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[INTERVIEW] Sélim Hadriche (Kave Fest) :  » On se remplit plus vite que l’année dernière »

Tout a débuté par un projet un peu fou, celui d’organiser un petit festival de metal dans le jardin de particuliers (celui de ses parents à vrai dire !) à Chatou, en proche banlieue parisienne). Mais suite au succès fulgurant du Kave Fest, Sélim Hadriche et son équipe ont dû penser à se délocaliser. L’édition 2022 du festival ayant remporté un franc succès sur le site du château de Gisors, l’organisation et la ville remettent le couvert pour 2023 ! Sélim a accepté de nous dire un peu plus sur ce qui nous attend, alors que le running order final vient d’être révélé.

Metal-Actus : Quel est ton état d’esprit actuel, à quelques semaines maintenant du Kave Fest ?

Sélim (Kave Fest) : Serein, on a la chance d’avoir des partenaires solides, un public en or et de belles ambitions, tout le monde joue le jeu !

Peux-tu nous donner un retour sur l’édition de l’année dernière, le tien mais aussi celui de la ville de Gisors ?

Personnellement, meilleure expérience de ma vie, voir des groupes que tu adores, entouré de tous tes amis, autour d’un projet commun, dans un château, que demande le peuple ? La ville est aussi ravie, et c’est pour cela qu’il nous reçoivent à nouveau cette année !

Vous annonciez début mai avoir vendu 30% de pass. Quel est l’évolution de la vente des billets aujourd’hui ?

On approche des 40% au total, forcément les ventes ont un peu ralenti, mais rien d’inquiétant. On se remplit plus vite que l’année dernière et tous les groupes n’ont pas commencé la promo.

Vous êtes cette année en concurrence avec le Plane’R Fest, qui se déroule sur le même weekend. Est-ce que vous pensez que cela a un impact sur votre propre promo, vos propres ventes ? Si oui, le choix d’un autre weekend l’année prochaine est-il envisageable ?

En réalité, le Plane’R Fest est sur une autres région, notre taille n’est pas encore portée sur toute la France, donc pour le moment nous ne nous considérons pas en concurrence. De plus les groupes bookés au Plane’R nous intéressent beaucoup, et leur venue en France nous permets aussi de les viser sur le même weekend. C’est plus utile qu’autre chose, donc pourquoi pas même collaborer pour amener des groupes plus gros !

Au niveau de la programmation, comment ça se passe ? Et comment on attire, pour un petit festival tel que le Kave Fest, d’aussi belles têtes d’affiche telles que Myrath et Ten56 ?

En proposant un beau projet ! Les gars de Ten56 étaient là l’année dernière pour voir Landmvrks et ils ont adoré ! Et Myrath, et bien ils nous ont fait confiance et c’est vraiment top de leur part

Vos affiches sont composées actuellement à 95% de groupes français. Est-ce une vraie démarche de votre part ? Ou est-ce que, à moyen terme, vous voudriez attirer plus de groupes internationaux ?

La scène française regorge de talents et on aime beaucoup les mettre en avant. Notre volonté est potentiellement d’aller vers plus de groupes internationaux, mais quand on aura la capacité de recevoir plus de groupes, pour continuer à faire vivre notre scène (et également l’ouvrir au Rock) 

Niveau organisation, combien de temps prend le montage du festival sur le site de Gisors ? Est-ce que vous avez des contraintes ou des difficultés particulières ?

On compte environ une semaine d’installation. En terme de contraintes évidemment, on parle d’un site de patrimoine historique, en terme de poids et de vigilance on est obligés de faire attention, et tant mieux parce le lieu est top ! Les difficultés ? Le démontage : après avoir vécu l’intensité de deux jours de festival, tout ranger c’est un challenge. 

Au niveau des stands et des animations, si je ne me trompe pas, vous avez décidé de faire appel aux mêmes que l’année dernière. Pourquoi ce choix ?

Concernant les stands on a repris les même que l’année dernière et aussi fait appel à des nouveaux ! Pourquoi ce choix ? Car on aime bosser avec des gens de confiance, crée du lien, retrouver les mêmes têtes, mais avec des nouveaux à chaque édition.

Rassurez-nous, au niveau de vos excellentes bières, rien ne change ? 

En effet, pour la bière, on reste sur de la bière artisanale, brassée à Gisors, et cette fois-ci, on ajoute même du Cidre normand en pression. 

Une seule critique, suite à l’édition de l’année dernière, est revenue assez souvent : le tarif de la nourriture, jugée trop chère par rapport aux quantités, jugées là trop petites. Est ce qu’on peut attendre des changements à ce niveau ?

La critique sur la cuisine a été entendue. Comme on cherche à tout faire nous-même, on apprend de nos erreurs. Les foodtrucks vendent leurs produits beaucoup plus chers que ce que l’on propose en terme de qualité (viande et produit locaux, issus du boucher de Gisors ainsi que de la fermette Bio de l’Epte). Cependant, la remarque sur la quantité a été entendue, et l’équipe Kuizine a doublé de taille, pour assurer un meilleur service, et de plus belles portions

(heureux de lire qu’il s’agit de la seule critique !)

Si le camping à la fermette de l’epte a été fortement apprécié par les festivaliers, reste le problème des places restreintes – il était très vite complet l’année dernière. Est-ce que des aménagements sont prévus cette année ? Et comment envisagez vous la chose pour l’avenir (un agrandissement de l’actuel camping reste possible ?)

On a doublé la capacité du camping grâce à la Fermette Bio de l’Epte qui nous prête plus de terrain, malheureusement pour des raisons d’accessibilité (pompiers, etc.), on ne pourra pas aller beaucoup plus loin. A voir avec le temps comment tout cela évolue, mais on continue à travailler sur ce point.

As tu un dernier mot pour conclure cette interview ?

Eh bien, venez au Kave Fest ! Parce c’est une histoire folle, un évènement hors du commun, qu’on s’efforce de proposer un festival Konvivial et que c’est maintenant qu’il faut vivre cette aventure.


[INTERVIEW] Lex (Koritni) : « On a tous hâte d’être sur scène à Paris ! »

Après une petite pandémie et des gros changements de line-up, les Koritni, toujours menés par Lex, sortent « Long Overdue », leur nouvel album, au titre particulièrement bien choisi en cette occasion. Le chanteur (et maintenant guitariste) de la formation internationale a accepté de nous dire quelques mots sur cette galette, mais aussi sur leur prochain concert parisien ce vendredi, au téléphone, depuis le jardin de sa maison.

Metal-Actus : Comment tu te portes, en ce long week-end ?

Lex (chant/guitare) : à merveille ! L’été est en train d’arriver, et je commence pleinement à profiter du jardin. On a acheté notre maison ici, en France, deux mois avant le premier confinement et on a longtemps été dans les travaux, donc ça fait plaisir que tout cela soit derrière nous !

Je constate que tu as pu t’occuper durant les différents confinements, mais quant est-il du restant des Koritni ?

Certains ont trouvé le temps plus long que d’autres, notamment ceux qui étaient en appartement sur Paris. Personnellement, je trouve que c’était le moment approprié pour se recentrer et faire de la musique : cela fait cinq ans, quand tu y repenses, qu’on n’a pas créé de musique, donc je m’y suis remis et j’ai réappris à faire de la guitare au passage ! (rires) Enfin, pour moi, cela a été une période fantastique que ce soit professionnellement (j’ai tout de même écrit un album (rires)) que personnellement – on a rénové une maison, eu un chien, et un bébé aussi (rires) mais aussi on a fait plein de barbecues dans le jardin.

D’ailleurs, tu as fait des ajustements de line-up avant la sortie de cet album ! Comment tu as accueilli cette « chair fraîche » et comment vous vous êtes réunis autour de cet album ?

C’est assez agréable de pouvoir se réunir rapidement, car on est plus proche géographiquement parlant (rires). En ce qui concerne le nouvel album, j’ai privilégié l’efficacité et comme Luke (Cuerden) et Eddy (Santacreu) sont partis, je me suis occupé seul de la composition de l’opus, tout seul dans ma chambre. Tu comprends maintenant pourquoi j’ai du réapprendre à jouer de la guitare (rires). J’envoyais tout de même les premiers résultats à Tom (Fremont) voir ce qu’il en pensait, s’il voulait changer quelques petites parties. Et ça a été très efficace comme méthode – ce que j’ai préféré par rapport à avant. Même si on fera sans doute différemment pour le prochain album, pour laisser à chacun une place pour sa créativité.

Le titre « Go Hard Or Go Home” a un petit côté rock américain sudiste assez surprenant. Que peux-tu m’en dire dessus ?

C’est la première chanson que j’ai écrite pour l’album – en répétant à la guitare, avec un seul doigt (rires). Concernant les paroles, c’est un peu une histoire revisitée de Cendrillon : c’est un vieux gars qui va boire un soir, promettant d’être chez lui à minuit pétantes, mais il est toujours en train de picoler à cette heure-là (rires).

« Take It Off » a, lui, un joli petit côté bluesy. Comment tu l’as créé ?

Sur celle-là, j’ai commencé par la musique : elle a ce petit côté sleazy, sexuel, coquin… bref elle contient tout ce qui fait de nous d’ignobles et sauvages petits humains (rires). Je trouve que le groove de ce morceau est unique, avec un petit solo à la guitare dont je suis assez fier. C’est ma préférée de cet album.

Koritni sera en concert ce 2 juin aux Etoiles à Paris ! Que peut-on attendre de cette date ?

Déjà nous voir tous les quatre jouer sur scène (rires). Et je serai à la guitare pendant tout le set, ce qui va représenter un challenge les premiers temps pour moi ! On fera également quatre reprises, juste pour se faire plaisir et donner du peps au show. On a tous hâte d’y être !

D’autres dates de concerts sont-elles prévues ?

Pour l’instant on va jouer à Bilbao, et on a encore des dates à annoncer dans quelques semaines, notamment dans l’Est de l’Europe. Maintenant que nous n’avons plus les contraintes logistiques des uns et des autres pour organiser des tournées, ce sera plus facile à programmer sur du court et du moyen terme.

Un dernier mot ?

Je suis très heureux de tous ces retours positifs sur notre album, malgré le gros changement de line-up auquel nous avons dû faire face dans le groupe. On se voit aux concerts autour d’une bonne bière !

[INTERVIEW] Déhà (Dropdead Chaos) : « quand on a commencé, on a tous dit « On ne va pas créer de groupe, c’est mort ! » « 

Si le collectif d’artistes qu’il était à l’origine ne devait pas passer la pandémie, les Dropdead Chaos ont fait la surprise d’annoncer un premier album, les propulsant directement au rang de groupe, voire de « Supergroupe » diront certains. En résulte « Underneath The Sound », véritable uppercut à la fois dans vos tripes et dans vos cages à miel, renouveau du Neo-Metal qui plaira à la fois aux vieilles générations comme aux nouvelles. Déhà, l’un des deux frontman de ce groupe, a accepté de nous en dire plus sur la galette, mais aussi sur l’histoire de sa nouvelle famille !

Chronique « Underneath The Sound » ici

Merci à Romain Richez pour l’interview

Metal-Actus : Tout d’abord, comment vas-tu et comment va Dropdead Chaos ?

Déhà (chant/claviers) : ça va, comme tu peux le voir (NDLR : il écarte les bras), je suis dans mon studio, dans mon élément, et je travaille, comme d’habitude en fait (rires). Concernant Dropdead Chaos, tout va bien aussi, notre album reçoit énormément de retombées positives dans les médias, mais aussi auprès du public : on se rend compte que notre musique touche tellement de gens ! On ne s’y attendait pas.

De base, Dropdead Chaos est un collectif de musiciens qui ne se connaissait pas auparavant (riresà) et qui se sont réunis pour faire un titre durant la pandémie de Covid-19, en soutien au personnel hospitalier. Comment s’est pris la décision de rester ensemble et de faire évoluer tout ça en groupe ?

Comme tu le disais, on formait au départ un collectif d’artistes pour récolter de l’argent en faveur de la Fondation des Hôpitaux de France, pour les soutenir durant le plus gros de la crise du Covid-19. Cause qui nous tenait particulièrement à coeur d’autant que Nils (NDLR : Courbaron – guitariste du groupe) étant infirmier, il était – et est même toujours – en première ligne. Il nous a raconté de ces trucs… Enfin bref, on a fait le morceau, et en répétant, on s’est rendus compte que ça marchait bien, qu’il se passait un putain de truc entre nous ! (rires). Donc on a fait un deuxième morceau – cette fois pour les salles qui fermaient. On a vite embrayé sur un troisième titre, « Humans » donc. Et c’est là qu’on s’est tous regardé, et qu’on s’est dit « Bon, on fait quelque chose ? » (rires). Et c’est comme ça qu’on a lancé la machine. Le pire, c’est que quand on a commencé, on a tous dit « On ne va pas créer de groupe, c’est mort ! » (rires).

D’où vient ce nom, « Dropdead Chaos » ?

Il est directement inspiré du Covid-19 : « Dropdead » signifie littéralement « à mourir », mais avec une connotation positive, et non péjorative. A cela s’ajoute ce doux « Chaos » pour renforcer ce côté lumineux. C’est tout simplement un paradoxe qui souligne pourquoi on est là, pour aider des causes.

Tu bosses niveau paroles et chant avec Renato Di Folco (Trepalium, Flayed …). Comment ça se passe, ce boulot en binôme ?

On se contacte régulièrement et on se voit le plus souvent possible. Au niveau de l’élaboration de nos paroles, on apporte chacun nos idées qu’on met en commun. Parfois je viens avec des paroles et Renato va avoir direct la ligne de chant – et il est particulièrement doué pour ça – ou inversement, je vais avoir un rap d’emblée avec ses mots. On s’entraide, on se complète, et ce travail en binôme, comme tu dis, tu le ressens d’autant plus sur scène : Renato, c’est devenu un frangin ! Et ça fait du bien d’évoluer sur scène sachant que, quoi qu’il arrive, on a un back up mutuel. Lors de notre première résidence, on était impressionné par ce qu’on pouvait sortir, par notre alchimie…En sachant, qu’en plus, on n’avait jamais répété avant ! Lui et moi, mais aussi les autres et moi, on est devenus des frangins musicaux et extra-musicaux. J’ai trouvé une nouvelle famille ! Et j’estime avoir une sacrée chance !

Pourquoi avoir choisi de faire, presque, un album de Neo-metal ?

On avait envie de faire la musique qu’on a toujours eu envie de faire, et pour nous, qui avions grandi avec le Neo, ce fut une évidence…. Bon sauf pour Nils, je te l’accorde ! (rires) Mais on n’a aucun égo et chacun peut bien évidemment apporter sa touche, quelque chose qu’il a envie de faire … Tout comme rester passif ! L’inclusion du rap, par exemple, a été très bien accueilli par tout le monde. Du moment que tu respectes l’idendité sonore et visuelle du groupe, tu as presque carte blanche (rires).

Que peux-tu me dire sur le morceau titre , « Underneath The Sound », surtout ces « Hey Ho » qui t’interpellent d’emblée ?

J’ai une petite anecdote à ce sujet : c’est en fait quand Renato a reçu son nouveau micro et qu’il a voulu le tester, qu’il nous a sorti ces « Hey Ho » ! On a tous été interpellé d’emblée et notre producteur et manager HK (NDLR : du Vamacara Studio) a commencé à l’enregister et à faire des arrangements derrière. Et on a très vite trouvé les parties de guitares, avant de tout construire autour ! Niveau paroles, c’est moi qui les ait écrites pour Renato ! C’est un artiste qui se rend compte de l’amour puissant que lui porte le public, « je n’ai jamais trouvé d’autre amour que celui donné par des étrangers que je ne connais pas » pour reprendre les paroles. Et ce morceau est une introduction parfaite à nos concerts ! Et pour la petite histoire, sur « Rainman », c’est l’inverse qui s’est produit, à savoir que Renato a écrit une chanson pour moi. Ce n’était pas facile de s’approprier ses mots dans un premier temps, car c’est la vision qu’il a de moi, mais elle renvoie une image tellement géniale ! Comme tout l’album, elle compte un message d’espoir : quand la dépression te touche, tu vas bien sûr t’en sortir, même si tu vas sacrément en chier d’abord (rires). Mais bien sûr tout le monde peut y trouver sa propre interprétation !

Que peux-tu me dire sur le très ténébreux « One Last Encore » ?

Avec ce refrain qui ne fait que te rester en tête ? (rires) C’est encore un coup de HK, notre homme de l’ombre mais aussi un membre à part entière de notre bande ! Il a sorti un arpège de seulement trois notes – autour du quel on a tissé des lignes mélodiques plus puissantes encore. Côté paroles, même si évidemment tout le monde peut avoir sa propre interprétation, elle porte sur un artiste – encore (rires) qui veut tirer sa révérence. Elle est violente cette chanson, et inspire à la catharsis. Mais le dernier refrain apporte de l’espoir – on y a modifié deux petits mots par rapport deux autres.

Quelle est l’histoire de votre cover ? Parce qu’en la regardant, on ne se douterait pas qu’un groupe de neo-metal moderne se cacherait derrière ! (rires)

On a pris la photo sur le tournage du clip de « One Last Encore », donc l’artwork a été inspiré par la vidéo, et non l’inverse. J’aime bien les lanternes, au nombre de sept, comme nous ! Et puis il faut savoir que la véritable signification de mon prénom, Olmo, est … « arbre » ! On a tous eu une révélation en regardant la photo et c’est HK qui l’a reprise, en ajoutant une lumière au milieu pour représenter un arbre de vie. On a juste eu un bon feeling à ce moment là !

J’ai entendu dire qu’un deuxième opus était en préparation ?

Je ne vais rien t’en dire pour l’instant (petit sourire). On veut se concentrer sur le présent ! L’important pour nous maintenant est de pouvoir défendre cet album sur scène ! Et puis vous verrez, l’ambiance est totelement différente en live ! On a le sourire non stop, on vit véritablement notre musique.

Un dernier mot ?

Venez-nous voir en concert !

[INTERVIEW] Shakey Sue (The Hellfreaks) : « Notre album reflète le passé de notre groupe »

The Hellfreaks est un groupe hongrois fondé en 2009 par leur chanteuse Shakey Sue. A l’origine Post punk rock, il s’oriente rapidement vers des choses plus extrêmes, et remporte son petit succès dans le début des années 2010, avant de se séparer abruptement. Un hiatus de courte durée pouisque la frontwoman reprendra très vite le projet, avec de nouvelles têtes cette fois? Peu connu en France, ce groupe est à découvrir de toute urgence. Rencontre avec une femme (très) haute en couleur à l’occasion de la sortie du nouvel abum de The Hellfreaks, l’excellent « Pitch Black Sunset ».

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi ce titre, « Pitch Black Sunset » ?

Shakey Sue (chant) : Cet album traite des opposés : le passé et le futur, la vie et la mort, … ce genre de trucs en fait (rires). On a voulu que les paroles soient assez énergiques, mais toujours aussi sombre, pour représenter le clair obscur de la vie… Encore un opposé tiens ! (rires). Ce dernier se retrouve aussi sur notre pochette d’album, un tournesol, symbole de lumière, du soleil, de la vie qui se fâne – les couleurs disparaissent pour ne laisser de place qu’au noir, donc à la mort. On peut voir ça comme l’allégorie d’un été passé dans le noir (rires).Cet album reflète le passé de The Hellfreaks, et l’évolution qu’on a eu en 14 ans de carrière – en 2009, j’étais une adolescente et je trouvais plus judicieux de faire appel à mes amis qu’à des vrais musiciens.

Tu parles de ce split en 2014, pour mieux reformer le groupe, quelques mois plus tard, mais avec de nouvelle têtes ?

Lors de notre séparation en 2014, j’ai fait un travail sur moi : je me suis rendue compte de toutes les erreurs passées, et j’aurai aimé en avoir eu conscience dès le départ pour les réparer dans la foulée, ou bien faire les choses différemment. On s’imposait des règles, faire comme tel ou tel groupe. Ce fut notre erreur : il fallait faire la musique que nous voulions, et pas la musique que le monde nous dictait !
Je ne t’expliquerai pas les raisons de notre séparation – cela prendra au moins toute la soirée – mais, à titre personnel, je l’ai vécu comme une véritable rupture.
Nous n’avions rien décidé encore quant à l’avenir de notre shop en ligne, qui du coup continuait à tourner : cela est peut-être uen des raisons qui ont poussé ce célèbre festival américain à nous contacter pour venir jouer sur leur scène ! Et c’est quelque chose de fantastique pour un groupe comme nous, qui venons d’Hongrie. Cet email m’a donné la force nécessaire pour redémarrer la machine, et cette fois avec de nouvelles têtes ! Et tu sais quoi ? Non seulement j’ai su m’entourer de musiciens hyper talentueux, mais en plus … j’ai trouvé aussi mon mari ! (rires). Depuis la reformation du groupe, on tâche de ne pas se répéter, d’album en album, et d’apporter à chaque fois des touches d’évolutions pour sonner différemment ! C’est aussi pour cela que j’ai commencé à prendre des cours scream il y a 4 ans, que je suis toujours aujourd’hui !

Attend, tu prends des cours de scream ?

Oui ! D’ailleurs je prend aussi des cours de chant. Il faut dire que j’en avais besoin quand j’ai commencé, mais que je n’avais pas d’argent pour en prendre ! (rires). Aujourd’hui, je prend des cours toutes les deux semaines, et on ne voit pas que le scream mais aussi différentes techniques vocales.

Que peux-tu me dire sur « Weeping Willow » ?

C’est le morceau le plus sombre que j’ai pu écrire. Elle porte sur la dépression. Habituellement, je pense toujours aux instruments en premier, puis ensuite aux paroles. Avec cette chanson, c’est le contraire qui c’est produit. Elle est spéciale, c’est un peu mon bébé.

Que peux-tu me dire sur « PBSS », le morceau titre donc, « Pitch Black Sunset » ?

On a sorti un clip dessus ! Le morceau est un peu le sommaire de tout l’album, il présente toutes ses facettes en même temps ! Il porte sur la peur de perdre quelqu’un, de l’abandon…. bref, encore des paroles pas hyper-gaies ! (rires). Et on ne sait pas trop ce qu’elle donnera sur scène, elle est tellement spéciale ! On verra comment le public y réagira !

Pensez-vous bientôt revenir en France ?

On a beaucoup de concerts de prévus, mais pour l’instant rien en France. On espère que ce sera pour bientôt !

Un dernier mot ?

Ecoutez notre album ! On est très fiers de notre boulot dessus – autant musical que filmique – et on espère qu’il vous plaira autant qu’à nous !

[INTERVIEW] Ben (Highway) : « On voulait surprendre, on a pris un risque et ça a payé »

Après l’immense succès de « IV » en 2017, les activités des Highway se sont arrêtées nettes avec l’arrivée d’une certaine pandémie de COVID-19. Après avoir sorti quelques clips, le groupe originaire ont préféré attendre avant de sortir un nouvel album acoustique de reprises, « The Journey », avec inclus trois morceaux inédits, dont le ravageur « Like A Rockstar ». Ben et Romain, les deux frères fondateurs du groupe, ont accepté de répondre à nos questions sur ce petit bijou un brin particulier.

Interview réalisée le 03/02/2023 par téléphone – Merci à Roger de Replica Promotions.

Metal-Actus : Êtes-vous ravis des premiers retours sur l’album « The Journey » ?

Ben CHAMBERT (guitare) : On est ravis de ces premiers retours, surtout par rapport au fait que ce soit un album acoustique, pour un groupe de hard comme nous. On voulait surprendre, on a pris un risque et ça a payé.

Romain CHAMBERT (batterie) : Les premières chroniques sont toutes unanimes sur un point : on surprend. On ne nous attendait pas sur ce terrain- là.

Pourquoi avoir pris le risque de revenir avec un album tout acoustique composé de vos anciens standards ?

B : C’est quelque chose qu’on adore faire, on fait d’ailleurs des concerts acoustiques régulièrement. On voulait graver tout cela sur CD.

R : On voulait réaliser un vieux rêve en réalisant un album acoustique enrichi.

Vous êtes allé d’ailleurs à contrario de pas mal de groupes qui ont profité de la pandémie pour multiplier les sorties d’album !

B : On s’était mis dans une sorte d’attente : on patientait, que la situation avec les concerts se débloque rapidement. Mais comme ce n’est jamais venu, cela nous a un peu blasé ! Mais on a fait quelques clips, multipliant les concepts comme celui en dessin-animé.

Pourquoi avoir choisi le terme « cinématographique » pour définir « The Journey » ?

R : Et bien attache ta ceinture car tu vas voyager (rires) ! Chaque morceau a une atmosphère, unique, plus cinématographique justement ! On y a développé tout un vrai univers, avec une illustration par morceau, qui est une affiche de film. On estime qu’on peut voir un morceau, car on s’imagine chaque chanson. On a voulu aussi proposer une expérience d’écoute, du début à la fin de l’album, à une heure où on écoute surtout les mêmes morceaux en masse sur Deezer. On voulait revenir à l’amour de l’album. C’est plutôt une approche old school qu’on assume bien. En plus, on a pensé au format vinyle.

Pourquoi ce choix de single sur « Like A Rockstar » ?

B : C’est le dernier morceau qui a été composé, et on l’a tellement aimé qu’on l’a mis en avant. Un morceau électrique sur un opus acoustique donc (rires). Mais on a pensé qu’il faisait une bonne transition avec notre précédent opus, en tout cas selon notre producteur.  Et pour la mise en place de l’orchestre de cuivres Sandcat, il est venu tout naturellement parce qu’on faisait du Air cuivre sur le morceau !

R : On s’est dit alors qu’il fallait absolument qu’on mettre des instruments en cuivre, et je parle de vrais instruments et non des samples. Il nous fallait donc un groupe, et c’est là qu’une de nos productrices a pensé à ce groupe californien. Et les sessions studios se sont révélées passionnantes.

Avez-vous pu replanifier quelques concerts ?

R : On a effectivement des concerts de prévus : en France, en Italie, mais aussi à la fin de l’année en Espagne.

B : Oui nos concerts se dérouleront surtout sur le deuxième semestre de l’année. Mais ce sera une tournée électrique : pour faire un concert acoustique, nous aurions besoin de tous les intervenants sur « The Journey » 

R : On espère que cela se fera : ça promet de beaux moments en live !

Un dernier mot ?

R : Merci pour votre soutien ! Nous espérons que vous prendrez du plaisir à écouter notre album.

[INTERVIEW] :Julien (Virgil) : « C’est le premier album qu’on boucle aussi vite! »

Virgil est un nom sur toutes les lèvres depuis quelques temps : malgré la toute relative jeunesse du groupe, ils sont devenus en l’espace de quelques années, une pièce maîtresse de l’échiquier du Black Metal français. Leur nouvel album, « Acheron », ne vient que renforcer ce statut. Julien, guitariste de la formation, a pu nous en toucher quelques mots.

Metal-Actus : Quelles sont pour l’instant les retombées sur votre nouvel album « Acheron » ?

Julien Bacchero (guitares) : Les premières chroniques commencent à tomber, et elles sont plus que positives ! On est contents car « Acheron » nous a demandé beaucoup de travail pendant plus de deux ans.

Du coup, comment s’est passé la composition et l’enregistrement de cette galette, que je sens plus mature mais surtout plus personnelle ?

On a commencé à bosser avant le Covid mais on n’avait rien encore de bien concret comme morceau, car la tournée nous prenait beaucoup de temps. Avec l’arrivée de la pandémie et l’arrêt des concerts, on a pu se concentrer sur l’album et bosser. Comme j’ai un studio à la maison, on a pu faire nos enregistrements rapidement, c’est d’ailleurs le premier album qu’on boucle aussi vite (rires). Quand on a pu se revoir enfin physiquement, on a remis certaines choses en place, mais tout le travail en amont était déjà fait ! Et c’est effectivement un album plus personnel, Marius s’y est bien plus livré qu’auparavant.

Pourquoi ce titre, « Acheron » ?

C’est le nom du fleuve qui traverse les Enfers dans la mythologie grecque. Le nom de notre groupe, Virgil ou Virgile en français, est une référence directe à cet homme qui fait traverser les enfers à Dante. Il y a donc tout un rapport à la matière, à notre émotion la plus primaire. La notion de voyage est intéressante – sans pour autant que cela ne devienne un album conceptuel – et est même plus importante que l’arrivée, qui se fait assez vite.

Peux-tu me parler de ce beau choeur qui s’entend surtout très distinctement sur le premier titre de l’album ?

Il est présent sur chacun des morceaux, même s’il s’entend plus sur notre ouverture. Il fait le lien avec notre premier album. Notre choeur est « fait maison » par les gens de notre entourage : ces derniers font partie de notre production musicale. Ce sont nos moyens à nous, tout reste en famille !

Pourquoi avoir choisi « Eternity » en tant que single ?

C’est un texte qui nous parlait beaucoup : il parle du temps qui s’écoule et de quand on commence à vieillir. Il est l’une des premières chansons qu’on a composé pour « Acheron ». On a eu la tentation de ne pas le garder – on s’est retrouvé avec beaucoup de morceaux et on a du faire le tri. Mais c’est notre titre avec les plus de couleurs, où il y a un peu de tout et cela représente parfaitement l’album.

Que peux -tu me dire sur « Cocyte » ?

C’est un titre qui n’est pas logique : il està la fois plus différent mais aussi plus semblable à notre premier opus studio. La première moitié est un truc lent qui est différent, qui change de ce qui’on fait d’habitude, avant que le morceau ne revienne sur une base qu’on connaît plus de nous. C’est magique pour nou ce morceau car on ne l’a que très peu retravaillé. Il possède ce côté primal, très brut de pomme (rires).

Que peux-tu me dire sur « Nil » ?

C’est un de mes morceaux préférés, car il a un côté très très black (rires). C’est une reprise très sombre. On l’a hésité d’ailleurs à la sortir en single. Et on a hâte de faire découvrir ce morceau, qui plaira, je pense, à nos fans les plus radicaux.

Est-ce qu’on peut s’attendre à une annonce de concert bientôt ?

Non car on n’a pas prévu de date avant l’année prochaine. Il y a bien sûr cette mini-release qu »on a organisé à la Brat Cave, un endroit où on a été toujours très bien accueilli. Au niveau de nos shows, on a changé les tenues, on a transformé la set-list, et on vous réserve, bien sûr, quelques surprises !

Un dernier mot ?

Un grand merci pour le soutien, aux médias, à Romain de l’agence Singularité, à notre label et à notre petite équipe autour de Virgil !

[INTERVIEW] Julien (Magoyond) : « Nos trois albums se font mutuellement référence »

Après une campagne de financement participative couronnée de succès, les Magoyond et leur toute nouvelle « Necropolis » étaient attendus au tournant, tellement le résultat promettait d’être grandiose. Et il faut dire que les quatre geeks morts-vivants n’auront pas déçus leur public de goules et de survivants avec ce qui est le point final à un arc musical débuté il y a un peu moins de dix ans. Julien, dit « Le Mago » et chanteur de la bande, a accepté de nous en dire plus sur leur nouveau rejeton.

Metal-Actus : Maintenant que « Necropolis » est sorti, êtes-vous tous un peu surpris de l’immense succès rencontré celui-ci ?

Julien « Le Mago » (chant/guitare) : Oh oui ! C’est complètement fou ! On ne s’attendait pas à autant de retours positifs et surtout bienveillant à son égard. On reste sur notre petit nuage.

Il s’agit de la fin d’une trilogie entamée il y a une dizaine d’années avec « Pandemia ». Mais « Necropolis » semble être à la fois la suite de ce dernier mais aussi la suite de « Kryptshow ». Tu peux nous expliquer ?

C’est effectivement un arc en trois chapitres : « Pandemia » racontait la fin du monde à la date où elle aurait dû arriver (en décembre 2012), « Kryptshow » faisait l’état des lieux sept ans plus tard et « Necropolis » l’acheminement vers une autre société et la construction d’une nouvelle ville sur les cendres de l’ancienne. Les trois albums se font mutuellement référence, car c’est à la fois les conséquences du premier et du deuxième album qui ont permis aux morceaux de « Necropolis » de voir le jour.

L’élément nouveau dans « Necropolis » est l’utilisation d’un véritable orchestre. Etait-ce prévu depuis le début et est-ce que vous l’auriez fait si votre campagne de financement participative n’avait pas remporté un immense succès ?

On a utilisé des arrangements musicaux virtuels, créé par nos soins sur un clavier, sur nos deux précédents opus. C’était notre souhait, notre rêve de pouvoir enregistrer avec un véritable orchestre. Sa réalisation reste une énorme surprise pour nous, et on va avoir du mal à revenir en arrière par la suite (rires). Pour nous, cela change tout : nos morceaux sonnent plus vrai, sont plus poignants, plus puissants. Si on n’avait pas eu le financement nécessaire, on aurait fait comme avant, tout en virtuel.

D’ailleurs, est-ce que vous vous y attendiez à ce succès pour votre campagne Ulule ? Est-ce que l’argent récolté vous a ouvert certaines portes, l’orchestre à part ?

Quand on a lancé cette campagne, on avait l’espoir d’atteindre au moins 20000 euros comme pour celle de « Kryptshow ». Résultat : on a atteint notre objectif en a peine deux heures, et le compteur s’est littéralement emballé sur la fin, si bien qu’on a terminé douzième projet musical de la plateforme Ulule avec près de 1001 pre-commandes ! On s’est pris une véritable claque, on ne s’attendait absolument pas à ce raz-de-marrée. Cela nous a permis de rechercher un label pour la distribution de notre album, et, après avoir exploré ce qui se passait en France, on a signé avec M&O Music. Ce n’était pas le premier qui s’était présenté à nous, mais on ne voulait pas d’une structure trop grosse pour nous. Mais surtout, cela nous a permis, malgré nos particularités, de nous faire respecter de la sphère Metal française : on a conscience qu’on reste en marge et atypique car on ne coche aucune case. Et labelliser les groupes avec des étiquettes reste beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense … Cela doit être la raison pour laquelle il reste difficile de nous placer, plus particulièrement en festival, mais on est demandeurs et on ne veut que jouer partout !

Concernant votre reprise de « Soyez Prêtes » issu du dessin animé « Le Roi Lion », quelles ont été les démarches pour pouvoir l’utiliser auprès de Disney ?

Je dois avouer qu’on a eu un peu peur car, pour avoir moi-même travaillé avec l’entreprise par le passé, on avait bien conscience que Disney protège énormément ses oeuvres. Pourtant nous n’avons pas eu de difficultés : il nous a suffit de payer la SACEM! Et on a reçu également un mail de Disney France nous félicitant pour la reprise. On y tenait beaucoup surtout qu’on ne fait pas beaucoup de covers car on veut absolument que le morceau puisse s’incorporer dans notre univers, ce qui était parfaitement le cas avec « Soyez Prêtes ».

Que peux-tu me dire sur « Le Charnier Des Epouvantails » à la couleur très indus, et même, on oserait dire, très Rammstein ?

Effectivement c’est le morceau de Metal qui tâche un peu avec un choeur extrêmement puissant ! Il ouvre « Necropolis » et nous plonge directement dans une certaine violence puisqu’on va tout brûler et démolir les ruines de Magoyondville pour construire une nouvelle ville, Necropolis. Elle est aussi très cinématographique, on dirait une séquence de bataille à la Seigneur Des Anneaux ! On a pu travailler avec un vrai choeur, ce qui a été une opportunité de dingue ! Si nous n’avions pas pu travailler avec ce choeur, la chanson aurait pris une direction totalement différente.

Que peux-tu me dire sur le morceau-éponyme « Necropolis » et pourquoi ne pas l’avoir mis en avant à la place de « L’Ordre Des Ombre », que je trouve moins facile d’accès ?

« Necropolis » est la chanson qu’on a toujours voulu faire. Notre album est construit en pyramide et elle y occupe la place centrale. Elle comporte tous les instruments – à la base, elle aurait dû être instrumentale. Mais elle est aussi tellement « trop » qu’on ne l’a pas vu forcément comme la chanson pour pouvoir accrocher notre public. Pour choisir les singles, on s’est alors basé sur deux grosses critiques qu’on a toujours eu : qu’on n’était pas assez metal – alors on a balancé notre morceau le plus « gojiresque » possible, « L’Ordre Des Ombres » – et pas assez accessible – et donc on s’est tourné vers « Goliath Paradise » qui avait le potentiel de parler à tout le monde avec son petit air jazzy, mais qui était aussi le plus clipable. Cette chanson constituait une bonne porte d’entrée à « Necropolis ». Et en plus, on l’adore !

« Goliath Paradise » a bien été tourné au Zèbre de Belleville ? Et d’ailleurs quelle est l’histoire derrière ce morceau ?

C’est bien ça ! C’est, en quelque sorte, la suite de « Six Pieds Sous Terre » et une mise à l’honneur des survivants de l’apocalypse de « Pandemia ». Elle a cette atmosphère plus feutrée qui plait beaucoup ! Les gens se retrouvent après trois années pas simples autour de cette chanson que j’ai voulu comme étant celle du rassemblement, mais aussi comme une métaphore sur la situation du monde. C’est aussi une chanson assez positive alors que, habituellement, j’en met plein la tronche à tout le monde (rires)

Un rapide retour sur vos deux releases partys qui se sont aussi déroulées au Zèbre de Belleville ?

Les deux dates ont été complètes rapidement. Et les gens ont découvert que le lieu était le même que celui du clip de « Goliath Paradise », ce qui nous a permis de jouer sur l’immersion dans notre univers et de délivrer un show plus scénique. Mais il a été difficile pour nous de présenter nos nouveaux morceaux : on a pu, heureusement, compter sur notre public de passionnés qui connaissait déjà les paroles de certaines chansons par coeur ! Et puis l’intimité de la salle – le plus petit cabaret d’Europe – nous a permis de retrouver un côté familial, chaleureux et bon enfant que nous n’aurions pas eu ailleurs. Il faut savoir qu’on avait considéré jouer à la Maroquinerie, mais on a fait le bon choix avec le Zèbre, qui nous semblait plus approprié pour nos shows !

Est-ce qu’un live serait prévu avec un orchestre ?

Ce serait un grand rêve et on espère qu’il pourra un jour se réaliser.

Maintenant que la trilogie est terminée, quelle sera la suite ? Va-t-on quitter Necropolis ? Voire même quitter le joyeux monde des goules bien heureuses ?

Impossible sur ce dernier point, on est désormais bien trop ancré dans le monde des morts-vivants pour nous tourner vers autre chose. En revanche, on quittera effectivement Necropolis/Magoyondville, on va prendre plus de recul et voir ce qu’il se passe ailleurs sur cette grande planète.

Un dernier mot ?

Je suis très heureux que notre univers et le chant metal en français plaisent de plus en plus ! Surtout pour notre joyeuse bande qui fait de la fusion et casse lees codes habeituels du genre. On espère continuer longtemps dans cette voie-là. Alors merci à tous et à bientôt sur les routes.

[INTERVIEW] Olivier (Scarlean) : «On a tâché de rendre notre album plus vivant»

Quelques années après la bombe que fut « Soulmates », Scarlean revient plus fort que jamais avec une nouvelle galette, « Silence », reprenant toujours, avec plus de recul cette fois, le thème autour du « Ghost ». Olivier a accepté d’en dire plus sur cet album hors norme.

Metal-Actus : Pourquoi ce choix de titre ? Et d’ailleurs on le prononce à l’anglaise ou à la française ?

Olivier (basse) : On peut utiliser les deux prononciations ! On voulait effectivement avoir un titre qui soit compréhensible de tous, au moins dans deux langues différentes.

Est-ce que c’est un album conceptuel ?

Il n’est pas conceptuel : quand on compose, on n’a pas d’histoire prédéfinie, on veut juste « faire ça » et sonner comme Scarlean.

Comment a été composé cet album ?

On a procédé différemment de « Soulmates », où le groupe s’était retrouvé pour le composer – d’ailleurs je suis arrivée pendant le mastering de l’album. Sur « Silence », on s’est envoyé des fichiers par un habile jeu de ping-pong, durant lequel chacun d’entre nous a apporté des sons – parfois très efficaces – et vérifiait que ça marchait bien. On a pu apporter un petit côté organique qui se répète tout le long de l’album.

« Un petit côté organique » ? C’est-à-dire ?

On a tâché de rendre notre album plus vivant, plus humain, avec plus de détails. On a utilisé plus d’instruments, différentes choses comme le (à retrouver). On a aussi laissé volontairement des faussetés, comme sur le solo de Michel sur « Wake Up Right More ». De ce point de vue là, « Soulmates » était plus formaté.

Concernant le clip de « No Remedy », il a été tourné dans quelle église ?

Il a été tourné dans une petite église de Montpellier, dans laquelle on a été accueilli les bras ouverts. Le tournage n’en fut que plus qu’agréable.

La femme du clip est-elle la petite fille présente sur la pochette de « Soulmates » ?

Oui je te le confirme ! Le personnage du Ghost a tendance à disparaître sur cet opus, mais il est toujours bien présent ! On va continuer d’exploiter cette dualité qu’on avait commencé à explorer sur « Soulmates » et on va faire vivre le Ghost, mais on va voir et toucher de plus en plus de personnages.

D’ailleurs, vous le faîtes vivre via ce label que vous avez fondé, « Ghost Productions »….

La création de cette maison de disques est intrasecte au groupe, pour plusieurs raisons, dont la principale, par rapport à des soucis administratifs.

Que peux-tu me dire sur « The Hand On Your Skin », qui débute parfaitement bien votre album ?

C’est l’un des premiers titres que nous avons composé, et qu’on a balancé en ouverture de l’album, car c’est celle qui est la plus représentative de Scarlean, avec pas mal de rebondissements.

Que peux-tu me dire sur The One Who Sees ?

C’est une chanson qui change pour nous car on diffère nos habitudes de jeu avec. Elle change de couleur et de dynamique par rapport à ce que nous proposons habituellement.

Avez-vous des concerts de prévus ?

Nous attendons encore des opportunités pour jouer : avec la crise sanitaire qui est passée par là, toutes les tournées ont été reportées et il y a du monde au portillon pour jouer. Mais on ne se plaint pas, d’autres groupes sont en train de galérer encore plus que nous ! Nous jouerons pour sûr au Foud’Rock le 19 novembre et au Cherrydon de Marseille. On en a encore d’autres sous le coude non-officialisées, mais on va pouvoir bien voyager.

Un dernier mot ?

Merci à tous et en particulier aux contributeurs de notre pledge : on a reçu une véritable vague d’amour qui nous pousse à fournir le meilleur de nous-même pour vous faire vibrer. Et on a hâte de venir défendre notre album sur toutes les routes de France !

[INTERVIEW] Xavier (Malemort) : « Nous étions donc très confiants dans nos titres»

On peut dire qu’on l’aura attendu de pied ferme celui-là ! Les Malemort reviennent enfin en cette rentrée avec une nouvelle galette, « Château-Chimères », autour du Château d’Hérouville dans l’Oise. Xavier a accepté notre interview pour nous en dire plus sur cet album très particulier.

Metal-Actus : Salut Xavier, et merci pour le temps que tu nous accordes ! As-tu eu déjà des premiers retours sur « Château-Chimères », le nouvel album de Malemort ?

Xavier (chant) : Oui, on a déjà pu prendre la température durant notre journée promotionnelle de vendredi. Et au vu de tous les retours qu’on a eu, je suis heureux de voir que nous sommes sur une très bonne lancée. Ce qui est inédit, c’est qu’on a organisé une prévente importante avant la sortie officielle de l’album, durant laquelle on s’est engagé à ce que tout le monde reçoive son disque avant la date butoire . Et on a eu pleins de messages à la suite de nos envois, adorables, nous complimentant sur l’opus. En faisant cela, on ne s’est jamais autant senti aussi proche de notre public. Côté presse, on ne reçoit que des louanges, et Rock Hard en a fait son album du mois!

Une prévente qui s’est d’ailleurs effectuée via le site KissKissBankBank, ce qui est assez original en soit !

On voulait avec KissKissBankBank, par un moyen détourné, toucher notre public avec des préventes à l’ancienne. Bien évidemment, cela nous a permis aussi d’obtenir un apport de fond qui nous servira pour la suite des événements …. Mais le fait de demander spécifiquement à nos fans de l’aide pour financer notre album m’aurait, à titre personnel, mis mal à l’aise.

Vous êtes un groupe qui monte en puissance, et ce, depuis vos débuts. Il y avait énormément d’attente sur « Château-Chimères », d’autant plus qu’il a mis un certain temps à arriver avec tout le contexte créé par la pandémie. Ressentiez-vous une certaine pression, de devoir vous montrer à la hauteur, et plus particulièrement, de « Ball Trap » qui avait remporté un gros succès ?

Au moment de la sortie de « Ball Trap », nous avions déjà composé certains des morceaux de « Château-Chimères », que nous jouions en live, ce qui nous permettait de voir les qualités et les défauts de chacun d’entre eux et d’ajuster en fonction. Nous étions donc très confiants dans nos titres, on savait ce qu’on avait envie d’ajouter, si on voulait aller plus loin. Non, nos craintes concernaient surtout sa réception, car, comme tu l’as toi-même souligné, il allait être très compliqué de passer derrière « Ball Trap ». Est-ce que notre public allait accepter quelque chose de nouveau ? On a été rassuré de ce côté-là.

Tu dis dans le « Grimoire » donné à la presse que c’est la consécration d’un vieux rêve pour toi. Tu peux m’expliquer quelles en sont les origines, les racines ?

J’ai emménagé à trois kilomètres de ce château il y a plus de dix ans. Il était alors encore abandonné. Et j’ai entendu des histoires dans mon villages, de la part de personnes âgées, que je ne croyais pas jusqu’à ce que je fasse mes recherches. Et j’ai été d’emblée fasciné…. Ce château représentait la pointe de la révolution musicale de la folie des années 1970 ! C’est devenu une source d’inspiration pour moi…J’ai alors commencé à regrouper des informations – parcellaires du coup – sur ce château. Je voulais en faire notre deuxième album mais je ne nous sentais pas encore mûrs pour ça. Donc on a décidé de sortir plutôt « Ball Trap ». La fin de la dernière tournée avait été compliqué pour moi – et donc je me suis remis à ce projet.

Du coup je suppose que vous n’avez pas rencontré des gens en relation avec le château (d’anciens propriétaires par exemple) dans le cadre de l’élaboration de la galette ?

On a tenu à rester à une certaine distance pour éviter l’effet manuel d’histoire. On voulait créer du neuf sur une vibration présente.

Comment réussir à tisser, construire quelque chose musicalement autour de ce château ?

Il était évident qu’on ne pouvait pas construire une grosse histoire, on a alors choisi douze instantanés, représentés par chacune des chansons, pour pouvoir coller au mieux à la légende du château. Mais cela permet aussi de donner plusieurs sens et une libre interprétation du morceau, et c’est quelque chose que j’essaie de faire dans l’écriture de mes paroles. L’un de nos musiciens a, par exemple, cru que l’un des morceaux de « Château-Chimères » parlait de sa vie personnelle ! Au niveau de la musique, j’écris en général le point de départ de chaque morceau avant de le balancer à Sébastien Berne, notre claviériste et notre guitariste, et je lui laisse carte blanche. La seule chose sur laquelle on était raccord dès le départ était qu’il fallait absolument éviter un son seventies, que ça reste toujours estampillé Malemort par l’ambiance, le son et l’énergie.

« L’Eau Des Fossés » est consacré à Elton John, notamment par des sonorités sorties de ses morceaux ! Que peux-tu me dire sur l’histoire que tu as choisi de raconter ?

Cette chanson porte sur l’amitié entre Elton John et son parolier, Bernie Taupin: le premier va profiter de la vie jusqu’à la folie, quitte à se démolir, alors que le second, plus calme et réservé, fuit cette vie de paillettes. Il va pourtant se montrer présent pour lui aux heures les plus sombres de sa carrière. C’est une chanson mi-figue, mi-raisin, douce amère.

Est-ce que l’incendie du château était un instantané qu’il fallait absolument traiter, dans « Pyromane Blues » donc ?

Tout à fait ! Cet incendie, c’est, pour moi, l’allégorie de ce qui peut arriver de pire à un musicien. Michel Magne, à l’époque propriétaire du château, a perdu des centaines de partitions, de matériel …. des heures de travails envolées, parties en fumée ! Cela finira d’ailleurs par le détruire. De plus, c’était, selon moi, le signe avant-coureur de la chute de ce château !

Et justement, maintenant que ce château a été restauré (aujourd’hui, c’est de nouveau un studio d’enregistrement), penses-tu qu’il peut, de nouveau, revêtir sa gloire d’antan ?

Je lui souhaite de tout mon coeur, mais je suis de ceux qui croient que le destin ne passe pas au même endroit deux fois. Les temps ont changé, et aujourd’hui, l’individualisme est tel que personne ne se voit enfermé en résidence pendant deux mois pour faire un album. De plus, les labels sont actuellement en manque d’argent et ne peuvent financer ce genre de choses…

Concernant « Quelle Sorte D’Homme », on pourrait penser que ce morceau a été créé pour faire la jonction entre « Ball Trap » et « Château-Chimères ». Est-ce le cas ?

On ne l’a pas pensé comme ça, même si on nous l’a déjà dit. On ne voulait pas mettre en place une continuité entre nos deux albums. Effectivement, je vois pourquoi beaucoup pensent que c’est un morceau « pont » avec notre précédent opus – il a des riffs lourds et un refrain marquant et sautillant. On a cependant différents sons de guitares, plus présentes dans la vélocité. Sébastien est d’ailleurs très fort pour écrire des solos qui vont venir servir le propos du morceau, et non mettre en avant le guitariste.

Comment s’est faîte la collaboration avec Dan Ar Braz ? Car je crois savoir qu’au départ, vous vous êtes juste rencontrés pour parler du Château !

De base, il était hors de question de mettre des collaborations dans l’album, car le lien que j’ai avec celui-ci est trop personnel. Même dans notre entourage je ne voulais aucun featuring. On a rencontré Dan Ar Braz, que certains d’entre nous ne connaissaient pas, pour lui acheter du matériel. Et en discutant un peu, on s’est penché sur la carrière du bonhomme : et il nous a dit qu’il a enregistré 7 de ses albums au Château ! On s’est rappelé pour échanger à ce sujet, et il est devenu une source inattendue d’informations pour nous ! Le hasard fait bien les choses ! On s’est donc rapidement lié d’amitié. Et un matin, je me suis réveillé avec le refrain de « Je M’En Irai » dans la tête. Je l’ai maquété et soumise à Seb qui voulait qu’on l’enregistre immédiatement. Et Dan voulait également l’écouter. C’est alors que je me suis dit, pourquoi pas lui demander de participer au morceau ? Cela paraissait logique et cela laisserait une vraie trace reliant notre album à l’histoire du château !

Concernant les concerts, est-ce que certaines choses se préparent ? Pensez-vous pouvoir organiser un concert-concept avec des décors et des projections, durant lequel « Château-Chimères » serait entièrement joué ?

On va démarrer les lives en 2023, probablement à la fin de l’hiver, voir le début du printemps prochain. On veut laisser le temps à l’album de se faire une place. En plus, avec la pandémie et les nombreux reports de concerts, c’est un peu le bazar dans les salles, on va donc laisser passer un peu de temps. Concernant le concert-concept comme tu dis, on y pense très fort et on a beaucoup de monde qui le demande. On verra en temps voulu.

Un dernier mot ?

Un grand merci à ceux qui nous ont attendus longtemps pour l’arrivée de ce disque, mais aussi pour l’incroyable accueil que vous lui réservez!

[INTERVIEW] Tom Naumann (Sinner) : « en ces temps difficiles, on s’est entraidé et serrés les coudes au sein de notre communauté Metal »

Acolyte de toujours – ou presque – de Mat Sinner, Tom Naumann a accepté une longue entrevue afin de parler plus en détails de « Brotherwood », dernier né des Sinner, mais aussi des projets du bonhomme tout comme la difficulté de se dégoter quelques dates de concert !

(interview réalisée en visio le 22/07/2022 – Thanks to Markus Wosgien from Atomic Fire Records)

Metal-Actus : Quelles sont les premiers retours sur ce nouvel album de Sinner, « Brotherwood » ?

Tom Naumann (guitares) : Jusque là, on a de très bons retours ! Les sites web et les magazines ont beaucoup aimé, et il est même entré dans les charts allemands ! Avec Sinner, on est rentré dans le top 100, dans le top 50, alors que là on est dans le top 30 ! C’est absolument inattendu pour nous et on est très contents et fiers. Du coup on va fêter ça, et dans trois heures, on va nous retrouver bourrés (rires) non je plaisante, on va fêter ça ce soir, mais pas trop non plus !

Ce titre « Brotherwood » fait référence à l’amitié et à la fraternité dans Sinner, depuis les débuts du groupe, je me trompe ?

Oui. Je connais Mat (Sinner) depuis maintenant plus de 40 ans, et avec Alex (Scholpp) depuis plus de 20 ans. On joue ensemble et on traîne ensemble depuis très longtemps : ce n’est pas que la musique qui nous lit, mais aussi notre vie privée. Par exemple, Mat et moi on supporte la même équipe de foot – et on a pratiqué ce sport ensemble. Aussi, la pandémie a beaucoup affecté certains de nos amis qui bossaient et bossent toujours dans le live, on a donc voulu les aider à notre façon : on a proposé à nos techniciens de venir enregistrer nos parties à la batterie et à la guitare de ce nouvel album, de nous filmer pendant notre temps au studio, et on a proposé à d’autres de venir mixer le résultat. On a donc embauché notre entourage qui se retrouvait sans solution de repli durant cette période. J’ai vraiment l’impression qu’en ces temps difficiles, on s’est entraidé et serrés les coudes au sein de notre communauté metal en Allemagne.

Pourquoi avoir choisi cet artwork ? Car je trouve qu’il y a quand même un bon décalage avec le titre de cet album !

Le truc est qu’on s’est lancé sur une série d’artwork avec des couleurs vives – un peu comme les illustrations mexicaines – depuis la sortie de « Tequila Suicide » en 2017. Avec « Brotherwood », on voulait se lancer dans quelque chose de différent, revenir vers le son qu’on avait dans les années 1990 avec quelques modifications plus contemporaines. On s’est dit alors que ce serait bizarre de tout changer d’un seul coup, donc on s’est contenté de garder l’empreinte visuelle qu’on a adopté depuis deux albums. On voulait éviter une coupure trop radicale. Après, je suis sûr que le prochain artwork sera complètement différent, même si je ne sais pas non plus à quoi ressemblera l’opus qui ira avec !

« Bulletproof » est un titre extrêmement catchy, un très bon single et très bien placé en tête de tracklist, puisqu’il réussit à capter d’emblée notre attention. Comment ce morceau a-til été créé ?

Je crois qu’avec Mat on a commencé à écrire l’album vers Novembre 2021 et on a terminé fin février ou début mars. On en a sorti 9 chansons. Et « Bulletproof » est l’une d’entre elle et c’est comme – attend je prend ma guitare tu vas mieux comprendre – * joue le riff de Bulletproof* – j’avais ce truc en tête et on s’est dit « hé c’est une bonne idée, écrivons autour de ce riff! » Donc on a commencé à tisser autour avec les lignes de chants, les paroles, et on a trouvé une fois terminée qu’elle était parfaite. Après on s’est occupé d’écrire et d’enregistrer les autres morceaux et puis ensuite on s’est retrouvé pour parler du tracklist ensemble – on discute beaucoup de ça – Par contre je ne suis pas d’accord sur le fait que « Bulletproof » soit la meilleure des manières de commencer notre album. Je pense que ça aurait également bien marché avec « Brotherwood » par exemple. Je vois toutes nos chansons de manière totalement égale, mais c’est vrai que « Bulletproof » est une excellente introduction

Que peux-tu me dire sur « The Man They Couldn’t Hang », plus particulièrement sur les paroles et ce long break instrumental ?

L’idée était d’écrire cette chanson comme on le faisait dans les années 1990 ! J’ai toujours adoré ce rythme * joue le rythme principal* et j’étais en train de le jouer comme ça, et j’ai trouvé ensuite le riff que tu entends dans la chanson, même si je ne sais pas trop comment il est arrivé dans ma tête (rires) . Et donc j’ai commencé à écrire le morceau, et je me suis dit ensuite qu’elle serait d’enfer avec une partie orchestrale ! Cela la rendrait plus spicy, elle irait dans une direction plus prog mais tout en restant assez heavy. J’ai donc bidouillé quelques parties orchestrales mais avec mon PC et mes deux doigts comme ça (rires). Cela ne rendait pas vraiment très professionnel. Et j’ai un bon ami en Suisse qui m’a proposé de m’aider avec ça, et qui a programmer tout cette partie, notamment avec les claviers, pour avoir un excellent rendu final. Et je crois que ça parle du fait que tout le monde a des problèmes dans sa vie et que, parfois, on a envie de tout abandonner. La chanson te dit donc de te relever, de ne rien lâcher, reprend-toi et avance.

Pourquoi avoir choisi de faire une reprise de The Killers ?

On fait de nombreuses reprises depuis nos débuts en tant que Sinner, qui ne sont pas forcément en adéquation avec notre direction musicale : on a repris durant toute notre dernière tournée, par exemple, « Message In The Bottle » de The Police. On s’est attaqué aussi à Janet Jackson, … donc des trucs opposés et totalement différents. J’écoute moi-même de la country, Slipknot, Pink Floyd, donc je suis quelqu’un de très ouvert musicalement. Et je suis également fan de The Killers, je trouve leurs morceaux vraiment exceptionnels. Et j’ai proposé l’idée de reprendre celle-là et d’y donner en passant une petite touche Sinner. Et Mat a trouvé notre enregistrement avec Alex surprenament bon et allant bien avec les autres morceaux de l’album. Donc au départ, on voulait en faire une bonus track mais elle a fini sur l’album.

Au niveau des concerts, des choses de prévues ?

Actuellement, nous sommes en train de discuter avec un tourneur pour programmer des dates cet hiver. Mais on ne sait pas si cela se fera à cause de la pandémie. Trouver des dates en ce moment est compliqué car tout le monde est sur les routes en ce moment, tout le monde doit jouer. Et en plus de nombreuses salles ont du fermer durant les différents confinements …. Donc c’est assez difficile en ce moment. Mais on fera tout pour partir en tournée, car on adore jouer en live, et on voudrait présenter nos nouvelles chansons à notre public

Quels sont tes plans avec Primal Fear ? Et en solo peut-être ?

On va jouer avec Primal Fear au Summerbreeze, et espérons, au Metal Hammer Festival en Novembre. On est déjà en train de composer – Rolf et Alex ont déjà quelques chansons d’écrites – et on espère rentrer en studio au début de l’année prochaine, pour sortir un nouvel album dans le courant de cette même année. J’ai également fondé un nouveau groupe, avec lequel j’espère pouvoir enregistrer rapidement. Vous en saurez plus en septembre ou en octobre.

Un dernier mot ?

Bonjour à nos fans français ! Faîte bien attention à vous, soyez en bonne santé, célébrez la vie ! On espère vous revoir bientôt en tournée ou en festival autour d’une bonne bière fraîche ou un bon petit vin.

Retrouvez notre chronique de « Brotherwood » ici.