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[INTERVIEW] CyLeW nous dit tout sur « Mot3l », leur nouvelle galette !

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, « Mot3l », au mois de décembre dernier, Arno, guitariste des CyLeW, a accepté de répondre à quelques questions sur cette galette mais aussi sur l’avenir de son groupe !

Metal-Actus : Vous sortez votre nouvel album « MoT3L ». Pourquoi avoir choisi ce thème en particulier ?

Arno (guitare) :
Plus l’album a avancé dans sa composition, plus on l’a défini dans un road trip en fait ! Et où est-ce que tu t’arrêtes en général quand tu es en plein road trip ? Dans un motel ! Comme on a plus ou moins tous une relation avec les Etats-Unis, Lady Cylew qui a grandi en Californie, notre lien avec la nature et les espaces, cette idée de road trip, de motel, a vraiment germé, et on a trouvé ça complètement approprié, de développer notre histoire autour de ça.

On remarque une cassure nette avec vos anciennes compos, puisque les morceaux de « Mot3l » sont bien moins torturés. Qu’est-ce qui vous a fait évoluer ?

Une fois que tu as essayé de faire comprendre aux gens que ce monde n’est pas bien – et il y a plusieurs lectures que tu as envie d’adapter – soit tu continue à te morfondre, soit tu te dit « Ok ce n’est pas rose, ce n’est pas cool, mais on va essayer de le véhiculer autrement ». C’est aussi une volonté d’aller mieux même si, passer son temps à se plaindre, finalement, c’est légitime, quoi qu’on est relativement chanceux dans notre hémisphère vu la vie qu’on a. Mais une chanson comme « Like You », par exemple dans l’album, parle d’enfants soldats. Quand on va jouer un titre come « Save You Save Me », là c’est plutôt en rapport avec l’introspection, c’est-à-dire jusqu’où es-tu prêt à sacrifier ton bonheur pour celui de quelqu’un d’autre, qui refuse, lui, de sortir du sien.

Tu dirais donc que c’est moins centré sur vous-même, plus vers le monde extérieur ?

C’est forcément centré sur nous, puisque c’est nous qui parlons. Mais c’est notre regard sur la société qui a évolué. Et on décrit un monde, qui n’est pas rose, mais d’une manière moins dramatique.

Vous avez sorti un premier single « Jupiter’s Crash ». Que peux-tu me dire sur ce titre ?

Ce titre parle de gens qui contrôlent, veulent contrôler, veulent faire croire qu’ils contrôlent alors que ça ne dépend que de nous-même. Il est très facie de choisir sa propre voie, et d’avoir ses propres crédos : on n’est pas obligés d’écouter quelqu’un afin d’au final, vivre sa vie par procuration.

Il s’agit également de votre premier clip ! Est-ce que vous avez d’autres vidéos en préparation ?

C’est une vidéo qu’on a fait nous-mêmes. Par contre, on a vraiment envie de scénariser beaucoup plus un prochain titre. Il y en a trois sur lesquels on hésite pour l’instant. On recherche à avoir les moyens aussi. Mais on a la chance d’avoir, dans notre entourage proche, quelques réalisateurs qui soutiennent le projet et qui nous pousseront et nous aideront à trouver le moyen d’aller plus loin sur ce sujet.

Revenons un peu sur cet album. Vous commencez à avoir une petite carrière derrière vous. Est-ce que vous avez eu plus de mal à bosser sur cet album ?

C’est tout le contraire justement ! Cela vient du fait qu’on a tout fait à trois : il y a eu une espèce de relais entre nous, à chaque moment quelqu’un était moteur de l’avancée du projet. Du coup, artistiquement, tu te nourris des autres, de chaque partie musicale que quelqu’un va proposer, que ce soit la voix, la batterie ou le son de mes propres guitares. On a vraiment travaillé ensemble là-dessus. Donc cet album n’a été que le déclencheur et la solidification de ce noyau dur. Ne serait-ce que par rapport à ça, je peux dire qu’il y aura un quatrième album.

Et tu penses que c’est comme ça que vous fonctionnez le mieux, à trois ?

Non je pense qu’il faudrait qu’on trouve quelqu’un, même si la personne qui nous accompagne en live pourrait aussi faire le job. Mais il sera difficile pour cette personne d’intégrer notre noyau : on est arrivé à un stade où on n’a pas besoin de se parler, on fait juste les choses autant sur le plan artistique qu’au niveau des décisions stratégiques. Et il faudra qu’il partage nos intérêts, l’ouest américain ou le sport. Mais honnêtement, ce qui se passe à trois est déjà très très fort, et c’est la première fois que je ressens ça au sein d’un groupe : on n’est pas fermé donc, mais il faut que ça se passe aussi bien.

Tu as dit que le disque était une autoproduction ?

Oui. En fait c’est mon métier d’enregistrer des disques. Je fais ça depuis une quinzaine d’années maintenant.

La plupart des groupes français dernièrement ont un son de meilleur qualité actuellement. A quoi c’est dû ?

Bah, à force de nous rabâcher qu’on était mauvais, on a travaillé (rires). Dans les années 2000, quand j’ai commencé réellement à faire ce métier, systématiquement les majors proposaient aux groupes de partir un an aux Etats-Unis ou dans un autre pays étranger faire son disque. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais partir en Angleterre ou au Etats-Unis pour faire un album, les trois-quart du temps chanté en français car les maisons de disques le demandent en règle générale, et travailler avec un américain qui ne parle pas un mot de français, il y a quand même un petit décalage à mon avis. Quand tu vois ça de l’extérieur, en tant qu’ingénieur du son et producteur de rock français, tu es un peu dégoûté, car tu te dis que tu as le matos, et les techniques n’évoluent pas franchement. Aujourd’hui, notamment avec la démocratisation de nos studios, je pense que tout ça n’a plus lieu d’être. On est arrivé à l’uniformisation des qualités de production. Et les américains ayant un standard si tu veux qui est toujours très difficile à bouger… Regarde ce qu’il se passe avec Gojira ! C’est un des plus gros groupes de metal du monde, ils sont installés pour de bon !

Mais ils chantent en anglais (rires)

Oui mais avec ce chant très guttural ça marche bien ! Et je ne me suis jamais posée la question de savoir si Joe Duplantier est français ou américain. Il fait de la musique, c’est tout !

Des groupes s’expatrient encore aujourd’hui pour faire un album …

C’est un peu jeter son argent par la fenêtre selon moi. Je pense qu’en restant que France, tu en économiseras plus, et tu en dépenseras sur la promotion ou tous les à-côtés. Bon après, je dis ça, mais c’est facile de faire un disque aujourd’hui. Nous, ça nous a coûté du temps. Stratégiquement, actuellement, il faut savoir surtout en autoproduction où il faut placer ses billes. Il faut savoir écrire des bonnes chansons, et non faire passer un visuel avant, par exemple. Mais ça c’est encore autre chose (rires).

Un dernier mot ?

On va annoncer des dates de live prochainement ! On a très envie de faire partager notre nouvel album sur scène. Venez nous voir en live quand on passera près de chez vous !

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