Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] The Night Flight Orchestra – Aeromantic (Coup de coeur)

Cinq ans après le lancement de ce projet qui paraissait, au premier abord, complètement fou, le super groupe The Night Flight Orchestra a sorti ce mois de février son cinquième album, «Aeromantic». Mais passé l’effet de surprise, la troupe peut-elle toujours faire mouche ?

L’album commence par une des tracks les plus longue de l’album, «Servents Of The Air». Un son grésillant de radio et un rythme battu par le clavier nous ramène tout de suite en plein coeur de la fin des années 1980/début 1990.

On note un côté jazzy, limite bossa nova (plus semblable à Charlie Byrd) sur le morceau «Curves» (qui bénéficie d’une petite intro parlée en français – langue de l’amour pour la plupart des étrangers). «Aeromantic», à contrario, est le titre le plus métal dans lequel les guitares de David Andersson et Sebastian Forslund et la batterie de Jonas Källsbäck s’en donne à coeur joie, alors que Björn Strid se met plus en retrait pour laisser place à ses deux choristes, Anna-Mia Bonde et Anna Brygård.

«Golden Swansdon» pourrait figurer aisément sur un album de Elton John (et d’ailleurs le chant de Strid fait penser à la voix de l’illustre britannique) alors que «Carmencita Seven» s’adapterait à merveille à l’univers de l’Histoire Sans Fin !

Si ce nouvel album reste dans la continuité des précédents, on note que The Night Flight Orchestra va plus loin dans ce concept de musique rétro avec «Aeromantic», explorant toutes les facettes de cet univers kitsch à souhaits, sans toutefois oublier les racines metal de ses musiciens. Un album qui nous fait du bien au moral en cette période de confinement.

9,5/10

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« Golden Swansdon » :

« Taurus »:

« Transmissions » :

« Divinyls » :

[CHRONIQUE] My Dying Bride – The Ghost Of Orion

Cinq ans après la sortie de «Feel The Misery», les britanniques de My Dying Bride reviennent avec un opus tout neuf, «The Ghost Of Orion», après quelques déboires de line-up, mais aussi personnels. Un opus plus lumineux et apaisé, même si le groupe, plus habitué aux idées noires, y perd un peu en intensité.

Il faut dire que deux éléments permettent à la musique du groupe, habituellement si sombre et mélancolique : le violon déjà, qui apporte des touches de lumières dans un doom particulièrement lourd, mais aussi le chant d’Aaron Stainthorpe, qui va plus chercher dans la clarté, évitant les sons rauques. Le frontman écrira, après des sessions de pages blanches, des paroles plus optimistes, suite au rétablissement de sa fille.

Le résultat est que ce «The Ghost Of Orion» est certainement le plus accessible des albums de My Dying Bride ! Même si la base doom chère au groupe est toujours là, l’album reste très (trop?) digeste. C’est une bonne évolution (qui s’entend plus particulièrement sur «To Outlive The Gods) mais qui risque d’en désarçonner plus d’un.

«The Ghost Of Orion» est un opus plus lumineux et plus optimiste que ce à quoi nous avait habitué My Dying Bride. Malgré le fait qu’il soit un peu trop accessible au détriment, parfois, de l’émotion passée, la prise de risque associée à des compositions complexes font de cet album un incontournable de 2020.

9/10

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[CHRONIQUE] Body Count – Carnivore

C’est l’un des groupes qui inspirent le plus le respect, ne serait-ce que par ces lives endiablés ou encore sa (très) longue carrière : les Body Count sortent ce printemps leur nouvelle galette, sobrement intitulée «Carnivore». Un opus qui devrait plaire à tous les fans et habitués du groupe.

La première note de «Carnivore» sonne comme un avertissement : ce sera sanglant. Très sanglant. Libre à vous de l’interpréter comme vous le sentez. En tout cas, chez nous, c’est (presque) que du positif, même si l’album s’annonce déjà dans la continuité de ce que Body Count ont déjà produit.

L’album oscille entre un groovy à la Rage Against The Machine (surtout sur «Bum Rush») et une violence parfois inouïe qui nous étonne même venant du groupe (surtout sur «Carnivore»). Les titres sont, comme à l’accoutumée, des critiques vis-à-vis de la société américaine, du gouvernement de Donald Trump.

Mais on sent un véritable plaisir derrière ce CD pris par le groupe ! En témoigne la version metal d’un des plus grands morceaux d’Ice T, «Colors» ou cette reprise, peut-être un peu trop fidèle, du fameux «Ace Of Spades» des Mötorhead !

Malheureusement, l’album ne bénéficie pas d’une production à la hauteur du groupe, nous permettant de bien apprécier tous les morceaux. Il est aussi un poil trop long et trop redondant par rapport aux précédents opus de Body Count. Enfin, si le duo avec Amy Lee (Evanescence) sur «When I’m Gone» reste sympathique, il fait une part trop belle à l’univers de la chanteuse, et le monde de la bande à Ice T s’efface beaucoup trop.

Provocateur, violent et groovy, ce «Carnivore» saura trouver sa place auprès de tous les fans de Body Count qui se respectent, tout en restant assez accessible pour un public lambda. Un indispensable du moment.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Testament – Titans Of Creation

Les rois du thrash metal Testament sortent ce printemps, en plein milieu d’une pandémie mondiale, leur nouvel album, «Titans Of Creation». Un opus violent, accessible, qui s’inscrit dans la continuité de la carrière du groupe.

«Titans Of Creation» se partage entre son caractère incisif, son groove et sa puissance phénomenale. Le duo Hoglan/Digiorgio, respectivement à la batterie et à la basse, excelle et tous les morceaux bénéficient d’une structure rythmique remarquable.

Chuck Billy se montre en grande forme vocalement parlant : il passe d’un ton nasillard à la Dave Mustaine à un chant plus agressif, rentrant directetement, tel une piqure d’adrénaline, dans votre peau (comme sur «WWIII» par exemple) jusqu’à avoir un ton qu’on croirait sorti des années 1980. Les guitares de Erick Peterson et Alex Skolnick font de très blles envolées sur des solos à vous couper le souffle par un véritable uppercut dans l’estomac.

Au niveau des morceaux, si «Dream Deceiver» s’inscrit dans la pure tradition thrash, «Night Of The Witch» est l’une des chansons des plus violente de l’album, avec ce petit caractère bien incisif mais elle reste très prenante. «City Of Angels» est, à contrario, la plus douce et accessible de l’album, avec un refrain qu’on retient facilement. On le verrait bien en tant que nouveau single ! (Elle a pour l’instant fait l’objet d’une lyric-vidéo !

S’il ne révolutionne pas le genre, ni même la musique de Testament, «Titans Of Creation» reste un bon album de thrash, qui envoie du bois (vert) et avec un Chuck Billy au top de sa forme. Un opus qui fait du bien (et on en a bien besoin en ce moment)

8,5/10

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[CHRONIQUE] Scarlean – Soulmates

Après un premier album, «Ghost» remarqué par la critique, les Scarlean ont sorti fin 2019 leur deuxième galette «Soulmates». Ce deuxième jet est-il celui de la confirmation ?

De premier abord aussi sombre et agressif que le précédent opus, «Soulmates» présente la particularité de passer d’un nu metal violent (à en faire pâlir un System Of A Down ou un Korn des grands jours) à un rock plus progressif et posé. Cet album représente un vrai cahier des charges de tout ce que sait faire Scarlean. Le tout est souligné par une production, faîte par Fabien Giordani, batteur live du groupe mais aussi l’homme derrière les manettes !

Les morceaux bénificient tous d’une excellente structure basse/batterie grâce à un excellent travail du duo Olivier Jacquet/Eric Lebailly, ce dernier apportant même des moments de groove à l’ensemble des morceaux de la seconde partie. Les deux instruments sont donc à la fois assez présent mais aussi assez en recul pour permettre aux guitares de Geoffrey Vo Van Chieu et de Michel Cavanaggia et à la voix d’Alexandre Soles de littéralement s’envoler et de faire voler vos cheveux durant de furieux headbangs.

La deuxième partie cependant, celle un peu plus progressive, reste un peu redondante, malgré l’excellent titre «The Smell Of Blood» qu’on aurait vu plus haut dans la tracklist.

«Soulmates», en plus d’avoir une démarche assez intéressante, est un album hautement savoureux qui saura vous faire vibrer, malgré quelques petites faiblesses. Un opus encourageant, pour un groupe au succès prometteur, qu’on suivra, ici, de très près.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Nightwish – Human:II:Nature

Ils sont toujours très (peut-être même trop) attendu ! Les Nightwish sortent ce 10 avril leur nouvel album studio, «Human : II: Nature». Une galette qui s’est faite grandement désirée, cinq ans après le sympatique «Endless Forms Most Beautiful», leur dernier opus en date, mais aussi après deux live et une compilation de réédits, ce qui n’a fait que renforcer l’impatience des fans.

Il faut dire que le grand penseur du groupe, le claviériste Tuomas Holopainen, a lui-même avoué en 2015, avoir atteint le sommet créatif de son rejeton, ayant déclaré qu’il a «l’impression de n’avoir plus d’histoires à raconter». Il devra ainsi passer par la case Auri, son side project mené avec la chanteuse finlandaise Johanna Kurkela, pour retrouver l’inspiration.
On sent donc avec ce nouvel album que Holopainen tente d’insuffler un élan pour une possible évolution de Nightwish. Chose difficile quand vous êtes l’un des groupes les plus reconnaissables du monde, mais pas impossible.

Et il y arrive mais de la mauvaise manière : l’un des principaux défauts de cet opus étant son côté très fourre-tout, allant dans tous les sens. Les deux disques composant «Human : II : Nature» ne semblant avoir aucun rapport l’un avec l’autre, et les titres étant trop diversifiés pour suivre le fil rouge de cet album.

Ceci donne donc un album très inégal, avec des titres aussi insipides qu’un lac finlandais tels que «How’s The Heart» et «Procession», qui arriveront à vous tirer dix baillements à la minute. On a aussi des titres très lambdas pour Nightwish : «Music» pourrait aisément figurer sur la bande-originale d’un dessin animé de Disney, l’une des principales influences de Holopainen. «Noise» fait une excellente entrée en bouche et est un bon single, vendeur et entêtant.

Cet opus contient aussi de très nombreux coups d’éclats, qui sauront ravir les critiques, les néophytes du groupe tout comme les fans de la première heure. A commencer par deux titres tout bonnement somptueux : «Pan» est la meilleure de cet album (à égalité avec «Ad Astra», présente sur le second disque), avec une atmosphère unique entre belles mélodies entêtantes au piano (qui a dit que Tuomas Holopainen ne savait pas jouer ?) et des riffs lourds et puissants. On notera un petit côté progressif apporté par un Kai Hahto en forme derrière les futs. «Tribal» est la plus originale de l’album (et même son titre le plus violent depuis «Slaying The Dreamer » !)de part sa rythmique, ses growls tribaux (on les pensait réservé de facto à Rotting Christ) mais aussi le chant intéressant de Floor Jansen.

Cette dernière, si on lui reprochait de trop contenir sa puissance vocale sur «Endless Forms Most Beautiful», expose toute sa palette vocale sans pour autant tomber dans la caricature de la vocaliste cantatrice, qu’elle laisse bien volontiers à une certaine Tarja Turunen de la fin des années 1990/début 2000 . Il est temps d’ailleurs de mettre de côté la chanteuse d’origine du groupe (qui mène, depuis son départ de Nightwish, une formidable carrière solo) et accepter le fait que le but de la formation n’est pas de trouver une remplaçante à la capacité vocale égale, mais de faire évoluer sa carrière et sa musique. Floor ne fait plus qu’un avec la musique, contrairement à l’album précédent où on sentait qu’elle avait du mal à trouver sa place ! Elle nous prouve ici qu’elle est et reste une immense chanteuse, qui s’est désormais pleinement intégrée au groupe et lui apporte puissance et fraîcheur.

Seul Marko (Hietala à la basse) reste en retrait, ne posant sa voix que sur la jolie «Endlessness». Troy Donockley lui s’occupe de la belle «Harvest» qui nous plonge directement en Terre du Milieu.

La deuxième partie est un joli projet instrumental de plus de trente minutes, rendant hommage à Hans Zimmer, Raman Djawadi ou encore James Newton Howard ! Un plaisir de Holopainen, superbe que ce soit au niveau de la composition qu’au niveau de l’orchestration, à s’écouter en boucle. Mais ce plaisir est personnel au claviériste du groupe, et on en vient à se demander quel est l’intérêt de cette deuxième partie, qu’il aurait mieux valu sortir à part.

Vous l’aurez donc compris, «Human : II : Nature» est un album très inégal, qui contient autant d’excellentes choses que de très mauvaises. Nightwish, qui est devenu une véritable machine évolue lentement vers autre chose et ce changement est salutaire. Un album fort sympathique qui saura émerveiller les fans de la première heure comme les néophytes.

7,5/10

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[CHRONIQUE] Apocalyptica – Cell-0 (coup de coeur)

C’est un sacré risque que prend Apocalyptica en ce début d’année : alors qu’une partie de son audience les a connu avec des morceaux chantés par des guests, les violioncellistes finlandais font le pari d’un album 100% instrumental, ce qui n’était pas arrivé depuis la sortie de «Reflections» en 2003. Peut-être que tout le monde n’y trouvera pas son compte. De notre côté, l’univers féérique dépeint et la grande liberté de composition affichée font de «Cell-0» notre premier coup de coeur de cette année 2020!

C’est à la suite de la tournée anniversaire de la sortie de l’album «Plays Metallica By Four Cellos», mais aussi suite à la demande constante d’une certaine tranche de leur auditoire, et peut-être aussi en raison du four subi par leur dernier opus, «Shadowmaker» (2015) que la formation finlandaise s’est décidé pour ce brusque virage vers de l’instrumental. Exit donc pour l’instant les guests stars, chanteurs de session et même producteurs afin de pouvoir retrouver une liberté de création

C’est un véritable vent d’air frais qu’on ressent à l’écoute de ce «Cell-0» : chacun des neufs morceaux représente un tableau, avec ses propres couleurs, son propre caractère, et représentent ainsi une cellule qui va former cette «cellule zéro», à savoir l’âme. Nul besoin donc de chants pour l’exprimer, la musique épique et éloquente déployée par Apocalyptica faisant office toute seule.

Ainsi, le groupe va tâter du terrain un peu plus inconnu, notamment grâce à l’utilisation de samples électronique sur le doux «Call My Name» ou encore une atmosphère folklorique sur «Fire & Ice». Le groupe n’oublie pas au passage ses racines classiques (sur, notamment, le très bon «Rise») – et ils montrent qu’ils y excellent, vous transportant dans un monde à la fois féérique et poétique – ainsi que ses racines thrash avec des (parfois trop) d’hommages appuyés aux Metallica («Ashes Of The Modern World» est clairement inspiré par le «One» des américains).

Enfin, à noter le rôle de Mikko Sirén qui prend son envol véritablement sur cet opus et se laisse aller à proposer de nombreuses choses originales, qui viennent bien souligner les violoncelles.

«Cell-0» est un album qui va certainement diviser auprès de la communauté de fans d’Apocalyptica. En choisissant de revenir aux origines de leur musique, ils nous offrent un opus varié, riche, beau qui pourra vous plaire mais surtout vous surprendre. Avec cet opus, la formation retrouve une certaine liberté de ton qui fait plaisir. Le groupe rappelle ainsi qu’il reste ce pont établi entre deux mondes que tout oppose de prime abord, celui de la musique classique et celui du Heavy Metal. Un bien bel objet pour démarrer cette année.

9,5/10

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[CHRONIQUE] StuBorA – Horizon Noir

StuBorA fait partie de ces groupes français connus seulement d’une certaine niche, et c’est bien dommage : la formation, qui a sorti cet hiver leur nouvel opus «Horizon Noir», nous livre un hard rock teinté de stoner des mieux foutus, et en français, chose rare pour être soulignée.

Si le français peut en dérouter plus d’un, et faire penser tout de suite à des groupes de la trempe d’un Sidilarsen ou d’un Mass Hysteria, «Horizon Noir» a son petit grain de folie sur une musique plus classique : on note une petite touche qu’on prêterait volontiers à des groupes tels que Pantera ! Le rendu est dynamique, puissant, et violent.

Cette noirceur se retrouve dans les paroles, particulièrement prenantes : décrivant une société plus pessimiste, abordant des sujets que peu de groupes vont traiter (comme le harcèlement de rue), parfois avec quelques notes d’espoir, il est impossible pour vous d’y rester indifférent.

StuBorA nous offre en cette fin d’année un album, certes, classique, mais teinté d’une noirceur puissante qui saura vous enchanter. Une très bonne surprise.

9/10

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[CHRONIQUE] Fit For An Autopsy – The Sea Of Tragic Beasts

S’ils existent depuis maintenant un peu plus de dix ans, les Fit For An Autopsy ne percent qu’aujourd’hui sur notre vieille Europe : la faute au succès colossal de l’album «The Great Collapse» (2017) suivi de tournées triomphales en compagnie de groupes tels que Devildriver. Aujourd’hui signé chez Nuclear Blast Records, les américains balancent une nouvelle galette, «The Sea Of Tragic Beasts».

Et malgré ce que laisserait présager ce titre ainsi que le visuel, nous n’aurons pas affaire à un véritable concept-album : chez les Fit For An Autopsy, on ne fait ni dans le fantaisiste, ni dans le film d’horreur. On va droit au but, dénoncant au passage les dérives de la race humaine. Le groupe ne prend aucune pincette et va nous enchaîner les coups de poings dans notre fragile petit estomac.

Côté musique, on est surpris d’entendre quelques passages empruntés au death mélodique (surtout sur «Sheperd») qui pourraient très bien figurer sur des albums de groupes nordiques. Ils sont compensés par des morceaux d’une violence assez inouïe comme «Warfare» ou «Napalm Dreams». A noter l’excellent «Birds Of Prey», qui, en plus de rester au fin fond de votre cervelle durant des jours, regorge de quelques passages tarasbicotés qui font plaisir à entendre.

Si l’album ne réitère pas le tour de force de «The Great Collapse», il n’en reste pas moins divertissant et bien produit. «The Sea Of Tragic Beasts» enchaîne les uppercuts et vous fera bien mal aux cervicales. A mettre dans les mains de ceux et celles qui veulent découvrir le groupe.

9/10

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[CHRONIQUE] Borknagar – True North

True North » est le onzième album des Borknagar, qui compte à son actif pratiquement 25 années d’existence. Pourtant, trop peu de personnes connaissent réellement la grande et tranquille carrière de ce groupe immense, qui aura marqué les esprits par leur premier album éponyme, tout bonnement somptueux. Et tout ce qui a suivi s’est inscrit dans cette même lignée.

Borknagar, ce sont les vétérans du pagan, qui étaient là bien avant les autres groupes apparus quand le genre est devenu «tendance» dans le milieu metal. Et ils n’ont pas besoin d’instruments traditionnels ou de mise en scène somptueuse pour envoyer une musique des plus aérienne, véritablement viking, grâce à laquelle le groupe nous emmène à travers les différents paysages de leur mère patrie, la Norvège.

«True North», le nouveau bébé du groupe, ne fait pas exception à la règle : l’ensemble est très aérien, un poil moins versé dans le black metal que son prédécesseur, «Winter Thrice» (2016), malgré la présence d’un grunt assez «garage» dans la production.

On passe d’ambiance en ambiance, selon les chemins par lesquels Borknagar prend plaisir à nous égarer : du seventies sur «Up North» à la ballade très power metal «Wild Father’s Heart», l’album reste dense et semble, au premier abord, peu accessible à un néophyte du groupe. Pourtant, on se laisse facilement embarquer, au fil des écoutes, par ce joli voyage que nous proposent les norvégiens. Néanmoins, «True North» ne révolutionne pas la carrière du groupe, et on peut regretter le manque de prise de risque sur cette galette.

Album chargé d’émotions fortes, «True North» ne vous laissera pas indifférent, que ce soit en bien ou en mal. Un opus aérien, complexe qui mérite qu’on s’y attarde qu’on le décortique. Un bien bel objet.

9/10

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