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[INTERVIEW] Reda (Guitare) et Amine (chant) – Acyl

Le 1er juin dernier débarquait le deuxième opus tant attendu d’Acyl, « Aftermath ». Metal-Actus a pu s’entretenir avec Amine et Reda, pour évoquer cette jolie galette et parler un peu de l’avenir.

Metal-Actus : Bien le bonjour ! Comment vous portez-vous ?

Amine (chant) : Bin j’ai un peu grossi (rires) Mais j’ai essayé les régimes, ça ne marche pas.
Reda (guitare) : C’est l’âge que veux-tu ! (rires) Mais oui, tout va bien sinon.

Vous avez sorti le 1er juin dernier « Aftermath » qui sent bon l’Algérie et l’Afrique du Nord. Vous le voyez comme un hommage à vos origines ?

A :
Hommage non, car l’Algérie existe encore (rires). C’est plus une volonté de la présenter, de manière culturelle, artistique et de dire un petit peu « voilà son passé jusqu’à son présent, nous sommes les produits de cette évolution, depuis l’Antiquité ». D’où le nom de l’album, « Aftermath » : nous sommes un peu la conséquence de tout ce dont on a parlé.


Pour beaucoup, la culture algérienne reste assez mystérieuse. Pouvez-vous nous présenter les différents personnages que vous introduisez dans « Aftermath » ?

A : Alors ce sont des personnages assez différents des uns des autres, mais on n’a pas pris la même facette chacun d’entre eux : il y a deux trois guerriers qui ont fait la guerre, dont on peut prendre différents aspects. On a essayé d’étaler ça sur le temps, d’étaler ça de manière géographique, en fonction des différences qui composent l’Algérie, mais aussi des régions, qui pouvaient contenir plusieurs ethnies différentes, des hommes et des femmes bien qu’il y ait plus d’hommes que de femmes. Ce n’était pas forcément un choix de parité, ce sont juste les personnages les plus représentatifs de l’histoire de l’Algérie depuis l’Antiquité. En terme chronologique, la première personne qu’on a abordé est la reine Tin Hinan : on l’appelle « La mère des touaregs », qui sont les habitants du Sahara. C’est une femme qui a quitté le nord de l’Afrique pour s’installer dans le Sud, dans la chaîne des Hoggards, et sa descendance est ce que appelle aujourd’hui le peuple touareg. C’est une société matriarcale, où la femme possède les biens, et est mise très en avant, en tant que leader d’une tribu, d’une famille. Pour cette femme, le mythe et la vérité se mélangent. On va arriver dans les -300 -400 av JC pour parler de Numédia , cela vient de l’anglais pour Numidie : ce royaume a été unifié par le roi Massinissa, Berbère, qui a aussi réussi à faire face aux invasions romaines et carthaginoises, et qui a créé ce que nous appelons aujourd’hui Algérie. C’est la première forme historique du pays.

Comment avez-vous créé « Aftermath » ? Quel est le processus ?

R : « Aftermath » fait partie d’un projet global, celui de 5 albums, en comptant le premier, « The End Of Sins », qui a été défini en 2006. On a plus ou moins défini les grandes lignes de chaque opus.

Donc c’était déjà défini depuis 2006 ?

R : Exactement. Ce sont des grandes lignes, c’est-à-dire un sujet global pour chaque album. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le sujet se reserre, car le but est d’aller de plus en plus dans le détail. Le premier CD fut assez général : c’est nous, notre arrivée, en tant que personne et en tant que musicien, le chamboulement dans notre vie de passer d’une société à une autre. Le deuxième est l’Algérie dans sa culture, sa société, tout le bagage qu’on porte aujourd’hui.
A : Pour le vingtième album, on va parler de notre famille ! (rires).
R : Mais cela ne veut pas dire que le groupe n’existera plus au bout de ces cinq albums ! On a juste défini le projet de cette manière là : pour les deux prochains albums, on va aller un peu plus dans le détail.
A : L’ensemble est une sorte de macro-cycle : on s’est dit « on va évoluer de cette manière » jusqu’à telle date avec tel sujet. Bien sûr, c’est toujours adaptable mais les grands axes sont déjà définis.

Comme sur le précédent album, vous avez beaucoup d’instruments traditionnels. Avez-vous fait appel à des musiciens ? Est-ce vous qui les enregistrez ?

R : Ce sont des instruments que nous connaissons, avec lesquels on a grandi, que ce soit en les écoutant ou en les jouant. Mais par souci d’authenticité, que ce soit pour le premier album ou celui-ci, on a essayé d’aller enregistrer les instruments dans les villages en question, dans les ethnies en question. Ce sont tout de même des personnes qu’on connaît, il ne faut pas imaginer des personnes en costumes traditionnels, avec des chapeaux et tout (rires). Mais effectivement, c’est dans des lieux très mythiques.Ces musiciens ont pris les choses de manière très positive, ont compris le projet. Mais tout cela demande du temps, d’où les quatre ans entre chaque album.

Du coup, comment ça s’est passé niveau logistique ?

A : Je veux juste rendre hommage à Frédéric Gervais, le patron des studios Henosis, qui a très très bien compris là où on voulait aller, qui a réussi à comprendre les spécificités de la musique traditionnelle, et puis c’est également un metalleux. On a bossé aussi avec le studio Fredman, en Suède, qui a aussi masterisé l’album et lui a donné un aspect très moderne. On a essayé d’avoir un son organique, un peu à l’américaine, car c’est le meilleur compromis entre des parties calmes et des parties puissantes. Et on a bien aimé. D’ailleurs, ça nous faisait peur, car d’habitude, on déteste ce qu’on fait (rires). Et on s’est dit « putain, pour une fois qu’on est content, ça va être de la merde en fait » (rires).
R : Et pour les parties traditionnelles, ce n’était que du one shot, à chaque fois ! On leur expliquait les grandes lignes et ils faisaient leur truc. C’était vraiment impressionnant ! Un grand hommage aussi aux musiciens, même s’ils ne sont pas encore morts (rires)

Maintenant, à propos de l’artwork, qui l’a fait ? Quelle est sa signification ?

R : Techniquement, c’est moi qui l’ai fait, mais il est issu d’une grosse discution avec tout le groupe. Et après 25 essais, on est plus ou moins tombé d’accord. C’est le même principe que l’album, en tout cas sur la signification de l’artwork, c’est un personnage qui est caché derrière un espèce de masque, on ne sait pas si c’est vraiment un masque ou si ça fait partie de sa peau, si c’est un tatouage. C’est un peu la représentation de tout ce bagage que nous avons apporté, qu’on subi et qui, en même temps nous sublime. Et à l’intérieur du livret, chaque titre a son personnage qui est traité avec un graphisme différent.


Vous avez joué il y a quelques mois au Petit Bain. Content de retrouver le public parisien ? Est-ce que d’autres dates sont prévues ?


A :
Le Petit Bain, c’était chouette ! Il venait vraiment dans une période où on bossait bien au studio, et cela nous a permis de respirer un petit peu. Et le public, je dois t’avouer qu’il était exceptionnel. On a eu des super concerts à Paris, mais comme celui-là … : ils étaient réactifs, ils soutenaient, franchement c’était chouette. Pour les dates à venir, il y a une tournée qui se met en place pour la fin de l’année, pour la promotion de l’album. Notre priorité est de refaire le set, car on fait intervenir la vidéo, des instruments, des danses donc on va retravailler ça. C’est un peu notre priorité de l’été.

Pour l’avenir, on peut donc vous souhaiter succès et concerts ?

A : Ouais ! On espère que l’album plaira, car on a bien bossé dessus. On a essayé de faire un truc consistant, que ce soit sur le plan graphique, le plan musical, ou celui des thèmes et des textes. Rien n’a été laissé au hasard, à notre niveau : on a essayé d’aller au bout des choses. On espère d’ailleurs que ça pourra changer certaines mentalités, permettre de concilier certaines choses qui sont antagonistes en ce moment, parce que c’est l’objectif final, de vivre de manière paisible.

Si vous avez un dernier message à faire passer ?

R : Pas de message particulier : au risque de répéter ce qu’Amine a dit, vraiment que l’album plaise et que le travail soit apprécié.

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[INTERVIEW] Emmanuel (chants/guitares) – Wormfood

Après une petite absence, Wormfood décide de revenir avec un superbe objet, l’album « L’Envers ». Son fondateur, parolier, conteur et guitariste, Emmanuel, nous en dit un peu plus.

Metal-Actus : Avez-vous eu déjà des retours sur « L’Envers » ?

Emmanuel (Wormfood/chants et guitares) : On a eu quelques petites chroniques qui sont tombées un peu prématurément, et cela nous permet de sentir un peu comment l’album est reçu : il est bien reçu voire même très bien reçu chez quelques webzines. Evidemment, je ne vais pas te dire que j’aimerais qu’il soit descendu (rires), ou pire qu’il laisse les gens indifférents. Il n’a pas été fait pour ça.


Pourquoi avoir choisi ce titre, « L’Envers » ?

Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, donc je vais continuer (rires). Comme souvent, le titre est arrivé en tout dernier, en bout de chaînes. Cette question, je l’ai reporté, reporté, reporté (rires). Et puis il y avait déjà l’écriture des paroles avant qui m’a déjà bien mobilisé pendant une bonne année. Pour le titre, j’ai couché pleins de mots sur un papier : j’aime bien les formules très courtes, comme on l’a toujours fait dans l’histoire de Wormfood. « L’Envers » me semblait être le meilleur choix : via la notion d’envers du décor, puisqu’on était parti sur un artwork, effectivement, avec un espèce de théâtre, ce palais de Versailles, de cauchemar. Mais il y avait aussi « L’Envers » au sens « d’inversion » voire de « perversion », puisque ce sont des personnages très sombres et très tourmentés qui sont décrits dans cet album. Et en terme de sonorité, c’est très proche de « l’enfer », on invite à y descendre. Enfin, il y avait aussi ce petit calembour, « L’An-vers » comme « l’année du vers » : c’est le premier album qu’on sort sous ce line-up parisien – je suis d’ailleurs le dernier rescapé du line-up d’origine et cela donnait un peu cette idée de renaissance. Je pense que les gens pensaient qu’on étaient morts ou en vacances pour profiter de nos royalties touchées sur nos précédents disques (rires).

Tu parlais de cette « descente aux enfers ». Elle est symbolisée par cette jeune femme présente sur ton artwork ?

Oui. Tu auras remarqué que l’artwork lui-même fait partie de l’expérience, parce que déjà, on a envie de vendre des albums (rires), et encore une fois, on l’a pensé comme un voyage sonore. C’est un disque dans lequel on se plonge, comme dans un roman, un film, pour qu’il puisse permettre de se plonger dans l’univers : on a fait donc un long digipack, avec un livret bien consistant où les paroles sont bien lisibles en plus (rires). On a vraiment travaillé là-dessus avec Hicham de Strychneen studio. Andy Julia qui a fait toutes les photographies de l’album. Quant à la comédienne, ou cette créature de cauchemar, qui se trouve sur scène, cela fait deux albums que j’ai une égérie en couverture : alors la dernière était brune/noir corbeau, celle là, elle a les cheveux rouges flamboyants et elle part en flamme aussi. C’est vraiment une image qui est venue à Hicham quand on a parlé de l’artwork, elle est intéressante, et elle m’évoquait l’héroïne de la toute dernière chanson de l’album « Poisonne ». C’est une des nombreuses femmes vénéneuses qui traversent la musique de Wormfood.

Outre cet artwork, comment as-tu fait pour le créer, ce voyage ?

Je ne sais pas. Mes goûts musicaux et artistiques m’ont porté vers des choses un petit peu différentes, avant-gardes, ou vers des mariages entre différents genres et influences un peu inhabituels : ce sont à la fois Type O Negative, Alain Bashung, Gainsbourg, Karnivakool dont j’ai fait partie pendant quelques temps … tout se mélange et donne finalement Wormfood. Ajoutons à cela, par ma formation et par mes débuts professionnels – j’étais plutôt destiné à enseigner la littérature, ce que j’ai fait pendant quelques années, et à travailler dans l’édition littéraire – j’ai ce goût des lettres et j’ai cette envie d’utiliser ce vecteur du metal pour faire passer un français différent. J’adore les mots tordus et bizarres, étranges, je trouve ça délectables d’en utiliser certains qui ont disparu ou qui ne sont plus utilisés : les mots ont beaucoup à nous apprendre et que notre époque souffre du fait que les gens n’y prêtent pas plus attention… Et je poursuis carrière d’acteur, en tant que comédien et voix off. Il m’arrive de faire des doublages, parfois les voix de certains auteurs sur certains musées, par exemple celle de Jean-Jacques Rousseau et de Steindhal. Ce sont des exercices qui nous mênent vers cet amour de la littérature, de l’interprétation, des choses très sombres et très pesantes mais aussi de la poésie, des belles choses … C’est une mixture qui donne quelque chose de malsain, mais en même temps, j’espère, élégant.

Et tu t’es inspiré d’oeuvres littéraires en particulier ? J’ai trouvé que l’album se situait bien entre poésie et théâtre …

Je me porte plus sur les auteurs dits « décadents ». Je suis attiré aussi – il fut un temps où j’ai eu l’occasion de travailler sur leurs manuscrits, leur correspondances – de gens comme Antonin Artaud. J’étais fasciné par le personnage, et pendant des années je me suis amusé à l’imiter. Je trouve que la littérature n’est pas un truc de vieux con, avec les prix Renaudot et autres, car tous ces grands auteurs qui ont traversé le temps me semblent profondément avant-gardes. Ils sont vivants et accessibles dans notre langue.

Peut-tu m’en dire plus sur le titre « Mangevers » ? J’ai eu l’impression qu’il était assez personnel.

C’est un morceau « bilan » du groupe : je l’ai vu comme l’occasion de ressortir tout ces personnages qui ont été développés dans la carrière de Wormfood. Que se passe-t-il aujourd’hui quand on les retrouve ? Donc j’avais envie de les ressusciter, de les ramener un peu, mais le temps a passé. Ils sont dans leur monde en ruines. Ils ont fait face à leur responsabilités (rires). C’est curieux de faire face à ces personnages. Mais ça dit aussi des choses sur moi : sur ce que j’ai traversé en 15 ans, à titre personnel. « Posthume » était d’ailleurs un disque qui s’inscrivait dans la période la plus sombre de ma vie ! On ne sait pas de quoi demain est fait, je suis plus stable et mesuré que je ne l’étais à cette époque, où tout partait en vrille moi compris ! Avec « L’Envers », on a essayé de revenir à l’origine, à se le réapproprier pour avoir quelque chose un peu comme « France » et ce côté théâtral, cinématographique, tout en gardant ce qui faisait la force de « Posthume », donc sa noirceur.

Le deuxième morceau dont je vais parler est « Gone On The Hoist » …

(il me coupe), D’ailleurs c’était un seul et même morceau avec « Mangevers »

Ah oui ?

Oui, on a dû le couper en deux. Ce sont deux univers différents mais ils se suivent et formaient un seul morceau à l’origine.


C’est étonnant car s’ils se suivent, ils sont très différents justement, comme tu le disais.

Mais cela fait sens aussi : si tu penses que « Mangevers » fait référence au passé du groupe, il faut savoir aussi que c’est le nom que je pensais donner au groupe quand je l’ai ressuscité, pour dire que nous avions tourné la page. Mais on a gardé « Wormfood » car il y a une fan base autour, et on s’est dit que changer de nom, que ce serait se tirer un peu une balle dans le pied, et on aurait encore plus recommencé à zéro (rires). On est déjà resté absent pendant un certain temps, et on a l’impression de devoir recommencer.
Concernant le morceau « Gone On the Hoist », il fait rapport à la rencontre de Paul Bento de Type O Negative : on a sauté le pas après avoir longtemps correspondu. On aurait du se voir en 2006 avec Peter Steele, mais ils sont directement partis en tournée, avant que Steele ne nous soit enlevé. Cette perte a été tragique humainement et musicalement. Mais cette relation avec Paul a perduré dans le temps : je suis allé à New York, chez lui, on s’est baladé dans Brooklyn … On est amis, aujourd’hui. Et ce morceau fait référence à cette histoire, ce quartier.


Maintenant on va laisser l’album de côté, on va parler concert, tournée… vous avez des dates de prévues ?

Pour l’instant non, ce qui est assez étonnant … mais on n’a pas tourné pendant longtemps. La dernière date qu’on avait fait à Paris, c’était au Divan du Monde, en première partie de Waltari. Tout ce que je peux dire, c’est qu’on souhaite donner un concert à Paris pour la sortie de l’album, dans pas trop longtemps. Cela fait plusieurs mois qu’on répète pour remettre tout ce répertoire sur pieds pour le jouer en live. Après, tournée, ça c’est une grande question. Est-ce qu’on va réussir à tourner ? J’aimerai, vraiment. C’est assez difficile de le faire, et pourtant ça fait 15 ans qu’on existe. Mais on a toutes les peines du monde à trouver des dates ! En général, on a fait pas mal de concerts au coup par coup, mais mettre sur pieds une tournée en bonne et due forme, … j’espère au moins dix dates en France, mais comment et par quel biais ça … C’est l’inconnu. Pourtant, ils ne demandent qu’à être joué sur scène ces morceaux !

Justement tu faisais allusion à votre absence un peu plus tôt. Tu penses qu’elle a été bénéfique ?

Oui, car ce n’était pas une absence passive où on s’est tourné les pouces. Avec Wormfood, on est aujourd’hui des amis, on a bougé partout, même jusqu’à Prague pour défendre « Posthume », on a évolué, on a vu, fait des choses sympas. Cette séparation temporaire nous a paru bizarre au début, mais elle s’est révélée bénéfique. D’ailleurs pour « L’Envers », on a travaillé séparément, même si c’était un peu long et bizarre d’être coupé des uns des autres comme ça. Mais c’était propre, chacun s’est occupé de ses propres parties. Comme ça, quand on est arrivé en studio, on avait des démos bien posées, on a pu travailler et on avait plus qu’à enregistrer l’album car toute la base était déjà là.

Donc le travail s’est fait chacun de votre côté ? De plus en plus de groupes exprimaient le désir de se retrouver ensemble pour composer …

Nan, j’ai beau être un tyran, j’ai mes limites. J’ai le dernier mot, j’ai ce droit comme fondateur et porteur du projet depuis 10 ans. Mais chacun est libre d’apporter, d’échanger ; je créé une base qui sont mes textes mais chacun arrange ses parties et vient apporter sa touche. Personne n’est dans un ego-trip, ce sont tous des gens très pro. J’espère que tout le monde repart avec son album, avec l’idée qu’ils ont eu justice pour leur travail.


Que peut-on souhaiter pour l’avenir du groupe ?

Que ce travail ne soit pas vain, et que ça fonctionne. Je ne dis pas qu’on va devenir les rois du pétrole avec un album de metal aussi bizarre (rires). J’espère que le disque amènera une vraie réflexion, c’est une volonté de proposer quelque chose de différent donc j’espère que les gens vont être frappé par le disque, qu’ils vont le vivre avec plaisir, se dire que c’était une bonne expérience, et avoir envie d’y revenir ; j’espère aussi qu’on arrivera à porter cet album sur scène.

Enfin, as-tu un dernier mot à ajouter ?

Merci pour cette interview ! Encore une fois, j’espère que, par la passion et le soutien des uns et des autres, on va aller de l’avant. Je veux rencontrer des gens, avec lesquels j’ai toujours grand plaisir à discuter. Je suis ravi d’en voir venir vers nous, notamment via Facebook et à la fin de nos concerts, pour nous poser des questions, c’est le truc le plus agréable du monde. Et s’ils ont aimé ce disque, qu’ils l’aident à toucher son public et à grandir pour qu’on puisse continuer à avancer, proposer toujours un spectacle de qualité.

[INTERVIEW] ADX :  » On est plus sur la nature humaine que sur les révélations diaboliques »

Les français d’ADX remettent le couvert en 2016 avec un nouvel album, « Non Serviam ». Une belle occasion pour Metal-Actus d’en savoir plus sur cette galette et sur les projets futurs du groupe.

Réalisée par mail le 26 mai 2016 (Un grand merci à Roger)

Metal-Actus : Quelle est la signification de ce titre, « Non Serviam » ? 

ADX : Le titre nous a été inspiré par le texte du morceau éponyme qui parle d’un curé qui renonce à la robe et qui l’église pour le plaisir de la chair, on est plus sur la nature humaine que sur les révélations diabolique. Le coté universel du latin et la facilité de compréhension ne nous a pas fait hésité une seconde.

Quel a été le fil conducteur pour la composition de cet opus ? 

Toujours la même trame, des faits historiques intéressants et quelques histoires fantastiques qui ont attirés notre attention.


J’ai l’impression que cet album reste très noir par rapport au reste de votre discographie. Quel est ton ressenti ?

C’est vrai que les sujets ne sont pas écrits sur des thèmes à l’eau de rose. Je pense que l’actualité, même si nous ne nous en inspirons pas, doit bien nous guider dans le choix des titres. On se souvient souvent plus du meurtre à la fin plutôt que la naissance d’un bébé du début dans un film. 

Que peux-tu nous dire sur l’artwork ? Ce personnage central représente-t-il une sorte de critique sur la religion ?

Pas vraiment, nous n’avons jamais pris parti contre ou pour une religion, nous contons des fables modernes. Ce curé quitte la robe pour aller vers des passions charnelles dans le texte. Nous jugeons plus un comportement humain plutôt qu’une action démoniaque. 

Et globalement sur les hommes disant répandre la bonne parole ? 

Ce titre, « Non Serviam », qui signifie « Je ne servirais pas », reflète notre volonté d’artiste à ne pas servir une cause justement. Les bonnes paroles, nous en avons entendu beaucoup depuis 35 ans. C’est plutôt à cela que nous avons penser en extrapolant le terme.

Un morceau que j’ai trouvé particulièrement fort : « B-17 Phantom » du nom de cet avion utilisé durant la Seconde Guerre Mondiale. Peux-tu me raconter son histoire ? Qu’est-ce qui t’a amené à écrire sur cette période de l’Histoire ?

Oui, une histoire très étrange comme on les aime !! En fait cet avion a vu tout son équipage disparaître pendant un vol, et on dit qu’en Angleterre on l’entend encore voler au dessus de certains terrains d’aviation qui ont servi en 39/40.

Vous allez jouer au Glazart samedi dans le cadre de l’UTIM Fest, qui avait été annulé suite aux attentats du 13 novembre. Heureux de pouvoir jouer donc, et d’avoir pu organiser une nouvelle date je suppose ? 

Très heureux de rendre hommage à tous nos amis mais aussi aux autres victimes de ce massacre. Nous remercions les groupes Furies, Malemort et Witches de leur confiance en participant à cette date que nous organisons et bien sûr à Base Prod, sans qui rien n’aurait été possible. Nous préparons la troisième édition pour début 2017, on vous donnera plus d’infos bientôt.

Outre cette date, une tournée sera-t- elle prévue ? 

Nous attaquons la tournée en Septembre 2016 et nous allons aussi participer à pas mal de concerts avec nos potes de Manigance et Drakkar entre autres. Nous serons de retour à Paris début 2017 pour présenter Non Serviam pendant un set dédié.

Vous avez accueilli l’année dernière Nicolas Minier à la guitare rythmique. Son intégration, au sein d’un groupe aussi rôdé que le vôtre s’est-elle faite rapidement ?

Oui, nous connaissons Nicolas depuis pas mal d’années et nous avons du attaquer la tournée des trente ans de notre premier album « Exécution » deux semaines seulement après son arrivée. On a eu tout juste le temps de faire les présentations !!! Il connaissait déjà pas mal les titres d’ADX et il s’adapte très vite à ses nouveaux projets. 

Vous avez fait deux pauses durant votre carrière. Etes vous surpris par l’accueil réservé à chaque fois par vos fans ? 

Bien sûr, tu ne sais jamais si tu vas les retrouver à ton retour, mais on a eu de la chance d’avoir une fan-base en béton qui ne demandait qu’à nous revoir. Certains sont aujourd’hui des amis, qui nous suivent depuis le début. Je pense qu’un groupe doit être fier de tant de fidélité……….

Que pense-tu de la couverture médiatique actuelle de la scène métal française ?

La quoi ?? A part deux magazines, Arte qui retransmet des concerts, quelques très gros festivals d’été, pour moi la situation est la même qu’en 1985. Seul internet permet aujourd’hui d’avoir une vitrine mondiale de ce que tu fait mais il faut gérer le magasin toi même !!

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Que beaucoup de gens comme toi soutienne la scène française, que le public nous suive en concert et vienne festoyer avec nous. Que notre nouveau label, UltimRecords, nous permette de faire encore de beaux albums. 


Un dernier mot ?
 

Retrouvez nous sur le net et surtout en live !!!

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[INTERVIEW] Arsène et Benji – L’Esprit Du Clan

Après 4 ans d’absence, L’Esprit Du Clan revient avec un nouvel album, « Chapitre VI ». Arsène et Benji ont accepté de nous causer de cet album plus solaire et vivant que son prédécesseur, « Chapitre V – Drama ».

Metal Actus : Hello ! Comment vous vous portez ?

Arsène (chant) : Salut ! Et bien ça va super bien ! C’est le marathon promo aujourd’hui, on est très contents, c’est génial !

J’ai été surprise par ce côté plus solaire à « Chapitre VI », par rapport plus particlulièrement à votre dernier album. Quel a été le déclic ?

Benji (guitare) : On ne calcule pas je crois. On ne l’a jamais été là-dessus. Au moment du processus de composition, on n’est pas dans la prévision. On constate mais on ne provoque pas. On se laisse guider par l’envie, par l’impulsion, par le truc quoi.
A : Tu remarqueras après, qu’à chaque période qu’on a fait un album, il représente exactement l’état d’esprit dans lequel tu es à ce moment là. C’est ça qui est icroyable. Après, tu n’en a pas conscience quand tu le fais.

Je vais revenir sur votre communiqué de presse, notamment sur l’enregistrement effectué, je cite, « dans les mêmes conditions que dans les années 2000 ». Une petite explication ?

B: On avait cette volonté, cette envie de retoucher ce truc qu’on a dans nos premiers albums très analogique. Sur nos derniers disques, dans un souci de propreté, de stylistique, on voulait quelque chose de froid et de chirurgical : la musique qu’on faisait était un peu plus exigeante et plus rapide. Donc on éditait tout, dans un souci de propreté et suite à la volonté propre du groupe. Cela ne correspond plus à nos attentes. On avait ce besoin de pondre quelque chose rapidement, mais aussi de retour aux basiques, aux racines : on avait envie de laisser des pains, de laisser des trucs un peu plus fous … on les a laissé car on a voulu en faire une force. Et franchement, je suis assez satisfait du résultat parce que quand on écoute l’album dans sa globalité, ça bouge, il y a du mouvement, il y a une courbe. Et c’est ça que j’aime bien ce côté un peu….

Vivant ?

B : Oui, voilà, ça donne de la vie. Et honnêtement, je pense que ça contribue aussi aux premiers retours qu’on a, qui sont positifs.

Par rapport aux textes, j’ai eu l’impression qu’ils étaient un tout petit peu moins revendicatifs …

A : Honnêtement, j’ai vieilli, on s’est arrêté 4 ans, j’ai pris du recul sur ce qu’on faisait avant et sur ce que je suis aujourd’hui. Alors mes idées sont les mêmes, mais je ne peux pas faire pareil au niveau de la forme : ce n’est pas possible. Donc je me suis inspiré de poésie, j’ai imprimé des textes Bashung, de Léo Ferré … J’ai voulu être plus poétique, plus métaphorique. Et je ne pourrai plus aujourd’hui, comme je le faisais quand j’avais 20-25 piges, dire « va-te faire encu!er » (rires)… Je ne suis plus dans ce trip là. Je n’assumerai plus. J’estime qu’il faut vivre avec son temps : quand tu vois des gonzesses de 60 ans qui ressemblent à des gamines de 20, ça me fait de la peine pour elles. Et inversement, s’il y a des filles de 20 ans qui essaient de se vieillir, je me dis « Mais puta!n, vivez votre jeunesse quoi !  » Je trouve ça bien d’être en accord avec son âge.

Un des morceaux phares de cet album est « Hymne au Silence » (NDLR : qui est le deuxième clip du groupe), en tout cas celui que j’apprécie le plus personnellement. Peux-tu nous en dire plus ?

A : Brassens disait qu’au dessus de 4 personnes on devient débile et je ne suis pas loin de penser ça. L’appartenance à un clan, c’est différent de la foule car ça reste restreint. Et les mouvements de masse, de foule, ça m’a toujours fait peur. Sa bétise et sa violence me font peur. Ses revendications me font peur. Et « Hymne Au Silence » c’est ça : il y a tellement d’informations aujourd’hui, tout le monde donne son avis sur tout, que je pense que parfois, de bonnes cures de silence ça ferait du bien à tout le monde. Au bout d’un moment, c’est bien aussi de prendre plus de recul sur les choses. Voilà, c’était ça, le thème de cette chanson. Au sens premier, je voulais vraiment faire un hymne au silence.

J’ai aussi ressenti la même chose, la foule et moi, ce n’est vraiment pas ça…

A : Ah mais moi je suis agoraphobe ! On me demandait tout à l’heure ce que je pensais des thèmes d’actualité, notamment de « Nuit Debout ». Je suis sceptique, je n’ai rien contre, mais moi, tout ce qui est mouvement de foule, je ne peux pas. Je n’ai jamais pu faire une manif, je trouve qu’il y a un truc complètement abrutissant.
B: Chacun se fait son propre journaliste, tout le monde a une propre tribune, facilitée par les réseaux sociaux et on veut un peu sa part du gâteau. Et finalement, des trucs comme « Nuit Debout »…. je m’informe moins qu’avant, parce qu’il y a un espèce de dégueuli en permanence médiatique de ce qui se passe, de trucs relatés … Et même quand tu n’a pas envie de savoir, ça te revient quand même à la face. Donc pour en revenir au côté agoraphobe, ça donne envie de se terrer un peu, de rester silencieux, et d’observer.

« Rats Des Villes » est votre premier single. Il s’agit d’une véritable ode à Paris. C’était une évidence pour vous ?

A: Et bien ça ne l’était pas en fait (rires), jusqu’à une semaine ou deux avant la sortie de l’album, on ne savait pas qu’on allait le prendre en tant que single. C’est comme « Or Astral » ! On ne voulait limite plus la jouer sur scène et on a eu des retours comme quoi il faut la faire. Et pour en revenir à « Rats Des Villes », non, ce n’est pas si évident que ça, et maintenant, je me demande comment on a pu douter que cette chanson était un hymne et devait être mise en avant. C’est difficile quand tu n’as pas le retour des gens, quand tu es à fond dans la compo, de savoir ce qui vaut plus que d’autres. Et là, depuis la sortie de l’album, on voit bien qu’il y a trois chansons qui se détachent. Mais je te jure qu’on n’en avait pas conscience avant.

Il faut que vous jouez « Or Astral » ! C’est l’une des meilleures de l’album.

A: Mais c’est évident maintenant (rires) ! On ne savait pas, mais là on va la refoutre dans le set !
B : A vos ordres ! (rires)

Vous avez collaboré avec Christopher « Zeuss » Harris sur cet opus. Comment ça s’est passé ?

A : J’étais en échange avec lui. Techniquement, très pro, très rassurant, très régulier, il va vraiment dans la direction qu’on veut en apportant sa plus-value de mec qui fait ça toute l’année avec des grosses productions. Humainement, froid, on n’a pas eu d’affinités particulières. Il va forcément plus relayer les grosses productions qu’il fait comme Hatebreed, mais ceux plus petit ou étranger, il ne va pas les mettre. On a un grand respect pour son boulot, il fait très bien son taf.

Et pourquoi avoir choisi une nouvelle personne à ce niveau ?

A : Parce qu’il le fallait : avant, c’était un pote à nous qui s’en occupait, mais il a arrêté de faire du son. on voulait aussi bosser avec un professionnel. Et puis, Verycords croit en nous sur cet album et met vraiment les moyens sur notre musique.
B : C’était un pas qu’on avait envie de faire. Pour le coup, avec notre premier ingé-son, on restait en famille. On restait trois mois en studio, mais à la fin, tu as la tête farcie, tu ne sais même plus prendre du recul. Si on maîtrisait tout de A à Z, on s’est rendu compte que, quand tu fais de la musique, tu ne peux pas avoir toutes les casquettes : t’es bon musicien, t’es bon chanteur mais tu ne peux pas être ingé-son, comédien … Tu es bon dans un domaine je pense. Et puis, on ne va pas se mentir, on fait du metal et on a tous écouté, gamins, des grosses productions américaines qui nous font rêver. On voulait avoir le son quoi ! On voulait cette espèce de gros rouleau compresseur ne desservant ni la musique, ni les thèmes abordés. Pour l’instant, on n’a pas un seul album qui sonne de façon aussi puissante que celui-là.
A : C’est vrai que c’est bien d’avoir délégué, en touchant à juste deux trois détails.
B : C’est un processus agréable, et c’est bien de pouvoir se laisser guider. Mais je pense aussi qu’il faut avoir une certaine maturité pour accepter de faire ça.

Dans quel sens ?

B : Maturité artistique si tu veux, ce sont des choses où il faut avoir de l’expérience : il y a des mecs dont c’est le boulot, qui sont payés pour ça et c’est bien de relâcher les choses et cela te responsabilise aussi dans ton truc à toi.

A propos de votre pochette, elle casse un peu avec d’autres parce qu’elle reste très sobre, avec ce titre enluminé à la façon des vieux livres. Contrairement à d’autres groupes qui sont prêt à débourser des fortunes pour avoir des artworks très travaillés, pourquoi avoir choisi cette sobriété ?

A : Je lisais les retours sur la mort de Prince hier et j’ai appris qu’il avait fait un Black album, tout comme Metallica. Nous-mêmes on l’avait fait à l’époque avec une pochette très neutre, et très noire. On ne voulait pas miser sur l’emballage : si tu veux faire une pochette avec un truc hyper strict, hip-hop hardcore avec un logo typé, tu sais à quoi tu vas t’en tenir. Idem pour une pochette héroïc fantasy, … L’artwork a tendance à guider les gens. Là ,je voulais laisser les clefs aux gens, pour les laisser découvrir cet album par eux-même, sans àpriori. C’est un album contrasté, certaines chansons étant plus solaires, d’autres plus sombre.
B : C’est vrai que la musique de l’esprit du clan est assez cinématographique. Tu peux faire plaisir, ou du bien, à quelqu’un qui a perdu son chien, comme un mec qui vit un vrai drame (rires). Cela prend des sens différents selon les gens. C’est ouvert à toutes les interprétations.
A : Dès le départ, quand on a voulu reformer le groupe, on s’est dit assez rapidement qu’on s’en fout. On voulait juste « et paf, on est l’Esprit du Clan, vous n’aurez pas de truc, pas de thème et paf ». Voilà, c’était ça l’idée.

Je vais maintenant passer à la tournée. Je suppose qu’après plusieurs années d’absence, vous retrouver sur scène doit vous faire le plus grand bien non ? J’ai vu que vous avez fait le Betizfest dernièrement …

A : Je suis encore sur le petit nuage du Betizfest ! C’est incroyable, c’est fou cette sensation !
B : C’est difficilement définissable. Ouais c’est une osmose, il y a un truc. C’est hors-temps ! Du moins quand tu es bien dans ton truc. T’es dans une bulle, entre les gens du public et toi, il n’y a plus rien, c’est une sensation intéressante.
A : On a hâte d’être à Paris. C’est vrai que c’est de l’adrénaline pure et dure. C’est vrai que tu ne fais pas attention au temps, et il y a très peu de moments où tu t’oublies comme ça.


Vous allez donner un concert à Paris, dans le cadre du Headbang Contest. Pourquoi avoir choisi d’apparaître sur cette affiche ?

Tous les deux : C’est eux qui nous ont choisi ! (rires)
B: Il faut savoir aussi que la plupart des dates qu’on a là ont été bookées avant même qu’on annonce notre retour avec de la nouveauté. On l’a fait en interne, ça a commencé un peu à se diffuser, et il y a très rapidement des organisateurs qui nous ont programmés. Ce sont des dates qu’on aurait de toutes façons faites, même si on venait sans album. Pour la petite histoire, le Headbang Contest nous voulait en tête d’affiche, l’année où on s’est arrêté.
A : Pour être très honnête, je ne savais même pas, au départ, que c’était un Contest. Pour nous, c’était une simple date à Paris, mais on l’a su assez vite après coup. On n’est pas contre le concept, et pour nous, c’est l’occasion de jouer à Paris dans une chouette salle. On y jouera d’ailleurs pour la première fois. Et on est super contents de pouvoir jouer dans le cadre de cet événement : je suis dans le jury, je soutiens le projet à fond, mais on ne savait pas, au début, qu’on allait être les parrains d’un concours en fait.

Comment s’est passé l’intégration de Julien, votre nouveau bassiste ?

A : Ah bah on l’a bizuté le petit hein ! (rires) Non, c’est un mec super zen, qui s’adapte à notre humour de merde complètement décalé, qui bosse surtout et s’est fait sa place. C’est un super bassiste, c’est un super mec.
B : On a eu l’occasion de beaucoup se voir au début, car j’ai bossé avec lui pour tout l’apprentissage des anciens titres notamment, et quand il est arrivé, on s’est dit : « bon, il reste quatre mois avant les dates, il y a moyen de bien bien bosser les morceaux », il fallait qu’il apprivoise notre technique, ressentir un feeling : avoir la patte du groupe c’est important, surtout pour des mecs qui jouent ensemble depuis plus de 10 piges. A la base, je devais faire les basses sur l’album. Mais on voulait un vrai bassiste, et non un guitariste-bassiste, ou un pote gratteux qui s’y mettrait pour notre bon plaisir (rires). Ce n’est pas si facile à trouver, mais lui était niquel. Il était tellement rigoureux qu’il a appris tous les morceau en un temps record et les a interprété sur l’album.
A : C’est une merveille. On est tombé sur le bon.

Après vous être arrêté durant ces années, avez-vous l’impression de revenir plus fort, plus apaisé ?

A : Plus fort, je ne sais pas, mais plus apaisé pour moi oui. Je dois t’avouer qu’avant d’arrêter, on était sous l’eau : les répètes étaient un calvaire, ne serait-ce que le fait de prendre sa voiture et de se taper les bouchons…. Aujourd’hui, je suis content, je prend tout avec sérénité. Alors je touche du bois, j’espère que ça va durer le plus longtemps possible, mais je suis apaisé, plus heureux dans ma tête, et dans le groupe aujourd’hui qu’il y a 15 ans, même si j’y prenais aussi du plaisir, mais il faut savoir que c’était tellement la compète entre nous !
B : La pause est arrivée suite à un déséquilibre humain dans le groupe. Et ça a conclu par un arrêt qui a été bénéfique. On sait qu’il y a des choses à ne pas reproduire, et on connaît ce qui peut amener à cette situation. On est sur le bon rail maintenant, et c’est cool.
A : C’est un truc que tu ne peux pas comprendre à 25 ans.
B : C’est paradoxal ce que je vais dire, mais il y a une espèce d’innocence maturée. On a l’expérience, et en même temps, il y a le plaisir et le truc de revenir comme un jeune groupe.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

A : Du plaisir, et là, on a envie de jouer, donc ce sera notre projet à moyen terme.

Un dernier mot ?

A : Merci à ceux qui ont pris le temps de lire cette interview ! Et merci à toi d’être venue! A bientôt !

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[INTERVIEW] Benjamin Bury (guitare/chant) – Sidilarsen

A l’occasion de la sortie de DanceFloor Bastards, Benjamin Bury, guitariste et chanteur de Sidilarsen nous a accordé quelques minutes au détour d’un bar. En vous souhaitant une bonne lecture !

Metal Actus : Bien le bonjour ! Déjà, comment te sens-tu ?

Benjamin Bury (chant/guitare) : Bien ! Il fait beau… On est bien à Paris ! On aura pas trop le temps d’en profiter car demain on est en résidence, on aurait aimé prendre plus de temps. Mais ça va, tout se passe bien, et on a hâte que l’album sorte.

Un nouvel album qui se nomme « DanceFloor Bastards ». Serait-ce un retour à vos origines, puisque certains, à vos débuts, n’avaient pas hésité à vous mettre dans la case « Dance Metal » ?

Dans le contexte français de l’époque, on avait mis « Dance Metal » pour être provacateur. Cela remonte à fort longtemps d’ailleurs (rires). On voulait être le côté un peu dance de l’époque qui cartonnait en France avec du metal. C’était pour choquer, ça a duré un moment, on a trouvé ça réducteur après, et assez vite. Et notre musique a aussi évolué au fil du temps. On est plus passé sur un électro rock metal. Ce n’est pas non plus d’une très grande originalité d’utiliser des machines dans la musique.
Et pour nous « Dancefloor », c’est tout simplement la scène, Il n’y a aucune connotation particulière même si en France, ça fait toujours penser au côté dansant. Et « bastards » parce qu’on est de très gros salopards, et puis voilà (rires). C’est évocateur, il y a un côté un peu
énergique et assez brutal, organique et rock. Et puis on trouvait que le morceau titre de l’album le représentait bien, alors, pourquoi aller chercher plus loin ? (rires)

Vous passez la plupart des genres au crible, du côté plus pop rock à l’indus à la Rammstein. Une liberté de ton qui détonne, quand on a tendance à catégoriser les groupes dans une seule case ces temps-ci. Est-ce que c’est ce qui caractérise Sidilarsen à ton avis ?

La seule solution pour faire comme tout le monde serait qu’il y ait un dictateur qui impose aux autres – et c’est parfois ce qui arrive dans d’autres groupes (rires) – en un battement de cil, le même genre de tempo et le même genre de son du début à la fin. Et on n’en a pas envie. Pour que tout le monde s’exprime, il suffit de laisser de la liberté. Mais du coup, on a l’impression, quand on écoute l’album en entier, même s’il y a 13 titres et que c’est un bon pavé, que l’écoute est assez facile, assez fluide, parce qu’on a tout de même fait attention à ne pas partir dans des directions opposées ou contradictoires. Il y a quand même une unité, sans être pour autant un album concept. Tous les morceaux sont dignes d’être sous l’étendard « Dancefloor Bastards ». Mais ils sont forcément différents aussi, car on est deux au chant, avec des personnalités qui ne sont pas les mêmes. Et tout le monde a pu s’exprimer, et à la fin, ça devient du Sidilarsen. C’est le plus important.

Etait-il plus difficile à composer que les autres albums ?

C’était parfois douloureux mais était assez facile dans les faits, et l’enregistrement s’est passé simplement parce que on s’est laissé de la liberté, on a très bien su comment utiliser le peu de temps qu’on avait, et on n’a pas forcément fait dans l’ordre : enregistrer tout le chant d’un coup par exemple, mais le faire quand on en a envie. Cela nous permet de garder de la fraîcheur sur l’interprétation, avoir de la spontanéité. On avait besoin de ça. Et je pense et même je suis sûre que ça se ressent sur cet album : on n’avait plus rien à se prouver.

Vous avez hâte de présenter ces nouveaux morceaux en live ? Le titre « Go Fast » va super bien rendre selon moi !

Mais grave ! On a essayé quelques morceaux là, en répétition. On en rajoutera pour le vrai début de la tournée des clubs à l’automne prochains, mais là, on va commencer à en roder quelques uns sur les festivals dès début mai.

Vos paroles couvrent de vastes sujets, notamment avec « Méditérranée Damnée », qui fait tout de suite penser à l’actuelle crise des réfugiés. Sidilarsen, porte-parole du monde ?

C’est un bien grand mot (rires). Non, simplement, on pose des questions au travers des moreaux parce que il y en a beaucoup à se poser, car il y a des bases qu’on pensait solides qui ont très dangereusement tremblé et très fort dernièrement. On n’est plus dans un monde de certitudes, et donc il est devenu plus que jamais hyper important de s’écouter, de se comprendre, de se parler, et ce n’est pas possible qu’une partie du monde soit opposé à l’autre, on sait tous très bien que ça ne marchera pas. Ce n’est pas pour dire qu’on a trouvé la solution, on essaie d’emprunter des chemins de traverse qui peuvent relier les gens, et qui correspondent à ce que nous on vit dans nos vies, sans avoir la prétention de comprendre des choses dans le détails qui se passent ailleurs. Donc on donne un ressenti personnel. Il y a une dimension universelle, parce que on a cette volonté de rassembler, mais on ne veut surtout pas s’ériger en prophète ou en dictateur des spotlights. Ce serait ridicule. On ne se sent ni obligé, ni porte-parole.
Mais ce que je trouve étonnant, c’est que si peu de groupes « s’engagent » ou dépendent de la réalité de la société dans laquelle ils vivent, notamment ceux qui bénéficient d’une audience très large. Il y en a qui ne disent rien, par peur de perdre deux ou trois auditeurs…. Mais bon.

J’ai été surprise par « Le Jour Médian », morceau très doux par rapport au reste de votre album. Peut-tu me conter son histoire ?

Il est effectivement tout doux mais il est profond, très mélancolique. Tu n’as pas envie de faire des masses la teuf à la fin (rires). C’est David qui l’a écrit, ça lui est très personnel, sachant que je m’y reconnais très bien aussi parce que ça parle de « midlife crisis », la crise des quarantes ans, il vient d’y passer et moi je le suis de très près derrière (rires). Il a fait un bilan, et ça a un écho par rapport aussi au monde dans lequel on vit : vers où on va ? Vers une restriction des libertés soit disant faite pour nous protéger et qui nous prolonge dans la peur ou est-ce qu’on arrive à la surmonter ? Pourra-t-on continuer à ouvrir les bras, avec un apriori plutôt positif et ne pas se dire « il vient forcément nous buter » ? J’ai été beaucoup touché la première fois qu’il m’a fait lire ce texte. Et on a décidé de le mettre l’album, même s’il était réticent dès le départ car ce serait très intimiste. Et c’est ce contraste là, le côté qui peut être très grave, un peu dangereux comme ça du texte alliée à la douceur de la musique qui fait que c’est un intermède à l’album. Il avait besoin de ça aussi ! Pour lui ce fut assez libérateur.

A propos de l’artwork, j’ai vu que le tire-bouchon était de retour ! Pourquoi l’avoir remis sur le tapis et stylisé ainsi ?

Pour la première fois depuis longtemps, on a travaillé avec un nouvel artiste – qui n’est pas graphiste d’ailleurs; il est peintre, dessinateur, tatoueur. Donc c’est fait à la main. Et du coup, il y a ce côte très organique, vivant, sale, le côté non parfait, qui dépasse un peu des bords, et on voulait ça, on trouvait que ça ressemblait à ce qu’on voulait faire avec cet album. On n’avait pas de visuel en tête, on a donné ça comme base de travail. Et il a fait ce dessin, cette tête de buffle, ça nous a plut, on l’a pris.
Le tire-bouchon revient parce qu’on voulait quelque chose de fort, et de très facilement identifiable, et autant graphiquement puissant, et pour le coup, on savait que le tire-bouchon fonctionnerait, comme à chaque fois. Mais il est aussi présent sur cette cover car on a retrouvé cette espère d’insouciance qu’on avait au début. Cela peut surprendre par rapport à ce que j’ai dit sur les thèmes abordés, mais on retrouve ce côté sur cet album, qu’on prenne du plaisir. On ne fait pas ça pour répondre à je ne sais quelle exigence, sinon, on n’y serait pas allé. Et sur les deux premiers albums, c’était ça! on ne se posait pas autant de question. Et on a retrouvé ce sentiment de liberté, de spontanéité : c’est juste du rock, tu n’es pas en train de réécrire la Constitution ! (rires)

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Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Du plaisir, un maximum de dates, un maximum de monde qui vient nous voir et que l’album plaise et soit diffusé à un maximum de gens.

As-tu un dernier mot ?

J’encourage tout le monde à sortir et à voir les groupes en live. C’est là que c’est le plus concret. Et mine de rien, il se passe des choss, même si ça ne change pas le monde. Et vive la scène française. Concernant Sidilarsen, on vous dit à bientôt sur scène ! Il y a de quoi être surpris par la cuvée 2016, et il y a de quoi passer un bon moment.

[INTERVIEW] Ben Wells – Black Stone Cherry

A l’occasion de la sortie de « Kentucky », et au lendemain de sa prestation parisienne au Cabaret Sauvage, Ben Wells, guitariste de Black Stone Cherry, nous a accordé un rapide entretien. Le musicien a tenu à nous dire à quel point le retour aux racines a été bénéfique pour tout le groupe. Le détail de cette entrevue se lit ci-dessous.

Réalisée au Hard Rock Café (Paris) le 10 février 2016

Metal-Actus : Comment te sens-tu après ce concert titanesque à Paris hier soir ?

Ben Wells (guitare) : Super ! Les gens étaient enthousiastes et on a passé un très bon moment. On a ressenti toute cette énergie positive venant de la foule, et ça nous a fait du bien.

Tu restes très dynamique sur scène, courant de part et autre de la scène. Où trouves-tu toute cette énergie ?

On me le demande à chaque interview !! (rires). Je ne sais pas vraiment, je crois juste que j’aime tellement me produire sur scène que j’en deviens tout sautillant (rires). Mais je ne sais pas d’où ça vient, surtout que dans la vraie vie, je suis timide et réservé.

C’est la seconde fois que vous venez au Cabaret Sauvage. Que penses-tu de cette salle ?

On adore, car c’est vraiment une salle assez particulière, avec ce grand chapiteau de cirque. Il ne fait pas trop chaud, le son reste excellent, et les gens ont de la place. Après, on testera peut-être un autre lieu sur Paris la prochaine fois.

C’était important pour vous de maintenir ce concert, après les attentats du 13 novembre dernier, à Paris ?

Oui, même si nous étions un peu nerveux en premier lieu. Mais je suis si content que nous ayons pu maintenir ce show ! On voyait tous ces gens dans la salle, qui continuent à sortir et qui prennent du bon temps. C’est aussi pour ça qu’on joue de la musique ! Ces personnes méritent de se divertir, surtout après ces attentats. Et c’est justement notre boulot. C’était un honneur de jouer à Paris la nuit dernière.

Comment se déroule le reste de votre tournée ?

Très bien ! Beaucoup d’interviews (rires) mais de nombreux concerts aussi. Après notre show de demain à Amsterdam, on devra encore rester deux semaines en Europe avant de revenir aux Etats-Unis pour démarrer une nouvelle tournée. On sera donc un peu occupés ses prochains jours (rires).

Votre nouvel album « Kentucky », sort le 1er avril prochain. Vous êtes tous originaires de cet Etat. Donc ce titre, c’était une évidence pour vous ?

Ouais ! On y habite encore d’ailleurs ! Et on y a enregistré notre nouvel album, que nous produisons cette fois nous-même, car nous voulions retourner dans le studio où tout avait commencé, celui de David Barrick, être chez nous, dans cet état d’esprit qu’on avait quand on a travaillé sur notre premier disque. Et puis tout sur cet album vient du Kentucky : nous-même, l’équipe technique, les musiciens qui nous ont aidé … Donc quelque part, ce titre est juste parfait (rires).

Vous aviez choisi de le produire vous-même pour bénéficier d’une liberté de ton ?

Oui, on voulait montrer notre fierté d’être du Kentucky, mais aussi pouvoir travailler à notre rythme, avec nos familles à côté. C’était vraiment l’idéal !

C’est votre cinquième album. Etait-il plus dur à composer que les autres ?

Non, car cette fois, on avait de nombreuses chansons à notre disposition, on a même dû en mettre de côté. Nous étions dans une période assez créative ! Cela nous est venu très naturellement et facilement. Et puis on avait hâte de sortir du nouveau son !

Et qu’est-ce qui vous a inspiré cette fois-ci ?

Beaucoup d’expériences personnelles et en tournée. On essaye de trouver quelques histoires qui nous sont intimement liés. Cela nous permet d’être le plus proche possible de la réalité. C’est pour cela qu’on reste aussi tout le temps ensemble.

Vous ne vous êtes pas séparés durant le travail sur cet opus donc ?

Oui madame ! (rires)

Et d’où vient cette nécessité, de rester toujours ensemble ? Beaucoup d’autres groupes se répartissent juste les tâches quant vient la composition d’un nouvel album !

Et bien on a essayé avant mais ça n’a pas marché (rires). Et c’est notre cinquième album, et comme tu le sais déjà, nous avions besoin de retrouver nos origines, revenir là où on avait commencé il y a dix ans. On voulait se retrouver tous les quatre et agir en temps que groupe à part entière, et non comme des individus. On travaille ensemble. Et je pense que nos fans vont le ressentir. C’est pourquoi on est aussi confiant (rires).

Pourquoi avoir choisi « In Our Dreams » comme premier single ?

Il faut savoir que ce morceau a été écrit en 2010, lors de l’enregistrement de notre troisième album. Mais pour des raisons qui m’échappent, nous avions décidé de ne pas l’inclure sur cet opus. Là, quand on s’est rendu compte que l’ambiance du morceau collait parfaitement à « Kentucky », donc on ne s’est pas posé mille questions avant de l’y mettre (rires). Et c’est une chanson catchy, heavy et agressive. Les gens l’aiment beaucoup … même si on n’a rien fait pour (rires). C’est pour ces raisons qu’il est devenu notre premier single.

J’ai vu aussi que vous avez fait une reprise de Edwin Starr pour son tube « War ». Comment ça s’est fait ?

C’était assez spontané, on ne prévoyait pas à la base de la faire sur cet opus. Tout ce qu’on voulait, c’était reprendre une célèbre chanson. Et il se trouvait qu’elle correspondait parfaitement à l’album, donc on l’a incluse.

Et comment avez-vous fait votre propre version ?

Oh, on y a juste ajouté quelques grosses guitares bien agressives (rires).

Que peut-tu nous dire sur votre artwork ?

On ne voulait pas que les gens réagissent au fait que notre cover soit plus sombre. On a pensé que c’était cette vieille maison qui marquerait plus les esprits, car elle correspond bien à notre album, contrairement à cet aspect ténébreux.

Quelle est la signification de cette maison ?

Elle prend différentes significations selon les morceaux, certains étant personnels, d’autres plus fun. Mais on voulait trouver un élément commun entre ces chansons, donc cette maison où les choses intimes comme celles plus marrantes peuvent se dérouler.

Que peut-on vous souhaiter pour votre avenir ?

On veut continuer sur cette lancée, faire des albums, rencontrer des gens… bref, faire ce qu’on aime.

Un dernier mot ?

On est très heureux d’être passé en France, et on espère que vous aimerez notre nouvel album.

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Notre live report du concert de Black Stone Cherry au Cabaret Sauvage (09/02/16)

[INTERVIEW] Johan Söderberg (guitare) – Amon Amarth

Amon Amarth a sorti hier son nouvel album « Jomsviking ». A cette occasion, Metal-Actus a pu s’entretenir avec Johan Söderberg, l’un des deux guitaristes du groupe, pour évoquer cet album qui se révèle un peu différent du reste de leur discographie.

Metal-Actus : Quel est ton ressenti par rapport à ce nouvel album de Amon Amarth, « Jomsviking » ?

Johan Söderberg (guitare):
J’en suis très heureux. En interview, on entend toujours que le nouvel album est le meilleur d’un groupe … jusqu’au suivant (rires). Là, pour nous, c’est probablement le cas.

Peut-tu nous expliquer le terme « Jomsviking » ?

« Jomsviking » est un groupe armé composé de mercenaires vikings. Tout ceux qui veulent en faire partie doivent passer des tests, comme des assassinats. Ils étaient engagés par différents rois pour s’occuper d’affaires nébuleuses. L’histoire est centré sur un mec, qui veut rejoindre ce groupe.

C’est donc un concept album sur le voyage initiatique de votre personnage principal ?

Oui. Après « Deceiver Of The Gods » (NDLR : sorti en 2013), on était parti sur l’idée d’un concept-album, mais on avait besoin d’un fil rouge, d’une histoire à raconter. On l’a écrit à la manière d’un script de film, ce qui est pour nous une manière tout à fait différente de travailler. Johan a passé quelques temps dessus, puis on a composé en suivant ce qu’il avait écrit.

Vous avez eu des difficultés du coup, avec cette méthode différente de vos habitudes ?

On pensait qu’on en aurait au début. Notre façon de composer allait être différente car nous devions suivre l’histoire. Mais au final, c’était plus facile que prévu, nous avions déjà quelques idées basiques de morceaux avant la composition de l’album, que nous avons pu adapter aux paroles. Pourtant, on pensait qu’on allait se retrouver avec 25 titres, tellement l’histoire nous semblait longue !! (rires).

Donc les différents passages parlés par Johan sont indispensables à l’histoire ?

Oui, c’est pour faire une sorte de lien entre les différents morceaux, assurer la continuité de l’histoire.

Pour le morceau « A Dream That Cannot Be », vous avez décidé de faire appel à Doro Pesch. Pourquoi ce choix, et pourquoi avoir décidé d’intégrer une voix féminine ?

Dans ce morceau, notre héros va utiliser l’amour de sa vie pour sa quête, et donc perdre sa bien-aimée. On pensait qu’il serait judicieux de faire appel à une voix féminine, afin de créer une sorte d’interaction avec notre personnage. Mais on ne voulait pas n’importe quelle chanteuse : il nous fallait une personne qui puisse s’opposer à Johan, s’adapter à la brutalité de notre musique. Et a pensé immédiatement à Doro Pesch . Quand on l’a contacté, elle s’est montré très enthousiaste et à accepté tout de suite de collaborer avec nous. Et on est contents car elle apporte quelque chose de nouveau, un son inédit à notre musique. C’est ce qu’on essaie de faire, sur chacun de nos albums.

Avez vous fait appel à la même équipe pour enregistrer cet album ?

Oui, nous avons fait appel une nouvelle fois à Andy Sneap pour l’enregistrement et la production de cet album. La même fine équipe du studio, qui nous suit depuis plusieurs disques maintenant, s’y est enfermée avec nous pendant 6 semaines. Bien entendu, on avait tout écrit avant (rires).

Vous vous êtes séparé de Fredrik Andersson . Qui l’a remplacé en tant que batteur sur ce nouvel opus ?

On s’est séparé de Fredrik avant la composition de ce nouvel album. On voulait avoir un batteur à nos côtés bien sûr, qui puisse nous comprendre et s’impliquer dans cette galette. C’est pourquoi nous avons fait appel à un vieil ami, Tobias Gustafsson. On le connaît très ben et on était content de l’impliquer dans la composition. Il avait une attitude très positive.

Et il ne vous accompagnera pas durant la tournée ?

Non, car il a seulement été engagé pour travailler sur notre album. Bien sûr, s’il avait pu nous accompagner, on aurait été super contents !Mais cela n’a pas marché, pour certaines raisons … On est donc à la recherche d’un nouveau batteur qui pourrait devenir, on l’espère, un membre permanent de notre groupe. Avec la tournée qui arrive, cela va prendre un peu de temps, puisqu’il faut qu’on se sente bien les uns avec les autres. (NDLR : Jocke Wallgren du groupe October Tide, occupera le poste durant la tournée européenne d’Amon Amarth)


Vous avez prévu des apparitions à plusieurs grands festivals européens cet été. Ces festivals, y être, c’est important pour vous ?

Cela nous apporte un public plus sauvage, et quelques nouveaux fans dans le tas (rires). Et puis ce sont en général des grosses productions, donc on peut jouer sur une scène plus grande, y mettre toute la pyrotechnie qu’on veut (rires). On aura bien sûr le drakkar ! Ce sera épique pour sûr ! Au niveau de la tournée elle-même, je peux déjà confirmer qu’on tournera pendant deux ans pour « Jomsviking ».

Amon Amarth est né en 1992, et toi tu es dans le groupe depuis 1998. Peux-tu nous raconter une anecdote, qui t’a peut-être surpris, déçu .. ?

Je pense que le moment le plus bizarre est quand tu rencontres les musiciens qui étaient tes héros quand tu étais gosse, et que tu te rends compte que ce sont juste des mecs normaux (rires). Tu sais, ces gens que tu admirais tellement que tu les considérais comme des dieux ! (rires) Alors que quand tu partages la même scène avec eux, tu prends conscience qu’ils font la même chose que toi.

Un dernier mot ?

J’espère que vous aimerez notre album, et qu’on vous verra une nouvelle fois en concert ! A bientôt !

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[INTERVIEW] Clément Rouxel (batterie) et Raf Pener (Chanteur) – T.A.N.K. (Think Of A New Kind)

A l’occasion de la sortie du nouvel opus de T.A.N.K., « Symbiosis », Metal-Actus a pu s’entretenir avec Clément Rouxel et Raf Pener, respectivement batteur et chanteur de la formation. Retour sur cette rencontre.

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi « Symbiosys » comme titre ?

Clément Rouxel (batterie) : C’est notre troisième album. Je ne vais pas faire le coup de « c’est l’album de la maturité » (rires) mais il se trouve que c’est une suite logique, car cet opus est la symbiose de ce qu’on a fait avant. On a un un peu du premier et du deuxième album dedans, autant musicalement que visuellement : le un plus un a donné un a donné trois. C’est le côté Jean-Claude Van Damme du truc (rires).


Une symbiose des premiers et deuxièmes albums qui se voit sur cet artwork donc ?

Exactement ! Et cela nous a permis, puisqu’on fait totalement confiance à Ludovic (Rusalka Design) qui fait la pochette : nous, on ne fait pas dans l’univers graphique puisqu’on est très mauvais là-dedans et à chaque fois cela a été très compliqué.Il est devenu carrément un membre du groupe. C’est lui maintenant qui se tient à ce que nous, on ne sait pas faire, à savoir notre univers graphique. On lui a fait entièrement confiance ! On lui a dit :  » Qu’est-ce que l’album t’évoque ?  » et avec le titre, « Symbiosis », ça lui a évoqué ce mélange. Et même si de nos jours, cela se fait de moins en moins, on tenait à faire un beau CD, avec un beau livret. Cela ne se fait plus beaucoup ! Mais on tenait à le faire.

D’ailleurs vous l’avez financé via une campagne de crowdfunding. Que pense-tu de cette pratique, de plus en plus récurrente dans le milieu ?

Je n’en pensais pas grand chose avant, car je ne connaissais pas bien ce procédé. Pour ce troisième album, on a démarché, des labels sont venus nous voir…. Comme tout le monde le sait, le marché de la musique est en train d’évoluer et de se casser la figure : en fait, les grandes majors n’ont pas su rebondir assez vite et leur fonctionnement s’est inversé : maintenant, tu dois les payer . Nous, à notre niveau, groupe de metal en France, le but était surtout de ne pas devenir esclave d’un label, si c’est pour des choses qu’on peut faire par nous-même . Donc on s’est retrouvé à se dire à un moment que, financièrement, on tente un coup de poker, parce qu’on va se retrouver dans une impasse : on le savait, car on a un clip qui est en préparation, on a des frais parce que, de toutes façons, un groupe, c’est cher, la promotion à assurer, … Et franchement, en allant sur ce crowndfuding, on ne savait pas du tout où on allait. Et on a demandé de l’agent et on s’est dit « Allez, on envoie ». Et au final, les gens nous ont permis de continuer à exister et cela nous a touché et reboosté de voir qu’on a eu 109% de ce qu’on demandait. Et cet argent, qui ne couvrira absolument pas tout, nous aide énormément et nous galvanise. Et c’est génial.
Maintenant, ce que j’en pense, c’est que c’est cool ! (rires) Beaucoup te diront la même chose, mais on a été très étonné par la solidarité et l’engouement des gens : ils font partis du processus, ils nous ont subventionné d’une certaine façon, chacun à son échelle, et cela a créé une proximité entre nous. Cela fait plaisir dans ce monde de brutes de voir qu’il y a encore des gens solidaires.

Revenons à votre album : je l’ai trouvé à la fois plus sombre, plus violent, mais en même temps plus progressif. Avez-vous eu des expériences, peut-êtres personnelles, qui ont été le moteur déclencheur à la composition de cet opus ?

C’est un album qui a été très douloureux dans son processus parce qu’il a eu un ingrédient que nous n’avins pas jusque ici, beaucoup d’emmerdes. On a eu pas mal de malheurs et on a eu très très peur que cela donne un album qu’on n’a même pas envie d’écouter. Et quand on eu la galette entre les mains, on était soulagés, car on eu a beaucoup de plaisir à l’écouter. Cela nous a renforcé, ressoudé car, malgré tout, on a réussi à faire quelque chose que les gens aiment. C’est vrai que jusque ici, on n’avait pas eu autant de problèmes, d’embûches sur la route, comme le groupe avait pris un peu d’ampleur, il y avait pleins de choses autour qui posaient problèmes. On ne peut qu’en tirer du meilleur ! Autant voir le côté positif : ça n’a pas été facile, on en a chié, et si ça transpire un peu, c’est tant mieux.

(Raf Pener (chant) nous rejoint)

Du côté des guests, Björn « Speed » Strid de Soilwork pousse de la voix sur votre opus. Comment s’est passé votre collaboration ?

Raf Pener (chant) : On est passé par ce qu’on a toujours fait : internet, le super outil ! (rires). Il permet de contacter des gens à l’autre bout de la planète en deux secondes. On s’est dit qu’on aimerait tellement avoir Björn car c’est un des rares chanteurs sur lesquel on était tous d’accord, un des rares groupes dont on est tous fans. On aime des choses très différentes les uns et les autres. Donc l’avoir avec nous est vraiment une sorte de consécration, c’est un putain de rêve quoi (rires). On l’a tout simplement contacté : et je pense que le fait qu’il connaisse Jon Howard, avec lequel on avait déjà collaboré et David avec lequel on a enregistré les albums faisait qu’il savait plus ou moins dans quoi il mettait les pieds. Et puis je pense qu’il a bien aimé le morceau que nous lui avons envoyé. En tout cas je l’espère (rires).
C : Il n’avait pas l’air de le trouver pourri. En tout cas, aux dernières nouvelles, ça allait (rires).
R : On l’avait composé en pensant à lui effectivement. On a eu deux trois échanges de mails, puis il l’a enregistré chez lui, avec les idées qu’on avait et il a fait quelques propositions, et puis c’était fait. On avait le morceau bien avant l’album. Et quand ça alait mal, j’écoutais ma pré-production, donc avec des sons dégueulasses mais avec la voix de Björn dessus : ça me redonnait le sourire et c’était reparti pour bosser.Pour un featuring sur notre album, on ne pouvait pas mieux rêver. Franchement, on a eu beaucoups d’emmerdes pour le composer, par contre, j’ai l’impression qu’il y a une sorte d’équilibrage des choses maintenant, que ça se passe un peu mieux.

Le karma donc ?

R : Ouais, c’est ça (rires)
C : Il y a aussi quelque chose qui nous a pas mal aidé : les choses au niveau interne ont bougé, et on a un nouveau guitariste, Charly Jouglet, qui, pour le coup, est tellement un vent frais!! Le fait de se séparer de quelqu’un qui n’était plus dans le groupe dans le sens où il n’était plus avec nous pour passer à quelqu’un qui est motivé, frais, positif, disponible (rires) avec pleins de riffs et il habite à Reims ! Mais tu sais, en interne, tu te prend beaucoup plus la tête et tu galères (rires). Il faut le dire mais là, c’est cool, on est bien.


Et il n’a pas eu le droit à son petit bizut Charly ?

C : Oh que si (rires). On est un groupe de metal, donc forcément, on a une part un peu con (rires). Une bande de 5 mecs, ça se tire rarement vers le haut (rires). Bon, il y a un petit nouveau qui arrive, donc je ne dis pas qu’on lui a mis un coup de fer chaud sur la rondelle (rires). On lui a montré un peu comment ça se passait.
R : c’est cool car il y a quelques mois, on avait fait un petit concert de chauffe, un petit sympathique avec pas trop de monde, un truc bien tard dans la nuit pour lui faire un bon petit dépucelage de scène. Et c’était cool car ça faisait tellement plaisir de le voir avec la banane tout le temps, aussi motivé et puis il a très bien géré.
C : Il est intermittent du spectacle. Il vit de la guitare : il compose des trucs, notamment avec son ordianteur, super balèzes, pour des films, des jeux vidéos … C’est un musicien vraiment accompli. Et ce qu’il lui manquait, c’était son groupe de metal.
R : Il est bien tombé et il est bien arrivé. C’est comme s’il nous disait « ooooouuiiii sortez moi de là, je veux faire du metal ». (rires)

J’ai été surprise d’entendre une voix féminine, chose que je n’ai pas entendu sur vos deux premiers albums. Comment avez-eu l’idée de l’intégrer, et pouvez-vous en profiter pour la présenter ?

R : Jessy Christ est la chanteuse d’un groupe d’indus goth qui s’appelle Syndro-sys. C’est une amie de longue date : c’est comme ça qu’elle s’est retrouvée sur ce projet. Mais à la base, on n’aurait jamais imaginé, surtout Clément ou moi, avoir une voix féminine sur nos albums parce que ce n’est pas le genre de truc qu’on écoute, c’est plus celui d’Olivier et Nils, le bassiste et guitariste de notre groupe. Et il se trouve qu’un jour, Olivier a dit : » Bon les gars, vous allez probablement me jeter des pierres, mais voilà, j’aimerai bien mettre une voix comme ça à ce moment là. » Et il nous a envoyé un bout de morceau avec une superbe voix de tête qu’il avait enregistré lui-même avec le micro de son ordinateur. Et on a répondu « Ouais, ça défonce » (rires). Il n’y a pas d’explications, on a juste pensé que c’était une bonne idée, qu’on avait ça nul part, et que, voix féminine ou non, c’était cool. Il se trouve qu’après, dans le sens du morceau, ça avait du sens que ce soit une jeune fille qui le fasse. On connaît Jessy depuis longtemps, elle a bien aimé faire ça je pense.
C : Ce n’est pas traité comme une voix qui chante comme dans Nightwish, c’est limite quelque chose d’assez anecdotique. Elle contribue à apporter quelque chose dans le morceau.
R : Une ambiance.


Tu as évoqué plus haut la place du metal en France. Est-ce que vous pouvez un peu plus développer là-dessus ?

C : Ce qui est fatiguant et contradictoire en France, c’est qu’on est un pays avec de vieilles histoires, de râleurs, mais ça ce n’est pas nouveau, mais aussi de pessimistes. Et moi, je ne me reconnais pas là-dedans parce qu’on passe notre temps à se dire qu’il n’y a plus rien à faire et quand tu vas ailleurs, tu ne retrouves pas ça : il y a tout à faire maintenant pour eux. Et nous, on est en train de tourner en rond et de se perdre parce qu’on se ferme nous-mêmes des portes. Il faut se dire que, dans n’importe quelle société, la musique et les trucs artistiques, il y en a. Il y en a besoin. Nous, on le fait parce que c’est ce qu’on aime, et on emmerde ceux qui pensent qu’il n’y a plus rien à faire et que tout est déjà foiré : on va même essayer de s’exporter. Mais on a aussi besoin de s’occuper de nos racines, de petits groupes prometteurs locaux. Olivier et moi, venons de Seine-et-Marne, on essaie de re-participer un peu à la vie culturelle de là-bas. Et on a vu de bons groupes. Mais vraiment, il y a des trucs hallucinants ! Encore la semaine dernière, je suis tombé sur une formation du coin qui s’appelle Fallen Night et qui est une tuerie en live. Quand de nos jours, tu fais partie d’un collectif artistique, tu as comme seul but de créer, quelque chose. Que ce soit apprécié par beaucoup de gens ou pas, c’est un super but. C’est mieux que de glander dans la rue et de foutre le bordel. Et ici, tu pars avec tous les éléments contre toi. Alors faîtes ce que vous avez envie de faire, ce que vous pensez être le mieux et faîtes le en faisant reculer les idées de merde. Parce que à force de vouloir faire comme tous les autres, on devient un pays dortoir. On a la plus grande culture ! Et ça, ce n’est plus possible.
R : On se retrouve à avoir des bons groupes qui arrive à s’exporter on pense à Gojira, Dagoba, Benighted, et tant d’autres. Mais d’autres, qui sont là, n’ont aucune structure pour pouvoir les aider et ils doivent se démerder par eux-même. Ce n’est pas facile, car personne ne les aide, et ils sont perdus dans la masse et perdu dans la galère que c’est.
C : c’est peut-être une espèce de sélection naturelle ? (rires) Non mais on a de la matière, mais on ne sait juste pas les exploiter. Il le faut.

Un dernier mot ?

C : Quelque chose à ajouter et bien tout simplement aimez la vie : faites ce que vous aimez, et soyez heureux ne serai-ce que pour donner l’exemple.
R : Merci d’être arrivé jusqu’à la fin de l’interview (rires), merci de nous soutenir, de continuer à se bouger le cul en concert.
C : Et venez-nous voir en concert, on fait notre musique aussi pour rencontrer les gens.

Réalisé au Hard Rock Café le 7 octobre 2015

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[INTERVIEW] Maël Hébert – Akentra

Cela fait depuis le mois d’avril 2014 qu’est sorti « Alive », la dernière galette d’Akentra. Nous avons pu récemment nous entretenir avec Maël Hébert, le nouveau guitariste de la formation, qui nous a raconté son intégration, sa vie au sein du groupe.


Metal-Actus : Peux-tu brièvement te présenter?


Maël Hébert (guitare) :
Je suis Maël, dernier arrivé dans Akentra, très exactement en février 2014. Je suis également le plus jeune. Mon approche s’est faite grâce à Steve, le batteur. On m’a annoncé que Habib (NDLR : guitariste sur le premier et second opus) n’était plus dans Akentra et Steve m’a demandé de faire un test, pour voir si j’étais capable de le remplacer et si ça me plairait. Et j’ai fini par intégrer le groupe : visiblement, j’étais au niveau (rires).

Donc ton intégration s’est faite sans problèmes ?

Aucun problème du tout. C’est génial de bosser avec des gens motivés et fort sympathiques tels que Akentra.

Tu es arrivé en février 2014, après que l’album « Alive » soit composé (NDLR : l’opus est sorti en avril 2014) Comment as-tu su prendre le train en marche ?

Et bien j’ai la chance d’avoir un professeur de guitare merveilleux (rires). Il s’appelle Hervé Raynal et il a une expérience
live conséquente, il a fait beaucoup de choses dans sa vie et dans le metal, des albums un peu de Néo des trucs comme ça. Du coup,
il a une façon particulière d’enseigner : il ne va pas tout de suite rentrer en théorie, il va surtout jouer sur notre motivation, sur l’envie et la découverte, la progression … C’est un apprentissage sur le tas malgré sa présence. Il nous forme à aller sur scène, à aller de l’avant et à ne pas avoir peur; donc j’ai pu acquérir une petite expérience avec différents projets, notamment avec le collège. Et il n’y avait pas que du hard rock ! Au moment de rentrer dans Akentra, j’avais déjà commencé à travailler de mon côté pour des projets solos, j’avais déjà enregistré quelques trucs, notamment un flamenco, pour un événement. Mais ce groupe, c’est quand même un cran au-dessus (rires). Ils m’ont réellement donné l’envie d’apprendre, la musique me plaisait évidemment (rires). Chacun y allait de son petit conseil pour capter la façon de jouer les morceaux, la façon de les interpréter. Et après on a enchaîné avec les lives. Donc prendre le train en marche n’a pas été trop dur en fait.

Du coup, « Alive » n’a pas été composé avec toi. Quel est ton regard sur cet opus ?

J’ai trouvé « Alive » un peu plus complexe que le précédent album « Asleep » : il y avait des choses moins évidentes d’un point de vue technique, le son était un peu plus précis que le premier, il est mieux produit … J’ai beaucoup aimé les interprétations de chacun, ça m’a frappé quand j’ai écouté pour la première fois cet opus. J’apprécie aussi le fait qu’il n’y ait pas de thème principal pour l’album : chaque titre en a un spécifique. Cela permet d’avoir une liberté de parole en une galette. Donc en gros c’est un très bon album rock-métal. Et je le pense réellement, pas parce que je suis le nouveau guitariste du groupe (rires).

Vous êtes dans une période de concerts. Tout se passe bien ?

Tout se passe bien. On a eu un concert au mois d’octobre qu’on a organisé nous-mêmes avec des groupes qu’on connaît bien, et on en a profité pour filmer notre prochain clip.

Sur le clip justement, où ça en est ?

Il est en cours de montage. On a confié nos rushs au gars qui nous a filmé. Cela devrait le faire pour début 2016.

Quel titre a été filmé ?

« Kick-Ass »

Pourquoi avoir choisi ce titre exactement ?

On était en train justement d’organiser cette soirée d’octobre et on s’est dit « Tiens ! Et si on en profitait pour faire un clip ? « . On se demandait lequel faire. Puis j’ai dit le plus naturellement du monde « Kick-Ass » et il y a eu un petit blanc de cinq secondes avant que tout le monde ne dise « Bah ouais, ok » (rires). Donc ça s’est décidé sans discussion (rires). Nos critères étaient de choisir un de nos morceaux qui attaque bien en live, et celui-là fait office d’ouverture de nos concerts car il accroche directement les spectateurs. Et au final, les gens ont vraiment apprécié, ils ont joué le jeu en concert, donc c’était vraiment top.

Quel sera l’avenir d’Akentra ?

On a quelques petits trucs, comme des morceaux en cours de composition. On bosse encore chacun chacun de notre côté, mais je pense qu’on va se diriger progressivement vers un troisième opus. Après faut avoir le temps, les moyens et l’envie. Donc pourquoi pas, mais il y a quelques nouveautés qu’il faudrait découvrir en live.

Donc vous balancerez quelques inédits en live ?

Cela peut arriver, on ne sait jamais (rires).

Peut-on attendre un nouvel album assez tôt ? Le groupe a pris son temps pour sortir « Alive »…

Il s’est effectivement passé 4 ans et ce, pour plusieurs raisons : il y a eu, en quelque sorte, une remise en cause de la musique d’Akentra. Et puis il y a toujours un aspect financier, car produire un album de qualité, ça coûte cher : il faut le faire, le presser, faire la pochette, du coup ce n’est pas évident. Il y a même eu une demande de don pour financer « Alive ».

Une demande de don ?

Quelques personnes nous ont aidé.

Pourquoi une demande de don privée, et non, comme le fait de plus en plus de groupes, une campagne de crowdfunding ?

C’est ça en fait. Mais de manière moins officielle. Ce n’était pas non plus aller voir quelqu’un qu’on connaît pour lui dire « Vas-y steuplè,
file-nous de la tune quoi » (rires). C’était une demande publique, mais à moins grande échelle.

As-tu quelque chose à ajouter ? Un message à faire passer ?

Il faut venir nous voir en concert. On travaille comme il faut, on sort de répète en sueur (rires) pour donner au public un des meilleurs rendus
possible en live. Le public voit qu’on en veut, qu’on se donne à fond et qu’ils en ont pour leur argent, même s’ils ne payent pas parfois (rires).
C’est un moment de plaisir mutuel. On veut passer un bon moment qui peut faire oublier l’actualité qui est parfois lourde. Et il ne faut pas hésiter à venir nous parler après le show. Et puis écoutez l’album, qui a une production excellente : ce n’est pas qu’un travail du groupe mais aussi en commun avec d’autres personnes. Et puis on remercie nos fans qui nous ont suivi jusqu’ici et on vous donne rendez-vous l’année prochaine.

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