C’était un samedi d’octobre fort occupé dans la capitale, avec plusieurs concerts de haute qualité, et plus particulièrement dans le Metal. Une belle affiche, regroupant quatre groupes exceptionnels dans des sous-genres bien différents, va mieux attirer notre attention : une belle soirée en perspectives, avec de belles découvertes à la clef !
On a un seul petit reproche à faire à Vestige, qui ouvrait la soirée au Trabendo de Paris : une prestation bien trop courte qui nous laisse sur notre faim. Pourtant, le groupe s’est particulièrement donné ce soir, devant un public malheureusement encore réduit, avec des titres tous aussi bons les uns que les autres (l’enchaînement « Corrosion » et « Envy » roh là là !). Il n’y a eu aucun temps mort mais on aurait aimé tellement plus ! Vivement que le groupe fasse de vrais sets complets de plus d’une heure et demie. Ils le méritent bien !
Et après un très court temps de changement de plateau (bravo aux équipes d’ailleurs pour leur efficacité tout au long de la soirée), c’est The Old Dead Tree qui prend place sur la scène. Forts de la dernière sortie « Second Thoughts » mais surtout d’un bel EP live « London Sessions », enregistré dans les mythiques studios d’Abbey Road à Londres (Royaume-Uni) (sortie ce 28 novembre), la formation se montrera, contrairement à un concert dans la même salle en 2023, extrêmement ravi d’être présent, et enchaînera les titres, qu’ils soient de leur merveilleux premier album « The Nameless Disease » (« How Could You? », « We Cry As One »), ou plus récents (« Unpredictable », « Story Of My Life »). Petite surprise, un inédit a été joué, « Feel Alive Again », ce qui a entièrement ravi les connaisseurs de la salle. Le show, carré, énergique et surtout passionné aura fait mouche auprès de tous, malgré, parfois, un Manuel Munoz pas toujours très juste dans sa voix (mais on le pardonne bien, on n’est pas capable de faire même un tiers de ce qu’il fait!)
Vient ensuite Klone, et avant d’entrer dans le vif du sujet, petit aparté : Klone étant (de ce que nous avons compris) la tête d’affiche, nous avons trouvé dommage que le groupe ne clôture pas la soirée à la place de Gorod : beaucoup sont en effet parti avant le set des bordelais et ont loupé la tuerie intersidérale qu’était la prestation du groupe. Mais nous y reviendrons. Le show de Klone donc était moins dans l’émotion que leur prestation au dernier Kave Fest cet été, donc un peu plus rentre dedans qu’à l’accoutumée (rappel : c’est la cinquième fois que nous voyons le groupe en live) (on ne se refait pas, que voulez vous), très axé autour des deux dernières sorties de la formation, « Meanwhile » et « The Unseen », mais aussi sur leur album le plus connu « Here Comes The Sun », sortie en 2015 (déjà !). Un show carré, beau, prenant, bref, encore une fois, à la hauteur de la réputation des Poitevins qui se retirent tout sourire, sous une immense acclamation du public.
Quel plaisir ! Quel plaisir de découvrir (ou de redécouvrir pour certains d’entre nous) Gorod en concert ! Le groupe ayant pris quelques minutes de retard, débute dos à la scène, tout comme le premier pogo de la soirée, profitant d’une fosse plus clairsemée ! Les bordelais sont en forme, sourire aux lèvres et instruments phosphorescent, mais prêt à en découdre. Avec une belle mise en avant de « The Orb » (notamment sur le morceau titre durant lequel j’ai cru que le sol n’allait plus tenir), le public semble soudain s’embraser et Gorod ne fait que les encourager. Et avec un sacré groove !
Les anciens morceaux ne sont pas en reste : « Transcendence », « Carved In The Wind » ou encore et surtout « The Path » feront la joie des fans de la première heure. Le groupe se retirera sous une standing ovation. Probablement l’un des groupes les plus sous-estimés de la scène internationale actuelle, et si vous ne connaissez pas, foncez sur tous leurs albums (The Dillinger Escape Plan fait de la musique classique à côté). Un seul tout petit regret : l’absence de tote bag au merch pour Madame (on vous a prévenu, on ne se refait pas).
Gorod vient conclure donc une superbe soirée variée, sous le signe du talent à la française. Un superbe plateau dans une très belle salle, qu’on n’aurait pu imaginer il y a encore quelques années. Chaque prestation a été de haute voltige, pour un moment inoubliable pour chacun d’entre nous. Notre scène Metal est plus vivante que jamais aujourd’hui. A nous de tâcher, à notre échelle, de la faire vivre. Bravo aux quatre groupes de ce soir pour cette soirée exceptionnelle en tous points.
Petite nouveauté du Tyrant Fest cette année : une deuxième journée mais cette fois à l’Aéronef de Lille. Une place plus centrale, mais qui a (seulement) moins de charme.
Et avec un tel changement, malheureusement, des choses n’ont pas suivi : moins d’animations sur tout le week-end (mais Julian Draglen, le conteur, avait une nouvelle fois répondu présent pour le plus grand bonheur de tous!), une offre restauration plus réduite, une configuration de salle moins accessible, pas de sièges, des tatoueurs parqués à côté des toilettes. Bref, on sent que ce nouveau lieu à posé de sacrés challenges à l’équipe. Néanmoins, la place centrale de la salle (au milieu de Lille) est extrêmement confortable, le son fut vraiment top, et le merchandising a pu assez s’étaler pour qu’on ne se marche pas dessus. Nous avons d’ailleurs eu la joie d’assister à la séance de dédicace de Sinsaenum en ces hauts lieux de la musique !
Aussi la programmation a été très belle, avec deux grosses révélations : Firtan, groupe de pagan black metal originaire d’Allemagne, a envoûté littéralement la fosse avec un set carré, ne laissant aucune place à l’improvisation, certes, mais avec à la fois beaucoup de violence et d’émotions (et non ce n’est pas contradictoire !) .
Autre découverte : Asagraum, duo féminin de black metal originaire des Pays-Bas, qui, passé un début de set un peu brouillon, va transmettre son énergie et sa passion à toute la fosse. Bon, peut-être un peu trop puisque le groupe aura oublié l’horaire, et se fera gentiment sortir de scène par l’organisation.
Sinsaenum, super groupe européen avec des membres (notamment) de Kreator, Loudblast et, pour l’occasion, le bassiste de Moonspell Aires Pereira, sera le groupe de la soirée. Le show fut furieux, et si les titres du dernier (et excellent) nouvel album « In Devastation » étaient, logiquement à l’honneur (notamment le puissant « Last Goodbye » en l’honneur du regretté Joey Jordisson), le groupe n’a pas oublié les morceaux qui ont fait leurs succès, notamment un « Final Resolve » d’anthologie qui aura conclu de la plus belle des manière un set magistral. C’est à se demander pourquoi cela ne bougeait pas plus que ça en fosse !
Malheureusement, le groupe suivant subira l’effet collatéral de ce set : Messa, groupe italien très différent car officiant dans le doom metal, ne nous aura pas conquis avec sa musique d’ordinaire si belle, mais cette fois bien trop lente et paraissant quelconque. Néanmoins, cela n’est que notre avis personnel, et, positionné à un autre créneau, notre avis aurait été différent.
Et c’est sur cette note que nous terminons ce report sur un festival original, aux choix pointus, qui saura vous séduire ! S’il y a encore quelques petites choses à corriger sur ce passage à l’Aéronef de Lille (si il est maintenu l’année prochaine), la qualité de son affiche, des lieux, et de ses animations en font un festival atypique mais surtout très convivial. Au point de vouloir nous prendre des billets pour l’édition 2026 !
Festival historique estampillé black metal de la région lilloise, le Tyrant Fest brille par son originalité autour de trois points majeurs : sa localisation (le 9-9 bis ancien site minier de la ville d’Oignies), son affiche (des plus pointues en terme de Metal extrême) et ses activités (tu es déjà monté en haut d’un terril au flambeau à la nuit tombée ? Non ? Bah là-bas ON LE FAIT ! (et ouais)). Pourtant, et malgré un sold out l’année dernière, le Tyrant Fest a été contraint de se réinventer (mais tout en essayant de garder son identité propre) : Nouveau lieu pour le deuxième jour (l’Aéronef de Lille, moins charmant, mais plus central pour beaucoup de locaux), affiche plus ouverte. Voyons ce que donne ce Tyrant Fest évolué.
Comme il est de coutume désormais d’entrée, le festival débute par la visite du carreau de mine d’Oignies, juste en face du Métaphone, en compagnie d’une guide : une visite des plus passionnantes du patrimoine industriel des Hauts-de-France, à ne pas louper et pour un prix dérisoire (7 euros la visite).
Le site est exceptionnel donc, avec une salle immense et superbe, le Métaphone. Mais si les conditions sonores et scéniques étaient à la hauteur des espérances, ainsi que la place pour s’asseoir à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle (mention spéciale pour cette superbe terrasse externe !), le couloir devant la salle, étroit et occupé par les stands de merch, faisait que le passage devenait de plus en plus difficile au fur et à mesure que la soirée avançait.
Deuxième autre petit point négatif sur cette première journée : les food trucks qui n’étaient, malheureusement, pas assez en nombre (et malgré toute la gentillesse et la bonne volonté du personnel – et en plus c’était vraiment très bon). Les points boissons, en revanche, tournaient très bien, en plus de vendre de la bière de QUALITE ! (il ne fallait pas s’attendre à moins, on est dans le nord !).
Et côté groupes alors ça donne quoi ?
Cette première journée restera plus expérimentale, avec de superbes découvertes : la révélation Sang Froid, avec de belles inspiration Goth rock, et un chant à la Peter Steele assez troublant il faut l’avouer !
On retiendra aussi la confirmation The Great Old Ones, certainement le groupe qui attirera le plus de monde ce soir, et qui livrera un show carré, professionnel, et sans concession. Mais c’est surtout le show des Imperial Triumphant qui nous aura vraiment impressionné, c’étaient les véritables stars de la soirée ! Ils étaient d’ailleurs complètement déchaînés. Mention spéciale au bassiste de la formation Steve Blanco qui fera le spectacle, plus particulièrement (et on l’apprendra après) pour un petit garçon qui devait sourire de bonheur.
Un show passionnant, hypnotisant, porté par un son aux petits oignons (bravo à l’ingé-son pour le coup !), et bien loin du concert du Motocultor 2022, durant lequel j’avais trouvé le groupe bien moins impliqué et bien plus froids. Foncez sur leur dernier album « Goldstar », c’est une petite pépite !
Pendant ce temps là, des silhouettes noires parfois encapuchonnées errent dans la forêt à la lueur des torches enflammées. Un petit groupe de festivaliers a osé s’aventurer en terres inconnues, bravant la nuit noire pour aller à l’assaut du terril 110, porté par le fabuleux conte de Julian Delgrange. Une expérience originale, inédite, hors du temps, qu’on vous surconseille très chaudement !
Un mot pour la clôture de la soirée, Alcest ! Le groupe sortira un décor somptueux, chose rare dans les festivals pour être soulignée. Seulement, nous n’avons pas été emporté, comme d’emblée par la prestation du groupe, qu’on a senti très fatigué (surtout Neige), malgré une prestation carrée et professionnelle. De plus, ils ont joué moins longtemps que prévu, ce qui nous a laissé sur notre faim. Mais nous reparlerons de la durée des sets des groupes sur notre prochain report.
C’est sur ces notes que le Tyrant Fest se clôture, à l’ombre de l’immense Terril surplomblant le Métaphone. Une journée enchanteresse avec des groupes qui ont répondu, excédé nos attentes. Cela promet pour le lendemain, mais ça, ce sera pour le prochain report !
Il y a foule ce soir au Petit Bain pour une date full post-black, avec un groupe qui se fait extrêmement rare en France : Der Weg Einer Freiheit, qui vient défendre son nouvel album, « Innern ».
(Merci à Garmonbozia pour l’accréditation !)
Mais tout d’abord, le concert s’ouvre avec un groupe dont c’est la première apparition à Paris (et la deuxième en France, ils étaient la veille à Grenoble) : Heretoir. Fondé en 2006, le groupe vient de dévoiler un très bel album, « Solstagia » avec lequel ses membres espèrent toucher un public plus international. Attendus au tournant par de très nombreux fans venus exprès (et parfois de loin) les voir, la formation teutonne ne décevra pas en mettant particulièrement en avant son nouvel album, mais aussi quelques standards comme « Golden Dust ». C’est après cinq titres – seulement ! – que le groupe se retire sous une ovation impressionnante du public.
Après une courte pause, Dead Can Dance résonne au sein du Petit Bain, mettant au silence tout âme bien trop joviale de la salle. Puis c’est sous les cris et les hourras que Der Weg Einer Freiheit arrivera, entamant un « Marter » d’anthologie, histoire de mettre au pas tout ce beau monde. « Xibalba » suivra, enfonçant encore plus le clou.
Le groupe enchaînera les premières 45 minutes sans temps mort (marque de fabrique) mettant particulièrement en avant leur nouvel album, « Innern », mais aussi avec quelques titres standards du groupe, dont les fameux « Einkehr » et « Aufbruch » qui raviront les fans de la première heure.
Néanmoins, le groupe ne se montre pas avare en terme de communication, et, à moins de connaître sur le bout des doigts la discographie du groupe. Cela peut plaire comme déplaire. Mais cela n’entache pas une prestation extrêmement réussie des teutons, qui se retirent avec « Forlorn », sous des applaudissements très soutenus.
Une date mémorable pour tout fan de post-black qui se respecte, avec une prestation de la part des Der Weg Einer Freiheit et des Heretoir à la hauteur (et même plus que ça pour les seconds) de toutes les espérances. Espérons que nous puissions revoir les deux groupes très rapidement.
Malgré le fait que le festival peut demeurer inaccessible pour une certaine tranche de la population non véhiculée, le Mennecy Metal Fest continuer toujours d’attirer de plus en plus de monde, et de plus en plus de groupes internationaux.
Il faut dire que le festival a tout pour plaire : niché dans un coin de nature (le parc de Villeroy à Mennecy, avec des beaux grands arbres), le site m’a semblé pourtant assez petit, mais toujours en adéquation avec le nombre de festivaliers. La foule était d’ailleurs plus ou moins dense selon les groupes qui jouaient.
Le vendredi était tout de même moins bondé malgré la qualité de l’affiche, cela étant du à cette première semaine intense de rentrée : on retiendra surtout l’immense prestation des Shaarghot qui aura littéralement mis le feu à toute la fosse, les sympathiques Polarys dont nous avons pu apercevoir – et in extremis – la fin du set, ainsi que les vétérans italiens de Necrodeath, qui aura gâté ses fans comme les néophytes avec une prestation carrée et passionnée. La tête d’affiche, Blind Guardian, aura surtout su rassembler les fans de la première heure, et offert au show carré, digne de la réputation des teutons.
Mais le concert de la journée qui m’aura vraiment surpris reste celui de … Dagoba (oui oui) : alors que je n’attendais plus rien du groupe, en particulier avec la sortie de « By Night » (simple question de goût personnel, je n’aimais pas alors la direction prise par la formation) : énergique, puissant, émouvant aussi par moment, la bande toujours menée par un Shawter en pleine forme m’aura particulièrement séduite, par son implication et sa passion. Au point de vouloir jeter de nouveau une oreille distraite au dernier album du groupe « Different Breed », sorti en 2024.
La journée du samedi, qui sera plus calme par rapport au dimanche, comportera son lot de surprises : la révélation Lies We Sold, les très sympathiques Krashkarma (un excellent sens du spectacle, ils auront d’ailleurs débuté le set depuis la fosse, histoire d’attirer, en cette heure matinale, la foule !) la confirmation de Parallyx (qu’on vous conseille, c’est peut-être le groupe le plus sous-côté du moment… et il faut que ça change !), Dirty Fonzy qu’on n’avait plus vu depuis un long moment, les finlandais de Waltari qui se font bien trop rares en France (mais dont la prestation, sans âme ni implication, ne nous aura pas marqué) et l’incroyable prestation des Imperuza, notre découverte de ce festival, qui allie une forte personnalité culturelle musicale avec des riffs ravageurs et une puissance à couper le souffle. Un groupe forcément à suivre et de très près.
Si Ensiferum n’aura pas déçu en livrant un show carré à la hauteur de l’excellence du groupe, ce sera Nightmare que nous retiendrons le plus, avec une prestation qui nous aura laissée bouche bée (c’est le cas de le dire!). Mention spéciale à Barbara Mogore, aérienne et surnaturelle. On ne voyait qu’elle sur scène !
Enfin, le dimanche aura été le jour le plus chargé, mais aussi avec le plus de mouvements de foule devant les deux scènes. Il faut dire qu’il y avait un superbe programme, presque 100% français : on aura adoré de notre côté Beyond The Styx, mais qui n’aura pas emporté l’approbation de tout le monde par son hardcore semblant parfois inaccessible à une frange du public, les australiens d’Electric Mary pour la première et la dernière fois – et complètement déchaînés – les Dropdead Chaos qui aura fait une prestation de fou (avec toujours l’incroyable voix de Renato !) (on vous a déjà dit qu’il était l’un des meilleurs chanteurs, si ce n’est le meilleur chanteur de la scène actuelle ?) avec en point d’orgue Auré des Akiavel venant donner de sa personne sur la reprise des Slipknot – « Surfacing » ! Ces mêmes Akiavel qui reviendront plus tard sur scène faisant déferler toute leur puissance, pour le plus grand bonheur du public qui a fortement répondu présent (mais aussi pour celui de mon fils de 3 ans et demi). Le duo avec El Termito (de Loco Muerte) aura d’ailleurs achevé un public qui en demandait toujours plus ! Le groupe en profitera d’ailleurs pour lancer, en collaboration avec la marque de vêtements et accessoires Les Poulettes Sisters, un nouveau tee-shirt (tu l’as chopé ?) . Enfin les patrons – ou plutôt la patronne de Witcher ont su satisfaire nos petites oreilles, malgré un petit faux départ. On saluera aussi la jolie prestation de Septaria, présent car vainqueur d’un tremplin, qui aura fait une prestation toute en finesse, en légèreté mais surtout en émotion. Bravo à eux !
Le Mennecy Metal Fest nous aura séduit, au-delà de la qualité de sa programmation, par son ambiance familiale, sans prise de tête, et un Metal Merch très bien fourni (avec la présence de beaux stands, J’taime Pas Clothing, Les Poulettes Sisters donc mais aussi des stands de jeux de sociétés, une librairie, un barbier…) ainsi qu’un merchandising officiel absolument SU-BLIME !. Si quelques petits désagréments sont à évoquer (le manque de toilettes mais surtout le manque d’offre niveau transports en commun surtout pour repartir du festival à une heure tardive de la soirée), cela n’entache en rien l’excellent moment que nous avons passé, sur ce petit festival, qui a tout d’un grand !
La neuvième édition du Kave Fest s’est tenu une nouvelle fois à Gisors, du 4 au 6 juillet. Et on a tout plein de choses à lui dire.
(Cet article est fait sans aucun partenariat, nous n’avions même pas d’accréditation cette année faute de l’avoir demandé !)
Cher Kave Fest,
Je suis allé, comme tous les ans, faire mon pèlerinage annuel chez toi, dans tes terres de Gisors, dans le parc de ce somptueux château. Tu as encore dressé tes tentes, monté ta scène (un poil plus centrée vers le château que l’année dernière) et invité des personnalités, des musiciens, de plus en plus prestigieux.
Et dire que tout a commencé dans un …jardin, à Chatou, en banlieue parisienne sur une petite journée. Comme parti d’une immense blague et pourtant, une première édition tellement bien rôdée qu’elle va fidéliser d’emblée quelques dizaines de festivaliers, des amis et des bénévoles qui reviendront les années suivantes (et qui deviendront ton Krew). Et la blague perdurera jusqu’à devenir bien plus sérieuse, encore mieux rôdée, tellement professionnelle que vous deviez, sans doute, crouler sous les demandes des groupes français !
Et puis un jour, le jardin de Chatou devint trop petit pour accueillir tout tes nouveaux fidèles. Alors tu t’es remis à la recherche d’un nouveau lieu de pèlerinage. Et tu as trouvé Gisors et son château. Un peu loin, certes, mais toujours aussi accessible par le train.
Mais un bon plan ne se déroulant jamais sans accroc, ce dernier, prenant l’apparence d’une nouvelle maladie, qu’on appellera dans un premier temps le Coronavirus (et rien à voir avec la bière du même nom), mettra un vrai coup d’arrêt au projet. Alors tu as attendu, tu as peaufiné tes envies, pour revenir, plus fort, en 2022.
Et quelle édition en 2022 ! Malgré quelques faiblesses que tu réajusteras (comme les tous petits hamburgers que tu proposeras), la transition s’effectuera à merveille ! Outre l’affiche de dingue, la qualité des stands, les animations médiévales proposées, la qualité de la bière servie (oui, il faut le dire, absolument) ont fait de cet endroit un cocon, un vrai, dans lequel on se sent comme à la maison.
Les éditions se suivront : 2023 avec Myrath et ten56. en tête d’affiche, 2024 avec un troisième jour, avec Plini et SepticFlesh mais aussi l’ouverture d’une nouvelle zone dans le château, la BasseKour, avec des spectacles de magie, d’hypnotisme, de danse du feu et de musique médiévale ! C’est une vraie bulle, dans laquelle on a l’impression d’être à l’écart du festival sans pour autant le quitter.
Et vient 2025, la dernière édition en date. Avec des têtes d’affiche internationales (Coheed And Cambria est rare en France, on les a vus au Kave Fest !), des groupes français majeurs (Klone, vous avez fait pleurer beaucoup de monde, nous y compris, vous avez encore fait un set SOMPTUEUX), mais surtout, encore et toujours, de belles découvertes (les filles de Saint-Agnes ! Le punk déjanté de Mirabelle ! Les Revnoir qu’on ne connaissait que de nom et qu’on ne regrette pas d’avoir vu ! Et deux très belles découvertes dans des genres assez opposés : les blackeux français Griffon et les tchèques de StellAris qu’on vous conseille d’écouter et de soutenir !
Alors l’année prochaine c’est tes dix ans.
Dix ans déjà! On a hâte de savoir ce que tu nous a réservé Kave Fest !
Alors on profite de cet article pour te remercier toi, ton créateur, Selim Hadriche, sa famille, sans qui tout ceci ne serait jamais arrivé (jamais mes parents m’auraient laissé organiser un festival de Metal dans le jardin !), tes fidèles, d’abord au sein de ton krew, mais aussi au sein de ton public, toujours plus nombreux d’année en année, tes partenaires, ta sécurité (qui a demandé des slams au public sur Boston Manor !)…Bref, tous les acteurs qui font de toi un festival unique dans lequel on se sent comme à la maison….
Le beau temps et la chaleur s’invitent à la fête en cette deuxième journée, qui attend plus de visiteurs que la veille, notamment en raison de sa prestigieuse tête d’affiche, SepticFlesh. On verra bon nombre de festivaliers profiter des abords du site : promenades dans les rues de Gisors, arrêt sur une terrasse, shopping au marché (quelques uns rapporteront d’ailleurs des barquettes de fraises sur le festival – cela donnera peut-être quelques idées à l’organisation ?)… Après cette matinée très chill pour bon nombre d’entre nous, il est l’heure de revenir aux hostilités.
Après avoir avalé un solide petit-déjeuner en terrasse, on attaque dans le dur avec les Lies We Sold !
Lies We Sold
Si le groupe de MetalCore (oui, encore !) datant de 2018 nous fournit un show solide et carré (sans pour autant faire dans l’original), le groupe souffrira d’un gros manque niveau son puisqu’au niveau de la fosse, seule la batterie, du moins au début du set, était sur-audible. De plus, le public un peu éparse aura peut-être eu un impact sur le groupe, qui aura du mal à commencer. Mais les problèmes de sons ayant été réglés rapidement et les festivaliers arrivant petit à petit sur le site, le groupe finira sur un carton, et une belle ovation encourageante.
Vestige
Notre deuxième grosse découverte est Vestige, tout jeune groupe français se qualifiant de Metal Moderne ! Si l’arrivée sur scène a pu en déstabiliser plus d’un (notamment à cause du pantalon très fleuri de Théodore que même ma chère grand-mère n’aurait jamais voulu porter, avec des baskets aux couleurs assez criardes… Oui pas très Metal ), la formation dissipera tout doute dès les premières notes jouées. Un savant mélange entre du Klone (normal, Pierre-André Krauzer est à la basse), du Alcest et du Opeth, avec quelques passages à la black metal bien sentis. Un résultat unique, original, beaucoup trop bon. Un groupe que nous suivront de très très très près ! Leur premier album, « Janis », sort normalement ce 6 septembre !
SOU/f/FRE
Autre groupe de Metal Moderne, autre ambiance ! Si les SOU/f/FRE font sensation avec tout un univers sombre et prenant (et le tout chanté en français, ce qui devient rare sur notre scène nationale), leur musique ne me parle pas, et ne m’a pas parlé durant leur belle prestation devant un public conquis. Les goûts et les couleurs… En tout cas, belle présence scénique et excellent son !
Det Var
Les Det Var font figure d’ovnis puisque ce sont les seuls dans leur genre – à savoir le folk-pagan ! Toujours mené par Johan et Thomas, la petite bande a acquis, depuis 2022, une belle expérience scénique qui se ressent, tellement la prestation est carrée ! La qualité du son, et l’implication mais aussi la confiance de tous les musiciens ont fait de ce moment quelque chose d’unique, de transcendant, et de merveilleux. Des impressions partagées par le public, très nombreux devant le groupe, et qui l’a très chaudement applaudi. Un show très émouvant – Johan déclarant même ne plus s’entendre penser tellement l’ovation était chaleureuse. Et une belle évolution depuis 2022. On a hâte d’écouter un futur album !
Oceans
Changement de ton avec ce groupe venu tout droit de Germanie, Oceans. Le groupe sera sans concession du début à la fin avec un show puissant, sans faille, ravageur. Et toujours avec un immense sourire sur les lèvres (notamment pour le batteur, un poil crispé… on sentait que ça tirait sur les bras). Les teutons ont déclarés à de très nombreuses reprises être heureux d’être là, et ça s’est senti par tout le plaisir qu’ils prenaient sur scène. Le show le plus furieux de cette édition, voir même peut-être de toutes les éditions du Kave Fest.
Ashen
Après un show aussi furieux, difficile pour Ashen de passer derrière ! Pourtant, par la simplicité et la sincérité du groupe et de son chanteur notamment feront fondre le pit comme neige au soleil. Une très belle prestation, et une chouette découverte, hyper groovy malgré le côté Metalcore. Juste dommage de n’avoir pas profité de la présence de ten56 pour jouer « Sacrifice » ensemble en live !
ten56
Car oui, thrown ayant annulé le matin même sa venue pour raisons médicales, c’est ten56 qui se chargera de les remplacer au pied levé. Une belle aubaine pour le festival, mais pas un coup de chance puisque le batteur du groupe, Arnaud, est de Gisors ! C’est d’ailleurs leur deuxième prestation en deux ans au Kave Fest. Si le groupe a du mal à se chauffer – notamment Aaron qu’on sentait moins en voix qu’habituellement – cela ne les a pas empêché de mettre le feu dans le pit. Les festivaliers, malgré la déception de base, ont été extrêmement ravis de ce remplacement de luxe, et qui en plus se donne hyper à fond sur scène (ce n’est pas le cas pour tous). Un grand bravo à ten56 pour ce show de dernière minute qui n’a pas dû être évident !
SepticFlesh
Enfin les stars de la soirée déboulent sur scène ! Avec un son au top dès les premières secondes – d’ailleurs le public ne s’y trompera pas en entamant des slams à peine l’intro du premier morceau terminée – les SepticFlesh se montreront en très grande forme ce soir et serviront à tous leur sujets (venus en nombre) la totale : on a pu assister à un grand concert, digne des plus grands festivals ! Seth, d’humeur bavarde, a déclaré son amour pour son public français, argumentant que si les grecs pouvaient faire un concert à l’Acropole d’Athènes avec un orchestre philarmonique en septembre, c’était grâce à leurs fans de l’Hexagone. Ils se retirent sous d’énormes applaudissements.
C’est sur cette note que le Kave Fest se termine pour nous, qui devons nous hâter vers notre logis. Le festival a encore passé un palier avec une très belle programmation attirant de plus en plus de noms internationaux, gérant parfaitement, à quelques exceptions près le samedi, les contraintes techniques, augmentant son offre avec des nombreux stands de qualités, une nourriture en quantité suffisante et savoureuse, et une nouvelle zone « Bassekour » qui nous a totalement séduit, parfaite pour une vraie pause à l’écart du reste du festival, avec des spectacles plus familiaux qui raviront les kaviens de tous les âges et de tous les horizons (même si on reste à moitié convaincus par l’hypnotiseur !) Le seul petit défaut : la programmation, peut-être trop axée Core – même si on conçoit que le genre marche très bien en ce moment. On espère l’année prochaine (bah oui, on revient, vous croyez quoi ?) avoir une belle affiche plus généraliste avec de belles découvertes encore en perspectives (et cette année, il y en a eu un bon paquet !)
En tout cas, si vous étiez hésitants pour l’année prochaine, nous pouvons vous conseiller qu’une seule chose : foncez, et prenez vos pass dès leurs mises en vente. Le Kave Fest est synonyme de bon temps, d’ambiance familiale, d’excellent son. Le cocktail pour passe un week-end de folie et inoubliable.
C’est désormais devenu un incontournable que ce soit pour Metal-Actus comme pour nous personnellement : le Kave Fest tenait, en ce week-end de la fête de la musique, sa nouvelle édition au château de Gisors ! Désormais sur deux jours et un soir – fête de la musique oblige, gratuit pour tous, et avec de nouvelles zones accessibles – sans oublier une affiche des plus incroyables pour un festival de ce calibre – le Kave Fest entendait bien asseoir sa notoriété grandissante en attirant aussi bien ses habitués que de nouveaux venus.
Malheureusement arrivée sur le tard à cause d’un souci d’ordre personnel, je rate de très peu le set des Grandma’s Ashes que j’attendais beaucoup. J’espère que j’aurai très vite l’occasion de les voir en région parisienne.
J’arrive à une heure avancée donc au camping du Kave – fort heureusement pas trop loin de la gare ferroviaire de Gisors, ce qui me permettra de marcher qu’un court temps avec tente et nécessaire de camping sur le dos ! Le camping n’a pas bougé, toujours sur les champs de la fermette Bio de l’Epte, mais à un endroit différent de celui de 2022, les champs ayant l’air d’avoir particulièrement mal supportés les rudes conditions climatiques de ces dernières semaines. Le temps de monter en trois secondes ma tente Quechua et j’étais déjà partie direction l’entrée du site.
Si au niveau de celle-ci, rien ne diffère, on a le droit cette année, à un plus grand espace : les stands gagnent déjà une allée supplémentaire ce qui a permis l’arrivée de nouveaux venus, notamment la rôtisserie de Gisors mais aussi et surtout un énorme stand de saucissons auvergnat qui a du faire son chiffre d’affaire de l’année ! (PS : votre saucisson à l’ail des ours est une tuerie intersidérale).
Nous avons aussi – et très grosse nouveauté cette année – toute une partie basse du château – que le Kave a savamment appelé la « Bassekour » – désormais ouverte au public : une scène au fond d’une pente avec – et c’est original pour un festival estampillé « Metal » – spectacles de magie, de danse de feu ou encore de musique acoustique celtique – et en alternance avec les concerts de la grande scène – bancs en bois en guise de gradin, petit bar, stand de pop corn et de glaces sans oublier la Kafet, de retour cette année. Et avec, pour les plus chanceux… des transats (oui). Une petite alcove de douceur, qui fait office d’une pause plus que bienvenue dans le festival – les murs sont assez hauts pour couper un peu le son de la scène principale et assez s’entendre. Festivaliers, et notamment les parents de (très) jeunes enfants, auront apprécié les pauses qu’offraient le lieu. Je n’étais pas hyper fan de l’idée sur papier, mais je suis désormais hyper convaincue !
Niveau bouffe, les portions sont bien plus généreuses cette année, et – rare pour être souligné – le prix n’a pas bougé. En revanche, la Kave nous promettait de nouvelles bières, et si l’IPA était au rendez-vous, la glam rock (NEIPA en collaboration avec Julien Ménielle) avait été écoulé dès ce vendredi (ou alors n’était vendable qu’à certains endroits). Dommage !
De plus, le samedi aurait été émaillé de quelques problèmes techniques ! On n’entendra que très difficilement les premiers groupes de ce début de journée, et notamment Solitaris, avec qui nous commençons ce festival.
Solitaris
Né en 2019 à Paris, les Solitaris auront réussi à se faire une place sur la scène nationale depuis deux petites années : des premiers petits concerts à la première partie des As They Burn, en faisant un crochet par l’Altar au Hellfest en 2024, le groupe énigmatique (puisqu’ils sont presque anonymes, bandeau sur les yeux – masques complets pour certains) ne finit pas de faire parler de lui.
Et c’est bien dommage que les problème de son aient quelque peu ternis la prestation du groupe – et que nous n’ayons pas pu découvrir dans les conditions optimales le post hardcore envoûtant des parisiens. Cependant, le quatuor a déployé une telle énergie qu’il a réussi à faire sauter le tout Gisors. Une belle mise en bouche pour nous, mais que nous comptons redécouvrir très rapidement, et cette fois dans de bonnes conditions sonores, en salle.
Alpha Wolf
C’est une belle exclusivité pour le Kave Fest d’accueillir les australiens d’Alpha Wolf pour leur premier concert français, dans un cadre aussi magnifique (dixit Lochie, chanteur de la formation). Le groupe, affichant un sourire jusqu’aux oreilles, a juste mis le feu comme jamais ! Le pit ne cessait ne bouger aux moindres désirs du groupe, et plus particulièrement de Lochie, incroyable frontman, qui ne cessera d’interagir avec son public, mais aussi avec des photographes ravis.
Sabian ne sera pas en reste puisqu’il ira en fosse, notamment pour faire jouer un de ses fans sur sa guitare !
D’ailleurs, le son semble se stabiliser : si on distinguait très difficilement les morceaux des uns des autres au départ – on entendait surtout la batterie et la basse en début de set – le son se clarifie et devient aussi clair que sur un concert de musique classique – et on exagère à peine ! (Quoi que…) Enfin, le show se conclura de la plus belle des manières qui soit avec la très populaire « Akudama ». Et le public a été très cordialement invité sur scène ce qu’il fera – et en nombre. Une des très grandes prestations de ce week-end ! Elle sera d’ailleurs validée par la tête d’affiche de ce samedi, leur compatriote Plini, qu’on a pu apercevoir sur le côté de la scène appréciant le show!
C’est pendant cette prestation que la troupe médiévale chargée des animations fera une apparition très remarquée, une de leur camarade, s’étant approchée de la fosse juchée sur un énorme bouclier, porté par quatre de ses collègues (si je ne me trompe pas !). Présente depuis les débuts du Kave Fest à Gisors, elle a, encore une fois, su proposer des challenges variés (Tir à la corde, combat d’épée, lancé de rondins) et contribuer à l’atmosphère générale du lieu !
Ankor
Si le groupe catalan Ankor a déboulé rapidement sur scène entonnant son célèbre « Darkbeat », le concert fut stoppé net encore plus vite. Le groupe semble avoir de gros soucis techniques : ils n’ont aucun retour sur scène, et ne s’entendent donc pas jouer. Le cauchemar de tout musicien qui fait un peu de scène.
En attendant que les équipes, essaient, tant bien que mal, de débloquer la situation, Fito (guitare) et Jessie (chant) occupent les festivaliers avec quelques reprises, notamment « We Will Rock You », avec sourire et entrain. Une ambiance bon enfant s’installe alors dans le public, qui se montre très compréhensif et patiente bien sagement.
Mais vu que le problème ne semblait pas se solutionner, et Fito commençant à manquer d’idées pour divertir le pit, la décision est prise : ça va jouer et advienne que pourra.
Et c’est sans oreillettes et comptant sur la batteuse Eleni, particulièrement concentrée sur son jeu – elle n’entendait rien d’autre que sa batterie, et le manager du groupe a du rester à côté d’elle pour lui servir de métronome humain – que le groupe se lance. Et mettra le feu à Gisors, tout en arrivant à faire un concert de grande qualité, malgré les quelques loupés du début, tenant plus de la synchronisation des pistes électros qu’un souci de synchronisation entre les musiciens.
Un grand bravo à Ankor pour leur professionnalisme et pour avoir réussi une performance de haut vol malgré ses lourds problèmes techniques. Un concert qui restera gravé dans les mémoires et dans les annales du Kave Fest !
On en profite pour faire un petit aparté Merch de groupe, puisque Ankor fut un des groupes qui n’aura pas proposé grand chose à ses nombreux nouveaux fans, qui espéraient repartir avec au minimum un album. Dommage !
Plini
Enfin, la grande star de la soirée – et nous étions nous-même abasourdis d’apprendre sa venue au Kave Fest – Plini arrive sur scène, transportant d’emblée les spectateurs dans un tout autre univers. Nous n’avons plus qu’à fermer les yeux et à nous laisser bercer par les mélodies si envoutantes de l’australien. Des moments de douceur mais aussi un set extrêmement carré, livré par des musiciens extrêmement concentrés; pas de place pour la spontanéité, qui est réservée plutôt aux adresses de Plini vers un public enthousiaste. D’ailleurs, le guitariste se montrera extrêmement taquin avec ce dernier, puisqu’il lui reprochera …de ne pas faire de circle pit ! C’est, évidemment, pris sur le ton de l’humour par les festivaliers qui lui offriront, à sa demande, un circle pit en forme de coeur, sous l’impulsion d’un fan (au bonnet orange), très content d’être investit par le virtuose lui-même.
On aura pu reconnaître, dans le public, des membres d’Alpha Wolf, venus écouter le concert, tout comme Plini était aussi dans l’assistance pour leur show plus tôt dans la journée !
Hasard du calendrier, ce samedi 22 juin est aussi l’anniversaire de Plini ! Pour l’occasion , le festival lui a réservé une surprise : un immense gâteau, apporté sur scène pendant son set, sous les chants des équipes du Kave Fest et des festivaliers. Une attention qui a instauré une ambiance joviale et familiale. Tout ce qui définit le Kave Fest finalement.
Et c’est sur les dernières notes de « Electric Sunrise » que Plini et ses musiciens se retirent sous une vraie standing ovation. Je me décide également à retourner au kamping pour une nuit que j’espère réparatrice, après une première demi-journée bien remplie.
Même si elle tombait pendant un certain quart de final de la Coupe du Monde de rugby, la Machine du Moulin Rouge n’a pas désempli à l’occasion d’une date fort plaisante : Pain, Ensiferum, Eleine et Ryujin ! Un concert qui aura attiré également quelques fans étrangers, de passage dans notre belle capitale.
Un petit mot à l’organisation (Garmonbozia) de ce soir : un grand merci d’avoir programmé ce concert aussi tôt (ouverture des portes à 17h30) : certes, on n’a rien mangé, mais au moins, les grands banlieusards comme moi ont pu rentrer à une heure toute raisonnable un dimanche soir.
On commence par Ryujin, qui commence un peu en avance, et devant un public assez réduit. Il faut dire que le groupe commence tout juste à faire parler de lui en Europe, et le son de ce soir ressemble plus à une bouillasse de stade qu’à un vrai son japonais : on ne distinguera que très difficilement les différents morceaux. Néanmoins, le groupe fera preuve d’une très belle énergie sur scène, très communicative qui leur aura permis de toucher le coeur d’un public pas acquis à leur cause de base. C’est après un tout petit trente minutes que le groupe se retirera de scène.
Je dois avouer que j’avais beaucoup d’appréhension pour Eleine : d’avoir affaire à un groupe mené par une diva, qui se mettra particulièrement en avant, que ce soit sa voix, où son physique un brin avantageux (d’ailleurs, quelques hommes ne cachaient pas être venus dans l’unique but de se rincer l’oeil). Pourtant ce fut l’une de mes plus grosses surprises de la soirée : des morceaux assez variés, des musiciens heureux d’être présents et impliqués, mais surtout une Madeleine à l’énergie presque masculine, à la posture très semblable aux chanteurs de Metal Indus (j’ose même la comparaison foireuse avec Till Lindemann). Et surtout le groupe avance avec cohésion, avec force, comme un seul et même individu, car aucun ne se mettra plus en avant que d’autres. Alors certes, on sent que le spectacle est très scénarisé, ne laissant pas de place ou presque à l’imprévu (ce Braveheart stoppé par le groupe était-il par peur d’un manque de sécurité, vu l’absence de crash pit?) mais vu la bonne humeur des musiciens et le son, particulièrement bon, sur l’ensemble du set, j’avouerai avoir passé un excellent moment.
C’est après un petit quart d’heure de changement de plateaux (d’ailleurs, bravo aux équipes hyper efficaces) que déboule Ensiferum sur « Andromeda ». D’ailleurs, la foule se fait maintenant si compacte qu’il semble presque impossible de pouvoir correctement bouger à certains endroits ! Ensiferum mettra plus en avant son dernier album en date, « Thalassic », mais ils feront le bonheur de leurs fans avec des titres comme « In My Sword I Trust » (repris d’une seule et même voix par un public en liesse) ou le fameux « Lai Lai Hei » ! Le public aura enchaîner circle pits, pogos et slams toutefois en se contrôlant parfaitement. Quelques fans se mettront même à terre, faisant mine de ramer, pour le plus grand plaisir des finlandais.
Ces derniers qui, d’ailleurs, ont eu un peu de mal à se « décoincer » (sauf Sami Hinkka à la basse, tellement heureux d’être sur scène que t’avais juste envie de le rejoindre pour faire la fête avec lui). La présence de Pekka Monti aux claviers mais surtout à la voix claire, très « Power Metal » reste toujours sujet à débat au sein des fans du groupe : le son s’en retrouve changé, et est, peut-être, une évolution trop brutale pour beaucoup. Pour ma part, je trouve que Monti aurait dû se montrer plus présent sur scène (peut-être une mauvaise disposition ?), histoire de convaincre les plus récalcitrant que c’est un excellent musicien, un excellent chanteur et qu’il a toute sa place dans Ensiferum. Qui a le droit d’évoluer, n’en déplaisent aux pros « c’était mieux avant ». C’est après un set d’une petite heure que le groupe se retire, sous une standing ovation amplement méritée. On en veut encore nous !
Enfin, les grosses stars de la soirée, Pain, débarquent sur scène, après un court petit film introduisant leur mascotte. Et c’est « Let Me Out » qui aura l’honneur d’ouvrir le bal. Les lumières feront en sorte que les musiciens aient l’air de vrais zombies, apportant une véritable touche horrifique à ce début de set !
Au niveau des morceaux joués, le groupe n’ayant pas d’album récent à défendre (pas depuis « Coming Home », sorti en 2017), ils se font et nous font véritablement plaisir ce soir : les deux plus gros succès de Pain, à savoir les galettes « Cynic Paradise » et « You Only Live Twice » seront les plus joués ce soir. Sans oublier les deux singles les plus récents, « Revolution » et « Party In My Head » qui verra Peter et ses acolytes parés de leurs plus beaux accoutrements !
Une excellente prestation, avec cependant deux petits points négatifs : le duo « en vidéo » de Joakim Borden des Sabaton sur « Call Me » – pour moi cela enlève magie et spontanéité au show : pour moi, soit il est présent physiquement, soit la chanson n’est pas jouée. Le deuxième point n’est absolument pas du ressort du groupe : deux femmes particulièrement bien éméchées auront mis un sacré bazar au niveau de la mezzanine (à un point où ça a failli en venir aux mains). Elles seront évacuées par la sécurité après vingt longues minutes. Difficile d’apprécier le show en surveillant du coin de l’oeil ces spectatrices !
Le groupe sera en forme, particulièrement Peter Tägtgren qui semble avoir davantage travaillé son souffle et son endurance depuis le dernier concert auquel j’ai assisté, en 2012 (si mes souvenirs sont bons) au Trabendo ! De plus, une belle alchimie s’est instaurée avec les membres de son groupe – tous musiciens de session live – et une grosse cohésion – ils avancent ensemble et ne laissent pas Peter au premier plan en permanence, comme ce fut le cas par le passé.
La soirée fut donc riche et belle avec cette affiche très éclectique, très culottée aussi, mais qui aura remporté l’adhésion de nombreux spectateurs présents ce soir. Un concert d’aussi bonne qualité, avec des groupes qui se donnent à fond, on en redemanderait tous les jours !
La date était très attendue, en particulier par les premiers concernés : Dropdead Chaos ne devait pas se louper sur leur premier concert parisien depuis la sortie de leur album, « Underneath The Sound ». Show qui devait également leur servir de release party. Et au vu de la qualité du groupe, de la musique mais aussi de l’affiche (avec Locomuerte et Bukowski devant se charger de chauffer la salle), le public fut au rendez-vous, et en nombre !
Avant de commencer à creuser dans le dur, un petit mot sur la Maroquinerie : je n’y avais plus remis les pieds depuis 2010 et un concert nébuleux de Fear Factory (à une époque ou Burton C. Bell savait encore chanter juste en live, mais surtout à l’époque où l’immense Gene Hoglan officiait à la batterie) (quelle époque, tout de même !), et j’ai redécouvert agréablement la salle : du personnel extrêmement sympathique (mention spéciale à la barmaid qui nous servait devant la salle), une terrasse intérieure hyper agréable, une déco assez chiadé et la salle plutôt bien agencée et avec un son très correct. Bref, un très beau lieu de vie de la capitale, qui mérite la plus longue existance possible.
Ceci étant maintenant dit, je dois avouer une petite chose : je suis allé à ce concert … à reculons (oui). Outre une vie de famille pouvant être extrêmement éprouvante par moment, je porte tellement d’estime pour cet opus, « Underneath The Sound », que, en live, j’ai eu la soudaine peur d’être tout bonnement déçue.
Autant vous dire que j’ai eu tort.
La soirée commence avec Locomuerte, un groupe qui est également passé par le Vamacara Studio (tout comme Bukowski d’ailleurs) qui débute son set devant un public présent mais parsemé, la plupart étant encore en terrasse pour profiter des derniers rayons du soleil. Ce qui explique peut-être pourquoi l’un des premiers wall of death demandé par le groupe ait fait chou blanc… mais loin de se décourager, la bande menée par El Termito, toujours avec un immense sourire sur les lèvres, redouble d’efforts pour faire bouger une audience qui s’enflamme enfin ! La formation enchaîne avec fureur les titres, du Agnostic Front à la sauce mexicaine, avec une petite note groovy (reggaeton, j’oserai dire !) qui fera mouche auprès de tous, tels des uppercuts balancés dans le bide ! Une excellente découverte pour ma part, je vais suivre le groupe de plus près…
Bukowski s’empare ensuite de la scène, après un changement de plateau des plus efficaces ! Si la prestation du groupe m’aura personnellement déçu – ayant en tête leur show incroyable du Kave Fest 2022 (ou peut-être que ce sont les effets de Locomuerte) – ce ne sera pas le cas du public qui réagir avec fureur et passion aux morceaux du quatuor parisien ! Et le groupe aura livré un set carré, professionnel et maîtrisé. Mais jusqu’à mi-set, je les ais trouvé un peu trop sur la retenue – il aura fallu un long moment pour qu’ils se détendent enfin, quand Max et Clément sont descendus dans la fosse à vrai dire – Un grand bravo à eux et j’espère les revoir dans un autre contexte !
Enfin, toujours après un changement de plateau particulièrement efficace – bravo à toutes les équipes d’ailleurs ! Les huit membres des Dropdead Chaos (oui, je compte aussi HK du Vamacara Studio, bien visible depuis le côté de la scène) débarquent sur les « Hey Ho » débutant le morceau « Underneath The Sound ». Le public s’embrase littéralement et devient absolument dingue, enchaînant les pogos et les circle pits en fosse.
Nous étions déjà chauds comme la braise, nous sommes devenus plus brûlants encore.
S’il n’est pas simple pour tout le monde de se mouvoir sur la scène de la Maroquinerie – elle est petite, m’voyez ? – chacun saura rapidement trouver sa place pour envoyer des volées de bois à une audience qui en demande toujours plus ! Mention spéciale à Nils Courbaron – on ne voit que lui au moment de ses solos de guitares – mais aussi et surtout à Renato Di Folco au chant, au charisme phénoménal et à la voix exceptionnelle. C’est pour moi, l’un des meilleurs frontman de la scène française actuelle ! Il forme un duo fort avec Déhà, qui m’avait surpris en se mettant au rap, mais dont la sombre présence, encapuchonnée avec sa longue barbe, impressionne autant qu’elle interpelle. Un magnétisme qui nous incitera à rapper avec lui, à hurler avec lui. Une belle reconnaissance pour un talentueux musicien, selon moi, trop sous-estimé. Les autres membres ne seront pas en reste, excellant dans leur savoir-faire !
Concernant la set-list, la priorité est donné aux morceaux plus fédérateurs – « Save Yourself », « Humans » qui clôturera le concert, « Rainman » – mais aussi avec quelques surprises – je ne m’attendais pas à la présence de « What I’ve Learnt » qui reste plus difficile d’accès pour les non-initiés – et toujours la cover des Slipknot « Surfacing », qui achèvera un public déjà conquis et acquis à leur cause. Je me surpris à verser quelques larmes sur « One Last Encore » qui m’aura submergé d’émotions, me renvoyant à des moments récents de ma vie personnelle. D’ailleurs, je me suis faite tellement embarqué par l’énergie communicative du groupe que j’en ai presque oublié de faire ce pour quoi je suis venue, à savoir leur tirer un peu le portrait !
Bref, c’est sur un set bien trop court, et après avoir donné le nom de la gagnante de la guitare en jeu durant le concert que le groupe se retire définitivement, et que je me remet sur le chemin du RER, la tête encore dans les étoiles, le coeur se remettant de ces montagnes russes que les Dropdead Chaos vient de lui faire traverser. Ce n’était peut-être pas le concert le plus parfait du monde, mais il l’était pour beaucoup de monde dans la salle, moi comprise. Car le but d’un concert, c’est aussi, de faire vivre un moment hors du temps et du quotidien. Une mission admirablement bien remplie par les trois groupes de ce soir.
Moi je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pas pris mon tee-shirt de notre tête d’affiche de ce soir.
Ce fut une belle date, chargée d’énergie, de fureur, et surtout d’amour. Alors vivement les prochains concerts de Dropdead Chaos, et s’ils passent par chez vous, juste, foncez les voir.
Retrouvez toute l'actualité du Metal avec nos interviews d'artistes nationaux et internationaux, les chroniques des CD du moment et les infos sur vos artistes préférés