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[INTERVIEW] Alcatraz Festival : Rencontre avec les responsables Mattias et Filip !

L’Alcatraz Festival se tient tout les étés, vers le mois d’août, à Courtrai, en Belgique. Situé à quelques minutes seulement de Lille, cet événement n’est pourtant pas très connu dans l’Hexagone, alors qu’il a acquis une solide réputation chez nos voisins. Les organisateurs, Mattias et Filip, viennent nous présenter ce festival, qui fêtera ses dix ans cette année !

Réalisé en avril 2017 au Hard Rock Café de Paris – Merci à Roger pour cette entrevue !

Notre live-report de l’édition 2016 de l’Alcatraz Festival :

PARTIE 1 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-festival/
PARTIE 2 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-metal-festival-part-2-14-aout-2016/

Metal-Actus : Au mois d’août se tiendra la dixième édition de l’Alcatraz Festival, toujours à Courtrai, en Belgique. Quand vous avez commencé, vous pensiez qu’il y aurait une dixième édition ?

Mattias (Direction Alcatraz Festival): Non. Tu ne le sais jamais avant. Le festival a grossi avec les années. Quand on a commencé, en 2008, on aurait jamais pu rêver d’une dixième édition. Mais on est là (rires).

Cette année, la grande nouveauté est une scène et un jour supplémentaire. Vous tourniez que sur une seule scène avant. Quel a été le déclic ?

M : On en a beaucoup parlé, avant justement cette dixième édition ! On voulait avoir cette deuxième scène depuis des années. Mais on s’est dit qu’il était encore trop tôt.

Filip (Direction Alcatraz Festival) : Mais maintenant on l’est. Et on s’est dit que c’était une bonne occasion, pour nos dix ans, d’essayer ça.

Et pourquoi vous ne vous sentiez pas prêt ? A cause de votre localisation ?

M : En partie oui mais aussi par rapport à des questions financières, car avec la deuxième scène, tu dois tout doubler : les commodités, le personnel, les frites (rires), la sécurité … On voulait attendre le bon moment pour sauter le pas. Mais pense qu’il était nécessaire de l’avoir cette année : on a essayé de programmer plus de groupes dont le show est appréciable en pleine nuit.

F : On sera un peu plus éclectique cette année : on aura du black, du death, du heavy, du stoner … et des groupes qui préfèrent jouer de nuit !

Du coup, vu ces nouveautés, vous avez augmenté le prix du billet de quelques euros. Même si la hausse n’est pas significative, vous avez eu des critiques à ce propos ?

M : Non. Pour notre combi-ticket, on a rajouté exactement 10 euros. Ce n’est pas non plus une hausse trop notable. Nous n’avons eu, en tout cas, aucun commentaire à ce propos. Les gens comprennent pour la plupart. Et je pense que pour nos prestations, le prix est correct.

Y aura-t-il des nouveautés sur la nourriture, le metal-market ?

M : Il y aura un metal market un peu plus grand que celui de l’année dernière. Et sur la nourriture, on prend ça très à coeur (rires). On est parti dans d’autres festivals et lieux à la rencontre d’éventuels fournisseurs. On s’en occupe personnellement depuis l’année dernière et on a des retours très positifs.

Et comment vous avez donc choisi vos partenaires ?

M : Pour certains, c’était par le contact d’un contact. Pour les autres, c’est simple, on a testé. Et on a goûté à tout et chez tout ceux qu’on a rencontré ! (rires) Du coup on a un peu forci (rires). Mais on a eu le temps de redevenir minces (rires). On est allé en Hollande et en Belgique, et on se réunissait ensuite pour décider quels fournisseurs nous suivront sur cette année. On est notamment allé dans ce magasin de frites avec ce colossal catalogue de sauces (rires). On ne pensait pas qu’il en existait autant d’ailleurs (rires). Une fois notre tour terminé, on a fait un tableau comparatif, car tous les pays ont leurs propres règles culinaires. Il faut s’adapter à tout le monde.

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Comment choisissez-vous les groupes qui seront à l’affiche de votre festival ?

F : Et bien on ne les choisit pas. On en discute d’abord et on voit ce qui est possible financièrement et notre marge de négociation.

Même pour des groupes comme Korn ?

F : Bien sûr ! Et même pour des petits groupes ! Tu te dois de négocier et de faire en sorte que chacune des parties soit satisfaite.

Il y a des groupes qui vous ont répondu un gros « non » ?

F : Juste pour des bonnes raisons : la plupart des refus font suite à de la simple indisponibilité. Quand ils sont libres, là on peut engager les négociations.

M : Il y a eu des différences avec l’année dernière : l’Alcatraz Festival est aujourd’hui devenu un nom, et on sent aujourd’hui que les groupes sont contents de venir jouer chez nous. Avant, on devait encore faire nos preuves.

F : Oui, nous devions demander aux groupes de venir jouer à notre festival.

M : Mais pour venir jouer, tu dois être abordable financièrement et disponible. Constituer le line-up est la tâche de Filip, et c’est de l’intensif. On doit se montrer ingénieux !

F : Les négociations prennent du temps. On commence en septembre pour l’année suivante.

Vous avez réussi à attirer Twisted Sister pour leur dernier show européen l’année dernière …

F : On en est très fiers d’ailleurs (rires)

Comment vous avez fait ?

F : En fait, on connait leur manager. Il nous a dit que le groupe aimerait bien venir à l’Alcatraz, après avoir fait le Graspop Meeting, en tant que dernier show en Europe. Mais on a dû l’attendre pour l’annoncer, après leur show au Graspop en fait…. (s’adressant à Mattias) D’ailleurs, tu te souviens quand on a fait ce gros gâteau à cette occasion ?

M : Oui c’est ce dont on parlait avant de commencer ! C’était un moment très fort. : il y avait cette pâtisserie proche du festival. Et on leur a commandé un gâteau pour les remercier de terminer en Europe sur notre festival. Et ils étaient très contents.
D’ailleurs on va certainement en diffuser quelques photos : il est vrai que depuis le début de notre aventure, on ne partage pas ce qu’il se passe en coulisses. On va certainement y remédier.
Et concernant Twisted Sister, j’ai toujours l’espoir qu’ils changent d’avis et reviennent l’année prochaine (rires).

Peut-être dans quelques années, pour leur éventuel come-back ?

M : Peut-être oui (rires)

Je vais maintenant passer au seul point noir de votre festival : à la fin de la journée, le sol est recouvert de détritus. Cela vient du fait que, notamment, vous ne donnez pas de verre en plastique consignés. Un changement de ce point de vue là est-il attendu ?

F : On a eu la même question de la part d’autres journalistes. C’est effectivement un problème pour nous. Mais je sais qu’en France – j’ai pu assister notamment au Sonisphere et à un concert de Metallica au Stade de France – et c’était toujours des verres en plastique rigide. Donc il n’y avait rien par terre. Mais je pense qu’il est encore trop tôt pour nous pour le faire.

M : Il faut comprendre que ça a un coût : faut les faire aux couleurs du festival, acheter des laves-vaiselle en nombre, en plus les gens les garde… Il faut faire appel à des compagnies privées pour faire ces verres, et vu qu’on a, à chaque fois, un budget serré, on ne peut pour l’instant pas se le permettre. Après je peux comprendre que ça a un aspect plutôt écologique…Mais comme de plus en plus de festivals autour de nous le font, en Allemagne et en France notamment, je pense qu’on pourrait y repenser. On serait les premiers en Belgique à le faire. Même des événements plus gros que le nôtre ne le font pas, comme le Graspop.

F : Mais là tu marques un point (rires).


Pensez-vous faire encore grandir votre festival ?

F : Pas du tout. On a l’intention de rester un festival à taille moyenne. Même si on a un jour l’opportunité de grandir encore, je pense qu’on ne le fera pas. Il faut savoir s’arrêter avant de perdre le contrôle. On veut rester un festival « cosy » Et on a déjà un gros festival, le Graspop, en Belgique.

M : On ne peut pas le comparer avec le nôtre : le Graspop reste une formidable machine, nous on veut continuer à fournir confort et tranquilité à nos festivaliers.

F : Et puis j’ajouterai qu’au moins, chez nous, on ne met pas une heure pour aller aux toilettes ou rejoindre le camping (rires). Toutes nos commodités restent proches les unes des autres.

M : J’aime à penser que nos festivaliers nous font confiance, que ce soit en notre line-up ou en notre organisation, et qu’on a acquis un véritable public de fidèles qui achèteront leur billet les yeux fermés. (rires)

Des choses à ajouter ?

M : Merci beaucoup de nous avoir accueilli ! Lille n’est qu’à 25 minutes de Courtrai et environ 20% de nos festivaliers sont français : donc si vous êtes amateurs de bonne musique, on sera plus que ravis de vous accueillir.

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