparent nos deux albums : c’est parce que, notamment, on a le souci du détail. Tout a une importance.

G: C’est la même chose musicalement : pour moi, la musique est une succession d’images. Par exemple, sur le dernier morceau, j’ai essayé de retransrire sur mon solo l’ascenseur émotionnel que toi et moi on peut ressentir. On arrive en répète avec des idées, on en parle, et on la bosse tous ensemble, on la fait grossir, on lui ajoute du ciment (rires). On a pu faire un travail de refonte sur les morceaux qu’on avait composé suite à la sortie de notre premier album. Ce temps, qui était plus ou moins choisi, nous a permis de faire un ensemble cohérent.

Que pouvez-vous me dire sur « Fly Away » ?

C :
J’ai eu beaucoup de mal à imposer « Fly Away » au groupe, car son côté très heavy lui permet de se détacher du reste des morceaux. Il s’agit de l’histoire d’un homme injustement emprisonné qui va vouloir s’échapper par l’esprit.

G
: C’est un morceau qu’on a bossé chacun de notre côté : on l’a repris, et réadapté pour cet album. Pour moi, il s’agit d’un clin d’oeil, d’un retour aux sources de Dreamcatcher.

C : Il apporte une certaine diversité. On veut toujours éviter l’ennui.

G:
Et puis je l’ai thrashisé en partie (rires)

Que pouvez-vous me dire sur « Dark Is My Soul » ?

C :
C’est un morceau costaud qui nous a donné beauoup de mal. Les paroles sont en lien avec la série américaine « Supernatural ». Elle revêt plusiseurs dimensions : celle du road trip des deux frères chasseurs, qui parcourent toute l’Amérique en voiture, et le combat entre le bien et le mal, entre les anges et les démons. C’est donc une adaptation des épisodes les plus emblématiques de cette série. Du coup, c’est compliqué de comprendre les paroles si tu ne la suis pas. Et puis je n’ai rajouté aucun nom.
G: Nos tracks sur les films horifiques de la Hammer rejoignent ce thème. On a dans l’album deux triptyques, celui des améridiens, et celui des films horrifiques. Et ce morceau fait le lien entre les deux. J’aime dire qu’il s’agit de trois morceaux en un seul.

Avez-vous des concerts de prévus ?


C :
A part notre release party au Dr Feelgood Des Halles, le 21 octobre prochain à Paris, on sera au Candyshop dans la même ville le 12 novembre avec Silvertrain et Seven Sisters. On sera également au Barde Atomique le 9 décembre prochain. Pour 2018, c’est en pleine négociation. On pourrait même partir un peu à l’étranger. On espère que l’album sera bien accueilli par les organisateurs de concerts et qu’il puisse nous ouvrir des portes pour les festivals. Beaucoup se montent chaque année en France et avec cet album, Dreamcatcher y a sa place.

G: En tout cas, on a bien bossé pour !

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

C : Que l’album trouve son public et que nos premiers fans ne soient pas trop dépaysés.

G: Qu’on puisse toucher de nouvelles personnes.

Un dernier mot ?


G:
Jetez une oreille sur notre album, et venez nous voir en concert si on vous a convaincu.

C :
Qu’il n’y a pas que Megadeth et Metallica dans la vie ! Ouvrez vos oreilles et soutenez la scène locale. Continuez à faire vivre le metal en achetant des albums et en allant aux concerts !
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[INTERVIEW] Guillaume nous parle de la première édition de l’Interceptor Fest !

Les deux salles de concerts de Bordeaux, le VOID et la Rock School Barbey, lancent leur festival cet octobre. Guillaume, chargé de communication de l’Interceptor Fest, nous en parle ci-dessous !

Metal-Actus : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Guillaume (INTERCEPTOR FEST)
 : Salut, je suis Guillaume, je bosse au VOID depuis 2 ans et, en ce moment, pour la com’ du festival Interceptor que l’on coorganise avec l’équipe de la Rock School Barbey.

Comment a germé cette idée d’Interceptor Fest ?

La volonté de deux salles, VOID et la Rock School Barbey, de s’associer afin de proposer un festival dédié aux musiques extrêmes, avec une programmation inédite dans la région Nouvelle-Aquitaine. On a senti qu’avec l’arrivée de la LGV Bordeaux/Paris et la volonté de la mairie de s’exporter, nous pouvions toucher un nouveau public et donc produire des groupes dont on rêvait depuis maintenant trop longtemps! Cela a emballé pas mal de monde ! Ça nous a d’ailleurs permis d’être dans la sélection officielle de la saison culturelle de Bordeaux Métropole .

Pourquoi ce nom, Interceptor Fest ?

Si y a bien un truc qui nous lie tous au sein de l’équipe, c’est l’amour du DIY et l’univers de Mad Max ! On a fini par tomber d’accord sur le nom de la caisse de Max, l’Interceptor, parce que ça collait bien avec le paysage musical qu’on voulait proposer. Nous avons ensuite construit toute notre image autour de cet univers.

Votre festival débute le 5 octobre prochain, soit un jeudi. N’est ce pas un risque à prendre, que les festivaliers doivent poser des congés, à la sortie de l’été, pour venir vous voir ?

Quand on a commencé à plancher sur la programmation du festival, on nous a proposé de faire jouer les Swans le 5 octobre. En tant que première édition, on ne pouvait vraiment pas passer à côté d’une telle occasion ! Ceci dit, si le festival avait été du vendredi au dimanche, les festivaliers auraient probablement du prendre leur lundi de repos, donc on ne se fait pas vraiment de soucis.

Votre affiche est variée et d’excellente qualité, avec quelques groupes plus rares en France comme Swans. Comment avez-vous constitué cette affiche ?

Les 3 mecs de la programmation, Matt, François et Manu, ont travaillé ensemble, avec leurs différences de sensibilités, à l’élaboration d’une programmation hétéroclite tout en étant fédératrice pour les fans de musique extrêmes. J’ignore comment ils se débrouillent mais l’affiche est là, et on peut dire qu’ils ont bien bossé !

Votre festival se déroule dans trois endroits différents dans Bordeaux. Pourquoi ce choix ?

Comme on a pu l’aborder précédemment, on voulait fédérer les forces de deux salles de concert de profils différents pour ce festival : VOID et la Rockschool Barbey ont respectivement une capacité de 200 et 600 personnes, ce qui nous permet d’avoir deux styles de lieux en fonction des groupes que l’on voulait proposer. Lors du développement du projet on a demandé comme ça à la ville si on pouvait exploiter la place Dormoy, près de la Rock School. On y a pas cru sur le moment mais ils nous ont dit oui !

Comment ça se passera au niveau nourriture et boisson ? Y aura-t-il une carte spéciale ?

On a choisi deux foodtrucks qu’on connaît bien pour servir des tacos, fajitas et des plats asiatiques. Etant pour la plupart végétariens, on avait à coeur de proposer des plats sans viande, on en trouvera donc sur les deux camions en plus des plats normaux. Un accueil festivalier avec petit-déxeuner se tiendra au Void tous les jours de 9h à 13h avec tout le nécessaire pour bien se réveiller !
Et j’oubliais, il y aura bien évidemment plein de bières dans chacun des lieux du festival !

Comment vont les ventes de billets ?

On a lancé les early birds et les avons pratiquement tous vendu avant la clôture des ventes, et, depuis, ça suit son cours. On a choisi de proposer des tarifs intéressants (25€ la journée et 60€ les 3 jours) pour attirer un maximum de monde donc on espère en vendre encore !

Un dernier mot ?

Vivement Octobre !

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[INTERVIEW] Alcatraz Festival : Rencontre avec les responsables Mattias et Filip !

L’Alcatraz Festival se tient tout les étés, vers le mois d’août, à Courtrai, en Belgique. Situé à quelques minutes seulement de Lille, cet événement n’est pourtant pas très connu dans l’Hexagone, alors qu’il a acquis une solide réputation chez nos voisins. Les organisateurs, Mattias et Filip, viennent nous présenter ce festival, qui fêtera ses dix ans cette année !

Réalisé en avril 2017 au Hard Rock Café de Paris – Merci à Roger pour cette entrevue !

Notre live-report de l’édition 2016 de l’Alcatraz Festival :

PARTIE 1 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-festival/
PARTIE 2 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-metal-festival-part-2-14-aout-2016/

Metal-Actus : Au mois d’août se tiendra la dixième édition de l’Alcatraz Festival, toujours à Courtrai, en Belgique. Quand vous avez commencé, vous pensiez qu’il y aurait une dixième édition ?

Mattias (Direction Alcatraz Festival): Non. Tu ne le sais jamais avant. Le festival a grossi avec les années. Quand on a commencé, en 2008, on aurait jamais pu rêver d’une dixième édition. Mais on est là (rires).

Cette année, la grande nouveauté est une scène et un jour supplémentaire. Vous tourniez que sur une seule scène avant. Quel a été le déclic ?

M : On en a beaucoup parlé, avant justement cette dixième édition ! On voulait avoir cette deuxième scène depuis des années. Mais on s’est dit qu’il était encore trop tôt.

Filip (Direction Alcatraz Festival) : Mais maintenant on l’est. Et on s’est dit que c’était une bonne occasion, pour nos dix ans, d’essayer ça.

Et pourquoi vous ne vous sentiez pas prêt ? A cause de votre localisation ?

M : En partie oui mais aussi par rapport à des questions financières, car avec la deuxième scène, tu dois tout doubler : les commodités, le personnel, les frites (rires), la sécurité … On voulait attendre le bon moment pour sauter le pas. Mais pense qu’il était nécessaire de l’avoir cette année : on a essayé de programmer plus de groupes dont le show est appréciable en pleine nuit.

F : On sera un peu plus éclectique cette année : on aura du black, du death, du heavy, du stoner … et des groupes qui préfèrent jouer de nuit !

Du coup, vu ces nouveautés, vous avez augmenté le prix du billet de quelques euros. Même si la hausse n’est pas significative, vous avez eu des critiques à ce propos ?

M : Non. Pour notre combi-ticket, on a rajouté exactement 10 euros. Ce n’est pas non plus une hausse trop notable. Nous n’avons eu, en tout cas, aucun commentaire à ce propos. Les gens comprennent pour la plupart. Et je pense que pour nos prestations, le prix est correct.

Y aura-t-il des nouveautés sur la nourriture, le metal-market ?

M : Il y aura un metal market un peu plus grand que celui de l’année dernière. Et sur la nourriture, on prend ça très à coeur (rires). On est parti dans d’autres festivals et lieux à la rencontre d’éventuels fournisseurs. On s’en occupe personnellement depuis l’année dernière et on a des retours très positifs.

Et comment vous avez donc choisi vos partenaires ?

M : Pour certains, c’était par le contact d’un contact. Pour les autres, c’est simple, on a testé. Et on a goûté à tout et chez tout ceux qu’on a rencontré ! (rires) Du coup on a un peu forci (rires). Mais on a eu le temps de redevenir minces (rires). On est allé en Hollande et en Belgique, et on se réunissait ensuite pour décider quels fournisseurs nous suivront sur cette année. On est notamment allé dans ce magasin de frites avec ce colossal catalogue de sauces (rires). On ne pensait pas qu’il en existait autant d’ailleurs (rires). Une fois notre tour terminé, on a fait un tableau comparatif, car tous les pays ont leurs propres règles culinaires. Il faut s’adapter à tout le monde.

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Comment choisissez-vous les groupes qui seront à l’affiche de votre festival ?

F : Et bien on ne les choisit pas. On en discute d’abord et on voit ce qui est possible financièrement et notre marge de négociation.

Même pour des groupes comme Korn ?

F : Bien sûr ! Et même pour des petits groupes ! Tu te dois de négocier et de faire en sorte que chacune des parties soit satisfaite.

Il y a des groupes qui vous ont répondu un gros « non » ?

F : Juste pour des bonnes raisons : la plupart des refus font suite à de la simple indisponibilité. Quand ils sont libres, là on peut engager les négociations.

M : Il y a eu des différences avec l’année dernière : l’Alcatraz Festival est aujourd’hui devenu un nom, et on sent aujourd’hui que les groupes sont contents de venir jouer chez nous. Avant, on devait encore faire nos preuves.

F : Oui, nous devions demander aux groupes de venir jouer à notre festival.

M : Mais pour venir jouer, tu dois être abordable financièrement et disponible. Constituer le line-up est la tâche de Filip, et c’est de l’intensif. On doit se montrer ingénieux !

F : Les négociations prennent du temps. On commence en septembre pour l’année suivante.

Vous avez réussi à attirer Twisted Sister pour leur dernier show européen l’année dernière …

F : On en est très fiers d’ailleurs (rires)

Comment vous avez fait ?

F : En fait, on connait leur manager. Il nous a dit que le groupe aimerait bien venir à l’Alcatraz, après avoir fait le Graspop Meeting, en tant que dernier show en Europe. Mais on a dû l’attendre pour l’annoncer, après leur show au Graspop en fait…. (s’adressant à Mattias) D’ailleurs, tu te souviens quand on a fait ce gros gâteau à cette occasion ?

M : Oui c’est ce dont on parlait avant de commencer ! C’était un moment très fort. : il y avait cette pâtisserie proche du festival. Et on leur a commandé un gâteau pour les remercier de terminer en Europe sur notre festival. Et ils étaient très contents.
D’ailleurs on va certainement en diffuser quelques photos : il est vrai que depuis le début de notre aventure, on ne partage pas ce qu’il se passe en coulisses. On va certainement y remédier.
Et concernant Twisted Sister, j’ai toujours l’espoir qu’ils changent d’avis et reviennent l’année prochaine (rires).

Peut-être dans quelques années, pour leur éventuel come-back ?

M : Peut-être oui (rires)

Je vais maintenant passer au seul point noir de votre festival : à la fin de la journée, le sol est recouvert de détritus. Cela vient du fait que, notamment, vous ne donnez pas de verre en plastique consignés. Un changement de ce point de vue là est-il attendu ?

F : On a eu la même question de la part d’autres journalistes. C’est effectivement un problème pour nous. Mais je sais qu’en France – j’ai pu assister notamment au Sonisphere et à un concert de Metallica au Stade de France – et c’était toujours des verres en plastique rigide. Donc il n’y avait rien par terre. Mais je pense qu’il est encore trop tôt pour nous pour le faire.

M : Il faut comprendre que ça a un coût : faut les faire aux couleurs du festival, acheter des laves-vaiselle en nombre, en plus les gens les garde… Il faut faire appel à des compagnies privées pour faire ces verres, et vu qu’on a, à chaque fois, un budget serré, on ne peut pour l’instant pas se le permettre. Après je peux comprendre que ça a un aspect plutôt écologique…Mais comme de plus en plus de festivals autour de nous le font, en Allemagne et en France notamment, je pense qu’on pourrait y repenser. On serait les premiers en Belgique à le faire. Même des événements plus gros que le nôtre ne le font pas, comme le Graspop.

F : Mais là tu marques un point (rires).


Pensez-vous faire encore grandir votre festival ?

F : Pas du tout. On a l’intention de rester un festival à taille moyenne. Même si on a un jour l’opportunité de grandir encore, je pense qu’on ne le fera pas. Il faut savoir s’arrêter avant de perdre le contrôle. On veut rester un festival « cosy » Et on a déjà un gros festival, le Graspop, en Belgique.

M : On ne peut pas le comparer avec le nôtre : le Graspop reste une formidable machine, nous on veut continuer à fournir confort et tranquilité à nos festivaliers.

F : Et puis j’ajouterai qu’au moins, chez nous, on ne met pas une heure pour aller aux toilettes ou rejoindre le camping (rires). Toutes nos commodités restent proches les unes des autres.

M : J’aime à penser que nos festivaliers nous font confiance, que ce soit en notre line-up ou en notre organisation, et qu’on a acquis un véritable public de fidèles qui achèteront leur billet les yeux fermés. (rires)

Des choses à ajouter ?

M : Merci beaucoup de nous avoir accueilli ! Lille n’est qu’à 25 minutes de Courtrai et environ 20% de nos festivaliers sont français : donc si vous êtes amateurs de bonne musique, on sera plus que ravis de vous accueillir.

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[INTERVIEW] Arjen Lucassen (Ayreon) : « Je voulais repartir sur une histoire de science-fiction »

Après une escapade du côté de The Gentle Storm, Arjen Lucassen reprend Ayreon et nous sort « The Source », qui revient dans la saga des Forevers, ces aliens aquatiques dont on a pu suivre les aventures sur plusieurs autres albums de son projet. L’occasion pour nous d’interroger le Monsieur (avec un grand M).

Metal-Actus : Peut-tu nous parler de la génèse du projet « The Source » ?

Arjen Lucassen (Ayreon) : Il s’agit d’un prequel sur les Forevers. Je voulais repartir sur cette saga, une histoire de science-fiction, après l’escale The Gentle Storm. Assez curieux d’ailleurs car paradoxalement, je m’en étais éloigné avec notre dernier album « The Theory Of Everything », j’avais à l’époque envie de faire autre chose.

Pourquoi ce besoin de retour aux sources après The Gentle Storm ?

A la base, The Gentle Storm est le projet d’Anneke (Van Giersbergen) : elle est venue me trouver avec ses textes et on a travaillé dessus. On en parlais depuis assez longtemps. Mais c’est une histoire d’amour bien à la hollandaise, un truc assez féminin, enfin, un truc sur lequel je n’ai pas l’habitude de travailler (rires). C’était une véritable expérience ! Mais après ce genre de chose, j’avais besoin d’un retour assez roots, d’être sur quelque chose qui me ressemble un peu plus. (rires).

L’artwork est un hommage à Matrix ?

Tout le monde me dit ça ! (rires) Mais non, il n’y a absolument aucun rapport avec le film, je l’ai découvert que bien plus tard. Cette dame, vivant sous l’eau, c’est quelque chose d’assez récurrent dans la science-fiction en fait!
J’ai d’ailleurs changé mes habitudes sur cet album : à la base, je compose mes morceaux puis je choisi l’artwork qui s’y prête le mieux. Cette fois, c’est le contraire qui s’est produit : je suis tombé sur le travail de Yann Souetre, un artiste français, et notamment sur cette image qui est maintenant la cover de l’album, même s’il y a eu quelques modifications comme ces tubes. J’ai donc composé autour de cette image, même si, à l’époque, il n’y avait pas les tubes que tu vois.

Beaucoup de personnes de mon entourage se demandent si tu lis beaucoup de livres, en entendant les paroles d’Ayreon. Est-ce le cas ?

Je dois faire un terrible aveu : non je ne lis absolument rien du tout ! Je m’inspire essentiellement de films, notamment de la saga Star Trek!

Je n’ose pas alors te poser la même question mais sur la musique classique …

Non plus ! (rires) Je suis un véritable ignare sur ces domaines ! Ce serait peut-être bien que je m’y mettre d’ailleurs mais … je n’ai pas le temps (rires).

As-tu eu les chanteurs que tu souhaitais avoir sur cet opus ? Je vois qu’il n’y a toujours pas de Paul McCartney !

Non, et je crois que je ne le toucherai jamais, malgré mon incroyable envie de travailler avec lui (rires). En fait je pense aux personnes dès que je termine de composer un titre. Je n’ai pas plusieurs noms, mais j’imagine la voix et la personne vient rapidement en tête. Après je les contacte, et pour cela, Twitter est vraiment un outil formidable (rires). Tous étaient partants !

Je suppose qu’on ne verra pas Ayreon en tournée …. ?

Oui, j’ai statué il y a quelques années que je ne souhaitais plus partir en tournée : l’alcool, la dépravation, les conditions parfois exécrables dans lesquelles on devait jouer … Je suis vieux maintenant, je ne veux plus tout cela.

Et un gros concert unique est-il prévu ?

Nous allons donner une représentation d’Ayreon Universe en Septembre à Tilburg (NDLR : Pays-Bas). Deux concerts sur 3 jours de fêtes, et avec 16 chanteurs. Et bien sûr, cela sera filmé !

Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Vendre plus de CD d’Ayreon ! « The Theory Of Everything » ne s’est pas vendu aussi bien que je l’espérais … et, bien sûr, continuer à faire ce que j’aime!

Un dernier mot ?

Merci à tous ceux qui me suivent depuis des années, et aux autres d’ailleurs (rires). J’espère que vous apprécierez « The Source » !
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[INTERVIEW] Uneven Structure : « On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge »

Six ans après la sortie de « Februus », Uneven Structure met fin aux attentes de nombreux fans avec la sortie de « La Partition » prévue pour ce 21 avril. Un album qui tranche avec le précédent par son côté plus éclectique. Igor, guitariste du groupe, a accepté de nous en toucher quelques mots.

Metal-Actus : Votre nouvel album se nomme « La Partition ». Alors j’ai une question un peu bête mais … pourquoi avoir choisi un titre en français alors que tous vos morceaux sont en anglais ?

Igor (guitare) : Parce que « Music Shit » en anglais, ça ne sonne pas super bien (rires). Le terme en soi est celui qu’on voulait pour l’album, et il est tout simplement mieux à dire en français.

Et ce titre réfère au concept de l’album ?

Oui. L’album parle d’un roi qui demande à un marin de rapporter la partition de leur chant, pour qu’elle puisse prospérer à nouveau.

Et comment avez-vous réussi à créer cet univers ? Quelque chose de cohérent avec un début et une fin ?

On a commencé avec notre premier EP en 2009, où on esquissait un univers à la base assez abstrait. On a commencé à l’enrichir, au fil des albums. On s’en sert pour faire passer nos idées, de faire un peu ce qu’on veut pour parler de ce qu’il faut parler.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration, en tout cas pour cet album ?

Au fur et à mesure, on a défini notre propre style, de trouver ce qui nous intéressait musicalement. Honnêtement, au bout de dix ans, on n’a plus vraiment d’inspiration directe, que ce soit musique de film ou événement… C’est plus du ressenti ! On puise déjà dans tout ce qu’on connaît, ce qu’on a expérimenté musicalement, pour construire quelque chose. On pratique l’écriture automatique, on laisse les idées couler, et on se retrouve avec la musique qu’on fait maintenant.

Quels sont ces différents styles de musique ?

Metal, Metal prog, post-Metal, post-harcore, indus, du rock, du stoner, pas mal de grunge notamment pour notre chanteur, de l’électro, de l’ambiant … suite à la sortie de notre précédent album « Februus », on s’est retrouvé face à un mur. On n’avait plus grand chose à dire ! On a perdu du temps pendant deux ans : on a erré sans vraiment trouver de direction. Et puis on a commencé à se reconstruire une identité, à savoir où aller. On a eu de nouveau les outils en main pour passer nos émotions, notre énergie. On s’est mis de nouveau en avant, de la manière la plus juste.

C’est-à-dire ?

C’est désormais sans filtre ! Sur le précédent album, on était assez cloisonnés dans un genre, dans une direction, dans une musicalité. On s’est retrouvé beaucoup plus libres, on a maintenant des accents plus rock, plus pop, parfois plus black metal … On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge.

A cet univers musical, vous avez intégré un véritable univers visuel. Le groupe en est l’auteur ?

C’est Thomas, le frère de notre chanteur Mathieu, et moi-même, qui avons bossé sur tout cet univers visuel, notamment sur cet artwork : lui a fait tout le côté un peu plus dessiné, moi celui orienté vidéo et effets spéciaux. On a continué ce qu’on avait commencé avec « Februus » sur le côté visuel, en gardant les mêmes personnages, en intégrant des nouveaux, en gardant les codes de l’univers tout en les enrichissant.

Votre premier single est « Incubus ». Pourquoi ce choix ?

C’est le morceau qui lit le précédent album à celui-là.

Ce n’est donc pas le premier titre qui remplit ce rôle …

On aurait pu. Mais l’album se déroule de façon linéaire : c’est juste trois actes où on va parler d’éléments différents de l’histoire, et du coup on peut se permettre de sortir les morceaux dans l’ordre dans lequel on veut, par triptyque.

Des clips sont-ils en prévision ?

Ouais. L’idée est d’avoir un clip par morceau, histoire qu’ils se suivent pour faire un moyen-métrage d’une heure.

Vous avez commencé à tourner quelques scènes ?

Là on a quatre des neuf clips qui sont déjà tournés, ils sont en post-production. C’est long car c’est là où tout se joue. L’idée est d’avoir la sortie d’un clip tous les deux mois et demi.

C’est soutenu !

C’est tendu ouais : on va voir si on arrive à gérer ça.

Parlons concert maintenant ! Contents de revenir sur les routes ?

Carrément ! Surtout après cinq ans passés enfermé dans un studio (rires). Le fait de pouvoir sortir, de partager notre musique sur scène, d’avoir cette énergie à partager avec les gens, c’est tout ce qu’on attendait ! Cet album a été vraiment pensé avec le live, vu qu’on n’a pas vraiment joué le précédent sur scène car les conditions ne s’y prêtaient pas vraiment.

Vous allez jouer avec Textures. Comment ça s’est organisé ?

C’est un groupe avec lequel on a souvent tourné depuis 2012. On s’entend bien, on est des bons compagnons de route, donc à chaque fois qu’ils passent en France, on se débrouille pour être dans les parages. C’est un plaisir partagé d’être sur scène avec eux.

J’ai vu que vous avez signé chez LongBranch Records. Vous avez quitté Basik du coup ?

Oui car on cherchait plus d’appuis. Basik nous ont donné tout ce qu’ils ont pu nous donner. Et ils sont à fond, ils nous ont même attendu pour cet album ! On l’aurait sorti chez eux avec plaisir mais on voulait vraiment progresser, sortir de cette scène Metal Technique, de cette étiquette qu’on avait, et pour nous, c’était important, voire nécessaire, de changer de voie, de partir sur un opus plus éclectique, avec une image différente. Et vu qu’il est plus gros, on espère avoir plus d’opportunités.

Vous aurez dix ans l’année prochaine. Est-ce que vous pensiez être encore là aujourd’hui ?

On pensait plutôt présenter notre quatrième album, au lieu de notre deuxième (rires). On a été super longs. Donc on est contents d’être encore là en ayant sorti peu de trucs. Je ne pense pas qu’il y ait énormément de groupes où le line-up a autant bougé : on n’avait pas des personnes qui étaient autant à fond, créatives. Certains étaient uniquement là pour la scène, pour un autre, c’était un cas un peu particulier. On est contents tout de même d’avoir trouvé des gens qui nous poussent, en tant que groupe, encore plus loin.

Donc que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

De sortir deux nouveaux albums en quatre ans, ce serait déjà pas mal ! (rires)

Tu as quelque chose à rajouter ?

Salut Maman! (rires). Merci à tous pour votre soutien !

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[INTERVIEW] The Raven Age – Darkness Will Rise

The Raven Age, groupe du fiston de Steve Harris (Iron Maiden) George, nousleur premier opus, « Darkness Will Rise ». Nous avons pu interroger George, qui nous a présenté ce projet fondé avec Dan Wright, également guitariste du groupe.

Metal-Actus : A quoi fait référence le titre de votre nouvel opus « Darkness Will Rise » ?

George Harris (Guitare):
Cela fait référence à des événements personnels mais aussi des événements historiques ayant en commun la mort ou les ténèbres. Je peux m’inspirer aussi bien de choses tristes qui ont pu m’arriver que des trucs plus publics comme la politique de notre gouvernement. Chaque morceau est en fait un concentré de négativité. Pas des plus joyeux donc ! (rires)

S’agit-il d’un concept-album ?

Non. Mais tu n’es pas la seule à nous le demander. Je pense que cette impression vient de notre style d’écriture et de composition, on aime bien les trucs assez épiques. D’ailleurs, le morceau le plus court de notre album fait 5 minutes, ce qui pose problème pour passer à la radio (rires).

C’est aussi votre premier opus ! Alors satisfait ?

Oui très ! On est assez excité par tout ce qui nous arrive. La signature avec le label, les interviews… Pourtant on ne pensait pas être-là aussi rapidement, puisqu’au départ, on était partis pour le sortir nous-mêmes, par peur de devoir subir des changements par des personnes tierces. On a eu des propositions de maisons de disque qui voulaient qu’on change notre pochette par exemple ! Mais on a eu cette proposition de BMG qui nous a fait réfléchir, et en plus, ils étaient assez impressionnés par notre son et aussi par le fait que tout soit pratiquement terminé. Ils n’ont cherché aucunement à s’immiscer dans le processus. Donc oui, une très bonne première expérience.

Pourquoi avoir remis les titres de votre EP sur l’album ?

On considère cet EP comme un « échantillon » de notre musique : il n’a pas, en plus, bénéficié d’une promo particulière, donc on s’est dit qu’ils auraient une toute nouvelle attention sur cet album. Les trois morceaux s’intégraient en plus parfaitement dans notre tracklisting.

Vous avez tourné plusieurs clips : « Salem’s Fate », « Angle In Disgrace » et « Promised Land » qui contient uniquement des images de votre tournée. Vous êtes un groupe qui donnez beaucoup de concerts. Une façon de remercier votre public ?

Aussi. Mais notre but premier était surtout de nous montrer sur scène, en backstage … bref notre vie en tournée, qui fait partie désormais de notre quotidien ! Tu l’as dit toi-même, on a donné pas mal de concerts, beaucoup aussi avant notre premier album : le live est quelque chose de primordial pour nous, en tant que groupe pour moi, c’est la base. Et on a aussi cherché, en enchaînant les dates, à peaufiner le plus possible notre jeu de scène. On s’est donc rassuré tout en prenant notre pied ! C’est aussi pour cette raison, je pense, que la sortie de cet album intervient un peu plus tard que pour d’autres groupes (NDLR : Naissance en 2009).

Oui d’ailleurs vous avez mis le temps pour recruter vos autres comparses, puisque vous n’étiez au complet qu’en 2013 ! Pourquoi avoir pris ce temps ?

Avec Dan (Wright, autre guitariste et membre fondateur du groupe), on a commencé par composer pendant quelques temps avant de véritablement avoir l’idée du groupe. Certains de ces titres sont d’ailleurs présents sur notre album aujourd’hui !

Que peut-on vous souhaiter pour votre futur ?

Nous venons de terminer une tournée avec Anthrax. Nous espérons donc que l’album se vende bien, pour qu’on puisse faire des concerts en tête d’affiche.

Un dernier mot ?

Achetez notre album, allez à nos concerts et merci de votre soutien !

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[INTERVIEW] Renato (voix) – Flayed : « La musique est juste un divertissement »

A l’occasion de la sortie de leur EP « XI Million », Renato, le chanteur de « Flayed », nous a accordé quelques minutes d’entretien. L’occasion pour nous de faire le point sur les projets du groupe !

Metal-Actus : Quelle est la signification de « XI Million », le nom de votre EP ?

Renato (voix) : C’est le titre du premier morceau, qui est, pour une fois pour nous, assez engagé alors qu’on ne le fait pas habituellement : « XI Million » est le nombre de personne qui naît sur terre chaque mois. Et comme j’estime que c’est beaucoup trop, on en a fait une chanson. Il n’y a pas assez de place, et pourtant, on continue d’y aller à fond ! (rires)

Plus d’engagements donc pour Flayed ?

Non, juste sur ce titre : il n’y aura ni engagement, ni quoi que ce soit d’autre. La musique est juste un divertissement, et les gens ne sont pas du tout là pour penser à ça : là c’était juste un coup de gueule extrêmement personnel, et je ne livre la signification de « XI Million » que quand on me la demande.

Vous êtes un jeune groupe (NDLR : formé en 2013) et pourtant, c’est déjà votre troisième galette. L’inspiration est venue tout aussi rapidement que les autres fois ?

Ouais ! C’était extrêmement rapide, comme tous nos albums en réalité. On a un principe d’écriture qui marche très bien et est très rapide : notre bassiste Julien fait les parties guitares/basse/batterie pour tout le monde, mais aussi les préprods, et il enregistre tout ça : ce qui fait que je me retrouve avec une bande audio absolument énorme et j’ai juste à piocher dedans selon mon humeur pour écrire les paroles. On choisit ensuite le meilleur et on enregistre.

Vous avez choisi de sortir cette galette sous le format d’EP. Pour une question d’argent ?

Alors ça ce n’est pas faux (rires). On a déjà sorti deux albums les années d’avant, en 2014 et 2015, et oui, ça coûte un max de pognon, même si on est entré dans nos frais. Mais ce n’est pas la raison, du moins, en partie : on a signé un deal avec Kaotoxin, et c’était un très bon moyen de sceller cet accord. On voulait lui montrer comment on travaillait et si on arrivait à être professionnels comme il le souhaitait. De notre côté, cela nous a permis de voir si le rendu Kaotoxin valait le coup. D’où l’EP au lieu de l’album. Une belle façon de fêter un partenariat. Et petit plus, le label nous a fait la promesse de sortir un vinyle !

Que peux-tu me dire sur la production ? Avez-vous travaillé avec des gens en particulier ?

On a tout enregistré nous-même dans le studio de notre organiste, qui contient du matériel vintage notamment des claviers, comme ça s’entend sur l’album. Lui joue de l’orgue Hammond, donc ça prend de la place, ça fait du bruit. Il enregistre sur bande, comme dans les années 1970, donc il faut passer après la musique sur le PC. Cela donne un petit grain vintage particulier. Et histoire d’avoir un côté moderne et ne pas passer pour un groupe de hard rock has been, on a fait mixer le tout par HK du Vamacara studio à Clisson, et qui se trouve faire, généralement, des productions metal.

Que peut-tu me dire sur « Trade is Over », et notamment sur ce choeur féminin particulièrement puissant ?

Il doit être un des morceaux les plus casses-couilles à jouer et à mettre en place (rires) Il change en permanence ce titre ! La batterie change tout le temps! Il y a au moins trois choses différentes dans un seul riff ! Et il y a ce choeur féminin qui me plaît et me supplante car ça va tellement vite que tout seul, je ne pouvais pas le faire. On aimerait d’ailleurs l’avoir sur scène mais pour cela on attend d’en avoir une assez conséquente. Mais « Trend Is Over » aujourd’hui, si je n’ai qu’un mot à en dire, ce serait « chiant » (rires).

Le dernier morceau de votre EP, « Rollin’ Monkey », est assez fou aussi. D’où est venue cette idée sur ce singe ?

C’est une histoire de singe qui se mord la queue, et oui, il cavale du début, avec cette introduction aux claviers, à la fin. Il traite d’un sujet qu’on retrouve aussi dans « Trend Is over » qui signifie en français « La Mode est terminée » : elle n’est pas tant terminée que ça ! C’est un pied de nez à certains préjugés : on juge que le hard rock est un style « dépassé » qu’on tente de remettre au goût du jour. Et « Rollin Monkey » c’est le même genre de projet, avec le singe qui se mord la queue : un groupe comme nous qui continuerait jouerait des skeuds, mais localement. Mais c’est tout le contraire car on réussit à avancer.


Vous faites aussi une reprise de « Fortunate Son » de Creedance Clearwater Revival. Pourquoi ce morceau en particulier ?

Parce qu’on était tous d’accord sur ce morceau.

Ce n’est pas très commun les reprises de ce groupe !

J’ai l’impression que le monde entier connaît Creedance mais sans jamais pouvoir citer le nom du groupe : il y a pleins de morceaux que les gens connaissent, sifflent, chantent, mais ils ne savent pas qui c’est ! Cela veut dire que les morceaux sont assez bien écrits pour qu’ils se foutent complètement des musiciens. S’ils retiennent le titre, c’est donc qu’il fait mouche. On vient tous d’horizons différents chez nous : du metal extrême au rock vraiment classique des années 60-70. Et cette chanson nous réunissait tous les six, c’était vraiment la seule qu’on avait envie de reprendre. A la base on s’était dit que jamais on ne ferait de reprises. Mais dans le cadre de l’EP, on voulait quelque chose d’assez fun. En plus, en live, elle cartonne !

Et pourquoi avoir statué « Pas de reprises » avant celle-là ?

On n’avait pas envie d’être catalogué de « groupe à reprise ». C’est un peu une mode française : il y a des groupes qui font beaucoup de reprises, qui tournent comme ça, qui vivent comme ça, et qui gagnent de l’argent comme ça. C’est très pour eux, mais nous on n’avait pas du tout envie de proposer ça. Si on fait une reprise, c’était purement pour s’éclater.

Avez-vous prévu de shooter une nouvelle vidéo ?

Ouais. Le clip est en cours là. Il sera dans la veine du précédent, « Monster Man », qui est dessiné. On rebosse avec les mêmes personnes en tout cas.

Toujours dessiné ?

Non. On préfère garder le mystère là-dessus. Tout ce que je peux te dire, c’est que ce sera sur le titre « XI Million ».

A propos de la tournée, j’ai vu votre tour-report. Il vous en arrive quand même des aventures !

Comme tout le monde ! Mais il se trouve qu’on a des personnages atypiques dans ce groupe (rires). Il nous en arrive des vertes et des pas mûres, c’est clair. Mais c’est ce qui fait aussi le charme de partir en tournée ! S’il ne nous arrivait pas de la merde, ce serait tellement pas drôle. Mais en même temps on en rigole quasi-instantennement, même quand on tombe sur des plans concert comme Marseille par exemple. On s’énerve pendant un peu près cinq minutes mais on sait très bien que dix minutes après on va commencer à s’en marrer parce que sinon, on péterait tous un câble et on va réussir à s’engueuler,. Donc on préfère trouver la solution de secours, et faire le boulot, d’en ressortir contents et de faire plaisir aux gens qui ont fait du chemin pour venir nous voir. Par exemple à Paris, sortir les guitares sèches pour un set qu’on n’avait jamais répété, ça nous faisait hyper chier, sauf qu’il y a des mecs qui ont fait 500 bornes rien que pour le concert , on devait leur proposer quelque chose.

C’est professionnel de votre part, d’autres, y compris des très connus auraient tourné les talons.

On a ce respect là du public. On prend plaisir à les jouer, on doit faire plaisir aussi aux gens qui font le déplacement, et ne pas leur dire « c’est annulé » alors qu’on est sous leur nez. C’est interdit par la loi !

Au niveau des dates pour le printemps, ça avance bien de ce côté là ?

On est en train de remplir le calendrier du printemps. On booke aussi les festivals d’été. On s’arrête de jouer en janvier-février-mars, on se penche sur le troisième album car il y a des petits détails à peaufiner, histoire d’avoir un album plus abouti. Une fois que la tournée et la période des festoches sera terminée, on enregistre ce CD, qui devrait sortir fin 2017 début 2018.

Vous pensez un peu sortir de nos frontières cette fois ?

Cette année, on bloque sur la France, car on n’a pas envie de s’exporter avec uniquement un EP. Par contre, quand on sortira notre troisième album, on a d’ores et déjà une tournée au Québec prévue pour le printemps 2018. Et cette fois-ci, je pense qu’on fera plus le Canada dans sa globalité. On va bouffer de la borne !

Un mot rapide sur la scène rock et metal française ?

Elle est en pleine effervescence ! C’est évident depuis l’avènement de Gojira. Il y a aussi les mastodontes Lolofora et Mass Hysteria, les inébranlables qui nous ponderont jamais des albums de merde. Tant mieux pour eux et tant mieux pour la scène française qui va mieux s’en porter ! Mais ce qui m’interpelle le plus, c’est le nombre de petits groupes ! Par exemple, moi qui vient de Lyon, j’avoue que la scène locale regorge de petites formations qui ont la niaque comme jamais et qui ont des productions avec des sons vraiment énormes ! A un moment donné, on va tout de même réussir à être un pays rock’n’roll alors que ce n’est pas du tout notre culture à la base.

Tu verrais une chronique dans le Monde, ou encore sur TF1 ?

Et pourquoi pas !

Que peut-on souhaiter pour Flayed pour l’avenir ?

De jouer un maximum, d’avoir encore plus de monde aux concerts, et que le troisième album soit hyper bien écrit.

Un dernier mot ?

Un énorme merci à Metal-Actus et à tous les lecteurs. Venez nous voir en live, et allez écouter nos CD sur Deezer ! (rires).

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Retrouvez notre chronique de « XI Million » ici.

[INTERVIEW] 7 Weeks : « On voulait juste faire la musique qu’on sentait »

7 Weeks, groupe français originaire de Limoges, a sorti cet automne un nouvel album, très thématique avec cette saison, « A Farewell To Dawn ». L’occasion pour Metal-Actus de revenir avec le groupe sur cette galette et sur leurs -déjà – dix ans de carrière.

Interview par mail – Merci à Roger

Metal-Actus : Vous sortez votre nouvel album, « A Farewell To Dawn ». Quels ont été les thèmes conducteurs ?

7 Weeks : Ce n’est pas un concept album : on trouvait juste que « l’adieu à l’aube » était une bonne symbolique de la situation du groupe à ce moment là. On avait fait une break de plusieurs mois sans tourner et on s’était recentré sur l’écriture des morceaux, à deux, avec Jeremy. On voulait juste faire la musique qu’on sentait et ça a donné cet album. On le définirait comme une sorte de concentré des dix ans du groupe.

C’est votre quatrième album. N’a-t-il pas été plus compliqué que les autres à composer ?

En étant juste deux à le composer, on ne pouvait pas toujours se rendre compte du rendu dans sa globalité. Mais on a pu avoir le recul nécessaire sur les morceaux, les faire évoluer et les affiner au maximum.

Votre son est d’une qualité rare ! Qui sont les personnes qui ont travaillé avec vous sur cet opus ?

On a enregistré chez Francis Castes au studio Sainte Marthe, à Paris. Il a produit de nombreux groupes qui ont un gros son, Kickback, Hangman’s Chair, Refused … Il a su apporter sa touche de réalisation notamment sur les voix et les guitares. Il a tout fait de la prise jusqu’au mastering. Et le son est mortel !

Quelle est la signification de votre artwork ?

On avait donné quelques consignes comme l’aube, le cerf et notamment ses bois, symboles de cycle, de régénérescence. Lionel Londeix nous a sorti ce visuel magnifique au couleur de l’automne. Le livret interne est composé de photos en noir et blanc qui apportent une dimension assez mélancolique, collant parfaitement aux textes.

Peux-tu nous en dire plus sur « Okha » ? Quelle est son idée derrière ?

Justement en parlant de contrastes, « Ohka » en est un bon exemple. Il sert d’intro à « Kamikazes » qui parle des pensées d’un kamikaze japonais juste avant de s’écraser. Ce terme signifie « Fleur de cerisier » en japonais mais est aussi le nom d’une bombe pilotée : c’est cette association de ces deux notions aussi opposées pour un même mot qui est à l’origine de cette plage instrumentale.

Que pouvez-vous nous dire sur le titre « The Ghost Beside Me » ? Pourquoi l’avoir mis en avant en tant que single ?

C’est un texte que j’avais depuis des années et qu’on a mis en musique sur cet album. Cela parle de l’inspiration qui fait sortir de soi des choses aussi gratifiantes qu’éprouvantes. C’est un titre qui nous semblait fort et c’est pour ça qu’on l’a mis en single.

Vous avez sorti un superbe clip pour votre titre « January ». Comment a-t-il été choisi ? Comment s’est passé le tournage?

On l’a choisi car il montre une facette pas forcément attendue du groupe. Comme on aime bien ne pas faire ce qu’on attend de nous, cela a participé au choix. Il reste que c’est un des titres que l’on aime le plus et que l’on voulait mettre en avant.
On n’a pas assisté au tournage du clip que l’on a confié à Pierrick Aubouin et David Chadelaud: on a juste fait quelques captations live. On a découvert le clip quand il était seulement terminé … et on a adoré !

Content de revenir sur les routes ?

Très ! c’est là que ça se passe ! On a une nouvelle équipe d’ailleurs.

Vous allez une nouvelle fois dépasser nos frontières avec cette tournée ?

Il est prévu de refaire un peu d’Europe sur 2017.

Que pensez-vous de la scène metal actuelle en France ?

Très riche, très crédible, très inventive. Gojira a ouvert la porte et beaucoup peuvent suivre. La France est moins dans ce créneau là mais on sent quand même une évolution par rapport à nos débuts, une sorte de légitimité française dans la musique dure, qui n’était pas valable il y a seulement quelques années encore. Il reste cependant quand même une lacune médiatique importante notamment avec les radios.

Vous êtes nés en 2006, que pensez-vous de votre carrière, de ce chemin accompli ?

Dix ans, c’est long mais en même temps, on n’a pas l’impression que ça fait autant. On est assez fiers du chemin accompli surtout quand on regarde le dernier album : on se renouvelle. C’est important que l’artistique soit remis en question sans cesse.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

De faire la meilleure musique possible : c’est ce qu’il y a de plus important, tout en découle. Le reste ne se prévoit pas.

Un dernier mot ?

Merci, restez curieux et souhaitons que le monde de la musique le reste.

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[INTERVIEW] Yves Campion (Basse/voix) – Nightmare : « Quand tu accueilles des nouvelles personnes, tu as de nouvelles envies, une nouvelle dynamique »

Après les départs des frères Amore, on ne donnait pas cher de la peau de Nightmare. Pourtant le groupe a su rebondir très rapidement et nous sort, plus d’un an après ces événements, une nouvelle galette, « Dead Sun ». Et avec l’arrivée de Maggy Luyten (ex-Beautiful Sin, Virus IV) au chant, un nouveau souffle semble s’être emparé des grenoblois. Retour avec Yves Campion (basse/voix) désormais le plus ancien mambre du groupe, sur ce nouvel album plein de promesses et sur l’avenir du groupe, qui semble plus serein.

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Metal-Actus : Nous sommes là pour la sortie de « Dead Sun », le nouvel album de Nightmare. D’abord, pourquoi ce titre ?

Yves Campion (basse)
: A la base, le titre de l’album ne devait pas être « Dead Sun » mais « Serpentine », un autre morceau du tracklist. On a voulu faire la cover : nous étions partis sur quelque chose de minimaliste et nous n’étions pas satisfait du rendu. C’était un thème assez fermé, dont il n’était pas facile de ressortir des choses : « Serpentine », ça pouvait être un serpent, mais aussi un chemin sinueux … Et puis la maison de disque n’aimait pas trop, et on s’est retrouvé un peu coincé. On est donc parti sur autre chose. « Dead Sun » a donc été choisi car c’est une chanson qui représente aussi beaucoup de chose. On a travaillé avec un artiste belge, Julien Spreutels, un artiste de grand talent qui bosse notamment avec Epysode. On lui a filé le son en lui disant : « Voilà tu te démerdes » (rires) « ça s’appelle « Dead Sun », fait un truc qui colle avec ! » Et il a fait justement cette proposition de pochette actuelle. Et tout le monde a bien apprécié ce qu’il a fait. On va donc dire que c’est l’artwork qui a été décisif du titre et non l’inverse.

Et justement, comment tu expliquerais cet artwork ?

Il n’y a pas de concept particulier en fait : on a cette gamine qui se balance dans le vide en fait, avec le soleil qui est en train de mourir. C’est peut-être aussi une image qui représente un peu là où on va aujourd’hui, donc pas très positive. Maintenant, l’interprétation est libre à chacun. On a toujours été dans des thèmes assez forts. On n’a jamais été trop dans l’eau de rose. Du coup on a essayé de garder ces types de sujets, mais différemment amenés puisque Nightmare a aujourd’hui des nouveaux membres, donc une interprétation nouvelle. On n’a pas voulu casser les directions qu’on avait même si aujourd’hui on a une nouvelle identité. On n’est pas passé du coq à l’âne (rires).

Tu parles de ces changements qui ont eu lieu au sein même de Nightmare. N’ont-ils pas été trop durs à vivre ?

Non. On s’est tout de suite entendus avec les nouveaux venus (NDLR : Magali « Maggy » Luyten au chant et Olivier Casula à la batterie) . Le plus dur c’était de se demander, au mois de juillet, après le départ de David et Joe Amore, comment on allait rebondir et surtout pendant combien de temps. Si on m’avait dit que l’année d’après on aurait un album complet, fini, masterisé avec une date de sortie d’album et plus une première date au Hellfest et dans d’autres festivals, j’aurai pas cru, j’aurai dit qu’on se fout de ma gueule (rires). Je pense qu’il faut toujours croire, même quand on est dans le négatif, que des jours meilleurs peuvent arriver.

Quel a été votre processus de création autour de « Dead Sun » ?

On a gardé plus ou moins le même système, c’est-à-dire que le guitariste va amener des riffs et après chacun met sa sauce. Nous n’étions pas pris par le temps mais c’était tout de même assez rapide, car nous avions pas mal de titres en stock. Quand tu accueilles des nouvelles personnes, tu as de nouvelles envies, une nouvelle dynamique, nous ne voulions rester au stade de démo et avancer dans les compositions. Tout ça s’est fait super naturellement et finalement, on est rentré en studio au printemps 2016, ce qui est énorme quand on pense qu’en juillet 2015, nous n’étions plus que trois, et qu’on se demandait ce qu’on allait devenir.

Pourquoi avoir choisi « Ikarus » pour votre premier clip ?

Tourner un clip avec un storyboard, des acteurs et tout ça demande énormément de travail avec en amont une préparation, si on veut le faire correctement. On n’arrive pas comme ça, même avec une équipe de production. On ne voulait pas se lancer là-dedans, et on voulait trouver un titre assez généraliste, pour faire quelque chose de simple. Sur les conseils de notre producteur, on s’est mis à la quête d’un beau site naturel, histoire de se différencier des groupes qui font ça sur fond vert et insèrent des images de type Mad Max derrière. Il nous fallait des belles couleurs et une bonne qualité d’image. Cela collait pas mal donc avec le morceau. Ce dernier a, en plus, un refrain assez catchy, qui nous a conforté dans notre choix.

Peux-tu nous livrer ton ressenti son « Serpentine » ?

« Serpentine », comme c’est le duo avec Kelly Sundown Carpenter (Adagio), est un des titres phares : ça a un côté Nightmare, mais qui va bien plus loin. Pour moi, c’est vraiment le titre représentatif du groupe, tout en ayant un petit côté vieux groove. Après, il y a pleins d’autres morceaux chouettes sur l’album hein (rires), mais celui-là a quelque chose de spécial. Et c’est un titre qu’on va aussi tourner en clip. Il sortira au mois de novembre.

Le clip de « Serpentine » :



Quel est ton avis sur « City Of Agony » ? Il a un petit côté progressif assez étonnant.

C’est un titre où on a essayé des choses, pour donner un peu plus de richesse à l’album. On a notamment enregistré des choeurs de gamins à la fin du morceau – il y en a une vingtaine, de 9 à 12 ans – de la région grenobloise. Je pense que les gens qui préfèrent le côté plus thrash de Nightmare, plus rentre-dedans, plus extrême, accrocheront plus sur un morceau comme « Infected », mais à l’opposé, ce qui est bien, c’est que les gens qui préfèrent le côté plus « prog » du groupe, me parlent toujours de ce titre là. Cela veut dire qu’on a réussi à proposer quelque chose d’assez varié, et c’est cool.

Vous prenez le contre-pied de tout le monde car contrairement à la majorité d’autres groupes, vous restez local et faites votre release party à Grenoble.

Je pense que Paris est déjà assez saturée de concert, parfois on se retrouve avec deux voir trois concerts le même soir. Et puis on a une super salle, qui a ouvert depuis deux ans, La Belle Electrique, et elle est vraiment géniale, on peut y faire un putain de show ! Donc il y a de quoi faire chez nous, on aurait pas pu avoir l’accès à une telle salle à Paris, pour en plus, ne pas avoir un retour sur investissement valable. L’idée était vraiment de préparer quelque chose de conséquent pour les fans, pour les gens car on est un peu de là-bas, et puis parce qu’on a toujours eu un bon retour à chaque fois qu’on jouait « à la maison ». Donc on s’est vraiment dit qu’il fallait faire quelque chose là-bas. Et puis, surtout, les deux groupes qui ont joué avant nous, CFFT et Rising Steel, bougent pas mal dans la région, et ils sortaient leurs albums ce jour-là. Donc c’était la fiesta.

Et sinon vous avez d’autres dates de prévues ?

Notre agence est en train de travailler sur pas mal de choses en même temps, on attend des dates qui devraient tomber sous peu. C’est sûr qu’on va prévoir une date à Paris, c’est quelque chose d’impératif qu’on ne peut pas zapper, mais on attend la bonne opportunité pour ne pas se retrouver en concurrence avec, par exemple, In Flames le même soir. Les choses vont j’espère se décanter.

Comment s’est passé l’arrivée de Maggy au sein de Nightmare ?

On l’a bien accueilli mais on la connaissait déjà : je l’avais kiffé en 2006 quand elle chantait dans Beautiful Sin parce que justement, elle ne chantait pas comme une nana à une époque où les groupes symphoniques au chant haut perché ont explosé. Elle avait ce truc différent. Je l’avais contacté en 2012 pour faire un guest et on avait gardé contact. Et quand il s’est passé ce qu’il s’est passé en juillet 2015, on s’était posé la question de prendre un mec, mais on aurait souffert de la comparaison de gens qui préféraient avant; ou alors tu changes de registre vocal, mais ça peut être risqué. J’étais d’ailleurs en contact avec Daniel Heiman, un ancien du groupe suédois Lost Horizon, qui est un super chanteur qui peut monter très haut. La cassure dans ce cas-là est assez primordiale et alors pourquoi ne pas être stratégique et tenter le coup avec une nana. Maintenant, il fallait que ce soit Maggy, on ne voulait absolument pas d’une chanteuse lyrique. On l’a appelé et ça a collé tout de suite.

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Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Déjà que pérenniser avec ce line-up, de franchir des étapes car c’est un tout nouveau groupe quelque part ! On a signé un contrat pour trois albums, donc on n’est pas là pour jouer ensemble six mois ! (rires). Après il faut vivre au jour le jour les choses, je me dit que tout ce qu’on a de bon à prendre il faut le prendre, et là on a eu la chance de rebondir aussi rapidement en un an. On aura des belles choses à vivre et à livrer en 2017. On a déjà quelques contacts pour des fests. Et là, on est dans la phase la plus intéressante, on va pouvoir défendre notre album en live. On a hâte de le faire découvrir aux gens et de les voir kiffer. Bon après, ça peut arriver aussi que les gens nous disent juste « bof » (rires). C’est le moment le plus kiffant, mais aussi le plus dangereux (rires). On est à fond sur chaque palier, et on verra ce que nous réserve l’avenir.

[INTERVIEW] Jonas Ekdahl (Batterie) – Evergrey : « On ne revient pas uniquement en tant que groupe, on revient aussi en tant qu’amis »

Deux ans après la sortie de « Hymn For The Broken », Evergrey revient avec « The Storm Within », publié le 9 septembre dernier. Metal-Actus a pu s’entretenir avec Jonas Ekdahl, qui nous confirme la nouvelle sérénité du groupe, et l’envie d’aller toujours plus loin.

Metal-Actus : Le nouvel album d’Evergrey, « The Storm Within », sort le 9 septembre prochain. Pourquoi ce titre ?

Jonas Ekdahl (Batterie) : C’est un concept-album : c’est tout ce qu’il peut ressentir une fois que ça arrive : tu as plein de choses différentes qui te submergent. Tu sais que tu dois tourner la page mais tu ne peux pas t’empêcher de penser à cette personne, au fait qu’elle ne partagera plus des moments avec toi. Le titre résume cette histoire.

Votre artwork résume parfaitement cette idée, deux sortes d’énergie qui viennent se percuter autour de votre personnage principal…

Ouais ! Tu as d’un côté les sentiments positifs de l’autre les négatifs. Tu sais, dans une situation telle que celle-ci, tu ne peux pas t’empêcher de repenser aux bons moments passés avec la personne. Mais tu dois aussi guérir de tes blessures, passer outre ta frustration alors que tu te sens seul au monde.

Cet artwork a été créé par Carlos Fides. Comment vous est venue cette idée ?

Nous voulions créer un endroit spécialement pour notre personnage, pour qu’il se sente le plus seul au monde, perdu dans l’espace. C’est une sorte d’allégorie pour corroborer à notre histoire. Notre histoire se déroule donc sur la planète que tu vois sur notre cover. Et ces idées nous sont venues en écoutant l’album.

A propos de votre premier clip, « Distance », pourquoi ce choix ? J’aurai plus parié sur « Passing Through » personnellement (NDLR : qui sera finalement le troisième extrait dévoilé)

Il représente mieux notre nouvel album. « Passing Through » est une excellente chanson, mais quand nous en avons parlé, il nous a semblé que c’était une bonne idée de choisir « Distance » : personne n’a encore écouté l’album et nous voulions le présenter dans sa globalité, créer un intérêt pour l’histoire. Et je pense que « Distance » est le meilleur choix, car le morceau a réussi à capturer l’essence de tous les titres de l’album.

Une sorte d’introduction à l’album donc ?

Je le pense oui ! Bien évidemment, il y aura certainement une vidéo pour « Passing Through ». On ne va pas la laisser de côté (rires). Mais qui dit premier single dit pouvoir présenter un album, rôle que « Distance » remplit parfaitement pour nous.

Comment s’est déroulée la collaboration avec Floor Jansen (Nightwish, ex-After Forever) sur le morceau « In Orbit » ?

C’est une fan du groupe, une amie proche de Tom (Englund, chanteur du groupe) et de son épouse et elle est avec Hannes (Van Dahl), qui était notre batteur avant de rejoindre Sabaton. Et c’est Carina, la femme de Tom, qui lui a suggéré « Peut-être devrait-tu demander à Floor pour le duo » (rires). Donc c’était son idée. On a demandé à Floor, elle a tout de suite dit oui. C’était génial de faire ça avec elle, elle est très professionnelle et c’est une chouette personne ! Donc tout c’est bien passé.

Et sur « The Paradoxe Of The Flame », c’est bien Carina que j’entend ?

C’est ça ! Elle chante depuis les tout débuts d’Evergrey, depuis notre premier album. Elle est devenue un membre à part entière du groupe. On a aussi la fille de Tom qui chante sur cet album !

Vraiment ? Je ne l’ai pas entendue !

Si si, elle est bien là ! (rires). Elle fait partie des choeurs sur « Distance ». Elle chante depuis deux albums maintenant. Evergrey devient vraiment une affaire de famille (rires)

Maintenant à propos de la tournée, vous allez assurer la première partie de Delain cet automne. Vous allez passer à l’Elysée Montmartre de Paris…

Oui, et nous étions surpris d’apprendre que nous serons un des premiers groupe de metal à y jouer !


En fait, la salle a fermé suite à un incendie il y a quelques années. Vous serez effectivement l’un des premiers groupes à y jouer après sa réouverture.

Ce sera donc un chouette concert ! On jouera aussi à Toulouse et Lille. J’ai vraiment hâte d’y être ! Bon, on est aussi très anxieux, mais on a hâte quand même(rires)

Vous pensez faire quelque chose de différent sur vos concerts ? A l’exception de la nouvelle setlist bien sûr !

Je ne pense pas. On voudrait bien convier quelques personnes avec nous sur scène, mais en fait, on aura pas le temps nécessaire pour proposer quelque chose de différent. On va se concentrer sur les morceaux qu’on va jouer sur cette tournée, et faire la meilleure setlist possible. Pour le reste, on verra quand on sera headliner, quand on aura notre propre tournée. Là, on pourra faire ce qu’on voudra.

Tom a tenu à réagir sur les réseaux sociaux à propos de ce qui est arrivé à la dernière édition du Bråvalla Festival en Suède (NDLR : viol sur une jeune festivalière). Avez-vous été surpris par ce déchaînement de commentaires négatifs ?

Ouais, on a été surpris. Tom a été dégoûté de voir ces commentaires négatifs. Les gens ont cru que ce post leur était directement destiné, alors que c’est faux. Et ils sont passé à côté de ce qu’on voulait dire. Ouais putain, vous êtes passés totalement à côté ! C’est enrageant, et effrayant, de voir que des gens peuvent agir de cette manière devant ce type de situation qu’est le viol. Parce que dans nos société, on doit s’en occuper, le dénoncer, le combattre. C’est inacceptable de voir que certains puissent passer à l’acte, et en plus s’en sortir.

A l’occasion de la sortie de votre dernier album, « Hymn For The Broken » (2014), j’ai pu interviewer tes collègues qui m’ont dit que le groupe est passé par des phases très difficiles. Avec la sortie de « The Storm Within », dirais-tu que vous devenez de plus en plus fort?

Oh que oui. Et ce depuis qu’on est revenu ensemble. La première fois qu’on s’est réuni, on a parlé de tout ce qui nous gênait, et nous a gêné. Et une fois ces problèmes mis sur la table, on a travaillé et on est devenu de plus en plus forts comme tu as dit. Je ressens maintenant une nouvelle forme de respect pour mes comparses : on s’écoute plus, on sort plus souvent ensemble, on se serre les coudes. Le fait d’être de nouveau ensemble, je ne pensais pas que ça arriverait il y a quelques années, quand j’ai décidé de quitter le groupe (NDLR : en 2010, pour mieux revenir en 2014) : qu’on se sentirait aussi bien, qu’on aurait l’impression de tout réussir que ce soit personnellement pour moi ou musicalement, je n’aurai jamais cru. On ne revient pas uniquement en tant que groupe, on revient aussi en tant qu’amis.

C’est ce qu’on peut vous souhaiter donc pour votre avenir, être encore plus forts ?

Ouais. C’est super. On mesure la chance d’être ici, à Paris par exemple en train de donner des interviews, après ce qu’on a traversé. A ce niveau c’est incroyable.

Un dernier mot ?

Juste merci pour votre soutien, merci d’avoir lu cette interview. Ecoutez notre nouvel album et à bientôt sur les routes en France.

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