[CHRONIQUE] Pain – I Am

Huit ans … L’attente pour ce nouvel album de Pain a été très longue pour de nombreux fans. En cause, peut-être un manque d’implication et une certaine lassitude de Peter Tägtgren, préférant se consacrer à d’autres projets comme Hypocrisy ou encore Lindemann. Parti de ce dernier, et après quelques concerts de chauffe en 2023, le patron semble vouloir revenir aux affaires avec un opus assez vindicatif « I Am ».

D’ailleurs, peut-on y voir le signe que cet opus a été pondu dans la douleur ? En tout cas, cet « I Am » est un album fort, où le chanteur y fait sa propre introspection, sa propre analyse de soi, en tout cas sur les deux dernières années (selon ses dires).

Des textes puissants, parfois incitant à la rébellion, qui pourront parler à certains d’entre vous et qui donne un caractère plus sérieux à un projet musical qui n’était au départ, qu’un passe-temps, un jouet du suédois pour souffler entre deux périodes d’Hypocrisy.

Mais rassurez-vous, si l’album semble plus personnel, le reste ne change pas ! On retrouve tous les éléments qui ont fait et font toujours le succès de Pain : le côté indus techno dansant et groovy qui fait le charme et l’identité du groupe, alliés à de puissants riffs. On retiendra surtout l’excellent « Party In My Head », déjà sorti en 2021 (et on vous met au défi de ne pas chantonner l’air après l’écoute), le puissant « Push The Pusher » qui vous fera tellement tourner la tête qu’il vous en brisera les cervicales, ou le groovy « I Just Dropped By (To Say Goodbye) » sur lequel vous pourrez caler les mouvements de danse que vous n’aviez jamais osé faire jusque là.

Nous aimons tout particulièrement aussi « Don’t Wake The Dead » faisant presque sauter la frontière avec du death mélodique et venant nous titiller le coeur. Le très eightie’s « Go With The Flow » par son ambiance electro pop qui nous ramène à une époque pas si lointaine, quoi qu’en dise les médisants sur ce morceau qui aura pas mal fait parler de lui parmi les fans.

D’ailleurs, le maître Peter Tägtgren se montre en grande voix, et fait preuve d’une belle tonalité comme à son accoutume !

Nous avons été surpris de trouver de nouveau le titre « My Angel », en collaboration avec la française Cécile Siméone, sur un album de Pain, près de 13 ans après sa sortie initiale. Pourquoi remettre ce morceau sur un album, sans, d’autant plus, le rebosser derrière ? Parce que son propos colle avec les dernières actualités ? Mystère. Idem mais autre cadre pour « Fair Game » qui est, en fait, un morceau proposé par Peter Tägtren à un autre groupe qui l’avait refusé. Ce dernier, au ton hyper larmoyant ne colle pas à l’album, et même à la musique de Pain, nous sortant définitivement du cadre. Heureusement qu’elle termine l’album.

C’est donc un excellent et fort album – mais un brin inégal – que nous sert Pain avec « I Am ». Souligné par une excellente production, l’album saura vous ravir et vous divertir. Un très bon cru, encore une fois, signé Peter Tägtren !

9/10

[LIVE-REPORT] Kave Fest Jour 1 – La détermination triomphera de l’adversité

C’est désormais devenu un incontournable que ce soit pour Metal-Actus comme pour nous personnellement : le Kave Fest tenait, en ce week-end de la fête de la musique, sa nouvelle édition au château de Gisors ! Désormais sur deux jours et un soir – fête de la musique oblige, gratuit pour tous, et avec de nouvelles zones accessibles – sans oublier une affiche des plus incroyables pour un festival de ce calibre – le Kave Fest entendait bien asseoir sa notoriété grandissante en attirant aussi bien ses habitués que de nouveaux venus.

Malheureusement arrivée sur le tard à cause d’un souci d’ordre personnel, je rate de très peu le set des Grandma’s Ashes que j’attendais beaucoup. J’espère que j’aurai très vite l’occasion de les voir en région parisienne.

J’arrive à une heure avancée donc au camping du Kave – fort heureusement pas trop loin de la gare ferroviaire de Gisors, ce qui me permettra de marcher qu’un court temps avec tente et nécessaire de camping sur le dos ! Le camping n’a pas bougé, toujours sur les champs de la fermette Bio de l’Epte, mais à un endroit différent de celui de 2022, les champs ayant l’air d’avoir particulièrement mal supportés les rudes conditions climatiques de ces dernières semaines. Le temps de monter en trois secondes ma tente Quechua et j’étais déjà partie direction l’entrée du site.

Si au niveau de celle-ci, rien ne diffère, on a le droit cette année, à un plus grand espace : les stands gagnent déjà une allée supplémentaire ce qui a permis l’arrivée de nouveaux venus, notamment la rôtisserie de Gisors mais aussi et surtout un énorme stand de saucissons auvergnat qui a du faire son chiffre d’affaire de l’année ! (PS : votre saucisson à l’ail des ours est une tuerie intersidérale).

Nous avons aussi – et très grosse nouveauté cette année – toute une partie basse du château – que le Kave a savamment appelé la « Bassekour » – désormais ouverte au public : une scène au fond d’une pente avec – et c’est original pour un festival estampillé « Metal » – spectacles de magie, de danse de feu ou encore de musique acoustique celtique – et en alternance avec les concerts de la grande scène – bancs en bois en guise de gradin, petit bar, stand de pop corn et de glaces sans oublier la Kafet, de retour cette année. Et avec, pour les plus chanceux… des transats (oui). Une petite alcove de douceur, qui fait office d’une pause plus que bienvenue dans le festival – les murs sont assez hauts pour couper un peu le son de la scène principale et assez s’entendre. Festivaliers, et notamment les parents de (très) jeunes enfants, auront apprécié les pauses qu’offraient le lieu. Je n’étais pas hyper fan de l’idée sur papier, mais je suis désormais hyper convaincue !

Niveau bouffe, les portions sont bien plus généreuses cette année, et – rare pour être souligné – le prix n’a pas bougé. En revanche, la Kave nous promettait de nouvelles bières, et si l’IPA était au rendez-vous, la glam rock (NEIPA en collaboration avec Julien Ménielle) avait été écoulé dès ce vendredi (ou alors n’était vendable qu’à certains endroits). Dommage !

De plus, le samedi aurait été émaillé de quelques problèmes techniques ! On n’entendra que très difficilement les premiers groupes de ce début de journée, et notamment Solitaris, avec qui nous commençons ce festival.

Solitaris

Né en 2019 à Paris, les Solitaris auront réussi à se faire une place sur la scène nationale depuis deux petites années : des premiers petits concerts à la première partie des As They Burn, en faisant un crochet par l’Altar au Hellfest en 2024, le groupe énigmatique (puisqu’ils sont presque anonymes, bandeau sur les yeux – masques complets pour certains) ne finit pas de faire parler de lui.

Et c’est bien dommage que les problème de son aient quelque peu ternis la prestation du groupe – et que nous n’ayons pas pu découvrir dans les conditions optimales le post hardcore envoûtant des parisiens. Cependant, le quatuor a déployé une telle énergie qu’il a réussi à faire sauter le tout Gisors. Une belle mise en bouche pour nous, mais que nous comptons redécouvrir très rapidement, et cette fois dans de bonnes conditions sonores, en salle.

Alpha Wolf

C’est une belle exclusivité pour le Kave Fest d’accueillir les australiens d’Alpha Wolf pour leur premier concert français, dans un cadre aussi magnifique (dixit Lochie, chanteur de la formation). Le groupe, affichant un sourire jusqu’aux oreilles, a juste mis le feu comme jamais ! Le pit ne cessait ne bouger aux moindres désirs du groupe, et plus particulièrement de Lochie, incroyable frontman, qui ne cessera d’interagir avec son public, mais aussi avec des photographes ravis.

Sabian ne sera pas en reste puisqu’il ira en fosse, notamment pour faire jouer un de ses fans sur sa guitare !

D’ailleurs, le son semble se stabiliser : si on distinguait très difficilement les morceaux des uns des autres au départ – on entendait surtout la batterie et la basse en début de set – le son se clarifie et devient aussi clair que sur un concert de musique classique – et on exagère à peine ! (Quoi que…) Enfin, le show se conclura de la plus belle des manières qui soit avec la très populaire « Akudama ». Et le public a été très cordialement invité sur scène ce qu’il fera – et en nombre. Une des très grandes prestations de ce week-end ! Elle sera d’ailleurs validée par la tête d’affiche de ce samedi, leur compatriote Plini, qu’on a pu apercevoir sur le côté de la scène appréciant le show!

C’est pendant cette prestation que la troupe médiévale chargée des animations fera une apparition très remarquée, une de leur camarade, s’étant approchée de la fosse juchée sur un énorme bouclier, porté par quatre de ses collègues (si je ne me trompe pas !). Présente depuis les débuts du Kave Fest à Gisors, elle a, encore une fois, su proposer des challenges variés (Tir à la corde, combat d’épée, lancé de rondins) et contribuer à l’atmosphère générale du lieu !

Ankor

Si le groupe catalan Ankor a déboulé rapidement sur scène entonnant son célèbre « Darkbeat », le concert fut stoppé net encore plus vite. Le groupe semble avoir de gros soucis techniques : ils n’ont aucun retour sur scène, et ne s’entendent donc pas jouer. Le cauchemar de tout musicien qui fait un peu de scène.

En attendant que les équipes, essaient, tant bien que mal, de débloquer la situation, Fito (guitare) et Jessie (chant) occupent les festivaliers avec quelques reprises, notamment « We Will Rock You », avec sourire et entrain. Une ambiance bon enfant s’installe alors dans le public, qui se montre très compréhensif et patiente bien sagement.
Mais vu que le problème ne semblait pas se solutionner, et Fito commençant à manquer d’idées pour divertir le pit, la décision est prise : ça va jouer et advienne que pourra.

Et c’est sans oreillettes et comptant sur la batteuse Eleni, particulièrement concentrée sur son jeu – elle n’entendait rien d’autre que sa batterie, et le manager du groupe a du rester à côté d’elle pour lui servir de métronome humain – que le groupe se lance. Et mettra le feu à Gisors, tout en arrivant à faire un concert de grande qualité, malgré les quelques loupés du début, tenant plus de la synchronisation des pistes électros qu’un souci de synchronisation entre les musiciens.

Un grand bravo à Ankor pour leur professionnalisme et pour avoir réussi une performance de haut vol malgré ses lourds problèmes techniques. Un concert qui restera gravé dans les mémoires et dans les annales du Kave Fest !

On en profite pour faire un petit aparté Merch de groupe, puisque Ankor fut un des groupes qui n’aura pas proposé grand chose à ses nombreux nouveaux fans, qui espéraient repartir avec au minimum un album. Dommage !

Plini

Enfin, la grande star de la soirée – et nous étions nous-même abasourdis d’apprendre sa venue au Kave Fest – Plini arrive sur scène, transportant d’emblée les spectateurs dans un tout autre univers. Nous n’avons plus qu’à fermer les yeux et à nous laisser bercer par les mélodies si envoutantes de l’australien. Des moments de douceur mais aussi un set extrêmement carré, livré par des musiciens extrêmement concentrés; pas de place pour la spontanéité, qui est réservée plutôt aux adresses de Plini vers un public enthousiaste. D’ailleurs, le guitariste se montrera extrêmement taquin avec ce dernier, puisqu’il lui reprochera …de ne pas faire de circle pit ! C’est, évidemment, pris sur le ton de l’humour par les festivaliers qui lui offriront, à sa demande, un circle pit en forme de coeur, sous l’impulsion d’un fan (au bonnet orange), très content d’être investit par le virtuose lui-même.

On aura pu reconnaître, dans le public, des membres d’Alpha Wolf, venus écouter le concert, tout comme Plini était aussi dans l’assistance pour leur show plus tôt dans la journée !

Hasard du calendrier, ce samedi 22 juin est aussi l’anniversaire de Plini ! Pour l’occasion , le festival lui a réservé une surprise : un immense gâteau, apporté sur scène pendant son set, sous les chants des équipes du Kave Fest et des festivaliers. Une attention qui a instauré une ambiance joviale et familiale. Tout ce qui définit le Kave Fest finalement.

Et c’est sur les dernières notes de « Electric Sunrise » que Plini et ses musiciens se retirent sous une vraie standing ovation. Je me décide également à retourner au kamping pour une nuit que j’espère réparatrice, après une première demi-journée bien remplie.

(Interview) Sélim (Kave Fest) : « On est content de l’évolution du festival »

Alors que le festival ouvre dans quelques heures, Metal-Actus a souhaité vous partager cette interview avec Selim, gérant du Kave Fest, sur toutes les nouveautés et belles choses qui nous et vous attendent ce week-end !

Metal-Actus : Bonjour Sélim ! Comment te sens-tu à quelques jours du festival ?

Sélim Hadriche : Ça va ! On est content de l’évolution du festival, d’arriver à porter une journée supplémentaire, avoir des groupes plus gros et un plus large public.

Tu viens tout juste de l’évoquer, ce troisième soir de festival est une des nouveautés de ce Kave Fest 2024. Une nouveauté par ailleurs gratuite à l’occasion de la fête de la musique. Comment vous vous préparez à l’afflux de personnes le jour J ?

On a mis des process en place avec la sécurité, avec notamment une entrée à part pour les porteurs des Pass 3 jours. Mais tout va bien se passer, on est très sereins.

Tu pensais en arriver à ce niveau avec le Kave Fest, qui a, pour rappel, commencé dans le jardin de tes parents ? (rires)

Jamais car au début, dans le jardin, nous étions plus là pour nous amuser. Aujourd’hui, même si ça nous fait toujours autant marrer, on est bien plus sérieux, vu que le Kave Fest se professionnalise à toute vitesse !

D’ailleurs, l’affiche est encore plus belle cette année ! Comment vous l’avez constituée ? Vous aviez plus de budget ?

On a eu, suite à l’édition 2023, une grosse attente en termes de groupes de la part de notre public : on a donc fait un gros pari en doublant le budget afin d’aller chercher des gros groupes. On a beaucoup travaillé avec des bookers comme Veryshow, qui nous a particulièrement bien aidé avec Plini.  Septicflesh se trouve avoir le même booker que Oceans, alors j’ai osé demander, et ça a payé.

Une telle affiche va forcément attirer plus de monde ?

On a augmenté notre jauge par rapport à celle de l’année dernière pour avoir une situation plus agréable

Autre nouveauté, cette deuxième scène réservée aux animations, qui est située, à ce que je comprends, dans une zone totalement inédite du château ?

Oui, cette zone était jusqu’à aujourd’hui en travaux, et maintenant que c’est rénové et qu’on y a accès, on va pouvoir commencer à exploiter ce nouveau territoire, qu’on appellera la « Bassekour » : la zone sera d’ailleurs plus chill, avec plusieurs spectacles – magicien, compagnies médiévales… On y installe un second bar, une cafétéria avec les cookies.

D’ailleurs, niveau stands, comment vous les choisissez ?

Nous avons mis en place un formulaire en ligne pour que les gens candidatent. Nous avons fait en sorte qu’il n’y ait que des stands uniques. Mais il y en aura bien plus que l’année dernière, vu qu’on en a aussi de l’autre côté du chemin !

On peut avoir un aperçu de ce qui nous attend ?

On aura un stand de bonbons, la rôtisserie de Gisors viendra également sur le site… On aura aussi un gars très talentueux nommé Théo, qui fait des posters, et produira un artwork par tête d’affiche qu’il vendra le jour J.

Si vous restez sur votre carte habituelle niveau ripaille, la carte des boissons évolue cette année non ?

Oui : nous travaillons toujours avec la brasserie de Gisors, avec la pinte sur la bière la plus accessible à 6 euros, ce qui est difficile à battre. Mais on aura aussi une collaboration avec le youtubeur Julien Ménielle sur une NEIPA (la Glam Metal). On aura aussi une toute nouvelle IPA à la carte, mais qui nous provient, cette fois, du Sud.

Niveau Kamping, à combien s’élève le nombre de place ? Si j’ai bien compris, vous allez vous retrouver limités, surtout qu’il n’y a pas vraiment d’autres solutions de logement à proximité ? (mis à part un hôtel pris d’assaut chaque année)

Le Kamping peut accueillir 350 personnes cette années, donc une centaine de plus que l’année dernière. Le nombre de place dépend de l’état des champs de la Fermette de L’Epte, qui a vu une partie de ses terres inondées, ce qui nous est bénéfique. Mais ce n’est pas une solution à long terme car nous ne pourrons aller au-delà de 350 personnes. C’est un vrai challenge sur lequel nous travaillons pour l’année prochaine !

Comment ça se passe au niveau du remplissage ?

La vente de billets est repartie à la hausse, même si nous ne sommes pas encore au Sold Out. On compte sur le même effet que celui de l’année dernière, que beaucoup prendront leurs places au dernier moment.

Un point noir par rapport à l’année dernière, c’était le manque de merchandising officiel du Kave Fest, très rapidement écoulé. Comment ça se passe pour cette année ?

Nous avons augmenté notre stock. Et nous proposons plus d’objets, notamment des gourdes cette année, mais en version ultra-limitée. Les artworks sont signés par les mêmes artistes que ceux de l’année dernière.

Un dernier mot ?

Soyez tous les bienvenus au Kave Fest, vous verrez, l’ambiance y est très conviviale, avec une belle équipe de potes !

Running order Vendredi :



Running Order samedi :

Running order dimanche :

(INTERVIEW) Jean-Yves (Orkhys) : « On a l’impression qu’on s’est mieux trouvé musicalement »

Les Orkhys ne s’arrêtent plus ! Trois ans après un premier album remarqué, et de très nombreuses scènes foulées, le groupe passe la seconde avec une toute nouvelle galette studio, « Legends ». L’occasion pour nous de s’entretenir une nouvelle fois avec le batteur Jean-Yves sur cette cuvée 2024 !

Metal-Actus : Bonjour Jean-Yves, comment se porte Orkhys ? Et comment a été réceptionné « Legends », votre nouvel album ?

Jean-Yves Chateaux (Batterie) : Les choses vont plutôt bien pour nous ! Concernant notre nouvel album, on a eu beaucoup de retours et d’avis positifs, mais aussi quelques-uns négatifs. On a choisi comme toujours, d’également les partager. Cela nous paraissant évident, et le contraire aurait été, pour nous, suspect.

Qualifierais-tu « Legends » d’album conceptuel ?

Non, pour moi, « Legends » n’a rien de conceptuel : il n’y a pas de liens entre les morceaux, à part qu’ils portent tous sur les mythes et des faits qui se sont vraiment produits.

Comment s’est passé la préparation de ce disque ? Comment avez-vous réussi à repartir après le succès du premier album, « A Way » ?

Au niveau de la préparation du disque, on a su rebondir après toutes les chroniques de « A Way », et en particulier, comme nous l’évoquions plus tôt, des critiques négatives. Et nous n’avons eu qu’à retravailler quelques morceaux, puisque l’album était déjà prêt. Et d’ailleurs, à l’heure où nous nous parlons, le quatrième est presque terminé (rires). C’est le gros avantage d’avoir un compositeur qui ne s’arrête jamais, on n’est pas contraint pas notre nombre de morceaux (rires)…..Pour en revenir à notre sujet, on est parti de tous les retours qu’on a eu sur notre premier album, et on a repris toutes les choses sur lesquelles on pouvait mieux faire. On s’est concentré pour rendre le résultat le plus fignolé possible. Et on trouve « Legends » plus stable, plus posé. On a l’impression qu’on s’est mieux trouvé musicalement, qu’on est vers un son qui va bien définir Orkhys.

« The Secret Of The Banshee” est un single assez particulier, puisqu’il y a un décalage assez formidable entre le titre et son contenu ! C’est pour cela que vous avez choisi de le mettre en avant ?

Il est effectivement souvent perçu comme contradictoire, et c’est bien pour ça qu’on est parti dessus ! Ce n’est pas à quoi on s’est préparé. Et j’aime beaucoup ce morceau, qui va choquer un peu, car j’aime bien faire ce qu’on n’attend pas de moi (rires).

Que peux-tu me dire sur « Draugar » ?

C’est un morceau très particulier, on l’a d’ailleurs joué ensemble pour la première fois … la semaine dernière (rires).  C’est le genre de morceau où chacun fait ses prises chez soi, sans forcément savoir ce que ça va donner derrière ! Donc, sur certains passages, j’ai fait au plus simple car je n’étais pas sûre de ce qui allait être fait par-dessus ! 

Que peux-tu me dire sur « The Infernal Kelpic » ?

Le morceau est inspiré d’un mythe portant sur l’un des esprits de l’eau, le Kelpic donc, qui se manifeste sous la forme d’une personne ou cheval, … Les gens grimpent sur son dos et il les noie ensuite pour les manger. On a un clash entre des paroles gores et le ton du chant, doux posé et calme. C’est l’un des morceaux que je préfère sur ce disque-là.  Il clôture bien l’album, avec son air presque malsain. J’ai, là aussi opté, à la batterie, pour un jeu relativement simple, que ça serve plus aux orchestrations et à la voix de s’exprimer. 

Comment ça se passe en ce moment niveau concert ?

La réception de notre album est très bonne et nous avons quelques concerts de programmés. Mais nous aimerions tourner tellement plus ! On essaie de prendre essentiellement les grosses scènes en ce moment, sans renier pour autant aux shows dans les petits clubs.

Un dernier mot ?

Merci à tous ! Et n’hésitez pas à vérifier nos réseaux sociaux, nous annoncerons de nombreuses nouvelles dates de concert très bientôt !

[INTERVIEW] Brittney (Unleash The Archers) : « Le plus important est qu’on soit satisfaits de notre album. »

Les Unleash The Archers continuent leur bonhomme de chemin sans rendre de compte à qui que ce soit en sortant un concept album ambitieux, intitulé « Phantoma ». Metal-Actus a pu s’entretenir avec sa chanteuse et parolière Brittney Slayes sur cette histoire née bien avant ces histoires de ChatGPT !

Metal-Actus : Bonjour Brittney ! Quels sont les premiers retours sur « Phantoma », sorti depuis ce 10 mai ?

Brittney Slayes (voix) : Les premières chroniques sont assez positives. Mais on y essaie de ne pas trop y prêter attention à ce qu’il se dit sur les réseaux sociaux, histoire de préserver notre santé mentale. Le plus important est qu’on soit satisfaits de notre album.

Par rapport au titre, je comprend que « Phantoma » est le titre de cette intelligence artificielle et personnage principal de votre album ?

Oui. Tout a commencé par la création de ce personnage, ce programme informatique, appelé Phantoma. Elle est née dans cet espèce de château de cristal que tu vois sur la cover, une sorte d’oasis d’un monde ravagé par les humains. Les androïdes sont devenus des êtres à part entière : Phantoma sait d’ailleurs qu’elle a été créé par ces derniers. Au début, elle admire ses créateurs, mais une fois qu’elle les a rencontré, constatant qu’ils n’éprouvent aucun remords quant à la destruction de la planète, elle ressent une déception immense. Elle essaiera alors de trouver qui elle est et le véritable sens de sa vie. Commence donc un véritable parcours initiatique.

Il convient de spécifier par ailleurs que votre album n’a aucun lien avec les polémiques actuelles sur l’IA… puisqu’il a été imaginé dès 2021 !

Oui, c’est une coïncidence à la fois déroutante et amusante. Mais notre concept tient plus de la science-fiction dans laquelle nous avons tous été baigné depuis tout petit. « Phantoma » est plus inspiré d’oeuvres cinématographiques, telles que « Terminator », que de Chat GPT (rires).

C’est vrai que l’artwork est directement inspiré de votre premier single, « Green & Glass » ?

Oui : nous voulions représenter la première incursion de Phantoma dans cet endroit luxuriant et magnifique dans lequel les humains vivent. C’est en quelque sorte un hangar féérique au milieu d’un désert de mort, sur une planète post-apocalyptique.

D’ailleurs pourquoi cette décision d’en avoir fait un clip animé, qui est d’ailleurs issu d’une vraie intelligence artificielle ?

Nous faisions notre second clip, « Ghost In The Mist » quand nous avons pris cette décision : Danny Gayfer nous a présenté ce programme d’intelligence artificielle, qu’on a trouvé plutôt cool sur le moment. Et on s’était dit que ce serait intéressant, vu le sujet de « Phantoma », de pouvoir l’utiliser pour mettre en vidéo l’un de nos morceaux. Cependant, il ne fallait pas que cela se fasse sans nous, qui avons joué sans exception dans toutes nos vidéos : on a alors joué des androïdes ! On s’est transposé dans notre propre monde !

Que peux-tu me dire sur « The Collective » ?

C’est le moment où Phantoma rencontre un groupe de IA comme elle. Mais elles sont très en colère contre l’espèce humaine qui a détruit la planète. Ils constituent une armée afin de les mettre les humains hors d’état de nuire. Et Phantoma pensait qu’elle allait rencontrer d’autres IA comme elle…. C’est un morceau apporté par notre nouveau bassiste Nick. Et il a fallu coller un ton du morceau, plus heavy que ce qu’on fait habituellement. Andrew a pris quelques risques, et lui a apporté un côté mélodique qui a enchanté tout le monde.

Que peux-tu me dire sur « Blood Empress » ?

Ce morceau a été composé la nuit avant notre entrée en studio, en 2023, alors qu’on s’amusait à jouer autour d’une table, dans notre air Bnb : on essayait de trouver des idées de riffs, pour construire un semblant de chanson (rires). C’est la fin de l’histoire et Phantoma a détruit le Collectif, puisqu’elle veut qu’androïdes et humains vivent en paix. C’est un moment assez particulier puisqu’en commettant cet acte, elle n’est plus sûre de ce qu’elle mérite…La mort ? Devenir leader des androïdes ?

Une suite est-elle prévue ?

Non. Il était prévu depuis le départ que ce serait un one-shot, une histoire complète sur un album.

Comment va s’articuler vos futures set-lists pour les concerts ?

Il va être difficile de jouer tout l’album d’un coup, ne serait-ce que par soucis de contraintes horaires. Et puis nos fans viennent surtout nous voir dans l’espoir d’entendre tous leurs morceaux favoris, donc, on va simplement faire les ajouts de certains de nos nouveaux morceaux. Mais oui, un jour, j’adorerai un set spécial où on jouerait l’entièreté de l’album.

Vous avez une année chargée en concerts, avec notamment une tournée américaine en compagnie de Powerwolf et le festival 70000 Tons Of Metal…

Oui, ce sera une année chargée : on ira aussi en Australie et en Nouvelle Zélande. On a vraiment hâte de faire cette tournée avec Powerwolf. Et en plus, nous ne serons pas la tête d’affiche, ce qui va nous reposer et nous permettre de nous relaxer (rires).

Vous pensez revenir en France ?

Tout ce que je peux te dire, c’est que nous travaillons sur une tournée européenne pour le printemps 2025, avec une petite date dans votre beau pays !

[CHRONIQUE] Feuerschwanz – Warriors

Histoire de fêter en toute beauté les vingt années d’existence du groupe, les teutons de Feuerschwanz sortent une compilation, sobrement intitulée « Warriors » et comprenant les reprises en anglais de titres comme Highlander et Memento Mori. Une façon aussi de s’ouvrir à l’international.

Il est loin le temps où je découvrais Feuerschwanz sur la grande scène du Summerbreeze, en plein milieu d’une belle après-midi de l’été… 2013 !

Bon, je dois vous avouer, chers lecteurs, que j’ai pris un beau coup de vieux en apprenant la formidable évolution de ce groupe, de base folk moyen-âgeux allemand teinté d’un contour rock, qui était – je le pensais alors – voué à rester dans les frontières de son propre pays.

Pourtant, le groupe a su évoluer, et plus récemment avec un tournant plus rock en 2015, bien plus metal en 2020 avec la sortie de l’album « Das Elfte Gebot » qui aura conquis le coeur de nombreux fans sur cette planète – oui, on reste persuadé que chanter en allemand ne va pas être un frein à faire une belle carrière internationale (sauf aux Etats-Unis, on conçoit). C’est après une belle tournée – à guichet fermée que la décision de sortir « Warriors » a été prise.

Alors sur les morceaux en eux-mêmes, nous n’auront pas grand chose à dire – il s’agit des reprises en anglais des standards allemand de Feuerschwanz. Le groupe aura tout de même mis deux inédits, notamment – et encore – une reprise de « Valhalla Calling » (décidément on l’aura entendu à toutes les sauces celle-là) mais sur un thème folk entraînant ce qui en fera une parfaite réussite.

Car voilà tout l’intérêt de cette compilation : la production particulièrement soignée sur chacun des morceaux ! Nous les redécouvrons avec une puissance et une qualité de son merveilleuse. Et rien que pour cela, la galette vaut son pesant de cacahuètes.

De plus, on a une pléiade d’invités ! Chris Harms (Lord Of The Lost), les Saltatio Mortis, Dominum, Orden Ogan,
Francesco Cavalieri (Wind Rose) … De quoi donner un nouveau souffle à des morceaux qu’on connait déjà, mais qu’on se surprend à les redécouvrir avec passion.

Alors certes, on regrette que le groupe soit passé sur de l’anglais sur cet album, surtout dans le but de faire une percée à l’internationale. Ils sont tellement bourrés de talents nos petits teutons de Feuerschwanz qu’ils n’ont pas besoin de ça. Mais nous vous conseillons, par sa merveilleuse production et son incroyable qualité de son, de vous penchez dessus si vous êtes un néophyte du groupe. Et si vous êtes collectionneur ou fan invétéré du groupe, cette compilation de « Warriors » saura également vous satisfaire car il s’agit d’un objet beau et particulièrement bien soigné, qui sera du meilleur effet dans vos étagères.

9/10

Alors cette Metal Expo, ça donne quoi ?

Annoncé en grande pompe depuis des mois sur les réseaux sociaux, l’exposition « Metal-Diabolus In Musica » (oui, comme l’album de Slayer) a enfin pris ses quartiers à la Philharmonie de Paris pour une belle et longue durée (jusqu’à la mi-septembre 2024). Une sacrée reconnaissance pour notre genre, certes moins conspué par le grand public, mais toujours en proie à des stéréotypes tenaces.

(Attention cet article contient quelques spoilers, passe ton chemin si tu veux te garder la surprise (ou va à la conclusion en gras)).

Accueillis par un compte tout de noir scintillant, on entre tout de suite dans le vif du sujet avec une vidéo de plusieurs concerts filmés depuis le fond de la scène de la Warzone, au Hellfest 2023. De quoi s’y croire ! Nous rentrons ensuite dans le début de l’exposition, consacrée aux débuts du Metal, à sa définition comme à son essence (avec Black Sabbath et Led Zeppelin bien évidemment !)

L’exposition parlera très bien aux néophytes du genre, et pourra même donner l’envie à certains de s’y mettre – nous avions avec nous le cas d’une personne qui ne connaissait que très peu de choses et qui est ressortie avec l’envie d’aller voir Bloodywood en concert.

Mais elle parlera aussi à tout connaisseur : outre le vrai plaisir que nous prenons à découvrir cette exposition dans un lieu aussi important que la Philharmonie de Paris et aux différents objets exposés (oh le pied de micro de Jonathan Davis ! Oh le bandana de Robert Trujillo ! Oh la partition de « Vampire Of Nazareth » (Septicflesh) ! …) On retrouve pleins de petits détails nous fera qu’apprécier davantage cette sublime exposition (vous le saviez, vous, que les Rolling Stones avaient un studio mobile ?). Et le tout sous le son de nos groupes préférés passant les uns après les autres durant de très courts extraits.

On notera aussi des chouettes installations, comme ce semblant de pit prise depuis la fosse du Hellfest (on s’y croirait presque !) et ce panneau de pédaliers qu’on avait envie de trifouiller. 

Le seul petit regret – et nous sommes bien conscients que durant une exposition, on ne peut pas tout traiter – est le manque cruel de la scène folk metal, reléguée dans une petite salle dans la partie « Metal du monde », avec quelques photos se battant en duel et un écran tactile sans cesse monopolisé : à notre sens, la scène a eu différentes apogées fin 2000/début 2010 (avec l’émergence de groupes comme Eluveitie, Finntroll, Turisas …) et regagne actuellement un nouveau souffle (avec The Hu, Cemican, The Shamisenists (quelle joie d’ailleurs de les voir cités eux !). De plus il existe toujours des festivals mettant cette scène à l’honneur (le Cernunnos Pagan Fest en France, pour ne citer qu’eux). A notre sens, une salle mieux garnie et un peu plus documentée aurait été mieux (et peut-être que nous chipotons un peu).

Bien agencée, et avec de nombreux objets, et extrêmement bien documentée pour sa majorité, il serait difficile de ne pas ressortir avec un immense sourire béat de cette belle et excellente exposition sur notre genre favori. Malgré un petit défaut, connaisseurs comme novices prennent leur pied ! Nous vous conseillons vivement de la visiter !

“Metal – Diabolus In Musica”, à la Philharmonie de Paris, jusqu’au 29 septembre 2024

[CHRONIQUE] Aborted – Vault of Horrors (coup de coeur)

Les belges d’Aborted n’ont jamais fait dans la dentelle … Après le succès retentissant de « Maniacult » sorti en 2021, le groupe sort début 2024 un opus sur lequel ils se font plaisir, puisqu’il porte sur les grands monstres et ou méchants cinématographiques – et d’ailleurs le titre lui-même peut être vu comme une référence à un grand film du genre sorti en 1973, « The Vault Of Horror »

Et pour l’occasion, Aborted a su particulièrement bien s’entourer :
Alex Erian (DESPISED ICON), Johnny Ciardullo (CARCOSA / ANGELMAKER), Ben Duerr (SHADOW OF INTENT), Francesco Paoli (FLESHGOD APOCALYPSE) parmi tant d’autres se sont joint à cette jolie et violente fête du macabre.

Chaque chanson dresse le portrait d’un célèbre monstre du cinéma mondial. Et chaque morceau n’a rien en commun avec le suivant ou le précédent, si ce n’est l’incroyable violence qui s’en dégage.

Côté musique, le chanteur Sven de Caluwé offre une palette de voix tout à fait inédite, et semble bien plus assuré, ce qui fait plaisir à entendre : peu de chanteurs ont la volonté de travailler sur eux-même et sur leurs voix dans le but, simple, d’évoluer et de tester de nouvelles choses ! Ken Bedene devient complètement dément derrière les futs tant son jeu de jambe va à une vitesse inhumaine ! Stefano Franceschini à la basse n’est pas en reste et se charge de mettre encore plus en avant l’aspect primitif de la musique d’Aborted ! Enfin, Ian Jekelis se fait plaisir avec des solos à la guitare stridents et incisif, puissant et rocailleux à la fois.

Un tel déchaînement de violence est entrecoupés de moments plus calme, non pas pour faire une pause mais pour instaurer une vraie atmosphère glauque qui vient vous prendre par les orteils, histoire de vous glisser sous le lit. Les monstres, il faut dire, ne prennent pas de vacances !

On sent que ce « Vault Of Horrors » a été élaboré avec grande passion et minutie par les gars d’Aborted. On se surprend à voguer à travers tous ces profils dressés par les belges tant les morceaux, par leur violence mais aussi et surtout par leur côté ultra-glauque, sont immersifs. Et le tout est couronné par une splendide production, la meilleure jusqu’à ce jour des Aborted. « Vault Of Horrors » est un must-have du brutal death Metal, bien trop sous-côté.

10/10

[CHRONIQUE] Judas Priest – Invicible Shield (coup de coeur)

Comme un pied de nez à la vie, la maladie ou encore à la vieillesse, les Judas Priest sortent en cette fin d’hiver pluvieuse un nouvel album au titre évocateur, « Invicible Shield ». Une œuvre variée qui démontre qu’il faudra encore compter sur eux dans les années à venir malgré l’âge !

C’est certainement d’ailleurs grâce à cette maturité grandissante que le groupe démontre un grand souci du détail : certainement pour prouver (et peut-être même se prouver) qu’ils sont au niveau attendu par leurs fans.

L’entrée d’ailleurs surprend avec un son de synthé tout droit sorti des années 1980 sur « Panic Attack » : un parti pris risqué, mais qui paie puisque désormais, les Judas Priest ont toute notre attention.

Le reste de l’album est d’une telle diversité, qu’on a du mal parfois à suivre le rythme : oscillant entre l’agressivité et le groovy sur « The Serpent And The King », passe par du Doom bien senti sur « Escape »… Niveau techniques, Rob Hardford, toujours aussi en voix (impressionnant pour son âge !) place ses notes hautes à la perfection. Les solos sont tous aussi variés, passant même par le mid-tempo.

Bien évidemment, les hymnes à la Priest ne sont pas oubliés, et on se met à entonner de bon cœur « Gates Of Hell » et « Crown Of Horns ».

Bref c’est un grand Judas Priest que nous avons là avec cet « Invicible Shield » qui saura contenter les fans de la première heure comme les newbies. Le groupe s’inscrit dans la modernité, et réussit à se renouveler sans renier ses origines. Une belle prouesse, qui tournera longtemps sur nos plateformes ou dans nos lecteurs.

10/10

[CHRONIQUE] The Gems – Phoenix

Né en 2023 suite à leur départ mouvementé de Thundermother, The Gems s’introduit début 2024 au monde avec un premier album, au titre formidablement bien trouvé, « Phoenix ». Une galette hard rock qui sent bon les eighties, et pour laquelle on ne pensait vraiment pas craquer.

« Il n’y a qu’un oiseau qui se renouvelle et se redonne à lui-même la vie; les Assyriens l’appellent phénix. » Cette citation d’Ovide, issue des Métamorphoses, pourrait décrire la trajectoire des The Gems de ces derniers mois : Guernica Manicini (chant), Emlee Johnsson (batterie) et Mona Demona » Lindgren (guitare et basse) étaient, jusqu’à il y a encore peur, membres du groupe Thundermother. Et une énorme brouille entre la fondatrice de ces derniers Filippa Nässil et Mancini a conduit à une séparation.

Et si les jeunes femmes avaient tout de suite annoncé la création d’un nouveau groupe à trois, il n’était pas gagné qu’elles se fassent remarquer, au vu de la popularité de leur désormais ancien groupe. Pourtant, désormais libre de tout joug, quel qu’il ait été, The Gems nous livre un album sans concession, bluffant de maîtrise.

L’album est construit tel un voyage initiatique, avec en fil rouge, une rage de vivre, une puissance associée à un sentiment de liberté dominant toute la fin de l’album.

Les guitares sont lourdes, ravageuses, incisives. Le chant de Mancini est, comme à son habitude, de haute volée. Par ailleurs, niveau paroles, elle s’en tire bien mieux que Nässil, donnant une belle valeur ajoutée à cet album. Seule Johnsson se contente de faire le job derrière les futs. S’il est bien loin d’être mauvais, on aurait aimé peut-être un peu plus de fantaisie de sa part.

Les trois musiciennes de The Gems démontrent donc avec cet album qu’il faudra toujours compter sur elles, même sans l’aura qu’a Thundermother. L’album résume à lui seul ce qu’on aime dans le heavy : de la puissance, des riffs à n’en plus finir, et un chant qui viendra juste vous faire frémir de plaisir. Le Phénix renaît de ses cendres et est prêt à tout ravager sur son passage. La belle surprise de ce début d’année.

9,5/10

Retrouvez toute l'actualité du Metal avec nos interviews d'artistes nationaux et internationaux, les chroniques des CD du moment et les infos sur vos artistes préférés

Aller à la barre d’outils