Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] Empyrium – Über den Sternen (coup de coeur)

Cela faisait maintenant sept ans que les teutons de Empyrium ne nous avaient pas gratifié d’un nouvel album. Une attente aujourd’hui comblée tant « Über Den Sternen », rayonne par sa beauté, sa magnificience, et son petit côté féérique.

« Über Den Sternen » est une belle synthèse des précédents efforts du groupe, en passant d’un folk noir poétique à un doom lancinent rappelant, par moment, leurs débuts dans l’industrie musicale. Comme à son habitude, Ulf Theodor Schwadorf démontre toute sa palette vocale en passant d’un grunt violent et écaillé à un chant limite « grégorien » par moment, instaurant une atmosphère mystique, presque religieuse dans la plupart des morceaux.

L’album a une belle influence, on a l’impression de se retrouver dans un conte dans certains passages, voire même de se promener en Terre du Milieu en compagnie de Frodon et de Sam. La production, d’une netteté incroyable, renforce cette impression de voyage psychique dans lequel l’âme se sépare un temps de son enveloppe terrestre.

Les morceaux pourraient se révéler être d’une complexité incroyable, ils restent pourtant simples. Mais chacun est bien pensé, bien composé, sans breaks superflus. Les Empyrium démontrent ainsi qu’il ne suffit pas de produire des mélodies inaccessibles et tarabiscotés pour avoir quelque chose d’unique et merveilleux.

En un mot, « Über Den Sternen » est un album splendide, qui rendra fou d’amour tous les néophytes du groupe sans désarçonner les fans de la première heure. Un petit diamant brut comme Empyrium sait si bien le faire désormais, et qui enchante un printemps trop morose.

10/10

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[CHRONIQUE] C R O W N – The End Of All Things

Le duo d’Alsaciens C R O W N revient avec un nouvel opus, « The End Of All Things », qui se distingue de ses prédécesseurs par sa singularité et son accessibilité.

Il faut dire que Stéphane et David n’ont pas voulu se cantonner à un seul genre, allant profiter de nouveaux horizons sans avoir une quelconque arrière pensée. De ce fait, on trouve dans « The End Of All Things » une grande variété entre les morceaux, chacun pouvant parfois faire un grand écart entre du pop rock noir et du post metal.

Si on a l’impression que l’album s’apprête à tomber dans la plus grande violence, il n’en est rien : chacun des morceaux ne fait que flirter avec la rage mais à aucun moment la musique n’y cèdera. Il en va de même pour le chant, qui se montrera d’ailleurs très versatile, en passant par beaucoup de tons différents.

« The End Of All Things » réussit donc un jonglage particulièrement délicat entre plusieurs genres et réussit à faire tomber les barrières pour produire un son particulièrement unique. Si les C R O W N ont réussi à garder cet aspect atmosphérique sidéral qui est désormais une partie intégrante de leur identité musicale, le duo s’affranchit avec succès du doom en livrant un ensemble moins lourd, plus digeste et plus accessible. Une belle pépite à mettre dans toutes les mains !

9/10

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[CHRONIQUE] Evergrey – Escape Of The Phoenix

La trajectoire des Evergrey ces dernières années est assez intéressante : les trois derniers albums du groupe, « Hymn For The Broken » (2014), « The Storm Within » (2016) et « The Atlantic » (2019) sont, sous l’impulsion de leur leader Tom S. Englund, les plus personnels ,/jamais sortis. Et si le premier faisait face aux problèmes internes dans le groupe, les deux autres sont plus intimes, racontant la chute d’un homme et sa reconstruction après la tempête. Une belle trilogie conceptuelle qui a redonné un nouveau souffle à la carrière des suédois, tant la complexité, le caractère progressif se faisaient de plus en plus forts.
« Escape Of The Phoenix » poursuit donc cette renaissance, tout en ayant la lourde tâche de succéder aux meilleurs albums jamais produits par Evergrey.

Et c’est une réussite pour cette nouvelle galette, qui, si elle est d’un accès plus facile que son prédécesseur « The Atlantic », reste tout de même dans sa bonne et digne lignée ! Plus lumineux malgré des textes sombres, des mélodies aériennes qui ne viennent jamais s’essoufler, et un Englund au top de sa forme (il monte sacrément dans les aigus sur « Stories »). Le côte progressif ne perd pas de sa superbe. Le titre en duo avec James LaBrie (Dream Theater), « The Beholder », porte bien la patte de ce dernier : un morceau plus tarabiscoté, très complexe, qui se dégage nettement du reste de l’album.

Si néanmoins, aucun autre titre ne reste en tête (à part, peut-être, le magnifique « Eternal Nocturnal », mais on ne trouve aucune redondance dans les titres, qui ont chacun leur identité propre, une ambiance propre. Evergrey évolue et propose des nuances différentes sur son jeu, un coup très doom (« In The Absence Of Sun »), un autre plus bossa nova (« A Dandelion Cipher »), un autre très heavy (« Forever Outsider)… Le groupe nous a livré, avec « Escape Of The Phoenix », un album varié, riche, à la puissance phénoménale.

Si musicalement, ce nouvel album reste en deçà de « The Atlantic », il fait preuve d’une incroyable variété (qu’on ne connaissait pas à Evergrey) et d’une formidable puissance. « Escape Of The Phoenix » est une pierre angulaire à la carrière d’Evergrey, qui ne laisse que présager des jours encore meilleurs pour le groupe, et met un terme à sa période de renaissance. Le phénix peut maintenant reprendre son envol.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Moonspell – Hermitage

Maîtres incontestés du gothic metal, les Moonspell reviennent en ce début 2021 avec un album flambant neuf, « Hermitage ». Après la parenthèse « 1755 », opus entièrement consacré au tremblement de terre qui avait secoué Lisbonne cette année-là, les portugais affichent clairement une volonté d’évolution, mais tout en étant un peu moins accessible que « Extinct ».

Moonspell n’a plus besoin de prouver grand chose, n’en déplaise aux adeptes du « c’était mieux avant ». Les morceaux constituant « Hermitage » sont très variés, tout en adoptant une approche plus accessible, avec des riffs plus mélodique et entêtant, et un son très travaillé, mais nous renvoyant plus vers les années 1990/2000, et notamment un certain « One Second » des Paradise Lost, aux similarités assez troublantes. Néanmoins, nous passerons très vite outre cette impression de déjà-vu, emportés par une production aux petits oignons mais aussi une certaine audace de la part de ce poids lourd du gothic metal qui fait plaisir à entendre, Moonspell restant un des groupes au son le plus identifiable.

Le piano/clavier de Pedro Paixão se fait bien plus présent tout au long de l’album, se permettant même de le conclure tout en douceur avec ce magnifique « City Quitter ». Les envolées lyriques se font aussi bien aux guitares qu’au chant reconnaissable de Fernando Ribeiro, particulièrement doux et clair sur les trois-quart de l’album. Le morceau « All Or Nothing » illustre parfaitement ces propos, allant même aux limites du blues-rock.

Néanmoins, le groupe ne va pas dans une seule et même direction, et ne renie pas, notamment, ses racines : « Hermitage » est un déferlement de violence et fait une place prépondérante au chant hurlé, reconnaissable entre mille, de Ribeiro. L’électro est aussi exploré notamment sur « Common Prayers », véritable tube de l’album, bien plus intéressant que « The Hermit Saints », malgré ses relents de doom notables. Le genre est mieux mis en avant sur « Entitlement ». Enfin, le groupe explore son côté plus progressif avec « Without Rule », composition à la fois alambiquée et psychédélique, et véritable hommage aux maître du genre.

Avec « Hermitage », Moonspell fait tomber toutes les barrières des genres et s’amuse à les explorer avec un certain brio. Malgré l’aspect « foutraque » que peut revêtir l’album (et qui perdra, peut-être, les vieux fans du groupe), on se retrouve submergé par la qualité des morceaux, leurs mélodies parfois entêtantes, leurs différentes atmosphères, mais aussi par la grande audace dont fait preuve les portugais, malgré presque 30 ans de carrière. Une envie de se réinventer, qui nous donne qu’une hâte : voir ce que la formation nous a réservé par la suite !

9,5/10

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[CHRONIQUE] Dark Tranquility – Moment (coup de coeur)

Un peu plus de quatre ans après la sortie d’un «Atoma» en demi-teinte, et après du mouvement dans le line-up, les Dark Tranquility reviennent avec un opus flambant neuf, «Moment». Un pur bijou de death mélo qui nous met un gros baume au coeur.

Fallait-il à Dark Tranquility du changement pour pouvoir rebondir ? On aurait pensé justement que le départ de Niklas Sundin, l’un des fondateurs du groupe, aurait porté un sacré coup aux suédois, mais le combo prouve le contraire avec ce nouvel opus.

«Moment», sorti ce mois de novembre, est à l’opposé de «Atoma» : rapide et violent, avec des envolées mélodiques hallucinantes quand son prédecesseur était plus lent, mélancolique, s’approchant aux limites du Doom. On le sent plus hargneux d’ailleurs, le Michael Stanne : son chant, d’ordinaire plus léger, se fait plus incisif, aiguilleux et féroce. Sa voix piquante vient se loger dans votre crâne pour n’en se déloger qu’à la fin de l’album.

Pas de quoi retomber dans l’extrême violence habituelle du death metal puisque ce chant est contrecarré par des envolées mélodiques aux guitares de Christopher Amott et de Johan Reinholdz , mais aussi et surtout grâce au travail formidable de Martin Brändström aux claviers, dont on constate ici toute la portée : véritable forgeron, il instaurera une ambiance mystique unique. Le tout est parfaitement bien structuré par le duo basse (Anders Iwers)/batterie (l’infatiguable Anders Jivarp.

«Moment» bénéficie d’ailleurs d’une excellente production, qui nous permet de saisir tous les détails de la musique. Celle-ci est une invitation à se projeter hors du temps et de l’espace. On se prend à s’en délecter avec un immense délice.

«Moment» signe donc le formidable retour des Dark Tranquility aux affaires. Un album addictif, aérien, aux titres parfois entêtant, qu’on écoute et réécoute à l’infini jusqu’à la possible overdose. Un opus qui fait du Bien.

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[CHRONIQUE] Killer Be Killed – Reluctant Hero

Supergroupe composé notamment de Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) Max Cavalera (Soulfly) et de Troy Sanders (Mastodon), Killer Be Killed sort aujourd’hui « Reluctant Hero », un deuxième album pleins de promesses après le succès critique de son prédécesseur.

Killer Be Killed, en tant que groupe, a un défi d’équilibriste à mener : celui de donner la parole à chacun des musiciens, pour un mélange audacieux des influences, des styles, sur chacun des morceaux du groupe.

« Reluctant Hero » réussit ce périlleux exercice en proposant un mélange audacieux entre death metal, punk et hardcore, le tout souligné par une production impeccable et implaccable. On note l’extrême violence dans tous les morceaux, à la composition néanmoins complexe, avec des articulations versant dans le mélodique, notamment grâce à la guitare et au chant de Sanders.

Ce dernier s’oppose au chant âpre et aiguisant de l’ancien frontman de Sepultura, et la voix de Puciato se révèle être une formidable passerelle. Il y a une certaine forme d’harmonie dans ces trois voix, dont il se dégage de la puissance et de l’agressivité.

« Reluctant Hero » est plus mûr, plus original et éclectique que le précédent album qui faisait office de premier jet. On sent les Killer Be Killed plus sûre d’eux, prenant du plaisir à faire de la musique extrême dont l’apparente violence se met au service du talent de chacune des personnes de ce groupe.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Loudblast – Manifesto (coup de coeur)

Fers de lance de la scène metal française, les Loudblast n’ont plus rien à prouver à qui que ce soit, n’en déplaise à leurs détracteurs (heureusement peu nombreux). Six ans après leur dernier album studio, le groupe revient enfin avec un nouvel album qui fait plaisir aux cages à miel, «Manifesto».

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut souligner le superbe travail de mix et de mastering effectué par le Vamacara Studio. «Manifesto» est un des albums les plus agréables que j’ai pu écouter en terme de qualité de son ! Une production qui n’a rien à envier à certains mastodontes américains !

«Manifesto», contrairement à son obscur et noir prédécesseur «Burial Ground» (2014), laisse entrevoir quelques éclaircies, qui rend leur monde un peu moins sombre (notamment sur «Invoking To Justify» et son introduction particulièrement aérienne). Rassurez-vous, cela ne veut pas dire que la violence va baisser d’un cran ! Car cet opus fait place, durant 42 minutes, à une fureur dévastatrice !

Les guitares de Stéphane Buriez et de Jérôme Point-Canovas enchaînent les riffs extrêmes et les solos incisifs (quelle puissance d’ailleurs sur «Solace In Hell» !). La voix de Buriez est impeccable et implacable, ne nous laissant aucun moment de répit ! Le tout est parfaitement bien structuré par le duo Kévin Foley (qui s’est improvisé batteur de session sur cette galette)/Frédéric Leclercq !

«Preaching Spiritual Infirmity» est l’un des meilleurs morceaux de cet opus, qui trouve le juste équilibre entre le black et le doom metal (en y ajoutant un zeste de death). «Festering Pyre» est extrêmement varié et vous secouera les tiffs dans le bon sens.

Bref, c’est un retour gagnant pour Loudblast qui prouve avec «Manifesto» qu’ils savent se réinventer, évoluer, tout en gardant cette agressivité qui fait leur petit charme ! Une galette variée, d’une violence dont on se délecte avec un plaisir immense.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Solstafir – Endless Twilight of Codependent Love

Les Solstafir fêtent déjà leurs 25 ans de carrière avec leur septième album, «Endless Twilight of Codependent Love» (via Season Of Mist), qui sort en ce début novembre. Les islandais nous offrent un nouveau chapitre plus accessible, direct mais aussi plus optimiste et lumineux.

Qu’ils sont loins les débuts du groupe vikings/blackeux ! Les Solstafir s’en sont rapidement éloignés en proposant un post-black metal aux racines folks tout d’abord, puis de plus en plus épuré par la suite. Et avec ce nouvel album, «Endless Twilight of Codependent Love», le groupe arrive à mélanger le passé et le présent pour présenter leur propre vision de l’avenir, plus joyeuse et lumineuse que ce qu’on avait entendu sur les précédentes galettes.

C’est paradoxal car ce nouveau jet est plus violent, plus rentre-dedans, et bien moins aérien. Les riffs de Sæþór Maríus « Pjúddi » Sæþórsson et de Aðalbjörn « Addi » Tryggvason sont grailleux, ténébreux, très black metal et faisant tout de suite penser au premier album des islandais, «Í Blóði og Anda». L’aspect mélancolique des envolées mélodiques est mis de côté, les islandais choisissent de s’adresser à nous de façon plus directe. Les paroles sont célestes, plus positives. Et non seulement ça marche, mais ça nous divertit et, conséquence, ça nous fait du bien.

Le groupe choisit ici de prendre un virage plus progressif, avec un chant de Tryggvason passant du grave à l’aigü, faisant (trop) penser au style de chant de Einar Solberg des Leprous. Idem sur l’harmonisation, typique des suédois.

«Endless Twilight of Codependent Love» est un album puissant et direct, lumineux, qui marque l’amorce d’un virage vers le progressif, dans lequel Solstafir semble encore se chercher. Divertissant et bien produit, il ravira autant les fans de la première heure que les non-connaisseurs du groupe.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Nuclear Power Trio – A Clear And Present Rager

Depuis quelques semaines, un groupe particulier fait le buzz sur la toile : composé de Vladimir Poutine à la basse, Donald Trump à la guitare, et Kim Jong-Un à la batterie, les Nuclear Power Trio sortent un EP 5 titres, «A Clear And Present Rager», via Metal Blade Records. Rien que ça.

Et derrière ces déguisements plus vrais que nature, on retrouve Nick Schendzielos (Cephalic Carnage, Ex-Havok) à la basse, Greg Burgess (Allageon) à la guitare et Pete Webber (Havok) à la batterie. Le trio s’est éclaté à pondre cet EP où se côtoient petits riffs mélodiques et slappings de basse bien sentis.

Les cinq titres aux jeux de mots très variés (mention spéciale à «Ukraine In The Membrane») allient complexité et dynamisme (l’EP ne nous laisse absolument aucun temps mort). Si la production et le mixage sont un poil en dessous qu’attendu, cela ne nous empêche pas de prendre notre pied.

Si on doute de la longévité de ce groupe, certainement fondé sur les bases d’une blague, «A Clear And Present Rager» nous prend par surprise par sa puissance, ses mélodies techniques mais aussi par sa grande audace. Un EP étonnant et jouissif qu’on vous conseille très vivement.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Déluge – Aego Templo (coup de coeur)

Petit groupe originaire de Metz formé en 2013, les Déluge sortent leur – déjà – deuxième album, «Aego Templo» via Metal Blade Records. Une vraie pépite à découvrir absolument.

Déluge fait partie de cette vague «Post-Black Metal» qui touche depuis maintenant quelques années l’Europe et tout particulièrement la France, puisque les fers de lance sont tous ou presque de notre petit pays ! Exit les ambiances venant tout droit du garage des parents, c’est un son épuré, presque froid que nous propose Déluge, tout en y mettant une atmosphère onirique, presque céleste.

Cela explique certainement cette première impression en découvrant «Opprobre», celle d’entendre un groupe groupe de cette vague plus connu, Alcest. Pourtant, le son de «Aego Templo» se fait plus âpre, plus acide grâce à des riffs d’une agressivité sans limite entrecoupés de moments aériens, plus calmes. De plus, contraitement à son prédecesseur «Aether», et même s’il s’inscrit dans sa continuité, l’opus est axé sur son accessibilité.

L’opus est l’un des plus riche en termes de composition que j’ai pu entendre : on a de nombreux petits ajouts «hors cadre» qui sont surprenant : ce saxophone par exemple sur «Opprobre» qui donne une petite touche Supertramp au morceau. Cela permet aux titres de l’album, taillés dans une roche dure et froide, de se parer d’une ambiance aérienne et de prendre un bel envol.

Enfin, le chant fait partie intégrante de l’expérience proposée par Déluge et n’est pas mis en avant contrairement à l’immense majorité du groupe : qu’il soit torturé lugubre, entre le sludge et le hardcore ou clair, apportant une douce et tendre lumière, il est uniquement au service de la mélodie et ne va pas prendre le pas sur les autres instruments.

«Notre rire le plus sincère – De souffrance est toujours chargé; – Nos chants les plus exquis – Sont les plus désolés». Ces mots du poète britannique romantique Percy Shelley s’accordent à merveille avec «Aego Templo» : par toutes les contradictions dont peut être capable l’esprit humain que tend à décrire Déluge, mais aussi par cette joyeuse mélancolie que dégage tout l’album, résultat de l’alliance entre deux forces qui se sont opposées sur tous les morceaux, l’espoir et la violence. «Aego Templo» est un opus merveilleux, rare de nos jours, qui saura vous émerveiller. A écouter de toute urgence !

10/10

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