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[INTERVIEW] Naty (Except One) : « Toute notre production s’est retrouvée orientée (…) par la période pandémique et les confinements.»

Quatre ans après la sortie de « Fallen », les Except One, forts de leurs expériences passées, reviennent avec un deuxième album, « Broken », dont un des thèmes principaux reste la situation sanitaire et tout ce qu’elle a engendré dans nos caboches. On a pu s’entretenir avec Naty, batteur du groupe, pour en savoir plus.

Metal-Actus : Déjà, comment tu vas ?

Naty (Batterie) : très bien ! On s’apprête à sortir de ce merdier, alors j’espère et je reste confiant.

« Broken », votre deuxième album, est sorti il y a maintenant un mois. Quels sont les premiers retours dessus ? J’ai vu d’ailleurs une petite chronique élogieuse sur le magazine Rolling Stone !

On a été agréablement surpris, surtout que notre genre n’est pas, habituellement, la cible de RollingStone ! On est hypers contents surtout, c’est un peu un rêve de gamin qui se réalise. Concernant les autres chroniques, on a eu plusieurs retours de différents webzines qui sont très positifs, et on est contents et soulagés. C’est ton bébé et tu le donnes au monde pour qu’il soit disséqué, ce n’est pas simple ! (rires)

Cet album est encore une autoproduction. Est-ce un choix de ne pas passer par un label « classique », du moins pour l’instant ?

On n’a pas eu l’occasion de discuter avec un label en accord avec nos valeurs. Et puis le fait de ne pas passer par une maison de disque nous permet de contrôler à 100% notre production, comme se faire entourer des personnes qu’on souhaite, à l’instar de notre directeur artistique.

Pourquoi avoir choisi ce titre « Broken » ?

Il faut savoir qu’on l’a composé avant le confinement, on a pris le temps de se poser et d’explorer toutes nos failures. On a utilisé plus de samples notamment, et on a donné à notre musique une dimension différente. « Broken », si on suit la blague, c’est normal que ce soit brisé après être tombé, en référence à « Fallen » (rires). Ce titre fait référence à une période où on était tous un peu cassé, et très frustré. Ce titre est donc venu tout naturellement, et toute notre production s’est retrouvée orientée, avec un côté très brut de décoffrage, par la période pandémique et les confinements.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « In Nomine » via un clip ?

C’est le premier morceau que nous avons composé pour cet album, avec un chant clair cohérent. Elle a aussi été assez simple et rapide à imager. On voulait quelque chose de visuellement impactant et cette track faisait parfaitement l’affaire.

Que peux-tu me dire sur « Blood Of The Underdog » ?

C’est un de mes titres préférés, qui est venu lui aussi assez tôt dans la phase de composition. Il montre qu’on est à la fois capable de faire du groovy, du thrash, du chant clair, et en plusieurs parties.

Que peux-tu me dire sur « Seeds Of Revolt » ?

C’est le titre death mélodique de l’album, elles peuvent faire penser à « Break The Wall » de l’album « Fallen » ou être considérée comme son équivalent.

Avez-vous réussi à reprogrammer votre release party du 15 janvier ? Avez-vous pu obtenir des dates de concerts, des festivals ?

Non, et on réfléchit à plusieurs dates. On en a plusieurs autres concerts à annoncer mais c’est toujours compliqué vu la situation sanitaire. De plus, il y a tous les groupes qui devaient jouer en 2020 et en 2021 qui passent en priorité.

Avez-vous des ambitions plus européennes avec la sortie de cet album ?

Oui, on a apprécié d’aller à la rencontre de notre public européen en tournée, on s’est donc fixé comme but d’être le plus international possible.

Un dernier mot ?

Venez écouter notre album et suivez-vous sur nos réseaux sociaux. C’est ici qu’on fait la plupart de nos annonces, et promis, il y a de belles choses qui arrivent.

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[CHRONIQUE] Except One – Fallen

C’est le petit groupe parisien qui monte du moment ! Fondé en 2012, les Except One sortent, après quelques concerts couronnés de succès, leur premier album, intitulé « Fallen ».

Une violence inouïe. Voilà les mots qui nous viennent à l’écoute de ce « Fallen » d’Except One. A mi-chemin entre des envolées dignes d’un Arch Enemy et du grindcore, nous n’aurons pas le droit, pratiquement, à un seul temps mort.

Les envolées mélodiques à la guitare renforcent paradoxalement ce sentiment qu’on a, à savoir de tomber dans un monde malsain qui ne fera qu’une bouchée de toi. A noter le super travail à la basse de Crypp qui, quand elle n’est pas trop forte (petit souci en production de ce côté-là ou ?) donne un côté d’outre-tombe mais aussi, parfois, funky assez jouissif aux morceaux. Quand à Estelle, elle nous montre plusieurs facettes dans sa voix, assez impressionnantes, particulièrement quand elle va sortir des notes très graves !

L’ensemble est plus que cohérent, le CD est solide et saura vous faire remuer les tifs, les thèmes sont profonds et mènent à se poser des questions. C’est donc un opus réussi pour Except One ! Une violence sublime qui saura vous secouer comme il faut !

9/10

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[INTERVIEW] Junior (Except One) « Quand tu es passionné, tu créé tes propres opportunités »

Ils ont bien évolués les Except One ! Après la sortie de deux EP et quelques concerts (pour certains complets) dans toute la France, le groupe nous livre enfin son premier album, « Fallen ». Junior, guitariste du groupe, a accepté de nous en dire plus sur cette galette tant attendue.

Metal Actus : Vous avez eu des premiers retours sur « Fallen », votre premier album sorti fin 2018 ?

Junior : C’est positif, puisque les chroniques qu’on a pu avoir sont plutôt sympas et très honnêtes. Les gens sont étonnés, aussi, du changement qu’il pouvait y avoir sur l’album par rapport aux EP d’avant. Mais ça se passe vraiment très bien, on a même des professionnels qui nous contactent.

Quel genre de professionnel ?

Du manager, du label, des gens qui veulent faire des trucs avec nous … C’est cool ! On ne s’y attendait pas. On est nous-même étonnés! C’est deux, trois ans de travail qui paient.

Vous avez sorti deux EP auparavant. Pourquoi avoir choisi de franchir le pas et de sortir un album cette fois ? C’était le bon moment pour vous ?

On était prêts ! Que ce soit en terme de visuels, de structure du groupe – on est cinq et il faut trouver la bonne formule pour tomber tous d’accord – on avait écrit assez de chose et on ne voulait surtout pas faire quelque chose de pressé.

Tu dis « et pas faire quelque chose de pressé » : cela explique donc pourquoi vous avez mis autant de temps pour faire quelque chose qui est aussi abouti que « Fallen » ?

Nan, on s’est lancé quand on s’est senti prêt. C’est un an de composition, l’album ! Notre dernier EP étant sorti en 2015, on a eu un changement de line-up début 2016, et on a commencé à composer avec ce line-up en novembre 2016. Si tu regardes la jaquette, on a enregistré en novembre 2017. Il n’y eu qu’un an durant lequel on a enregistré, on a tourné des clips, on a fait des photos, on a fait pleins de choses qui allaient autour ! L’album devait sortir initialement en mai 2018 et on a décidé de le retarder pour ne le sortir qu’au mois de novembre, par rapport à notre actualité et aux choses qu’on aurait pu signer.

Pourquoi avoir choisi de nommer votre album « Fallen » ?

Le titre représente bien tous nos écrits qu’on peut avoir dans l’album. L’éthymologie du mot « Fallen » peut être interprétée de pleins de façons : le côté guerrier, le côté société, voir celui juste personnel – ça peut arriver – …. On considère que cet album est censé aider à ouvrir les yeux – bon ici les oreilles plutôt – des personnes. C’est quelque chose d’assez engagé pour nous, on ne s’en cache pas, on est à s’engager, on souhaite un réveil, que les gens s’aiment les uns et autres, s’il-vous-plaît ! (rires).

Est-ce que tu pourrais mettre cette signification en corrélation avec ce qui se passe aujourd’hui, les gens qui s’attaquent un peu les uns et les autres, notamment avec l’émergence des gilets jaunes ?

On n’y a pas pensé. On l’avait peut-être senti mais on n’y avait pas pensé. Malheureusement, l’album est la représentation exacte dans les paroles aujourd’hui alors que nous l’avons composé il y a deux ans. On ne l’a pas prédit mais nous, on le sentait. On est choqué de ce qu’il se passe, on est déçu de ce qu’il se passe. On ne voulait pas que ça en arrive à là, on ne voulait pas que l’album soit l’exacte représentation du terrain qu’on a maintenant.

Pourquoi avoir sorti « Nothing » en tant que clip ?

Parce que je me voyais mal mettre en scène le fait de taper les forces de l’ordre (rires). « Break The Wall » est violente, très violente et très naturelle dans les paroles. « Nothing », à contrario, représente tout ce qui se passe dans l’album, tu as plusieurs riffs que tu peux retrouver dans l’album et, plus important, tu as nos intentions musicales : tu peux t’identifier à cette petite fille un peu paumée qui essaie d’avancer par elle-même. Et tu peux te dire «Ok, maintenant, je dois agir, je dois m’exprimer ». Au final, nous ne sommes que des enfants ! Je ne pense pas qu’on devienne un jour des adultes et on ne fait qu’avancer comme on peut.

On reste des enfants toute notre vie ?

Je pense. Peter Pan represents ! (rires) Mais je pense qu’on est des enfants parce qu’on nous a enlevé cette capacité à choisir notre vie. C’est aussi ce qu’on dit dans la galette : on prend sur soi. C’est la société qui nous dit quoi faire, comment nous habiller, ce qu’on doit manger….et on l’obtient car on veut rentrer dans ce moule. C’est une facilité de vie dans laquelle on ne se reconnait pas aujourd’hui.

Que peux-tu me dire sur « Monster » ?

Il y a un bon passage hardcore et moi, je viens de cette scène ! (rires) « Monster », elle est vraiment passe-partout, tu peux l’entendre dans tous les milieux metal. Et il y a cette intro où on prend un chouille de temps (rires). Au niveau des paroles, ça dit « je suis un monstre par rapport à moi-même » donc je deviens donc le monstre que je ne voulais pas que tu sois en fait car à force de t’empêcher de quelque chose, tu le deviens. Les gens savent très bien que nous avons tous un monstre en nous voire autour de nous. C’est un monstre puissant, il faut savoir le maîtriser, se battre contre lui et parfois l’utiliser. Alors ce n’est pas forcément une mauvaise chose car c’est par rapport à quelqu’un mais c’est juste un ressenti. C’est très dur de mettre des mots par rapport à ça. Quand on la joue en live, c’est le bordel tout de suite. Tout le monde devrait l’écouter je pense.

Vous avez assurés deux premières parties à la fois prestigieuses et pour le moins étonnantes : celle de Lacuna Coil et celle de Lovebite. Comment vous vous êtes retrouvés sur ces deux dates, plus particulièrement sur celle de Lovebite qui est arrivée assez sur le tard ?

Nous travaillons maintenant avec un bookeur, un manager. Cette structure travaille très bien et nous a pris sous son aile. C’était donc des dates de test pour nous. Lovebite, j’en garde un souvenir de dingue et c’est eux qui nous ont dit « oui », comme Lacuna Coil. Puis elles sont super adorables même si le problème des différences culturelles se posaient (elles sont japonaises). C’est un show ! Tout est millimétré, mais on à beaucoup appris. Faire la première partie de Lacuna Coil, c’était juste monstrueux. Et ils étaient tout gentils. Ce sont des amours en fait, mais tous ! Que ce soit les musiciens, toute la structure technique derrière, c’est juste cool. Et te dire que des gens aussi simples, qui n’ont pas besoin de mentir sur ce qu’ils sont, sur ce qu’ils font, soient si haut, ça te fait sentir te pousser des ailes en fait. On se dit qu’on peut y arriver.

Ils sont donc été une source de motivation ?

C’est clair. Aujourd’hui, Except One, c’est 45 concerts depuis que ça existe. Ce n’est pas grand chose car ça fait depuis 2012 qu’on joue.

Mais depuis la dernière fois que je vous aie vu (en 2015 au Studio Campus en première partie des anglais De Profundis) vous avez fait une impressionnante évolution !

Je pense que ce n’est que du travail, et quand je te disais plus tôt qu’on était prêts à sortir l’album, et bien avec le line-up qu’on est, il n’y a pas de secret : c’est de l’investissement personnel, du travail, de la volonté. Et c’est compliqué de s’impliquer quand tu as à côté un boulot lambda qui paie.

Comme beaucoup de monde !

Mais ouais ! Quand tu es passionné, tu créé tes propres opportunités! Et par rapport à tout ça on ne s’est pas mis de pression sur le futur du groupe, on s’est juste demandé comment on allait parvenir à intéresser les membres de notre bande. Comment faire en sorte et convaincre ceux qui sont intéressé de sacrifier une partie de leur vie pour ça.

En parlant du coup de line-up, le vôtre à pas mal évolué depuis ces dernières années. Comment vous vous êtes ajustés pour pouvoir, justement, avancer ?

Il faut garder à l’esprit que concernant les membres originels restant, il n’y a plus qu’Estelle et moi. Quand on a changé de session rythmique, c’était très compliqué parce que tu changes à la fois de batteur et de bassiste. Et on a pu les recruter rapidement. On a eu de la chance, celle du musicien, de trouver des personnes qui s’entendent vachement bien, qui sont hyper proches des uns des autres, qui ne se connaissaient pas d’avant. Au niveau de l’intégration, c’est assez simple : tu postules, on te fait faire un test de manière honnête et on passe du temps avec toi, pour voir si ça matche. Et je pense qu’une nouvelle fois, c’est une sorte d’aimant, on a attiré les bons profils. Quand on a commencé à composer, on est parti de Paris, on s’est enfermé plusieurs week-ends de suite à la campagne, tous ensemble. Et c’est du coup devenu plus que des amis, c’est devenu de la famille. Après, ça aurait pu ne pas marcher, mais ça l’a fait et on est très heureux de ça.

Un dernier mot ?

C’est grâce à vous le public, que tout ça nous arrive. Continuez de lire, continuez d’écouter tout ce qui se passe autour de vous. C’est hyper important, il y a de vraies pépites ! Avec Except One, je vis un rêve de gamin, on a fait plus que beaucoup de groupes français et c’est grâce à vous. Donc, merci mille fois !

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