Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] Jinjer – Macro (coup de coeur)

Après nous avoir fait sagement patienter en début d’année avec l’EP «Micro», les Jinjer reviennent avec cette fois un nouvel album studio, logiquement intitulé «Macro». Une galette qui va au fond des choses et explore des sentiers encore inexplorés pour les ukrainniens.

Jinjer profite de cette vague de succès qui les auréole pour continuer à être productif – que ce soit sur les routes ou au niveau de la musique. «Macro» est donc la deuxième galette produite en l’espace de moins d’un an pour le groupe, et vient rassasier des fans laissés sur leur faim par un «Micro» certes excellent, mais si bref.

«Macro», s’il reste dans la veine metalcore qui aura marqué les débuts de Jinjer, s’affranchit de toutes les barrières, les unes après les autres – si bien qu’on ne sait plus vraiment dans quelle catégorie ranger le groupe ! Un délicieux melting pot aux allures de djent, moins rentre-dedans et bien plus tarabiscotés. Les morceaux s’étirent et on sent que le groupe se fait plaisir à nous présenter des morceaux plus complexes.

C’est musicalement que le groupe est à son apogée ! Tous les musiciens se défoncent littéralement les doigts (façon de parler n’est-ce pas ?), en particulier Eugene Abdiukhanov dont la basse se fait omniprésente et donne encore plus un aspect groovy et alambiqué aux morceaux.

Quand au chant de Tatiana Shmaylyuk, celui-ci suit la mouvance et se fait moins violent : le chant clair soul-groovy prend plus de place sur les morceaux (ce qui contraste avec le précedent EP «Micro» ou, au contraire, le grunt était bien plus présent). Cela n’empêche pas néanmoins certains titres de rentrer dans votre cervelle comme un véritable marteau-piqueur (comme «Retrospection» la petite comptine violente). On peut cependant regretter des paroles parfois mal construites, et si le français moyen peut mettre longtemps à comprendre l’anglais, certaines bribes peuvent parfois nous faire doucement rire.

Jinjer nous offre avec «Macro» son opus le plus varié, le plus travaillé et le plus complexe à ce jour. Les ukrainiens se créént une véritable identité avec des morceaux sombres, au groove surpuissant et frôlant la frontière avec le Mathcore. La belle pépite de cet automne.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Spiritual Instinct – Alcest

Si les Alcest restent relativement actifs depuis la sortie de leur première galette, «Souvenirs D’Un Autre Monde», en 2007, l’annonce d’un nouvel opus créé toujours un événement, que ce soit auprès de leur communauté que de la critique. Si «Spiritual Instinct», le dernier arrivé, frappe par sa briéveté, ce nouveau jet issu d’un autre monde enchante toujours autant.

Une petite douceur donc qui marque par quelques retours par les racines musicales du groupe, à savoir (pour ceux du fond qui ne suivent pas) le black metal. Les guitares de Neige sont font parfois violentes, révélant à des moments un son plus root, qui contraste merveilleusement bien avec sa voix claire ( sur le manifique «Jardin de Minuit») : un véritable retour de situation auquel nous n’étions pas préparé.

Suivant cette directive, «Spiritual Instinct» se montrera plus rentre-dedans que ses prédécesseurs. On aura droit à des vrais moments magiques, à l’image de «Sapphire», ou encore des titres penchant plus vers le progressif pur comme «Protection». Mais d’autres titres seront emprunts d’une certaine violence, comme ce «L’Île Des Morts» dont le son franchit à de nombreuses reprises les frontières du black metal pur.

La noirceur frôle le sublime sur ce «Spiritual Instinct», sur lequel les Alcest font preuve d’une légère envie d’évolution, toujours en gardant ce son remarquable, reconnaissable d’entre tous. Une beauté piquante, à mettre dans toutes les mains.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Life Of Agony – The Sound Of Scars

C’est un projet périlleux que ce «The Sound Of Scars» : cet album des Life Of Agony, sorti début octobre, est la suite directe du culte et conceptuel «River Runs Red», sorti en 1994, et réputé comme étant l’opus le plus sombre des années 1990 (rien que ça ! ). Depuis, l’eau a coulé sous les ponts pour Life Of Agony, et un tel opus doit pouvoir se montrer à la hauteur de ce qui est aujourd’hui considéré par les puristes comme un monument. Alors, pari réussi ?

«The Sound Of Scars» se déroule directement après le dernier morceau de «River Runs Red». On y apprend dès le premier morceau, «Prelude», (qui nous mettra dans l’ambiance avec le bruit de gouttes de sang et les communications radios des secours) que le protagoniste principal a survécu à sa tentative de suicide. Notre actuelle galette se portera donc sur «l’après» et comment faire face aux problèmes mentaux qui en découle. Elle renvoie sans cesse à son grand frère, jusque dans ses trois interludes, «Then», «Now» et «When».

L’ensemble des morceaux a un aspect plus brut de décoffrage, notamment grâce à l’excellent travail de Veronica Bellino, véritable atout dans cette seconde jeunesse des Life Of Agony, et digne remplaçante de Sal Abruscato.

De fil en aiguille, on vogue véritablement dans les années 1990, ce qui plaira fortement aux nostalgiques de la période. L’album ainsi prend plusieurs visages : parfois grunge, parfois néo-metal, voire même carrément hardocore. «Once Below» offre d’ailleurs un formidable contraste entre la voix brute et sombre d’Alan Robert et celle, mélodiquement éraillée, d’une Mina Caputo au sommet de son émotion.

On trouve aussi, étonnamment, des moments plus groovy grâce à des riffs assez originaux de Jay Z. sur «My Way Out» notamment.

Si «River Runs Red» était d’une noirceur extrême, «The Sound Of Scars» suit le même chemin, mais néanmoins avec des touches d’espoir, comme sur le morceau de fermeture «I Surrender», magnifique plaidoyer contre les maltraitances. Mina s’y fait particulèrement douce et son chant nous renvoie à toutes sortes d’émotions particulières.

«The Sound Of Scars» est donc une galette bien construite et bien pensée qui plaira à tous les nostalgiques de la belle époque du néo-metal. Un opus à la fois sombre, sale et doux qui vous enchantera. On lui souhaite le même succès que son grand frère !

9/10

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[CHRONIQUE] Opeth – In Cauda Venenum

Depuis la sortie de « Heritage » en 2011, Opeth est tombé dans un metal plus progressif, qui a enchanté certains, mais aussi rebuté d’autres. Si les suédois réussissent toujours à convaincre avec des compositions grandiloquentes, frisant parfois l’orgueil, on peut leur reprocher un cruel manque de renouveau. Une critique aussi valable pour « In Cauda Venenum », leur nouveau cru 2019 ?

« In Cauda Venenum » est à la base un album composé entièrement en suédois, l’anglais n’étant venu que bien plus tard, par souci de compréhension de la fan base internationale.

La première partie est assez standard et attendue pour Opeth, avec des riffs reconnaissables entre mille, et des mélodies semblables à beaucoup d’autres du groupe.

Cependant la deuxième partie prend plus de risques et sort des sentiers battus : « Ingen sanning är allas/Universal Truth » a un côté très Haken, avec un Mikael Akerfeld montant particulièrement haut dans les aïgus. « Banemannen/The Garroter » dénote par son côté jazzy,notamment grâce au piano/synthé de Joakim Svalberg qui n’est pas sans rappeler « The Logical Song » des Supertramps

« In Cauda Venenum » est donc un album qui ravira les fans, à l’évolution encore trop timide pour parler de véritable originalité. Néanmoins, le groupe semble de plus en plus se diriger vers le rock progressif des années 1970, grâce à une seconde partie d’album plus hors des clous. A conseiller aux fans du genre.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Slipknot – We Are Not Your Kind (Coup de coeur)

Elle était attendue, cette nouvelle fournée de Slipknot ! Pourtant, la galette des monstres de Desmoines (USA) ne se présentait pas sous les meilleurs auspices : un dernier opus, «5 : The Gray Chapter», qui aura divisé fans et critiques, le renvoi de Chris Fehn (percussions/voix, alias #3) qui aboutira certainement à un procès en bonne et due forme… Mais le groupe a tenu la barre et a sorti cet été «We Are Not Your Kind», à l’aide d’une grande promo dignes des plus grandes séries de HBO. Mais tout ce tapage médiatique est-il mérité ?

Oublié le (trop) mielleux «5: The Gray Chapter» ! Tout en assurant son évolution vers quelque chose de plus mélodique, Slipknot n’a pas hésité, sur ce «We Are Not Your Kind», à revenir à des rythmes plus lacérés, instaurant une dynamique, certes, toujours aussi sombre, mais aussi particulièrement violente. Cette dernière se traduit par un excellent travail aux niveaux des percussions de la part de Crahan/Weinberg/Tortilla Man et des guitares saturées du duo Root/Thomson. Un peu à l’image des premiers albums du groupe, comme «Slipknot».

Après l’introduction «Insert Coin», l’album s’ouvre sur son premier single «Unsainted», qui se distingue par des choeurs féminins envoûtants, ce qui donne un vrai plus au morceau. Le reste est tout autant très varié, avec des morceaux empruntant au death mélodique, jouissifs de puissance («Nero Forte» et «Orphan» en tête), à des morceaux beaucoup plus lents, avec des relents de Doom («A Liar’s Funeral») en passant par la petite comptine noire déjantée et étonnante («Spiders», auquel nous vouons un véritable amour)… Même les trois intermèdes ont leur place sur l’album, en particulier «What’s Next», semblable à une jolie petite musique d’ascenseur qui va très vite vriller.

A la fois dynamique, pétillant et d’une violence extrême, ce «We Are Not Your Kind» est une pépite que nous n’attendions plus de la part d’un groupe tel que Slipknot, en tout cas, pas depuis la sortie de «Iowa». A écouter d’urgence pour tout fan qui se respecte.

10/10

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[CHRONIQUE] Herrschaft – Le Festin Du Lion

Cela fait presque six ans que les Herrschaft ne nous ont rien mis sous la dent ! Mais le désormais binôme composé de Max et de Z… pardon de Satan et de son fidèle assistant nous ont concocté un album aux petits oignons, saupoudré d’un poil de cynisme face à une humanité en plein désarroi, «Le Festin Du Lion» de son petit nom. Allez, vient allumer la petite dynamite avec nous !

L’album réussi à conjuguer des sons froids et bruts avec un rock plus déjanté et cynique, auquel les Herrschaft ne nous avait point habitués ! D’ailleurs, les deux accolytes prennent du plaisir à nous donner du plaisir (Oh oui !) en explorant diverses choses, que ce soit d’un point de vue musical (ce petit air faussement électro des années 1980 sur «Hate Me» !) autant que celui du chant (Max s’éclate et nous dévoile des facettes qu’on n’aurait point soupçonné chez le bonhomme ! )

A noter quelques collaborations plutôt prestigieuses : Môssieur El Worm vient donner de sa voix (en français !) sur «Le Festin Du Lion» et fera taire les médisants qui disent que notre langue n’a pas sa place dans le metal ! Shaarghôt sera aussi de la parie (décidemment ils sont partout !). Quant aux chants grégoriens qu’on peut entendre, on ne sait pas si Satan a séquestré un choeur le temps de l’enregistrement, mais c’est surprenant, et cela s’accorde parfaitement avec le ton du morceau !

La petite paranthèse interviendra avec le morceau «The White Russians», dédié à Mika Bleu, emporté il y a maintenant un peu plus de deux ans. Un titre, certes, hors contexte de l’album, mais qui a toute sa place sur le répertoire d’Herrschaft, et vient nous rappeler à quel point la vie est brève et peut s’envoler en l’espace d’un instant.

Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça déménage ! «Le Festin Du Lion» est un opus savoureux qui place Herrschaft dans la digne lignée d’un Ministry des grands jours ! Les lions que nous sommes sont rassasiés.

9/10

Notre interview du groupe ici !

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[CHRONIQUE] Fleshgod Apocalypse – Veleno (Coup de coeur)

Il n’y a pas plus particulier que Fleshgod Apocalypse : groupe de black metal (mais pas que, oh non!) originaire d’Italie, ils se distinguent depuis plusieurs années par des opus originaux, à la patte bien définie mais sans cesse renouvelée, prenant au passage le succès qu’il mérite même si, à mon sens, ils n’ont pas du tout assez de reconnaissance. Avec la sortie de « Veleno », leur nouvelle galette, la formation vient de nous enfoncer le clou en plein coeur, et il n’est pas prêt d’en partir. Entrez dans la danse … macabre !

Quand la violence touche la beauté, on atteint véritablement le sublime. Les choeurs et chants d’opéra viennent côtoyer la voix de Paolo Rossi. Le piano, envoûtant, de Francesco Ferrini (qui est devenu le véritable atout de Fleshgod Apocalypse depuis son arrivée en 2010 avec ses envolées lyriques et ses arrangements musicaux dignes des plus grands) vient marquer ses notes au fer rouge dans votre crâne. La guitare de Francesco Paoli fait rugir sa rage tout en, parfois, nous offrant des riffs dignes de Pink Floyd (oui, de Pink Floyd !). L’orchestration est à tomber par terre et est bien dosée par rapport aux instruments électrique !

Le tout nous plonge dans un univers sombre et décadent, un bal funèbre durant lequel on fait éclater notre joie tout en ayant des frissons de plaisir. Les morceaux sont tous aussi complexes, aussi différents les uns que les autres, et on se met, frénétiquement, à réécouter encore et encore « Veleno » pour en découvrir les moindres détails !

On vous le dit, cet album vous foutera les poils et on vous promet même des yeux humides !!

« Veleno » est un album puissant et ennivrant, envoûtant et rageur, en un mot sublime. Il ne plaira, certes, pas à tout le monde …. mais ce poison (puisque c’est la traduction littérale du titre) aura touché nos coeurs et nos entrailles. Un énorme must-have, en pôle position pour être le meilleur album de cette année. Et il sera difficile à détrôner….

Cette claque !

10/10

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[CHRONIQUE] Rammstein – Rammstein

C’est le retour tant attendu d’un géant. Dix ans après leur dernier opus, Rammstein sort un opus événement éponyme. Mais quand on est si attendu par des hordes de fans, peut-on encore surprendre et se montrer original ?

Il faut dire ce qui est, Rammstein n’hésite pas à utiliser ses bonnes vieilles recettes : des titres accrocheurs (« Radio » et « Ausländer » en tête), des paroles bien foutues (« Deutschland »). On note bien sûr quelques petites choses qui peuvent nous surprendre notamment sur le titre « Zeig Dich » (avec ce choeur en guise d’introduction, cette guitare plus death mélo qu’à l’accoutumée, et cette basse omniprésente) et ce rythme à mi-chemin entre la machine et les tambours africains sur « Ausländer ». « Puppe » avec ce chant de Till Lindemann, criant presque au désespoir, est l’une des plus réussies de l’album.

Mais l’album est inégal et certains morceaux sortent moins du lot : c’est le cas de « Diamant » et de « Was Liebe Dich », toutes deux des balades, mais qui ne se montrent pas à la hauteur de ce qu’à pu produire le groupe par le passé (on pensera forcément à « Mutter »).

Les titres nous divertit et sont conformes à nos attentes. Peut-être un peu trop selon certains ? A titre personnel j’ai trouvé, justement, que le groupe essayait avec succès plusieurs choses, et ce malgré qu’il soit l’un des groupes mondiaux à la patte la plus reconnaissable qui soit. Le groupe aura, sans le vouloir forcément, créé une impatience insatiable….

Rammstein nous livre un album carré, sans concession et montrant tout le savoir-faire des teutons. Un album plus dynamique et bien plus énergique qu’un « Liebe Ist Fur Alle Da » sans âme. A se procurer d’urgence, histoire de vous donner la patate en ces jours bien trop gris.

9/10

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« Ausländer » :

« Radio » :

« Deutschland » :

[CHRONIQUE] Death Angel – Humanicide

Death Angel fait partie de ses groupes résistants qui, même s’ils n’ont pas acquis la carrure d’un Kreator, continue à jouer à guichets fermés. « Humanicide », leur nouvel album sorti ce printemps, ne marque pas une évolution dans la longue carrière des américains. Mais il est assez divertissant et varié pour être remarqué.

Les vieilles recettes sont elles les meilleures ? C’est en tout cas un adage qui peut s’appliquer au nouvel album des Death Angel, « Humanicide » : des riffs et solos accrocheurs à la guitare, des phrases toutes bien faîtes qui vous restent en tête (ce « This Is Who I Am » répété plusieurs fois durant le morceau titre « Humanicide »), le groupe démontre une nouvelle fois qu’il reste maître de son savoir-faire.

Si on peut reprocher habituellement à Death Angel une certaine ressemblance entre tous les morceaux, « Humanicide » reste plus varié ! On notera des lignes de basses de Damien Sisson particulièrement funky, une batterie plus roots, plus ethnique de la part de l’excellent Will Caroll mais aussi des variations au niveau du chant de Mark Osegueda, notamment sur un « Agressor » presque rapé, donnant au morceau un air limite Nu Metal !

Ce « Humanicide » reste donc une excellente surprise pour nous, même s’il ne révolutionne pas le genre. L’opus est bien produit, nous fait bien balancer la tête et possède de nombreuses bonnes idées. « Humanicide », c’est cet album de bons copains qui se font plaisir…et nous aussi par la même occasion !

9/10

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[CHRONIQUE] Amon Amarth – Berserker

Si les Amon Amarth peuvent toujours compter sur leur base – solide – de fans, on peut reprocher aux fiers vikings de tourner un peu en rond depuis quelques albums. C’est aussi l’avis du groupe qui a décidé d’opérer quelques changements drastiques : nouveau producteur, nouveau studio, nouvel artiste pour l’artwork et nouvelles techniques d’enregistrement et de compositions. Tout cela a donné naissance à « Berserker », leur nouvelle galette. Mais ces efforts en valaient-ils la peine ?

Si on retrouve le bon vieux Amon Amarth des familles avec des titres qui feront chanter un public écrasé par la chaleur de l’été dans les festivals européens, (notamment le fameux « Shield Wall » qui devrait tenir ses promesses dans la sueur de la fosse) d’autres en revanche explorent des terrains plus originaux pour le groupe : metalcore pour l’introduction de « Raven’s Flight », black metal pour « Valkyria », plus heavy pour « Mjölner, Hammer Of Thor « .

Les titres explosent les uns après les autres, dans des directions parfois opposées, sans suivre de fil conducteur. On est loin du concept-album de « Jomsviking », dernière galette du groupe !

On sent que les suédois cherchent à se renouveler alors que leur musique est l’une des plus identifiables au monde. C’est là tout l’enjeu de « Berserker » : ne pas se répéter, ne pas utiliser les mêmes choses, les mêmes processus tout en gardant une identité, un message fort. Un but atteint avec succès, mais au détriment de certains morceaux qui s’avèrent moins accessibles qu’à l’accoutumée (comme le lourdaud « The Berserker At Stamford Bridge »). Les fans hardcores du groupe s’en trouveront, peut-être, un brin perdus.

Néanmoins, ce « Berserker » saura vous divertir et reste le signe d’une évolution, certes encore très légère, mais bien présente pour Amon Amarth. On se laisse surprendre par un jeu et un chant (on veut réentendre Johan (HEGG le chanteur) faire le crooner sur les prochains albums ! Et pas uniquement sur « Ironside »!) avec des originalités et quelques prises de risques. Une bonne surprise chez un groupe qui avait une forte tendance à la redondance.

8,5/10

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Notre interview de Ted (Amon Amarth)