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[INTERVIEW] Don Foose (One Life All In) : « On ne prend plus le temps de discuter et surtout de s’écouter »

Après un premier EP particulièrement bien remarqué, changement d’ambiance pour les One Life All-In avec la sortie de l’album « Eye Of The Storm », plus sombre et moins personnel que son prédécesseur, même si la nature du ton reste toujours autant reconnaissable. Don Foose, le chanteur américain de la formation, a accepté de nous raconter cette petite (r)évolution pour son groupe.

Metal-Actus : Bonjour Don ! Comment a été réceptionné « Eye Of The Storm », sorti ce 23 juin ?

Don Foose (chant) : Nous n’avons eu pratiquement que des retours positifs jusqu’à aujourd’hui. On nous dit beaucoup de choses qui nous font plaisir, comme « c’est un bol d’air frais », ou encore « chaque chanson est différente, on ne s’ennuie jamais ». On est très fier de cet album, donc on est ultra-heureux de toutes ces critiques positives.

« Eye Of The Storm » est un titre qui m’évoque les dernières actualités : le Covid, les contestations qui ont éclaté notamment en Orient, Trump au pouvoir aux Etats-Unis … Ce sentiment est renforcé par cet artwork. De quelle manière ce qu’il se passait à travers le monde a impacté la composition et l’écriture de cet album ?

Avec l’arrivée du Covid, de nombreux combats ont éclatés : Meetoo, BlacklivesMatter, les combats LGBT…., mais tout est devenu sujet à récupération politique,  ce qui est fortement désagréable ! Et puis maintenant, on doit se battre, tout le temps, et au fond, on ne prend pas le temps de discuter et surtout de s’écouter pour oeuvrer ensemble. Alors on voulait lancer une sorte de message, et inviter les gens à garder la tête froide, et à prendre en considération les autres. Etre des ambasadeurs de bonne volonté en fait ! (rires)

Mettre en avant « Do Or Die » votre morceau d’ouverture, en tant que single, c’était une évidence pour vous ?

« Do Or Die » est la meilleure des façons d’ouvrir un album, et donc le single parfait pour le vendre. Il est tellement énergique et diversifié qu’on a pensé tout de suite qu’il constituait une très bonne présentation de l’album.

« Eye Of The Storm » aurait aussi pu constituer un bon single, tant son refrain est hyper entraînant !

Pour tout te dire, on l’avait aussi retenue avec « Do Or Die » pour le balancer en single, même si notre choix s’est finalement porté sur ce dernier. On avait aussi pensé à « Say My Name », mais vu qu’elle porte sur un délire que j’avais étant ado, elle n’était pas aussi puissante et fédératrice que « Eye Of The Storm ». Elle parle de tous ces trucs dingues qui se passent à travers le monde,  qui ont mis en valeur les côtés négatifs de notre société, par exemple la grosse remontée du racisme aux Etats-Unis. On entend différentes influences, mais c’est surtout ce petit air à la Type O Negative qui me plaît fortement !

Que peux-tu me dire sur « Won’t Hesitate » et son côté nu metal américain ?

C’est un morceau un brin différent car il comporte des parties rappées, qu’on trouveraient dans des vieux titres de Korn par exemple. Il apporte quelque chose de nouveau à One Life All In et on n’a pas hésité une seule seconde à l’inclure dans notre tracklist.

Que peux-tu me dire sur « Madbull »?

« Madbull » parle de notre santé mentale – et de comment, en seulement quelques secondes, on peut basculer dans la folie, et les moyens que nous mettons en place pour brider cette même folie.

Pourquoi cette reprise de Faith No More « Digging The Grave » ?

Faith No More a toujours eu une grande influence sur nous. Et c’est Clem, notre guitariste, qui nous a envoyé cette cover, en me demandant de chanter dessus, juste pour voir comment ça rendrait. Et on l’a gardé !

Pourra-t-on bientôt vous voir en concert ?

On essaye de se programmer des dates, et on voit pour une tournée, plutôt en première partie d’un plus gros groupe.

Et d’ailleurs comment se sont passées vos premières dates aux Etats-Unis ?

Très bien, on a eu trois belles dates dont une assez mémorable à New York, et un public en feu. C’était vraiment génial et on a eu pas mal de bons retours – c’est encourageant pour la suite, et j’espère pouvoir encore défendre One Life All In là-bas.

Un dernier mot ?

Merci à vous tous pour vos encouragements et vos retours. On espère que vous avez adoré l’album, autant que nous.

[INTERVIEW] Clément (Guitare/One Life All-In) : « On arrive donc aujourd’hui avec un son un peu plus personnel »

Après avoir emballé la critique européenne avec leur premier EP « The A7 Session » les One Life All-In sont de retour ce printemps avec de la nouveauté savoureuse, « Letter Of Forgiveness ». Metal-Actus a pu s’entretenir avec Clément, guitariste du groupe, sur la conception de ce nouveau bébé.

Interview réalisée le 24 avril 2020 par téléphone par Roxane BAYLE
Photo à la une par Sylvain Mestre

Metal-Actus : Beaucoup de médias vous qualifient de «supergroupe». Est-ce le cas selon toi ?

Clément (guitares) : Alors on est effectivement des musiciens qui ont pu faire leurs preuves, mais après, nous qualifier de «supergroupe»…. En fait, le terme peut s’appliquer à Don (Foose) et à Kévin (Foley) qui ont fait beaucoup de choses. Mais en ce qui concerne Franco et moi, on va rester modeste, car on a fait beaucoup moins de choses : on a joué dans Seekers Of The Truth, on a fait quelques dates, mais ce n’est pas de la même envergure.


Comment vous vous êtes rencontrés ? Et à quel moment vous vous êtes dit « Putain, il faut qu’on fasse de la musique ensemble » ?

Quand on jouait avec Seekers, on a fait une date à Lyon avec The Spudmonsters, l’autre groupe de Don. Le courant était bien passé entre nous, et on avait bien pu discuter avec lui. Quelques jours plus tard, Franco était au Hellfest – je crois que c’était en 2014 – et les Spudmonsters jouaient. Et Franco a recroisé Don et ils ont pu repasser un peu de temps ensemble. L’année suivante, alors qu’on enregistrait un album avec Seekers, on lui a demandé de venir chanter sur un de nos morceaux.
Quand on a commencé à composer les premiers morceaux de One Life All-In, on s’est demandé qui allait les chanter. Et une fois qu’on a eu les six morceaux, on s’est dit «Tiens, pourquoi on n’enverrait pas les morceaux à Don ? » sans aucune prétention ou quoi que ce soit d’autre. On lui a donc fait parvenir des démos. Et ce qu’il a fait dessus nous a bien plût. Cela nous a donné envie d’aller un peu plus loin, donc de les enregistrer sur CD et d’essayer de faire un peu plus de choses !
Kevin est arrivé dans l’intervalle : on n’avait toujours pas de batteur et on se posait la question de faire appel à un vrai batteur, ou de faire le truc via un ordinateur. Kevin venait tout juste de mettre une annonce sur sa page Facebook à l’époque, il annonçait chercher des groupes avec qui jouer en spécifiant qu’il voulait faire autre chose que du Death ou du Grind. On est tombé donc au bon moment ! Tout s’est passé extrêmement rapidement !

«Letter Of Forgiveness» est votre second EP. A-t-il été plus évident à composer que votre premier EP, «The A7 Session»?

Alors il n’a pas été très compliqué à composer, juste plus long : pour le premier, Franco avait déjà tout composé dans sa tête – il avait écrit des morceaux qu’il n’avait pas encore mis en forme mais il avait déjà des idées bien précises de comment ça allait sonner. Pour le deuxième, il n’y avait pas vraiment de nouveaux morceaux : on a dû tout composer ensemble et trouver une dynamique de travail ensemble. Si Franco ou moi on avait un riff, on se voyait – on s’est toujours vu très régulièrement – il me montrait son riff, je le rejouais, et on enregistrait tout ça sur ordinateur. On voyait alors ce que ça donnait, et on rajoutait, déplaçait, enlevait certaines choses. On envoyait ensuite les morceaux à Don qui pouvait, lui aussi, demander à les modifier. On arrive donc aujourd’hui avec un son un peu plus personnel selon moi, avec notre propre identité car tout le monde a pu donner son avis et toutes les influences ont été prises en compte.

Pourquoi ce titre «Letter Of Forgiveness» ?

C’est un titre qui a été proposé par Don. C’est aussi le premier morceau de l’EP. Don a écrit les paroles, et elles sont assez personnelles : Don est très croyant – c’est le seul dans le groupe – et il a décidé de s’imaginer dans une conversation avec Dieu pour s’excuser de tout ce qu’il a pu faire de mal dans sa vie – des choses qu’il regrette, dont il n’est pas très fier. C’est une manière d’avancer, de passer à autre chose. Je pense qu’il est important pour Don ce morceau car il arrive à un moment de la vie où il a besoin de le faire, mais où aussi il a besoin d’exprimer des choses plus personnelles de ce qu’il faisait par le passé avec ses précédents groupes.

Quelle est la signification de votre artwork, vrai tatouage que j’aurai plus vu sur le bras d’un marin, par exemple !

Oui c’est vrai ! (rires) On a fini de composer les six morceaux, et on se posait la question de la pochette. On n’avait pas du tout d’idées. Don avait ce visuel là, qu’il avait obtenu de son ami Dave Quiggle et il nous l’a proposé, et on a accepté. Et Dave nous a donné son accord plus l’utiliser, à condition de pouvoir le retoucher, essayer de faire quelque chose de cohérent avec l’image. On est très content d’avoir pu collaborer avec lui : à la base, c’est un tatoueur, mais il a aussi fait les pochettes de plusieurs groupes, notamment des Foo Fighters et de Comeback Kid.

Le clip de «Hey Man!» est sorti aujourd’hui. Pourquoi avoir choisi de le mettre en avant ?

Alors ce titre on a choisi de le mettre en clip pour plusieurs raisons : la première est que c’est un morceau court, et on voulait faire un clip court avec des images du studio. Elles montrent qu’on a passé un bon moment, on voulait que ce soit une vidéo souvenir, un peu comme à l’époque où on faisait des albums photos, qu’on aurait plaisir à regarder encore et toujours. Donc oui, égoïstement, on a fait ça pour nous (rires). La deuxième est qu’on a un peu toutes les facettes de l’ambiance des morceaux de One Life All-In dans ce même morceau : il est rapide, avec une influence punk et des mélodies au niveau des guitares avec un chant qui arrive à se placer au milieu de tout ça. Ce morceau est donc assez représentatif du style.

Vous avez choisi de reprendre un standard de The Cult «83rd Dream». C’est un univers, à première vue, assez éloigné du vôtre. Pourquoi ce choix ?

Au début, on ne pensait pas le faire figurer sur l’EP ! Comme je travaille beaucoup sur ordinateur, Don m’avait demandé de réarranger certains morceaux de son choix pour qu’il puisse les chanter à sa sauce. Et «83rd Dream» faisait partie du lot. Et il s’est avéré être, au final, correspondre à notre style et du coup on l’a inséré dans notre tracklist. Notre reprise change un petit peu de la version originale tout en gardant la même structure, les mêmes notes – on a juste accordé un ton plus bas et fait quelques arrangements, particulièrement à la guitare rythmique.

Que peux-tu me dire sur «Cold End Struggles» ?

C’est mon morceau préféré ! Enfin celui que je préfère jouer, mais pas forcément celui que je préfère écouter (rires). Il a une grosse énergie hardcore, ça va vite, il y a tout ce que j’aime dedans ! C’est l’un des premiers morceaux qu’on a composé avec Franco : il avait un riff en tête et moi j’ai mis en place la structure du morceau : c’est, en quelque sorte, un morceau «type» de notre nouvelle méthode de composition.

Que peux-tu me dire sur «Discharge» ?

C’est aussi l’un des premiers morceaux qu’on a enregistré. On l’a composé ensemble avec Franco, durant nos sessions du dimanche. Par contre, ce qui est marrant, c’est qu’on l’avait écarté au début ! On le trouvait un peu plus faible que les autres. Et c’est Kevin qui nous a dit que ce morceau était bien et qu’il fallait le garder. C’est d’ailleurs pareil pour «Cold End Struggles». On les a donc repris. Pour en revenir à «Discharge», on l’a envoyé après l’avoir réarrangé à Don. C’est d’ailleurs, pour moi, ce qu’il a fait de mieux que ce soit au niveau des paroles qu’au niveau du chant

Pour l’avenir, je suppose que vous allez bosser sur vos futures dates de concert, malgré ce confinement ?

Oui. Et ça manque énormément. Même si on est déçu et un peu frustré, il ne faut pas oublier que c’est pour d’excellentes raisons, car si on n’est pas malade, on peut être porteur, il faut donc éviter la transmission. De notre côté, on essaie de reporter nos dates des mois d’avril et de mai, de les replanifier. Mais ce sera certainement pour l’année prochaine et pas avant. On a très hâte de pouvoir rejouer.

Un dernier mot ?

Un grand merci à tous les fanzines, webzines, radios, magazines …. pour le travail que vous faîtes à supporter des groupes comme nous durant cette période. Sans vous, on ne pourrait pas faire tout ce qu’on fait. Et n’hésitez pas à jeter une oreille à mon autre projet musical, Last Note, que j’ai lancé durant le confinement !

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« Hey Man! »:

« Letter Of Forgiveness » :