[CHRONIQUE] Scarlean – Soulmates

Après un premier album, «Ghost» remarqué par la critique, les Scarlean ont sorti fin 2019 leur deuxième galette «Soulmates». Ce deuxième jet est-il celui de la confirmation ?

De premier abord aussi sombre et agressif que le précédent opus, «Soulmates» présente la particularité de passer d’un nu metal violent (à en faire pâlir un System Of A Down ou un Korn des grands jours) à un rock plus progressif et posé. Cet album représente un vrai cahier des charges de tout ce que sait faire Scarlean. Le tout est souligné par une production, faîte par Fabien Giordani, batteur live du groupe mais aussi l’homme derrière les manettes !

Les morceaux bénificient tous d’une excellente structure basse/batterie grâce à un excellent travail du duo Olivier Jacquet/Eric Lebailly, ce dernier apportant même des moments de groove à l’ensemble des morceaux de la seconde partie. Les deux instruments sont donc à la fois assez présent mais aussi assez en recul pour permettre aux guitares de Geoffrey Vo Van Chieu et de Michel Cavanaggia et à la voix d’Alexandre Soles de littéralement s’envoler et de faire voler vos cheveux durant de furieux headbangs.

La deuxième partie cependant, celle un peu plus progressive, reste un peu redondante, malgré l’excellent titre «The Smell Of Blood» qu’on aurait vu plus haut dans la tracklist.

«Soulmates», en plus d’avoir une démarche assez intéressante, est un album hautement savoureux qui saura vous faire vibrer, malgré quelques petites faiblesses. Un opus encourageant, pour un groupe au succès prometteur, qu’on suivra, ici, de très près.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Nightwish – Human:II:Nature

Ils sont toujours très (peut-être même trop) attendu ! Les Nightwish sortent ce 10 avril leur nouvel album studio, «Human : II: Nature». Une galette qui s’est faite grandement désirée, cinq ans après le sympatique «Endless Forms Most Beautiful», leur dernier opus en date, mais aussi après deux live et une compilation de réédits, ce qui n’a fait que renforcer l’impatience des fans.

Il faut dire que le grand penseur du groupe, le claviériste Tuomas Holopainen, a lui-même avoué en 2015, avoir atteint le sommet créatif de son rejeton, ayant déclaré qu’il a «l’impression de n’avoir plus d’histoires à raconter». Il devra ainsi passer par la case Auri, son side project mené avec la chanteuse finlandaise Johanna Kurkela, pour retrouver l’inspiration.
On sent donc avec ce nouvel album que Holopainen tente d’insuffler un élan pour une possible évolution de Nightwish. Chose difficile quand vous êtes l’un des groupes les plus reconnaissables du monde, mais pas impossible.

Et il y arrive mais de la mauvaise manière : l’un des principaux défauts de cet opus étant son côté très fourre-tout, allant dans tous les sens. Les deux disques composant «Human : II : Nature» ne semblant avoir aucun rapport l’un avec l’autre, et les titres étant trop diversifiés pour suivre le fil rouge de cet album.

Ceci donne donc un album très inégal, avec des titres aussi insipides qu’un lac finlandais tels que «How’s The Heart» et «Procession», qui arriveront à vous tirer dix baillements à la minute. On a aussi des titres très lambdas pour Nightwish : «Music» pourrait aisément figurer sur la bande-originale d’un dessin animé de Disney, l’une des principales influences de Holopainen. «Noise» fait une excellente entrée en bouche et est un bon single, vendeur et entêtant.

Cet opus contient aussi de très nombreux coups d’éclats, qui sauront ravir les critiques, les néophytes du groupe tout comme les fans de la première heure. A commencer par deux titres tout bonnement somptueux : «Pan» est la meilleure de cet album (à égalité avec «Ad Astra», présente sur le second disque), avec une atmosphère unique entre belles mélodies entêtantes au piano (qui a dit que Tuomas Holopainen ne savait pas jouer ?) et des riffs lourds et puissants. On notera un petit côté progressif apporté par un Kai Hahto en forme derrière les futs. «Tribal» est la plus originale de l’album (et même son titre le plus violent depuis «Slaying The Dreamer » !)de part sa rythmique, ses growls tribaux (on les pensait réservé de facto à Rotting Christ) mais aussi le chant intéressant de Floor Jansen.

Cette dernière, si on lui reprochait de trop contenir sa puissance vocale sur «Endless Forms Most Beautiful», expose toute sa palette vocale sans pour autant tomber dans la caricature de la vocaliste cantatrice, qu’elle laisse bien volontiers à une certaine Tarja Turunen de la fin des années 1990/début 2000 . Il est temps d’ailleurs de mettre de côté la chanteuse d’origine du groupe (qui mène, depuis son départ de Nightwish, une formidable carrière solo) et accepter le fait que le but de la formation n’est pas de trouver une remplaçante à la capacité vocale égale, mais de faire évoluer sa carrière et sa musique. Floor ne fait plus qu’un avec la musique, contrairement à l’album précédent où on sentait qu’elle avait du mal à trouver sa place ! Elle nous prouve ici qu’elle est et reste une immense chanteuse, qui s’est désormais pleinement intégrée au groupe et lui apporte puissance et fraîcheur.

Seul Marko (Hietala à la basse) reste en retrait, ne posant sa voix que sur la jolie «Endlessness». Troy Donockley lui s’occupe de la belle «Harvest» qui nous plonge directement en Terre du Milieu.

La deuxième partie est un joli projet instrumental de plus de trente minutes, rendant hommage à Hans Zimmer, Raman Djawadi ou encore James Newton Howard ! Un plaisir de Holopainen, superbe que ce soit au niveau de la composition qu’au niveau de l’orchestration, à s’écouter en boucle. Mais ce plaisir est personnel au claviériste du groupe, et on en vient à se demander quel est l’intérêt de cette deuxième partie, qu’il aurait mieux valu sortir à part.

Vous l’aurez donc compris, «Human : II : Nature» est un album très inégal, qui contient autant d’excellentes choses que de très mauvaises. Nightwish, qui est devenu une véritable machine évolue lentement vers autre chose et ce changement est salutaire. Un album fort sympathique qui saura émerveiller les fans de la première heure comme les néophytes.

7,5/10

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[INTERVIEW] Fabien (Scarlean) : « C’était un accouchement sans douleur ! »

Arrivé tout juste en fin d’année dernière, «Soulmates» est le deuxième album des Scarlean, après un «Ghost» plutôt bien apprécié par la critique. Fabien, batteur du groupe et l’homme derrière les manettes sur l’enregistrement, revient pour nous sur cette savoureuse galette.

Metal-Actus : Votre album «Soulmates» est sorti à la fin de l’année 2019. Malgré cette période compliquée que nous traversons tous, est-ce que vous avez eu des premiers retours, et pensez-vous avoir pu toucher un nouveau public ?

Fabien (Batterie) : Pour l’instant, tout ce qu’on a eu depuis la sortie de l’album sont très très positifs. On a eu de très bonnes notes sur des webzines, des fanzines et des magazines. Pour ce qui est du confinement en lui-même, niveau promotion, comme on a pu assurer le truc aujourd’hui par téléphone, tout reste dans la lignée de ce qui était prévu, malgré les quelques annulations de concert, mais bon… Je pense que nous ne sommes pas les premiers touchés. Ce sont surtout toutes les organisations de concerts qui en pâtissent le plus. On a une pensée pour eux, car je sais qu’il y a beaucoup de bénévoles dedans qui se donnent et cela met en l’air un travail de plusieurs semaines, de plusieurs mois, voir parfois même d’une année complète. J’espère qu’ils pourront continuer, se relever malgré tout ce travail gâché à cause de l’épidémie actuelle.

Votre personnage mascotte, le Ghost, fait dos à une petite fille. Est-ce elle sa «soulmate» ?

Ce qui est assez intéressant dans l’élaboration de la pochette, c’est qu’il y a une interprétation que tout le monde peut avoir. On peut penser ça, que c’est son âme soeur. Ou alors ça exprime une certaine dualité. Il y a tout ce genre de message qui peut être interprété avec la pochette. Chacun vit les choses différemment, et la pochette retranscrit un peu ça : est-ce que le Ghost est l’âme soeur de la petite fille ? Est-ce que la petite fille est l’âme soeur du Ghost ? Va savoir ! (rires)

Comment s’est passé l’accouchement de «Soulmates» ? Scarlean ayant un tout nouveau line-up (dont tu fais partie d’ailleurs!)

C’était un accouchement sans douleur ! On s’est retrouvé quelques mois avant de rentrer en studio chez moi, «en confinement» pour travailler les arrangements et les nouvelles compositions de Scarlean. Et pour «Soulmates», il y a eu un changement de line-up suite aux changements de besoin de certains, et il n’y a aucune animosité avec les ex-membres du groupe : on est tous copain, et quand ils viennent nous voir, on boit des coups ensembles.
On a pris le parti de faire plusieurs mois d’arrangements, de compositions et de corrections de notre musique : on a donc attaqué le 4 juillet dernier pour terminer à la mi-octobre. On a réussi à tenir le planning pour que les choses soient faites correctement.

J’aimerai revenir sur la figure du «Ghost» qui a été introduite via votre premier opus du même nom. Il est également présent sur ce deuxième album, mais aussi sur vos tournées. Est-ce que cette «mascotte» va vous suivre sur une partie, voire la totalité de votre carrière ?

Je pense, même si je ne sais pas si c’est une réelle certitude. Il sera certainement là pour le troisième album. Le concept du «Ghost» est pour moi une très bonne idée : Alex et Geoffrey, qui sont le moteur de Scarlean, ont eu cette idée de schématiser ce que l’être humain peut vivre au quotidien dans les sensations, les émotions … ce qui a donné ce personnage. Aujourd’hui, ça nous correspond bien et ça nous ouvre beaucoup de possibilités dans nos manières de s’exprimer et d’avancer dans le projet. Donc il y a encore des chances pour qu’il nous suive pendant pas mal de temps.

Pourquoi avoir choisi de reprendre «Wonderful Life» des Black ? Et comment avez-vous réussi à attirer Anneke Van Giersbergen dessus ?

A la base, pendant cette période «confinement» qu’on a eu avant l’enregistrement de l’album, on avait prévu de faire une autre reprise. C’était un titre des Beattles, sur lequel on voulait faire un featuring avec une chanteuse. Mais, après débats, on est partis sur une autre idée, «Wonderful Life» de Black donc, car le texte correspondait plus à l’univers de «Soulmates» : ce texte a un petit côté sarcastique et ironique qui ressort bien, et collait parfaitement au reste de l’album. Les reprises, ce sont des petits défis qu’on aime bien se lancer, transformer un standard de la chanson et en faire totalement autre chose !
Pour notre collaboration avec Anneke Van Giersbergen, c’était au départ un fantasme de pouvoir la faire chanter sur l’un de nos morceaux ! On est tous plus ou moins fan, certains plus que d’autres d’ailleurs (rires). On a décidé d’essayer de la contacter, après avoir réussi à obtenir le mail de son manager. On y est allé au culot en lui proposant la chanson, directement avec la maquette. Et on a eu une réponse très rapide, je crois même dans l’heure en disant que c’était une très bonne idée et que Anneke serait flattée de participer au projet. Et c’est parti de là : on lui a demandé des parties de chants et quelques improvisations, … Et tout s’est fait dans une facilité plutôt surprenante avec beaucoup d’accessibilité, d’intelligence et de professionnalisme. C’était une super expérience !

Tu peux aussi me parler d’une autre collaboration prestigieuse, à savoir Eric Lebailly. Tu t’es occupé de l’enregistrement de l’album, mais tu es le batteur officiel de Scarlean. Pourquoi avoir fait le choix de laisser ta place derrière les fûts ?

Je suis rentré dans Scarlean en tant que batteur l’hiver dernier.mais je suis également le producteur de «Soulmates» : j’ai enregistré, mixé et masterisé l’album au complet, j’ai participé aux arrangements et apporté quelques corrections aux morceaux. Il me semblait donc compliqué, pour ma part en tout cas, de me retrouver derrière la console et derrière les futs en même temps. On a alors fait appel à Eric, qui est un très bon ami à moi, avec qui j’ai déjà collaboré sur plusieurs projets. Et c’était une expérience très enrichissante : on s’est permis d’utiliser son vocabulaire, son expérience, il nous a amené des petites réflexions qui étaient assez intéressantes sur le groove. J’avais totalement confiance en lui, et je savais qu’il allait retranscrire toute l’énergie que je voulais donner à Scarlean. Et ce n’était pas pour ramener un batteur meilleur que moi : c’était pour assurer la production de l’album. C’était beaucoup de travail à produire sur un temps limité, avec beaucoup de prises de son et de mixage …. et je ne me sentais pas d’assumer les deux !

Que peux-tu me dire sur «Waste My Time» ?

Même si on ne connait pas les paroles par coeur, le titre reste assez parlant. C’est un morceau ternaire, avec une belle énergie. Il y a un texte qui dit des choses intéressantes, qui concerne énormément de monde. C’est un morceau qu’on a aimé composer et qui étonnamment, par rapport à d’autres, est encore plus agréable à jouer sur scène.

Que peux-tu me dire sur «Our World Will Surely Stop» ?

J’invite tout le monde à lire le texte et à écouter l’émotion qu’Alex essaie de transcrire sur ce morceau et d’écouter les harmonies qu’on a monté dessus. C’est aussi, personnellement, un morceau sur lequel j’ai pris du plaisir à travailler et à mixer. Il y a aussi un côté très new wave dans les arrangements. Ce n’est pas le morceau qui ressort le plus de l’album, mais, pour moi, c’est une pièce assez importante parce que elle retranscrit bien ce qu’est Scarlean, que ce soit au niveau de l’ambiance, de l’écriture, des implications de chacun sur le texte eou de l’interprétation vocale d’Alex.

Ces travaux de peinture que vous montrez sur Facebook, c’est pour un prochain clip ?

Oui, exactement ! Donc en ce moment, on est en train de faire le clip de «Next To The Maker», qui est le premier titre de l’album. Malheureusement, à cause du confinement, on a pris du retard pour continuer à filmer la partie scénarisée du clip. Olivier, le bassiste, qui est aussi le vidéaste du clip, qui travaille déjà sur l’intégration des effets. Il y aura une partie scénarisée, donc avec un décor qui est en train de se construire en ce moment chez Michel, notre guitariste : on est en train de construire une chambre de petite fille. On a envie de mettre en image le thème de cette chanson mais aussi le thème de l’album car cela le représente bien. Dès que le confinement sera terminé, on pourra enfin tourner avec la petite fille et le Ghost, et ainsi sortir cette vidéo.

Un dernier mot ?

J’espère que tout le monde va bien se porter avec cette histoire de confinement, surtout que ce n’est vraiment pas drôle. Restez bien chez vous, faîtes attention à vos proches. On vit un peu une période difficile, et surtout unique. Pendant ce temps, Scarlean continue : on travaille et on réfléchit énormément au troisième album et aux futures vidéos, mais aussi à nos prochaines scènes. On espère que notre musique plaira à tous ceux qui pourront écouter. Vive la musique ! J’encourage tout le monde à faire de la musique, c’est un exutoire qui est génial, qui permet de rencontrer beaucoup de gens et de partager beaucoup de choses.

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[ALERTE FESTIVAL] Annulation du Hellfest 2020

Le Hellfest vient d’annoncer l’annulation de sa quinzième édition, qui devait se dérouler à Clisson ce mois de juin.

Communiqué :

« Hellbangers,

Les autorités françaises signent la fin de la partie pour nous via un arrêté préfectoral.

Il n’y aura pas de HELLFEST cette année.

Vous avez été nombreux à vous inquiéter au sujet de cette 15ème édition anniversaire, mais encore plus à nous témoigner votre soutien dans cette situation sans précédent, qui nous frappe tous de plein fouet. Nous avons espéré, comme vous, et ce jusqu’à la dernière minute, que le festival puisse avoir lieu. Malheureusement, face à la situation inédite actuelle, la Préfecture de Loire-Atlantique,
accompagnée du Ministère de la Culture, ont pris la seule décision qui s’imposait, celle de l’interdire.

L’édition du HELLFEST 2020 est par conséquent annulée. Nous partageons avec eux cette position et les remercions pour la considération et la réactivité dont ils ont fait preuve vis à vis du festival. Plus les jours passaient et plus il nous semblait impossible d’envisager une édition 2020 garantissant une organisation satisfaisante, et, le plus important : votre sécurité.

Ayant conscience que le risque de contagion lié au Covid-19 sera encore élevé en juin, il aurait été irresponsable et dangereux de laisser se rassembler plusieurs dizaines de milliers de fans – torse nu et assoiffés de bière – dans un périmètre ne permettant pas de faire respecter la distanciation sociale de rigueur.

Les autorités nous ont également signifié ne plus être en mesure de pouvoir mettre en place les dispositifs de sécurité et de secours habituels (forces de l’ordre, médecins urgentistes, secouristes etc…) nécessaires à tout grand rassemblement comme le nôtre.

La boule au ventre, nous vous donnons finalement rendez-vous pour cette 15ème édition anniversaire du Hellfest les 18, 19 et 20 juin 2021. Si vous êtes en possession d’un Pass 3 jours ou d’un Pass 1 jour pour l’édition qui devait se tenir en juin prochain, nous vous offrons la possibilité de le convertir en pass pour l’édition 2021, et ce sans frais supplémentaire. Pour cela, il vous sera simplement renvoyé sous peu, par e-mail, un nouveau billet valable pour le Hellfest 2021.

Si vous ne le souhaitez pas, ou n’êtes pas certain de pouvoir participer à l’édition 2021, deux choix s’offrent à vous :

• Rendez-vous sur Ticketswap, l’unique revendeur officiel de tickets valables pour le festival, qui vous garantira une transaction sécurisée. Inutile de préciser les tickets achetés par tous autres biais (Viagogo, Stubhub, …) ne seront pas valables.

En optant pour ce choix, vous ferez plusieurs heureux : un festivalier qui désespérait de ne pas pouvoir venir cette année ; et notre association qui pourra ainsi limiter les dégâts et préparer sereinement l’édition 2021 de VOTRE festival.

• Une solution de remboursement sera également proposée. Nous reviendrons prochainement vers vous sur les différentes possibilités qui vous seront proposées, y compris pour les spécificités liées aux différents packs transports (train, bus, etc…).

C’est un vrai coup dur pour notre association à but non lucratif ainsi que pour notre territoire.

Par respect pour vous, les fans qui avez fait du Hellfest ce qu’il est aujourd’hui, nous tenons à être le plus transparent possible sur les répercussions liées à ce report « forcé ». À partir d’aujourd’hui, l’association Hellfest Productions qui organise chaque année le festival, va devoir affronter un certain nombre de difficultés. A contrario d’autres secteurs, qui seront eux aussi durement touchés par un ralentissement de l’économie sur plusieurs mois, notre association va, elle, devoir faire face à une « année blanche ». Les mesures gouvernementales, que nous saluons, ne suffiront pas à combler les lourdes pertes que l’association va devoir supporter : salaires, frais généraux et de promotion, amortissements bancaires, sont autant de coûts incompressibles qui ne pourront être financés avec une année sans festival.

Consciente des enjeux et de sa responsabilité, l’association Hellfest Productions avait pourtant pris le soin de contracter une assurance de type « tout sauf » avec la compagnie susnommée ALBINGIA, société française d’assurance ayant son siège à Levallois Perret, et ce pour la modique somme de 175 000 €, correspondant au montant de la prime du contrat censé nous couvrir de potentiels risques menant à une annulation. Ce même contrat d’assurance stipule clairement que seront prises en charge les pertes pécuniaires dues à d’éventuelles pandémies à condition que le contrat ait été signé avant l’apparition et la reconnaissance de cette pandémie par les autorités françaises ou par l’OMS. Notre contrat a été signé le 17 décembre 2019, soit avant l’apparition officielle du virus en Chine.
Seulement voilà, notre chère compagnie d’assurance démontre à qui en doutait encore, qu’il est plus facile de payer des primes de contrat plutôt que d’obtenir réparation pour des préjudices censés être couverts : ALBINGIA nous a adressé une fin de non-recevoir sous prétexte que ce « type » de pandémie ne rentrait pas dans les termes de notre police d’assurance.

Nous contestons évidemment cette lecture et cette prise de position. Pour ALBINGIA la solidarité c’est pour les autres, quitte à mettre en péril économiquement leurs assurés. Leur raisonnement est simple, prendre nos cotisations pour une assurance annulation : OUI, nous indemniser : JAMAIS. Pour ce faire, il suffit de jouer sur les mots et imaginer des interprétations pour entamer un procès qui durera des années. Années pendant lesquelles ALBINGIA gardera bien au chaud les sommes qu’elle nous doit. Une attitude que nous dénonçons aujourd’hui publiquement afin de faire la lumière sur ces pratiques que nous trouvons honteuses, surtout par les temps qui courent.
La solidarité et le respect de leurs engagements devraient être au centre des préoccupations des assureurs.

Bref, en attendant le début de cette longue procédure, deux mots nous viennent à destination de cette compagnie d’assurance censée être spécialisée dans les domaines de l’évènementiel et de l’audiovisuel : FUCK YOU !

Loin d’être un soulagement pour nous, ce report d’un an met également en difficulté financière de nombreux acteurs sans lesquels le festival n’aurait pas lieu : intermittents du spectacle, prestataires de services, fournisseurs, associations partenaires, producteurs et artistes… Tous comptent à nos yeux et forment une famille soudée et solidaire. Certains d’entre eux vont être vont gravement atteints par les conséquences liées à leur perte d’activité, et nous souhaitons vivement leur témoigner notre soutien indéfectible. Nous leur donnons à tous rendez-vous en 2021, une fois cette difficile parenthèse refermée. Malgré ces temps sombres, notre motivation et notre volonté demeurent intactes. Grâce à votre soutien, à celui de nos partenaires (enfin pas celui de l’assurance manifestement…), à celui de nos bénévoles et de tous les amoureux de la musique en général, nous continuerons à porter haut et fort les couleurs des musiques extrêmes, soyez en sûrs ! Tous solidaires pour vite se retrouver !
Pour conclure, un peu partout en France, des appels aux dons se multiplient afin d’aider les personnels soignants qui luttent contre cette pandémie. Face à cette situation, il est hors de question pour nous d’attendre les bras croisés.

En tant qu’événement fédérateur d’une grande communauté nous tenons à répondre à cet appel et pour cela nous comptons aussi sur VOUS !

C’est pourquoi nous lançons dès maintenant une cagnotte en ligne afin de collecter des fonds à destination du CHU de Nantes, et nous y versons une donation de 20 000 €. Cette somme correspond aux frais d’intervention habituels des médecins-urgentistes sur le festival, présents à vos côtés chaque année et qui bien sûr ne seront pas sollicités en 2020.

Nous vous invitons dès maintenant, si vous le pouvez, à participer à cette cagnotte « Hellfest for Health » pour soutenir la Recherche et les équipes du CHU de Nantes. Ainsi vous montrerez à tous, que les fans de musiques extrêmes savent faire preuve de solidarité et de générosité envers ceux qui aujourd’hui sont au front pour nous protéger.

« Hellfest for Health  » : https://www.helloasso.com/associations/hellfest-productions/collectes/hellfest-for-health

Stay strong, Stay safe, Stay home

Il vous reste donc un peu plus d’un an pour parfaire votre headbanging. On vous attendra les 18, 19 et 20 juin 2021 avec encore plus d’impatience que d’habitude ! D’ici là prenez soin de vous, de vos proches, des gens que vous aimez et surtout restez chez vous. Nous vous souhaitons à tous un « agréable » confinement aux sons des guitares saturées ! On se revoit très vite et, bien sûr, on vous tient au jus de la suite des évènements

Hellfest crew  »

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