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[INTERVIEW]Conversation avec Cédric et Kévin de The Walking Dead Orchestra

Après une absence assez remarquée, The Walking Dead Orchestra a livré son deuxième album, « Resurrect », en octobre 2017. Le groupe reprend son personnage phare de l’Architecte, dans un déluge de violence musicale. Cédric, batteur du groupe, et Kévin, guitariste, nous en parlent plus longuement en interview !

Metal-Actus : Déjà, histoire d’évacuer la question posée un milliard de fois : votre nom est-il tiré du célèbre comic au même nom ?

Cédric (batterie) : Au moins toi tu le fais de la manière la plus originale (rires) : effectivement les gens font souvent l’amalgame avec la série. C’est bien dommage d’ailleurs car on parle beaucoup plus de la série que de la BD, alors que cette dernière est vraiment exceptionnelle. Quand on s’est rencontré en 2011 avec Jean-Baptiste, on lisait tous les deux la BD, et un soir, en tripant, on s’est dit « Le death metal, c’est le metal de la mort » et voilà, on a fait un amalgame. Et de fil en aiguille, on s’est dit que The Walking Dead, ça claque comme nom ! Et sa grand-mère (montrant Kévin) nous demandait toujours « Alors l’orchestre, ça avance ? « (rires) Et on a voulu lui faire un clin d’oeil.

Kévin (guitare) : Et quand on était gosses, c’était ça : elle prenait des nouvelles de l’orchestre, mais jamais du groupe (rires).

C :
On avait envie de garder ce côté délire familial. Mamie n’est plus là aujourd’hui, mais c’est l’hommage qu’on lui porte.

Lors de l’élaboration de l’album, était-il convenu de faire quelque chose dans la continuité ?

C : On n’a pas voulu cette scission – dans la durée je parle – entre nos deux albums. On voulait continuer sur l’histoire de ce personnage, l’Architecte, qu’on voulait garder pour nos histoires, qui sont très axées science-fiction, en mode post-apocalypse. On veut parler de sa relation avec la nature humaine, de comment il va se construire face aux gens, les conflits … Ce sont des sujets qui sont d’actualité de nos jours. Pour la création musicale, on a voulu rester dans un death metal mais sur ce deuxième album, on a le sentiment d’avoir livré quelque chose de plus fourni. Peut-être qu’on a acquis une certaine maturité, à force d’avoir joué ensemble !


Sur l’artwork de « Resurrect », on a l’impression que votre personnage, l’Architecte, incarne le futur…

C : Alors ce n’est pas tout à fait le futur : pour rappel, il est en très mauvaise posture sur la fin du précédent album, sur le champ de bataille, et le premier morceau de « Resurrect », « Resurrect The Scourge », est sur la récupération de son corps par deux scientifiques, qui décident de le transformer un peu en une sorte d’écorché mutant. Ils lui font bénéficier d’une sorte d’amélioration à son environnement, mais lui vit très mal le fait de se retrouver dans une sorte de monstre. Ce sont des manipulation génétique qui vont lui être utile, mais qui, au final, lui font perdre son humanité presque dans son apparence.

K : Ce deuxième album raconte donc l’évolution de ce personnage sous cette nouvelle forme. Chaque morceau raconte une histoire de ce qu’il vit à partir de son opération jusqu’à la vengeance qu’il a envie d’avoir face aux gens qui lui ont fait subir ça, et à ceux qui se sont imposés comme des entités plus importantes que lui, qui doivent lui dicter ce qu’il doit faire, et ça, il ne peut pas l’accepter.

Pourquoi donc ne pas avoir sorti « Resurrect The Scourge » en premier clip ?

K : On a eu l’idée il y a pratiquement un an de faire le clip. On voulait faire quelque chose avec un décor, pour mettre le morceau en scène.

C : Notamment avec ce qu’on peut retrouver sur la pochette !

K :
On voulait filmer cette opération, le fait qu’il soit écorché, en se mettant en scène à la place de l’architecte dans le clip. Mais ça a été un long travail. On s’est dit en plus au début q’uon pourait faire ça nous même, et puis on s’est mis à travailler avec des professionnels, notamment sur les parties décoratives, et on s’est vite rendus compte que cela représentait un travail colossal.

C : Un boulot de malade.

K : Donc on a quasiment mis cinq mois à monter le décor, avec eux. On a tout tourné en trois jours et et on a eu beaucoup de travail de montage derrière. C’était vachement intensif, on a tourné de nuit et tout …

C : C’est pour ça que ce projet, il est sorti après même si il devait arriver avant.

K : L’autre clip était techniquement beaucoup plus simple à réaliser et même si on l’a fait après, il a pu être sorti avant. On avait tourné sur fond banc, tout le travail se faisait en post-production.

C : Oui c’était de l’incrustation.

Pourquoi d’ailleurs l’avoir appelé « L’Architecte » ?

C : C’est un personnage qui veut refaçonner les choses, pour que ce soit stable. L’architecte, tu fais appel à lui quand tu veux avoir de bonnes fondations. Il amène les siennes pour fédérer les gens, pour aller plus loin dans son émancipation ou son envie d’avidité, de prise de pouvoir. C’est le nouveau bâtisseur en fait ! Lui, son objectif, c’est d’être entre un homme et un dieu. Dans le monde, il y a la politique, la religion, la guerre et les scientifiques. Et lui, pour se différencier des autres, il fallait bien qu’il ait sa propre appellation.


Que pouvez-vous dire sur « Demoligarchie » ?

C : Comme je te disais, il a décidé de combattre ces entités, parce que, au début, ce sont les scientifiques qui s’occupent de lui. Elle contrôlent tout. Je ne sais pas si tu as suivi un peu les artworks qu’on propose sur les articles de merchandising, avec des têtes bizarres, et bien ce dessin, c’est l’un d’entre eux justement ! Tu en as un qui représente la science, donc les deux scientifiques qu’on voit dans « Resurrect The Scourge », un qui représente la politique, et le dernier la guerre. Dans « Demoligarchie », il dit « Je vais faire en sorte que mon armée puisse démolir tout ce qui a été mis en place par ces gens-là. Donc il faut démanteler ce réseau, transmettre le savoir aux jeunes embrigadés, donner une formation parce qu’il faut, quand même, qu’ils soient aptes à aller au combat, et après aller à la confrontation.

Ce sont donc des hommes politiques ! (rires)

C : C’est totalement ça ! C’est la manipulation humaine, l’avidité de pouvoir et le fait de vouloir se comparer à Dieu. Tu peux même faire le parallèle avec des sectes. Ils s’élèvent à un rang qui ne sera jamais le notre en fait, ils sont complètement au delà de ce que peut être l’être humain. Et lui, qui est là-dedans, ne peut pas concevoir que des gens peuvent être contre lui, car il doit être à l’origine de tout le renouveau, car il a connu ce qui c’était passé avant ; dans le premier album, il sait ce qu’il s’est passé avant l’Apocalypse !

A part les dates annoncées, avez-vous d’autres projets de concert ? Vous étiez partis en Equateur dans le cadre d’un festival, l’expérience pourrait-elle se renouveler ?

C : On était partis en Equateur en 2012 car Eduardo, premier bassiste de TWDO, est équatorien, et est reparti vivre là-bas rejoindre sa famille et travailler. On s’était dit « Le jour où on a un projet en commun, on se regroupe et on part en Equateur ». Là-bas, il y a une scène metal de malade qui se mobilise à fond : ils sont capable de faire douze heures de bus de nuit pour faire un concert et repartir juste après le concert dans l’autre sens. Alors que chez nous, on ne va pas au concert car il pleut, il fait froid, il y a une raclette (rires) … alors que c’est à côté de chez nous. Ils ne le vivent pas de la même façon que nous.
Et on est en train d’essayer de s’établir, que le groupe puisse faire connaître vraiment cet album pour qu’on puisse avoir accès à des dates – d’ailleurs on a démarché beaucoup de festivals d’été, auxquels on aimerait bien participer.

K : On envoie beaucoup de choses. Mais peu de réponses pour l’instant.

C : On va envoyer l’Architecte, lui il obtiendra des réponses (rires). On aimerait bien aller sur des scènes comme le Hellfest, le Motocultor, le Sylak, le Fall Of Summer, le Wacken, le Summerbreeze … On en a démarché un certain nombre… On aime le live ! On fait cette musique là non pas pour se faire chier à répéter enfermé dans notre cave où on transpire à grosses gouttes mais pour le live où, effectivement, on transpire tout autant (rires) mais on communie avec des gens, et c’est hyper-important d’avoir ce genre de cosmos que tu peux créer avec ces gens. On n’est pas l’Architecte, on ne fédère pas les gens dans une espèce de dogme divin, on communie juste avec la musique, on passe des émotions. Pour l’instant, on est un peu dans l’attente, on a quelques dates qui sont déjà en train de se confirmer, les choses sont donc dans la boucle. On a une équipe avec nous, Zed Agenc, qui travaille sur le booking, nous aide à rechercher des dates. On le fait aussi de notre côté. C’est tellement un boulot titanesque que tous les jours tu es obligé d’envoyer des mails, c’est presque du rabâchage ! A la fin, tu as l’impression d’harceler les gens parce que tu relances, tu relances, mais ça fait partie de la vie d’un groupe en devenir.

Le mot de la fin ?

C : Merci à tous ! N’hésitez pas à venir à notre rencontre !

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