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[Interview] JP (After Us) :  » il ne fallait pas qu’on se pose trop de questions »

After Us est un groupe fondé en 2019, dont une certaine pandémie a pas mal ralenti leur activité naissante ! Les confinements appartenant désormais au passé, le groupe a pu se retrouver autour d’une jolie mise en bouche, « Breaking The Dark », en attendant la sortie prochaine d’un album. Jean-Philippe a accepté de nous en dire plus au cours d’un entretien téléphonique.

Metal Actus : Comment s’est passé cette période assez particulière pandémique ?

Jean-Philippe Dumas (Batterie) : Plutôt bien, même si certains ont été frappés par la Covid. Léo (guitariste rythmique) est le seul à être passé au travers des mailles du filet. C’est plutôt sur le plan mental que ça n’allait que moyennement.

Peux-tu nous rappeler la genèse d’After Us ?

After Us a été créé par Céline (chant) et François (guitare) en 2019, en compagnie d’Olivier, qui a quitté le groupe depuis. Je suis, pour ma part, rentré dans le groupe fin 2019. La Covid a fortement ralentit notre activité entre temps et pour recruter notre bassiste Guilhem, cela s’est finit sur zoom (rires). On vient tous de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines et vu les confinements, on a tout d’abord travaillé de chez nous avant de se retrouver en répète ou en résidence. On peut dire d’ailleurs, à ce propos, que le Barde Atomique est devenu notre deuxième maison (rires).

Pourquoi ce titre d’album ?

C’est une phase de la chanson « City Lights », une « presque » autobiographie de Céline, qui est en adéquation avec notre artwork. On avait envie de changer des codes « dark » du metal par cette phrase lumineuse et positive qui nous avait plu.

D’ailleurs, pourquoi avoir mis « City Lights » en avant ?

Ce morceau, c’est de la pop métalisée (rires). Le choix a été unanime, car c’est la plus posée et la plus accessible.

Que peux-tu nous dire sur l’artwork ?

C’est un tatouage de notre ex-comparse Olivier, et le studio, Seven 8 Tattoo, nous a gentiment donné l’autorisation de l’utiliser.  On voulait montrer ce que c’est d’avoir quelque chose qui nous colle à la peau.

J’aurai pensé que c’était une représentation de Céline !

Non mais ça aurait pu effectivement !

Que peux-tu me dire sur « Get Out » ?

Clippé en deuxième, il raconte l’histoire d’un monde qui finit mal. On l’a sorti le soir de la Saint Valentin, histoire de bien plomber l’ambiance (rires). Et on l’avait tourné une semaine avant, dans la maison de l’un d’entre nous.

D’ailleurs je remarque que ce morceau est complètement différent de « City Lights » ! Comment arrivez-vous à faire ressortir les influences de chacun ?

On a appris à se connaître, surtout dans un premier temps, via les software musicaux (rires). Avec la sortie du Covid, il ne fallait pas qu’on se pose trop de questions et qu’on se retrouve, pour poser tout ce qu’on avait fait, passer du virtuel au réel. Ce mélange est naturel, on part juste du principe que le point principal de la musique est qu’il doit être le bras armé de la mélodie. Après si c’est du stoner ou du hard, si ça convient…. Mais cela donne lieu à de nombreux échanges, parfois mêmes des engueulades ! (rires) Après, on a remarqué que nos influences propres ressortaient le plus en live !

Que peux-tu me dire sur « Home Again » ?

C’est le titre qu’on a composé en dernier et qui ouvre pourtant notre EP. Il est plus positif, avec ce tempo en médium, et l’utilisation des claviers et de l’électro le rend plus digeste, plus accessible. C’est celui qui nous pose aujourd’hui le moins de problème, maintenant qu’il est gravé dans le marbre (rires).

Qu’en est-il de la sortie d’un  album ?

On va rentrer en studio normalement au mois de novembre 2022. On aura quatre titres de l’EP qui seront remasterisé, sur un total de 10 ou 11 titres. Il y en a 7 qui manquent, car aujourd’hui trois sont composés et terminés, et un en cours de travail.

Je remarque que vous n’avez pour l’instant aucune date de concert, que ce soit passée ou à venir…

On ne veut pas se poser trop de soucis. Les concerts, on aimerait bien mais on ne veut pas le faire n’importe comment. Il faut qu’on travaille nos sets avant de nous relancer sur les routes. Mais il n’y a rien de pressé pour nous !

Quel est l’avenir pour After Us ?

Tout d’abord un clip, « Last Goodbye », qui sortira cet été (NDLR : Finalement ce sera le 13 mai). On reste ensuite sensible aux opportunités.

Un dernier mot ?

Merci à tous pour vos super retours, et suivez-nous sur nos réseaux pour du contenu et des surprises

[INTERVIEW] Eliott (Stengah) : « C’est une autopsie de l’esprit humain »

Metal Actus : Comment vous vous portez, malgré ces temps incertains ?

Eliott (batterie) : Bien, bien….

Max (guitare): On a l’impression qu’on en voit le bout ! On a des dates qui commencent même à tomber, et si tout se passe bien, on va bientôt en être à la sortie.

Vous avez bien choisi votre moment puisque vous sortez votre premier album studio, « Soma Sema ». D’ailleurs, qu’est-ce qui vous a poussé à sauter le pas ?

E : C’était plutôt une décision de notre label (NDLR : Mascot Label Records) afin de pouvoir lancer une tournée suite à la sortie de l’album.

Eliott, peux-tu nous raconter la genèse de Stengah ? Comment as-tu su t’entourer afin de lancer ce groupe ?

E : Comme tu le dis, il faut tout d’abord savoir s’entourer. Il faut tout monter de zéro et faire des choses inédites, dont rassembler des musiciens avec lesquels je n’avais pas eu encore l’occasion de jouer. Il était donc important pour moi de repartir sur du neuf. Dans un premier temps, ça a été Max et Benoît – notre bassiste – qui avons formé un noyau et sur lequel s’est greffé un second guitariste, et beaucoup plus tard le chant. Ça a été assez difficile de définir un type de chant. On ne s’est pas dit au départ quand on a monté le groupe qu’on voulait faire ce style de musique là, mais on s’est dit voilà, on va juste faire de la musique, on va voir comment ça évolue, et la musique metal s’est imposée d’elle-même, au fur et à mesure d’avoir essayé plusieurs chanteurs. Nicolas (Queste) a un chant puissant et donnait vraiment une ligne directive et définitive à notre musique.

Et toi Max, comment tu as embarqué dans cette aventure ?

M : On se connaissait déjà un petit peu, on avait été étudiant dans la même école de musique, on avait même pu jouer un peu ensemble. Quand il m’a appelé pour monter un projet, ça m’a tout de suite branché, et pareil pour Ben – j’ai déjà joué avec lui – et du coup on était chaud. Voilà comment on a embarqué, et comment on l’a entouré (rires).

Vous existez depuis assez longtemps et pourtant c’est votre premier album. Dans plusieurs de vos communiqués et sur votre site internet, vous évoquiez ce sens du détail. Est-ce quelque chose de primordial pour vous ? Et comment ne pas céder à la pression des proches, des labels, de l’industrie dans un monde où tout va très, parfois trop, vite ?

E : Il y a eu plusieurs étapes qui ont contribué au fait que nous prenions autant de temps : d’abord, on voulait avoir un line-up complet, donc si on s’est bien lancé en 2013, nous n’étions pas totalement lancé. On a sorti une première démo en 2016, on a fait quelques shows, et le line-up était assez frais : on va dire que cela ne faisait que quelques mois qu’on jouait ensemble. On est resté comme ça pendant deux trois ans, notamment pour trouver le bon chanteur. Ensuite, on a eu une période où on a fait des concerts, dans des clubs, on a eu aussi la période Wacken Metal Battle (NDLR : remportée par le groupe en 2017) qui a été assez importante, et ensuite on est rentré dans ce processus d’enregistrement de l’album où, là, on a pris notre temps, avec ensuite le mixage mastering. Et puis il y a eu la phase de démarchage qui a abouti au partenariat avec Richard Gamba (Sphere Manage), notre manager, et ensuite à la signature avec le label juste avant la pandémie, ce qui a rajouté un ou deux ans. A partir de ce moment là, on n’avait pas du tout de pression, et on a pris le luxe de prendre notre temps.

Pourquoi ce titre d’album, « Soma Sema » ?

E : C’est une expression philosophique qu’on emprunte à Platon… qui n’a pas de traduction, ou en tout cas, pas de traduction juste selon moi. C’est, de mon point de vue, un jeu de mot, qui parle du corps comme d’une espèce de tombeau de l’âme. C’est l’idée que l’esprit est complètement incarcéré dans ce corps. On est parti là-dessus pour illustrer la thématique de l’album, à savoir la dualité entre deux opposés qui, en même temps, se complètent. Par exemple ce qu’on projette de soi et ce qu’on est à l’intérieur. Il y a beaucoup de thèmes dans ce genre là, comme le bon et le mauvais… Je pense aussi à la confrontation entre des mondes réels et des mondes rêvés. C’est une autopsie de l’esprit humain! On observe la manière dont les gens s’adaptent à leurs propres émotions, selon le contexte. On a un personnage qui revient régulièrement dans les trois clips qu’on a sorti, une espèce de créature de chiffon, qui représente un bagage, une sorte de passager noir que chacun se traînerait .

Que pouvez-vous me dire sur l’artwork, dont je perçois pas mal de références iconographiques, dont « Le Cri » de Munch ou encore quelques tableaux de Dali ?

E : C’est rigolo parce que j’ai déjà travaillé sur ce tableau là en arts plastiques, dans mes années lycée, et il m’avait beaucoup marqué à l’époque, car cette image fait ressortir énormément de chose, elle est à la fois figée et violente. Et pourtant, au moment de la conception de cet artwork, je n’avais absolument pas ce tableau en tête. Je ne peux même pas dire qu’il y ait eu une influence ou une inspiration . Dali, j’aurai plus tendance à te dire que oui, c’est une inspiration, car c’est un peintre que j’aime énormément par rapport au fait – et j’interprète peut être trop – qu’il y ait beaucoup de silences dans ses peintures qui perdurent et deviennent oniriques, immatérielles. Il y a justement cette espèce de profondeur dans cette cover avec cet espèce de monstre au loin qu’on voit apparaître, plus les petits personnages qui partent vraiment très très loin. Etant donné qu’il a une extension sur le côté, on peut voir il y a quelque chose à la fois de gigantesque et de très centré, et justement très figé alors qu’il y a ce mouvement de visage tout de même assez agressif.

Par rapport au clip de « He And The Sea », inspiré par le livre « La mer et lui » d’Henri Meunier et Régis Lejonc, qu’est-ce qui vous a inspiré pour en faire un morceau, et puis un clip après ?

E : C’est l’histoire d’un marin qui a finit sa vie de pêcheur, sa vie de marin, et qui veut retourner sur la terre pour de bon. Et c’est tellement pénible pour lui qu’il décide d’emmener la mer avec lui. C’est tout un deuil, sur le lâcher prise, … Et on l’a retranscrit en se basant sur l’idée d’un enfant, qui deviendrait adulte d’un seul coup, sans la transition de l’adolescence : cet enfant, qui a encore un esprit un peu naïf, innocent, qui s’amuse de tout et de n’importe quoi – d’ailleurs, dans le clip, il y a beaucoup de jeux, avec ce manège qui est là entre autres – et en même temps, son autre lui, qui lui fait face, est déjà un adulte et qui doit assumer les conséquence de ses actes et les responsabilités qui vont avec. On retrouve notre dualité car, à la fois, il y a une espèce de séparation obligatoire et en même temps il y a quelque chose qui les réunit toujours au monde.

D’ailleurs j’ai remarqué que les clips de « He An The Sea » et « At The Behest Of Origins » peuvent assez facilement s’interchanger !

E : C’est deux morceaux superposés dont l’histoire est liée, avec deux clips superposés. C’est-à-dire que ce qu’il se passe dans « He And The Sea » est en fait ce qu’il se passe dans la tête, le cerveau du personnage du clip de « At The Behest Of Origins », d’où le fait que le personnage féminin revienne dans les deux clips, mais sous une forme différente. On est dans la dissection de l’esprit humain : le manège qui tourne représente allégoriquement le vortex des pensées.

M : Et puis ça renforce notre envie de paradoxe : pourquoi donc faire un clip de « He And The Sea » à la mer ? (rires)

E : C’était un titre évocateur, on aurait pu s’attendre à quelque chose de très ouvert, en pleine nature, et là non, on est enfermé dans une espèce de hangar gigantesque, et dans le noir ! On a pris le contre-pied de ce qui était attendu !

Que représentait de base les deux personnages féminin et masculin ? J’avais pensé au Yin et au Yang personnellement …

E :J’aime beaucoup ta lecture ! C’est ce que je recherchais quand j’ai écrit le clip, à en donner plusieurs. Je met évidemment beaucoup de moi-même dans mes paroles, mais de façon à ce que chacun puisse s’identifier à tout ça et que ce ne soit pas non plus trop intime, sinon les gens ne s’y retrouvent plus. Cette idée de Yin et Yang est intéressante parce que c’est deux personnages que tout oppose, jusqu’à leurs couleurs de peau. Ils vont vouloir à la fois se séparer, se courir après, se réunir, et à un moment donné c’est un équilibre qui est recherché en permanence. Ce troisième personnage qui n’est pas apparu dans la vidéo de « At The Behest Of Origins », a un rôle encore différent, pour représenter une nouvelle facette de notre personnage principal.

Comment avez-vous rencontré Pascal Duquenne, qui joue ce personnage principal dans « At The Behest Of Origins » ?

E : Et bien on a un manager qui est là pour ça ! Il a la faculté d’être à la fois très professionnel et très méthodique. Donc il sait expliquer un projet, de manière très précise. On a pu, grâce à lui, rencontrer quelqu’un du prestige de Pascal, mais aussi, plus généralement, d’avoir accès à ces contacts-là ! On a fait le choix d’avoir un acteur porteur de handicap, pour démontrer que son personnage n’est pas défini par son handicap ! Il renvoie une image très forte qui donne, dans un premier temps, un avis sur sa condition, sur son handicap, avant qu’on ne se rende compte que c’est lui le guide. Il vient en opposition à la danseuse qui apporte une espèce de mouvement très léger mais aussi de très anxieux puisque tout est anticipé, alors que chez lui, il y a quelque chose de très apaisé, confiant.

Que pouvez-vous me dire sur « Swoon » ?

M : Il est particulier, surprenant effectivement – et je pense surtout à un passage au milieu très mélodique. On est dans une recette un peu plus commune, identifiable au metal en général et il est vrai que ce passage là est plus groovy. On aime, dans notre univers, intégrer d’autres influences qui ne viennent pas seulement du metal. Cette chanson est fun à jouer, elle donne le sourire, elle est plûtot joyeuse, mais elle dénote aussi avec des côtés plus sombres.

E : C’est marrant, parce que paradoxalement, c’est l’un des textes les plus torturés de l’album. C’est l’histoire d’un personnage qui tombe amoureux de son propre idéal. Il cherche du coup à devenir ce qu’il n’est pas. Il y a donc une espèce de romance qui se créé, qui est totalement impossible puisque c’est un problème de personnalité, qui mène à la fin à l’auto-destruction. Mais je suis d’accord qu’il y a un aspect très lumineux, qui vient contrebalancer une certaine noirceur. Tu parlais de Yin/Yang tout à l’heure, et on retrouve cette idée dans le morceau. C’est la dualité en permanence notre album (rires). Mais on tend toujours vers quelque chose de très positif : on ne cherche pas forcément la destruction ! Il y a toujours ces moments où on vient agripper des choses plus colorées et moins glauques.

M : je pense aussi que c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas forcément que dans ce morceau-là en fait, mais dans presque tout l’album ! Il se passe beaucoup de choses pendant une chanson, on passe par beaucoup d’ambiances et on ne va pas forcément deviner où il va arriver, ni par quoi il va passer. Et ouais je pense qu’il y a des choses différentes : si on écoute « He And The Sea », par exemple, il a des passages très agressifs comme des passages beaucoup plus calmes, plus contemplatifs.

Un dernier mot ?

E: Rendez-vous en concert ! Venez-nous voir en live – ou pas ! … Regardez nous sur Youtube (rires) et restez chez vous !

M : Et bien on a hâte que ça sorte ! De faire partager ça !

[INTERVIEW] Naty (Except One) : « Toute notre production s’est retrouvée orientée (…) par la période pandémique et les confinements.»

Quatre ans après la sortie de « Fallen », les Except One, forts de leurs expériences passées, reviennent avec un deuxième album, « Broken », dont un des thèmes principaux reste la situation sanitaire et tout ce qu’elle a engendré dans nos caboches. On a pu s’entretenir avec Naty, batteur du groupe, pour en savoir plus.

Metal-Actus : Déjà, comment tu vas ?

Naty (Batterie) : très bien ! On s’apprête à sortir de ce merdier, alors j’espère et je reste confiant.

« Broken », votre deuxième album, est sorti il y a maintenant un mois. Quels sont les premiers retours dessus ? J’ai vu d’ailleurs une petite chronique élogieuse sur le magazine Rolling Stone !

On a été agréablement surpris, surtout que notre genre n’est pas, habituellement, la cible de RollingStone ! On est hypers contents surtout, c’est un peu un rêve de gamin qui se réalise. Concernant les autres chroniques, on a eu plusieurs retours de différents webzines qui sont très positifs, et on est contents et soulagés. C’est ton bébé et tu le donnes au monde pour qu’il soit disséqué, ce n’est pas simple ! (rires)

Cet album est encore une autoproduction. Est-ce un choix de ne pas passer par un label « classique », du moins pour l’instant ?

On n’a pas eu l’occasion de discuter avec un label en accord avec nos valeurs. Et puis le fait de ne pas passer par une maison de disque nous permet de contrôler à 100% notre production, comme se faire entourer des personnes qu’on souhaite, à l’instar de notre directeur artistique.

Pourquoi avoir choisi ce titre « Broken » ?

Il faut savoir qu’on l’a composé avant le confinement, on a pris le temps de se poser et d’explorer toutes nos failures. On a utilisé plus de samples notamment, et on a donné à notre musique une dimension différente. « Broken », si on suit la blague, c’est normal que ce soit brisé après être tombé, en référence à « Fallen » (rires). Ce titre fait référence à une période où on était tous un peu cassé, et très frustré. Ce titre est donc venu tout naturellement, et toute notre production s’est retrouvée orientée, avec un côté très brut de décoffrage, par la période pandémique et les confinements.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « In Nomine » via un clip ?

C’est le premier morceau que nous avons composé pour cet album, avec un chant clair cohérent. Elle a aussi été assez simple et rapide à imager. On voulait quelque chose de visuellement impactant et cette track faisait parfaitement l’affaire.

Que peux-tu me dire sur « Blood Of The Underdog » ?

C’est un de mes titres préférés, qui est venu lui aussi assez tôt dans la phase de composition. Il montre qu’on est à la fois capable de faire du groovy, du thrash, du chant clair, et en plusieurs parties.

Que peux-tu me dire sur « Seeds Of Revolt » ?

C’est le titre death mélodique de l’album, elles peuvent faire penser à « Break The Wall » de l’album « Fallen » ou être considérée comme son équivalent.

Avez-vous réussi à reprogrammer votre release party du 15 janvier ? Avez-vous pu obtenir des dates de concerts, des festivals ?

Non, et on réfléchit à plusieurs dates. On en a plusieurs autres concerts à annoncer mais c’est toujours compliqué vu la situation sanitaire. De plus, il y a tous les groupes qui devaient jouer en 2020 et en 2021 qui passent en priorité.

Avez-vous des ambitions plus européennes avec la sortie de cet album ?

Oui, on a apprécié d’aller à la rencontre de notre public européen en tournée, on s’est donc fixé comme but d’être le plus international possible.

Un dernier mot ?

Venez écouter notre album et suivez-vous sur nos réseaux sociaux. C’est ici qu’on fait la plupart de nos annonces, et promis, il y a de belles choses qui arrivent.

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[INTERVIEW] Emile (Beyond The Styx) : « On devient tous, quelque part, des esclaves de la technologie »

Fort d’un dernier opus salué par la critique, les Beyond The Styx sortent « Sentence », opus teinté de rage et dont certains thèmes ont été influencés par notre politique actuelle. Emile, chanteur du groupe, a accepté de nous accorder quelques mots et de revenir sur cet opus furieux.

Metal-Actus : Après le gros succès de « Stiigma » en 2018, est-ce que cela a été évident de repartir sur la composition d’une nouvelle galette ? (en terme d’inventivité comme de pression autour de vous ?)

Emile (chant) : La pression, on se l’est mise tout seul pour sortir un truc à la hauteur de « Stiigma » . Mais pour nous cet album est le symbole d’un renouveau pour Beyond The Styx puisque Victor, qui assurait la guitare lead, nous a quitté. On s’est alors beaucoup posé la question de continuer à cinq ou de former un nouveau guitariste. On a donc opté pour cette deuxième solution, même si cela n’a pas été simple. David, notre nouveau guitariste, a énormément travaillé, s’est beaucoup impliqué, et c’est tout ce qu’on attendait de lui.

Pourquoi « Sentence » comme titre d’album ?

On voulait juste un mot, avec un double-sens à la fois en français et en anglais. « Sentence », c’est donc à la fois une punition et une phrase. Il fait écho, quelque part, à notre nom, et on trouve que c’est un terme particulièrement fort. Et on l’a trouvé à une heure du matin, pendant l’enregistrement. Ce n’était pas une décision unanime au départ!

L’artwork de l’album est assez sensationnel. Peux-tu nous présenter son créateur ? Et quelle est toute la symbolique de ce dessin ?

C’est un dessin d’Ammo, un illustrateur français expatrié en Belgique. Il avait déjà bossé sur la couverture de « Stiigma » donc c’est tout naturel qu’on se soit tourné vers lui pour « Sentence ». Et dès le deuxième essai, il a eu tout bon ! Le dessin représente une jeunesse en proie à ses propres démons. On a cet adolescent, non genré pour que tout le monde puisse s’y identifier, avec un Cerbère, le gardien des enfers, assez menaçant au-dessus de lui. D’ailleurs, l’immeuble derrière peut aussi représenter l’entrée des enfers. La Lune, enfin, rend apocalyptique la scène. C’est un visuel assez dystopique.

Autre chose avec beaucoup de symbolique, le fameux clip de « Overload ». Peux-tu nous en donner la signification ?

C’est une chanson sur le burn out, et la frontière entre la vie privée et la vie professionnelle. A cause du confinement, on ne pouvait rien projeter comme projet personnel, loisir … on avait que le travail. Le vase autour du personnage principal dans notre clip représente le brouillard dans lequel on se trouvait tous, mais aussi le climat qui régnait à ce moment-là.

« Collateral » a un message particulièrement fort. Tu peux nous en dire plus ?

Avec « Collateral », on voulait montrer à chacun qu’on pouvait laisser son empreinte dans le réel, à l’heure où la plupart des gens trouvent refuge dans le virtuel. C’est d’ailleurs à ça que fait allusion le terme de « Digital Church » : on devient tous, quelque part, des esclaves de la technologie, domestiqués consciemment tous les jours. Je vais peut-être passer pour le boomer de service avec ce que je vais sortir (rires), mais je trouve que la promotion des concerts avant était mieux, on avait plus de curieux dans la salle, c’était plus spontané ! Aujourd’hui, on est obligés de faire la promotion des concerts par Facebook !

Sur « New World Disorder », vous êtes en featuring avec Luis Ifer, du tout jeune groupe Teething. Comment est venu l’idée de cette collab ?

On a connu le groupe par le bouche à oreille, et comme on est aussi tourneurs, on les a fait jouer deux fois à Tours. Luis, c’est un gars humainement en or ! Alors quand on a écrit cette chanson, plutôt engagée, j’ai pensé à lui pour un featuring. Et il m’a tout de suite suivi.

Que peux-tu me dire sur « ESC XIX » qui est intéressante par une certaine opposition entre les guitares bourrines et cette ligne de basse qui apporte un petit moment funky ?

C’est également une chanson qui parle du confinement, sauf que celle-ci est plus optimiste, laisse entrevoir une porte de sortie.

Que peux-tu me dire sur « Scorch AD », en featuring avec Guillaume D. (qu’on entend principalement j’ai l’impression) et avec un solo de guitare digne d’Arch Enemy ?

Ce n’est pas qu’une impression (rires), la voix de Guillaume étant plus grave que la mienne, et prenant beaucoup plus de relief ! Je me suis dit que c’était un bon moyen de lui rendre hommage, alors qu’il s’est investit à fond dans la création de ce morceau. C’est une chanson qui parle de cet interminable incendie qui a eu lieu en Australie, en faisant un pont avec ce qu’il se passait aussi dans la forêt d’Amazonie.

Vous avez pas mal de dates de concerts à partir du mois de mars. Êtes vous confiants quant au maintien de celles-ci et surtout êtes-vous content de retrouver le public ?

Clairement oui. Après j’ai un goût amer, car pour moi, on nous a menti sur l’état des choses pendant des années, sacrifiant ainsi des corps entiers de métiers dédiés à la musique live. Maintenant que les restrictions s’allègent et se lèvent, je vais tenter de rester optimiste, malgré ma méfiance. On en saura plus sur la tournée en fin de semaine, puisque nous avons besoin de garanties.

Un dernier mot ?

N’oubliez pas la place de la culture dans notre société, et surtout soutenez-là ! Posez-vous les bonnes questions et ne vous demandez pas si vous devez y aller, mais où vous devez aller. Puis soyez libre ! La vie vaut plus que le gain et le capitalisme.

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[INTERVIEW] Shawter (Dagoba) : « On a pu peaufiner les détails, préparer les risques à assumer »

Fort de son impressionnante carrière et de sa popularité grandissante dans l’Hexagone mais aussi partout dans le monde, les Dagoba reviennent avec un nouvel album, « By Night », qui rompt avec les les précédentes galettes par un ton plus audacieux et des sonorités plus originales. On a pu s’entretenir avec Shawter sur ce nouveau chapitre qui s’ouvre pour son groupe.

Metal-Actus : Le climat pandémique a-t-il eu un quelconque impact sur la production de « By Night », votre nouvel album ?

Shawter (chant) : Oui, mais de manière positive ! On a eu plus de temps pour travailler sur sa production, alors qu’on le fait entre deux tournées habituellement. On a pu peaufiner les détails, préparer les risques à assumer – car cet album est assez risqué pour Dagoba – et faire tout ce qu’il fallait pour être complètement satisfait du résultat.

Cet album sort chez Napalm Records. Il me semble que vous étiez chez Sony/Century Media pour « Black Nova ». Qu’est-ce qui vous a attiré chez Napalm Records ?

Nous n’avions qu’un contrat pour un seul album. Une fois « Black Nova » sorti, on est allé démarcher des gros labels de metal, ceux que nous connaissons tous. Napalm a tout de suite été très enthousiaste quant à nos projets, et nous a fait rapidement une proposition, axée sur le développement du groupe à l’international. Et comme nous étions déjà chez Napalm mais sur l’événementiel, le basculement a pu se faire rapidement. C’est finalement assez pratique pour nous. On a d’ailleurs signé pour trois albums.

Pourquoi ce titre « By Night » ?

Au moment de choisir le titre, on s’est posé et on a réécouté nos morceaux. Et nous avons tous eu la même image, dans une voiture roulant de nuit dans une ville d’aspect futuriste.

On remarque un aspect cinématographique très présent dans cet opus : déjà musicalement par ces sons très électros qui font penser aux BO de films de science-fiction (Blade Runner en tête) mais aussi avec le clip de « The Hunt » qui me fait personnellement penser à la scène de la discothèque dans le premier Matrix ou encore l’utilisation des lumières néon et la photographie qui me fait beaucoup penser au film Drive (Nicholas Winding Refn). Cette dimension cinématographique, que vous n’aviez pas ou peu à mon sens sur vos autre opus, c’était quelque chose que vous vouliez ? Pour avoir une valeur ajoutée ?

On pense qu’on était aussi cinématograhique avant, même si ce n’était que des images plus épiques. On a choisi d’utiliser le synthé, d’avoir des sons plus électros, qui font effectivement penser à des films comme Blade Runner. On n’avait pas d’idées particulières en tête, on voulait juste s’amuser avec ces sons, et créer quelque chose d’unique.

« On The Run » est de loin le titre le plus audacieux de l’album, et même de toute votre carrière. Comment a-t-il été conçu ? Et comprends tu qu’il divise les fans de Dagoba ?

Assez simplement : cela fait des années que je voulais qu’on propose une sorte de duo piano-voix, et on s’est dit que, avec cet album dans lequel on prend plus de risques, c’était la bonne occasion de le faire. Mais j’avais un souci sur les lignes de voix : mon chant n’allait pas sur les couplets. On a donc fait appel à une invitée, une chanteuse anglaise que nous connaissons, et avec laquelle on a été ravis de travailler. Et on est super contents du résultat. Sur les critiques qu’on a reçu, elles viennent principalement des mêmes personnes qui disent plus des choses négatives à notre propos que de se plonger véritablement dans notre univers, et, à vrai dire, cela me passe au-dessus maintenant. On fait de la musique pour nous.

Pourquoi la chanteuse présente sur ce morceau refuse pour l’instant de dévoiler son nom (NDLR : elle a demandé à pouvoir elle-même révéler son identité), maintenant plus d’une semaine après la révélation du clip ?

Elle travaille sur un projet qui doit bientôt aboutir, et elle voulait se servir de sa présence sur notre morceau pour communiquer dessus. Laissons-lui le temps de se révéler à nous !

Il y a en tout trois intermèdes instrumentaux, qu’on retrouve maintenant beaucoup chez Dagoba. Pourquoi avoir choisi de faire une pause au milieu, quand la plupart des morceaux sont des déchaînements de violence ?

Ces pauses ajoutent justement ce dont on parlait auparavant, à savoir une dimension cinématographique à l’ensemble de nos morceau. Ces instrumentaux définissent notre décor avant de repartir.

Tu me confirmes que la tournée européenne avec Infected Rain aura bien lieu malgré le contexte ? Content de revenir sur les routes européennes ?

Pour l’instant je te confirme qu’elle est toujours d’actualité. Avec les restrictions sanitaires qui changent du jour au lendemain selon les pays, on fait un point tous les jours sur ce qui est ou non possible. On croise les doigts, on tient beaucoup à faire cette tournée.

Vous avez déjà trois festivals hors frontières de prévu cet été. Avez-vous d’autres plans ?

Oui même si ce n’est pas encore annoncé. Dagoba aura un planning très chargé cet été !

Un dernier mot ?

Merci à tous et prenez soin de vous et de vos proches !

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[INTERVIEW] Loris (Hopes Of Freedom) : « C’est gratifiant, galvanisant, et cela nous donne envie de jouer plus »

Près de dix ans après la parution de leur premier album éponyme, les Hopes Of Freedom tiennent à mettre à terme à cette triologie avec la parution de la partie finale de leur histoire, « Light, Fire & Iron ». Une occasion pour Metal-Actus de s’entretenir avec Loris et Lucas, respectivement bassiste et chanteur/guitariste de la formation.

Metal-Actus : Comment se porte Hopes Of Freedom, en ces temps incertains ?

Loris (basse) : On se porte bien, malgré la pandémie qui nous met les bâtons dans les roues. On n’a pas forcément morflé car on était en enregistrement, et les différents confinements nous ont permis de prendre plus de temps dessus, de nous attarder sur ses détails, et ça a été bénéfique. On a pu aller plus loin dans chaque étape grâce à cela. De plus, on a pu retomber sur nos pattes après un départ dans nos rangs : Charles à la guitare a quitté le groupe, et a été remplacé par Grégoire.

« Light Fire & Iron » est sorti fin 2021, quels ont été les retours pour l’instant dessus ?

Loris : Incroyablement positifs ce qui est, pour moi, un peu déroutant : ça parait toujours un peu irréel, alors que nous avons mis les petits plats dans les grands, on a tout fait pour monter d’un cran. On a travaillé donc pour mais avoir autant de retours positifs autour du monde, nous laisse pantois : c’est gratifiant, galvanisant, et cela nous donne envie de jouer plus.

Cet opus marque la fin d’une trilogie entamé avec votre album éponyme sorti en 2012. ça a été facile de mettre un point final à cette histoire ?

Loris : Ouais on en avait marre (rires). Cette trilogie « à l’envers », c’était une idée qu’on a eu après la sortie du premier album. Les étapes se sont faites naturellement. Il s’est passé du temps depuis, on a mûri, on a pris de l’expérience. L’histoire ne vient pas en un seul bloc puisqu’on l’a conçue au fur et à mesure, ce qui explique sa propre évolution. Donc oui, content d’avoir pu terminer ce chapitre, pour en débuter ensuite un nouveau.

Comment s’est passé l’enregistrement en ces temps particuliers ?

Loris : Tout s’est très bien passé, et nous n’avons eu aucun problème en particulier. On s’estime chanceux d’avoir pu bosser avec Max Morton (NDLR : qui est notamment le producteur des Jinjer) sur le mixage. C’était fabuleux, d’autant plus qu’on ne savait pas en premier lieu qu’il était fan de Power Metal et qu’il estimait ne pas en voir assez (rires).

Un clip doit bientôt paraître. Tu peux m’en dire plus ?

Loris : Sa sortie est maintenant une question de semaines. Il a été enregistré à la fin de l’année 2021, de la manière la plus éprouvante qu’il soit, comme on aime le faire (rires). Il est actuellement en post production.

Que peux-tu me dire sur « A Tale Of Glory (Part II) » ?

Lucas (Chant/guitare) : C’est un morceau que Charles a apporté avant son départ, avec un seul riff pour commencer. En deux partie, il contient de la cornemuse et quelques petites choses en plus. Il a un côté mid tempo très martial.

Que peux-tu me dire sur « The Ancient And Silent Force » ? Je crois d’ailleurs entendre du violon !

Lucas : C’est encore un morceau que Charles a apporté, sauf que là il a composé le morceau dans son intégralité. On y a ajouté ensuite les orchestrations. Quant à la présence du violon, on utilise des machines qui synthétise différents sons, donc il se peut qu’on puisse les interpréter différemment de nous !

Comment se sont passés vos concerts en 2021, notamment votre première partie d’Ultra Vomit ? Vous avez des projets pour 2022 ?

Loris : Cela n’a pas été évident de se booker des dates, mais comme on était en studio, on n’a pas été trop impacté. Tout s’est décanté en fin d’année, et on a pu faire quelques shows, notamment la release party et la première partie d’Ultra Vomit . Sur cette dernière date, c’était surtout un crash test pour nous, car si la salle était pleine, ce n’était pas pour venir nous voir évidemment (rires). Pourtant, les gens ont été super réactifs, cela a été une grosse et vraie réussite. Concernant 2022, on a quelques projets, en espérant que la pandémie ne fasse pas tout capoter encore une fois.

Un dernier mot ?

Loris : Suivez nous sur les réseaux pour toutes les news, annonces de concerts et quelques exclus ! C’est par ce biais que vous pourrez dans un premier temps nous soutenir.

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[INTERVIEW] Yann (Balls Out) : « C’est le premier pas vers une nouvelle ère »

Créé en 2016, Balls Out revient cette année plus posé et sûr de lui avec un nouvel EP, « Vol 1 : Get Dirty ». Ce dernier est le premier volet d’une trilogie de CD élaborée par les français. Yann, guitariste du groupe, a accepté de revenir sur cette galette et l’évolution de sa troupe.

Metal-Actus : Avez-vous eu des premiers retours concernant cette nouvelle galette ?

Yann (guitare) : Oui nous avons aperçu des chroniques très positives, 5 ou 6 et une constructive négative, qui nous disait qu’on ne se réinventait pas. On a pris la remarque en compte pour notre trilogie d’EP, on va tâcher d’aller plus loin dans notre exploration de sons heavy.

Malgré cette chronique négative, dirais-tu que cet EP signe une rupture d’avec votre dernier EP (NDLR : « Let Me In », sorti en 2018) ?

Tout à fait : avec « Let Me In (I’ve Know Someone Inside) », on était plus hard rock. Avec « Get Dirty », on tend plus vers le heavy. Et le deuxième volet de notre trilogie sera définitivement heavy metal, avec des influences propres. C’est donc quelque chose d’assez nouveau et inédit pour nous !

Vous êtes en duo avec Rusty Brown (Electric Mary) sur le morceau-titre de l’EP. Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration, et sur la mise en avant de ce morceau ?

On s’était dit que de partager en premier lieu le featuring, qui porte en plus le titre de l’EP, cela lui apporterait une certaine légitimité ! On s’est rencontré en 2019, sur une première partie qu’on assurait : on a bien picolé ensemble (rires) et on est surtout devenus potes tout de suite. On est resté en contact depuis. Et lorsqu’on a pensé à faire une collaboration sur l’EP, on a immédiatement demandé à Rusty qui a aussitôt accepté ! On lui a alors envoyé une maquette et il a fait ça très vite de son côté, en Australie.

Pourquoi ce choix au niveau de la pochette ?

On voulait avoir l’air sale, pour représenter le titre de l’album. On s’est donc mis du café sur la gueule, et on a fait les photos comme ça (rires).

Que peux-tu me dire sur « Back To Real » ?

« Back To Real » a été enregistré en avance en 2020. Ce morceau représente une vraie étape dans la façon de composer du groupe, car on est plus posé dans les riffs, on s’est concentré sur la construction de la chanson avec un pont, elle est plus longue, il y a éléments nouveaux pour nous, … C’est le premier pas pour Balls Out vers une nouvelle ère.

Que peux-tu nous dire sur « El Guapo » ?

C’est notre déclaration d’amour au rock n roll, et, à notre façon, c’est aussi une promesse qu’on se fait de ne pas se changer.

Tu parlais d’une trilogie d’EP. Du coup, où en est le deuxième volet ?

Le deuxième EP est écrit, toutes chansons ont été arrêtées et on devrait entrer en studio d’ici février 2022.

D’ailleurs par rapport à la situation actuelle et aux divers confinements, ça n’a pas été trop compliqué de bosser sur votre EP ?

On a fait l’enregistrement de « Get Dirty » durant le premier confinement, sans aucun souci. Et on a opté de suite pour une sortie uniquement en digital, ce qui réglait notre problème sur les matières premières. Nous devrions sortir les EP physiquement à la sortie de notre troisième volet !

Quel est ton souhait pour l’avenir ?

On comprend que les gens en aient marre d’attendre des concerts, alors on espère que 2022 sera à la hauteur de nos espérances ! On a prévu pas mal de dates, notamment au mois de février, et au mois de mai on fera quelques premières parties et des festivals.

Un dernier mot ?

J’aimerais apporter tout mon soutien à toute la scène musicale, qui en a bavé et en bave encore durant ces temps pandémiques. Et faîtes de même, soutenez vos salles, vos groupes locaux, afin qu’après toute cette période d’apnée, on puisse retrouver un semblant de la vie d’avant.

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[INTERVIEW] Jennifer (Dust In Mind) : « On voulait donner cette impression d’évasion à tous nos fans »

Après la sortie de « From Ahes To Flames » en 2018, les strasbourgeois de Dust In Mind reviennent déjà avec une toute nouvelle galette, « CTRL », dont vous avez certainement pu voir les nombreux extrait cette année. On a discuté avec Jennifer, chanteuse du groupe, de la gestation de cet album tout frais.

Metal-Actus : Comment vas-tu ?

Jennifer (chant) : Et bien ça va ma foi ! On est en pleine promotion, et c’est la première fois que ça nous arrive. C’est super de rencontrer la presse française.

Comment est venue l’idée de ce « CTRL » ? Et pourquoi ce titre particulièrement ?

On voulait rester dans une thématique, celle du contrôle des émotions : comment on s’inhibe, on lâche prise, comment on arrive à l’addiction aux émotions, et l’album a découlé de tout ça.
On souhaitait aussi toucher dans un second temps tout ce qui a un rapport avec la technologie et les réseaux sociaux : comment on construit une image d’Epinal sans lâcher le voile sur sa véritable personnalité.

Comment expliquez-vous la production, massive si on peut dire, de clips vidéos cette fois ?

C’est vrai qu’on vient de publier notre cinquième clip ! « No Way Out » était le premier, qu’on a tourné en Bretagne, entre deux confinements. On voulait avoir des clips qui respiraient volontairement pour donner cette impression d’évasion à tous nos fans confinés.

Pour le clip de « Take Me Away » et la cover de l’album, vous avez fait appel à « Freaky » Sylvain Hoody, homme le plus tatoué de France. Comment s’est passé cette collaboration ?

On a vu ses vidéos qui faisaient le buzz à une époque, et on a trouve qu’il inspirait un message de tolérance qui collait à nos valeurs et au concept des morceaux, ça allait avec notre message à nous. On l’a contacté, on s’est rencontré et on a rapidement sympathisé. A un point qu’on lui a demandé de poser pour notre shoot, ce qui n’était pas prévu. On lui a demandé le plus naturellement du monde. Et la photo s’est révélée parfaite pour notre album.

Le clip de « Synapses » est gorgé de symboles français (Tour Eiffel, béret rouge …) et semble rentrer en contradiction avec vos autres vidéos. Pourquoi avoir choisi ce genre de représentations ?

On a eu une prise de conscience, suite au fait que nos fans internationaux se montraient étonnés quand on leur disait qu’on était français. On a eu du coup cette idée, qu’on a développé et qu’on assume aujourd’hui. On voulait montrer qu’on est français , et inviter par la même occasion à découvrir les bons petits groupes bien de chez nous. Et quel est le symbole le plus international qui prouve qu’on est français : la Tour Eiffel. C’était une évidence pour nous.

Comment avez vous réussi à obtenir les autorisations de tournage sur la Tour Eiffel ?

On a adressé un mail avec bon dossier retraçant l’histoire du groupe, et l’image qu’on allait donner au monument à l’étranger au service des tournages. Le problème est qu’on est une association, donc nous n’avions pas un budget mirobolant. Mais ça a pu le faire ! On a eu une heure top chrono depuis le pied de la Tour Eiffel pour tout faire (déplacer le matériel, monter et démonter et le tournage) avant son ouverture au public. On a shooté, au final que quinze minutes ! C’était serré comme planning mais on a bien géré !

Que peux-tu me dire sur « The White Page » ?

J’ai souffert de ce syndrome durant le Covid. C’était l’une des chansons pour laquelle je n’arrivais à coucher aucun mot sur le papier. Mon cerveau avait beau pourrir d’idées, je n’y arrivais juste pas. Je me suis sentie extrêmement frustrée par cette créativité « bridée » : écrire paroles étaient limite devenu un enfer. Phil a repris les choses en main et a écrit le texte sur ce qu’il m’est arrivé. Et c’est pour cela que j’ai un attachement particulier à ce morceau : il montre notre unité, en tant que groupe, en cas de coup dur pour chacun de ses membres, même le plus annondin.

Que peux-tu me dire sur « Speak For The Voiceless » ?

C’est le deuxième morceau sur lequel je n’arrivais pas non plus à écrire (rires). Je n’étais pas inspiré, alors que, musicalement, cela faisait un an et demi qu’il était prêt. J’ai mis beaucoup de temps à travailler dessus.
Concernant le titre en lui-même, il reprend un thème qui nous est cher depuis quelques albums : prendre la défense des personnes qui n’ont pas forcément la chance de pouvoir s’exprimer.

Comment s’est déroulée votre date avec Ad Infinitum ? Surtout que, si j’ai bien compris, ça s’est décidé au dernier moment !

On a tout simplement reçu un e-mail pour nous inviter sur cette date. C’était effectivement un délai très court – trois semaines avant la date – mais ce n’était pas trop loin de Strasbourg, et cela nous a convenu. C’était une reprise rêvée, très intense émotionnellement, sans masques ni autres restrictions.

A part votre prochaine date sur Strasbourg en 2022, vous avez d’autres projets de concerts ?

On va partir en tournée après le mois de mars 2022. Ce sera d’ailleurs notre première en tête d’affiche ! Nous sommes ravis de cet accomplissement.

Un dernier mot ?

On a hâte de vous retrouver, hâte de communiquer notre énergie live qu’on nous a enlevé très brutalement. On va en profiter et échanger le maximum avec notre public.

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[INTERVIEW] Alexis (Death Decline) : « On compose avec ce qu’on est, en tant que personne, être humain »

Forts de leur succès grandissant, que ce soit au sein de la scène française qu’à l’international, les Death Decline reviennent avec un galette toute fraîche, « The Silent Path », qui secouera comme il se doit votre fin d’année. On en a discuté avec Alexis, chanteur de la formation dijonnaise.

Metal-Actus : Bonjour à toi ! Déjà, quel est ton état d’esprit par rapport à cette période spéciale que nous traversons ?

Alexis Fleury (chant) : En demi-teinte : lors de la première phase de la pandémie, on a pu se focaliser sur la composition de l’album, en prenant bien le temps de peaufiner les arrangements, les détails. On est rentrés en studio et, alors qu’on avait terminé son enregistrement, en novembre 2020, le gouvernement a annoncé le deuxième confinement – le lendemain je crois. On est donc passé par une période lourde administrative pour la sortie de notre album, durant laquelle habituellement, on programme toujours quelques concerts histoire de respirer un peu. Comme tout le monde, on ne savait pas à l’époque quand nous allions pouvoir remonter sur scène.

Et ça n’a pas été trop compliqué justement cette période administrative en plein confinement ?

Non car même si on a terminé ric-rac, tout a pu se faire à distance. Cela ne m’a pas trop dérangé, mais ces démarches ont un côté redondant et parfois un peu lourd.

Vous avez sorti pour le moment deux extraits dont le clip « Jackals ». Dirais-tu que c’est le morceau le plus représentatif du groupe, notamment concernant le mélange de vos influences ? Je sens, personnellement, une légère petite influence thrash à la limite de l’hardcore, notamment niveau rythmique !

Tu n’es pas la première à nous dire qu’une petite influence hardcore se ressent dans le morceau, ce qu’on ne nie pas. C’est certainement dû à l’arrivée d’Arnaud à la batterie, qui a pu participer cette fois à l’élaboration de nos morceaux, et son jeu est particulièrement droit et frontal, avec beaucoup de passages qui tabassent ! Et effectivement, beaucoup ressentent une résonnance hardcore dans son jeu. Mais il partage certaines racines en commun avec le thrash. En tout cas « Jackals » est le morceau le plus efficace et direct de l’album.

A l’inverse, « Above The Weakness » est plus brutal death que jamais. Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir mettre ce titre en particulier en avant ?

C’est un titre Mid-tempo assez lourd. A vrai dire, c’est « Eleven » qui aurait dû se retrouver mis en avant via encore une lyric-vidéo. Mais on avait peur que les paroles soient mal interprétées dans ce contexte si particulier – elles traitent d’un virus qui s’échappe de l’unité 731 du Japon – et passent pour un discours anti-vaccin. On n’avait pas envie de rentrer dans des polémiques stériles, ni de devoir sans cesse se justifier alors on s’est rabattu sur « Above The Weakness ». On pense que ce titre marchera bien en live.

Que peux tu me dire sur « Little Boy » ?

C’est un morceau qui a eu une gestation difficile. On en parlait lors de la promo de notre dernier album « The Thousand Faces Of Lies » comme d’un morceau en phase d’être prêt, mais finalement, il a changé plusieurs fois de sujet et de musique avant qu’on n’obtienne enfin sa version finale. Il traite du danger atomique de base, tout en se voulant très frontal, brut avec une pointe de death old school. Il représente un miroir, qui contient deux facettes de la Seconde Guerre Mondiale.

Que peux-tu me dire sur « Exile » ?

« Exile » représente ce côté cyclique, contemporain et triste, sur le manque d’éducation des gens sur la société. Si c’est un morceau sombre, il finit sur une note plus positive.

Crois-tu que l’expérience acquise avec la sortie de « The Thousand Faces Of Lies en 2018, plus votre passage dans la série South Park qui vous a brutalement mis sur le devant de la scène internationale, a joué sur votre maturité et votre expérience pour produire ce disque ?

On a acquis de l’expérience avec la composition de notre précédent opus. On compose avec ce qu’on est, en tant que personne, être humain, avec nos sentiments, nos événements, nos envies. Concernant South Park, notre passage dans l’épisode n’a eu qu’un tout petit impact qui n’a pas duré. C’était un coup de chance car la production ne nous a rien demandé – je pense qu’ils ont pris le premier morceau de Death Metal qu’ils ont trouvé en faisant une recherche Google – il n’y a eu aucune négociations. Je n’ai d’ailleurs jamais vu l’épisode. C’est fun de constater comment un petit caillou a cassé tout un algorithme ! (rires)

Vous avez plusieurs concerts de prévus : Le 12 aux tanneries de Dijon, le 20 à Nice… Est-ce facile dans ce contexte de trouver des dates ? D’ailleurs, vous avez publié une annonce pour rechercher une date le 29 octobre !

C’est moins rare qu’on ne le croit ! Pour le 29 octobre, on a juste jeté une bouteille à la mer car on avait un autre concert dans le coin, et on voulait rentabiliser nos sept heures de trajets (rires). Sinon c’est de plus en plus compliqué de trouver des dates, les groupes devant jouer en 2020 se faisant reprogrammer en priorité.

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[INTERVIEW] Jean-Yves (Orkhys) : « Avec cet album, on voulait prendre l’auditeur par la main »

Quelques mois seulement après avoir été bien accueilli avec leur tout premier EP, « Awakening », les Orkhys ne nous laissent pas le temps de souffler et embrayent directement sur un premier album pleins de promesses, « A Way ». On en a discuté avec Jean-Yves, batteur de la formation !

Interview du 22 octobre 2021 réalisée par téléphone – Merci à Roger de Replica Promotions.

Metal-Actus : Peux-tu revenir rapidement sur la formation d’Orkhys ?

Jean-Yves Chateaux (batteur) : Le groupe a commencé avec Laurène (Telennaria au chant) et Brice (Druhet à la guitare). Il n’y avait pas d’autres musiciens au départ, et ils se sont mis rapidement à la recherche d’autres compères. Pour ma part, Laurène m’a contacté via Facebook. Je lui avais répondu alors que j’avais déjà 5 groupes de mon côté et que je n’avais pas le temps pour un sixième (rires). Mais je lui ai demandé de m’envoyer les titres pour que je puisse y jeter une oreille, par curiosité. Et on peut dire que j’ai craqué pour les morceaux vu que je l’ai recontacté tout de suite après (rires). J’ai intégré le groupe au mois de mars 2019 et avec mon style de jeu, j’ai pu apporter ce complément que le groupe recherchait.

Vous avez sorti tout récemment un premier EP, « Awakening ». Comment ce dernier a été reçu ?

Cet EP représentait notre carte de visite, on voulait alors présenter quelque chose d’assez différent. Les retours avaient été plutôt bons, je n’ai pas le souvenirs de critiques dures, mais constructives sur des vrais points. Cela nous a que conforté sur la vraie voie que nous avons depuis prise.

Vous avez effectué votre premier concert en octobre 2020, en passant au travers des mailles du filet du confinement. Te souviens-tu de l’accueil qui vous aviez été réservé ?

On a eu beaucoup de chance, on peut dire qu’on est passé entre les gouttes (rires). Bon, avec les chaises et les masques, c’était un peu particulier. Mais le concert s’est super bien passé, il est d’ailleurs tombé complet comme celui de ce mois d’octobre. Cela fait plaisir, cela fait du bien (rires).

Pourquoi ce titre pour l’album, « A Way » ?

Avec cet album, on voulait prendre l’auditeur par la main et lui faire suivre la voie qu’on lui trace, pour entrer dans notre monde. En d’autres termes, c’est dans ce style là qu’on fait les choses.

Est-ce que cela a été évident de repartir tout de suite sur un album ?

Oui car nous avons eu le temps de nous y pencher avec les confinements. Et qui plus est, certains morceaux étaient déjà prêts en mai 2019 !

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « The Devil And The Impudent » ?

On s’est dit qu’on surprendrait notre public avec ce morceau qui est dans un autre style de ce qu’on fait habituellement. Si on devient trop prévisible, c’est chiant (rires). Et le morceau se prêtait au clip car il plaît beaucoup, et a beaucoup d’énergie.

Que peux-tu me dire sur « Blood Ties » qui soulève, si je ne me trompe pas, la création de liens avec un enfant qui n’est pas le sien ?

Si chacun apporte sa propre patte sur les morceaux d’Orkhys, il faut savoir que c’est Brice qui s’occupe de l’entière majorité des compositions et Laurène des paroles. Cette dernière a vu une sorte de film qui se prêtait bien à « Blood Ties », qui est très longue et comporte différents passages. Elle rend bien compte, avec ce texte sur un homme qui tente d’accepter le fils de sa compagne, issu d’un viol, de cette zone grise qui se révèle particulièrement violente. Le texte s’y prête bien, et je n’aurai, personnellement, pas vu d’autres textes. Il invite les gens à se rapprocher du moi profond et à s’interroger : que faire dans ces cas-là ?

Pourquoi avoir choisi de faire une reprise d’un groupe à l’origine très loin de votre univers, Iron Maiden « The Clansman » ?

Brice est tout simplement un grand fan du groupe et Laurène a craqué sur le morceau.

Un dernier mot ?

Sans les gens, nous ne sommes rien. Alors je ne remercierai jamais assez tout ceux qui nous suivent avec fidélité depuis nos débuts. Et à bientôt en concert !

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