Il aura fallu quatre années de travail à Aephanemer pour sortir leur nouvelle offrande, « Utopie ». Un album réfléchi, côtoyant de nombreuses références et influences classicos-littéraires qui lui donne un aspect unique !
« Utopie » est un condensé d’une heure et quarante-et-une minutes très exactement de death melo classique comme sait désormais le faire le groupe français : tout au long des morceaux, on recherche à la fois l’émotion classique, la beauté des mots et la violence de ces guitares saturés et de ces mêmes paroles mais gruntées par la géniale Marion Bescoul.
Car, malgré parfois la redondance rythmiques de certains morceaux qui demandent une grande concentration pour en saisir tous les rouages, l’album ne cesse de rechercher le beau : l’album comporte une dimension littéraire – notamment avec la citation d’un poème de Paul Valery dans « le Cimetière Marin » – mais une autre, cette fois d’un écrivain bien connu de chez nous, Victor Hugo, vient automatiquement en tête en pensant à cette galette : « Les écrivains ont mis la langue en liberté » (Les Contemplations). La qualité d’écriture (et en français, s’il faut le souligner) y est en effet complètement folle, chacune des syllabes venant s’inscrire dans nos têtes au fur et à mesure que le chant défile (nous donnant même envie de chanter dans le RER, mais ce serait mal venu…)
Aephanemer nous livre donc avec « Utopie » un album violent et magnifique alliant la beauté de notre langue française à une musique saturée d’inspiration classique (d’ailleurs les guitares, ça ne vous fait pas penser à des violons ?). Une œuvre somptueuse, intelligente et nuancée de death mélo.
9,5/10







