[INTERVIEW] Black River Sons : « Nous voulions nous éloigner un peu de l’image « sudiste » »

Black River Sons est un groupe français formé en 2016 prenant leurs racines dans le blues, le rock et le hard rock. C’est seulement leur deuxième album qui sort cet automne, le petit « Skins », qui s’éloigne assez franchement de son prédécesseur. Le groupe a accepté de nous en dire plus par mail !

(Interview réalisée par mailer – Merci à ROGER de Where The Promo Is)

Metal-Actus : Est-ce que ce deuxième album a été plus compliqué à composer que le premier ?

Black River Sons : Non, on  ne peut pas vraiment dire que ce deuxième album ait été plus difficile à composer. Après la sortie de « Poison Stuff » en 2019 , nous avions prévu de passer un peu de temps sur les routes afin de le présenter en live. L’arrivée de la pandémie a un peu contrarié nos plans , même si nous avons pu continuer à nous produire malgré tout. Au niveau de nos chansons, on n’avait rien de produit à l’avance, on écrit de manière cyclique, à l’envie et l’instinct. L’écriture de « Skins » s’est déroulée logiquement de manière assez fluide. La vraie différence réside dans l’implication des autres musiciens de Black River Sons plus présents durant le processus de création . Ce qui donne à l’album plus de   richesses et de diversités, donc un aspect, peut-être, moins monolithique .


Comment vous l’avez vécu cette période pandémique ?

Comme tout le monde , nous avons été bouleversés par la période covid : la période a été propice à l’introspection , et a eu une influence évidente sur l’ambiance , la couleur de nos morceaux. Cet album est vraiment plus sombre, plus lourd voire pesant, résultats de l’état d’esprit dans lequel on se trouvait durant cette époque troublée.

                                     
Je remarque, par rapport au premier album, une certaine évolution de la musique vers un style plus épuré et moderne (qui se voit jusque sur la pochette). Vous pouvez nous en parler ?

Nous voulions nous éloigner un peu de l’image « sudiste » et quitter le folklore relatif à cette étiquette, tout en gardant notre identité. On n’est plus vraiment un groupe de Southern Rock pur et dur. On peut retrouver un panel d’influences très large : du rock classique , du hard rock des 70’s, du stoner, du grunge.. bref l’étiquette sudiste s’est révélée être beaucoup trop réductrice et restrictive .Quant à la pochette il était évident qu’elle se devait d’être le révélateur de ce changement : fini les tonneaux , les chapeaux, la paille !

Pourquoi votre choix de premier single – et clip – sur « Birds And Beasts » ?

« Birds And Beast » nous représente parfaitement dans cette démarche d’évolution : on a grossi la production, moderniser l’écriture et actualiser la partie iconographique . Ce titre est celui qui affirme  le plus nos changements. Il rentre dans un format un peu plus « radio » et peut vous embarquer rapidement  avec sa rythmique plombée et son refrain accrocheur.

Que pouvez-vous me dire sur le très « tubesque » « No Pain No Gain « ?

On voulait un titre un peu « stade » avec un gros refrain et des choeurs puissant à l’unisson , un truc que tu peux chanter facilement et qui martèle la tête. C’est un morceau un peu à la Black Stone Cherry, gros son gros riff!

Que pouvez-vous me dire sur, pour le coup, le très sudiste « Spit it out « ?

Alors oui c’est très skynyrdien dans la construction du morceau avec des solos de guitares en questions/réponses, des choeurs féminins,… mais je dirais que la couleur générale est plutôt hendrixienne, Kenny Wayne shepherdienne (!!), à la Stevie ray également . On est plus dans le Texas blues (même si c’est un morceau binaire).

Enfin, la douceur de « The Road » surprend, surtout en clôture d’album. Que pouvez-vous m’en dire ?

On voulait une ballade acoustique à la base pour clôturer l’album. Fred notre bassiste, nous a proposé de s’y mettre : il avait une idée en tête . Il est venu avec ce magnifique morceau dont il  a composé la musique ,les arrangements , écrit les textes (comme tout le reste de l’album d’ailleurs) , et joué tous les instruments hormis la partie vocale. Et ça a été une évidence pour nous !

(CHRONIQUE) STUBORA – Ecorché Vif

Un peu moins de trois ans après la sortie de leur dernier EP « Vision Obscure », les Stubora reviennent aux affaires avec un nouvel album cette fois, « Ecorché Vif », qui ne va pas que reprendre les mêmes recettes que ces prédécesseurs, mais plutôt faire évoluer sa mixture. 

Alors qu’ils nous avaient habitué au sombre et à une vision incertaine de l’avenir, Stubora vient nous surprendre avec ce nouvel album : si la noirceur est toujours d’actualité, le ton, plus rageur et violent, assorti à des textes plus vindicatifs mais aussi et à notre grande surprise, plus positifs. Incitant les jeunes à se révolter, à se battre pour un avenir meilleur, le groupe se fait plus positif et lumineux qu’à l’accoutumée. 

On peut le voir comme une évolution, une continuité par rapport aux deux précédentes galettes, l’album « Horizon Noir » et l’EP « Vision Obscure » : l’avenir y était alors dépeint de manière très sombre, très noire. Sauf qu’aujourd’hui, l’avenir on y est, on ne peut plus s’échapper, et il faut se battre désormais pour avoir un meilleur futur, et trouver, pour sa santé mentale, son propre équilibre. Une évolution qui fait sens, en adéquation avec les questionnements actuels de la société (et plus particulièrement des jeunes)…

Côté musique, on reste sur les bases qui font le succès de Stubora : rythmique hard rock à la Lynyrd Skynyrd, passant même carrément à des moments la frontière avec le Doom (« So Sad » en tête), solos bien agencés typique de la fin des années 1980/début des années 1990, le tout toujours avec la voix rocailleuse qu’on aime tant de Mick ! Une chose majeure change en revanche : le mix et la qualité du son, nettement supérieurs aux précédents albums … on voit que plus de moyens ont été mis dans ce nouvel opus studio. 

C’est un album surprenant que nous offre les Stubora cet automne – dans le bon sens du terme – puisque le groupe s’offre une jolie évolution, tout en gardant leur aspect hard rock noir qui fait tant leur charme. Un opus original, qui vous fera secouer mes tiffs, et qui ne pourra que vous faire réagir. A découvrir, encore et encore tant l’opus regorge de petits détails. 

9,5/10

[LIVE-REPORT] Pain, Ensiferum, Eleine, Ryujin @ La Machine Du Moulin Rouge, 15/10/2023

Même si elle tombait pendant un certain quart de final de la Coupe du Monde de rugby, la Machine du Moulin Rouge n’a pas désempli à l’occasion d’une date fort plaisante : Pain, Ensiferum, Eleine et Ryujin ! Un concert qui aura attiré également quelques fans étrangers, de passage dans notre belle capitale.

Un petit mot à l’organisation (Garmonbozia) de ce soir : un grand merci d’avoir programmé ce concert aussi tôt (ouverture des portes à 17h30) : certes, on n’a rien mangé, mais au moins, les grands banlieusards comme moi ont pu rentrer à une heure toute raisonnable un dimanche soir.

On commence par Ryujin, qui commence un peu en avance, et devant un public assez réduit. Il faut dire que le groupe commence tout juste à faire parler de lui en Europe, et le son de ce soir ressemble plus à une bouillasse de stade qu’à un vrai son japonais : on ne distinguera que très difficilement les différents morceaux.
Néanmoins, le groupe fera preuve d’une très belle énergie sur scène, très communicative qui leur aura permis de toucher le coeur d’un public pas acquis à leur cause de base. C’est après un tout petit trente minutes que le groupe se retirera de scène.

Je dois avouer que j’avais beaucoup d’appréhension pour Eleine : d’avoir affaire à un groupe mené par une diva, qui se mettra particulièrement en avant, que ce soit sa voix, où son physique un brin avantageux (d’ailleurs, quelques hommes ne cachaient pas être venus dans l’unique but de se rincer l’oeil). Pourtant ce fut l’une de mes plus grosses surprises de la soirée : des morceaux assez variés, des musiciens heureux d’être présents et impliqués, mais surtout une Madeleine à l’énergie presque masculine, à la posture très semblable aux chanteurs de Metal Indus (j’ose même la comparaison foireuse avec Till Lindemann). Et surtout le groupe avance avec cohésion, avec force, comme un seul et même individu, car aucun ne se mettra plus en avant que d’autres. Alors certes, on sent que le spectacle est très scénarisé, ne laissant pas de place ou presque à l’imprévu (ce Braveheart stoppé par le groupe était-il par peur d’un manque de sécurité, vu l’absence de crash pit?) mais vu la bonne humeur des musiciens et le son, particulièrement bon, sur l’ensemble du set, j’avouerai avoir passé un excellent moment.

C’est après un petit quart d’heure de changement de plateaux (d’ailleurs, bravo aux équipes hyper efficaces) que déboule Ensiferum sur « Andromeda ». D’ailleurs, la foule se fait maintenant si compacte qu’il semble presque impossible de pouvoir correctement bouger à certains endroits ! Ensiferum mettra plus en avant son dernier album en date, « Thalassic », mais ils feront le bonheur de leurs fans avec des titres comme « In My Sword I Trust » (repris d’une seule et même voix par un public en liesse) ou le fameux « Lai Lai Hei » ! Le public aura enchaîner circle pits, pogos et slams toutefois en se contrôlant parfaitement. Quelques fans se mettront même à terre, faisant mine de ramer, pour le plus grand plaisir des finlandais.

Ces derniers qui, d’ailleurs, ont eu un peu de mal à se « décoincer » (sauf Sami Hinkka à la basse, tellement heureux d’être sur scène que t’avais juste envie de le rejoindre pour faire la fête avec lui). La présence de Pekka Monti aux claviers mais surtout à la voix claire, très « Power Metal » reste toujours sujet à débat au sein des fans du groupe : le son s’en retrouve changé, et est, peut-être, une évolution trop brutale pour beaucoup. Pour ma part, je trouve que Monti aurait dû se montrer plus présent sur scène (peut-être une mauvaise disposition ?), histoire de convaincre les plus récalcitrant que c’est un excellent musicien, un excellent chanteur et qu’il a toute sa place dans Ensiferum. Qui a le droit d’évoluer, n’en déplaisent aux pros « c’était mieux avant ».
C’est après un set d’une petite heure que le groupe se retire, sous une standing ovation amplement méritée. On en veut encore nous !

Enfin, les grosses stars de la soirée, Pain, débarquent sur scène, après un court petit film introduisant leur mascotte. Et c’est « Let Me Out » qui aura l’honneur d’ouvrir le bal. Les lumières feront en sorte que les musiciens aient l’air de vrais zombies, apportant une véritable touche horrifique à ce début de set !

Au niveau des morceaux joués, le groupe n’ayant pas d’album récent à défendre (pas depuis « Coming Home », sorti en 2017), ils se font et nous font véritablement plaisir ce soir : les deux plus gros succès de Pain, à savoir les galettes « Cynic Paradise » et « You Only Live Twice » seront les plus joués ce soir. Sans oublier les deux singles les plus récents, « Revolution » et « Party In My Head » qui verra Peter et ses acolytes parés de leurs plus beaux accoutrements !

Une excellente prestation, avec cependant deux petits points négatifs : le duo « en vidéo » de Joakim Borden des Sabaton sur « Call Me » – pour moi cela enlève magie et spontanéité au show : pour moi, soit il est présent physiquement, soit la chanson n’est pas jouée.
Le deuxième point n’est absolument pas du ressort du groupe : deux femmes particulièrement bien éméchées auront mis un sacré bazar au niveau de la mezzanine (à un point où ça a failli en venir aux mains). Elles seront évacuées par la sécurité après vingt longues minutes. Difficile d’apprécier le show en surveillant du coin de l’oeil ces spectatrices !

Le groupe sera en forme, particulièrement Peter Tägtgren qui semble avoir davantage travaillé son souffle et son endurance depuis le dernier concert auquel j’ai assisté, en 2012 (si mes souvenirs sont bons) au Trabendo ! De plus, une belle alchimie s’est instaurée avec les membres de son groupe – tous musiciens de session live – et une grosse cohésion – ils avancent ensemble et ne laissent pas Peter au premier plan en permanence, comme ce fut le cas par le passé.

La soirée fut donc riche et belle avec cette affiche très éclectique, très culottée aussi, mais qui aura remporté l’adhésion de nombreux spectateurs présents ce soir. Un concert d’aussi bonne qualité, avec des groupes qui se donnent à fond, on en redemanderait tous les jours !

Shaârghot annonce la sortie de son prochain album, nouveau morceau bientôt disponible !

Le prochain album de Shaârghot est enfin là ! Ce « Vol III – Let Me Out » sortira donc le 1er décembre prochain !

Par ailleurs, le groupe continue de publier ses nouveaux morceaux, et dévoilera « Something In My Head » ce 2 novembre. Le groupe sera, de plus, en concert le lendemain à l’Elysée Montmartre de Paris !

(INTERVIEW) Mick (Stubora) : « on voulait un petit peu battre le fer tant qu’il était encore chaud. »


Vous le savez peut-être si vous nous suivez depuis longtemps, mais chez nous, on apprécie tout particulièrement le trio français des Stubora. Revenus aux affaires en 2015, le groupe a particulièrement marqué les esprits par « Horizon Noir », leur précédent album, critiques comme publics d’ailleurs. Alors qu’est sorti hier leur nouvel opus, « Ecorché Vif », Metal-Actus a rencontré Mick, chanteur, bassiste et fondateur du groupe, qui a non seulement accepté de causer de cette galette, mais aussi de revenir sur cette période étrange que nous avons tous traversé.

Interview réalisée le 13 octobre 2023 au Hard Rock Café – Merci à Roger (Where The Promo Is)

Metal-Actus : J’aimerais avant de commencer revenir sur la sortie de l’album « Horizon Noir » en 2019 et celle de l’EP « Vision Obscure » en 2020, tombées pendant la pandémie de Covid-19. Les deux galettes ont eu un beau succès critique, mais vous n’avez pas pu les défendre sur scène, les présenter comme vous l’auriez souhaité à votre public. Ce n’est pas un peu frustrant ? Surtout après toutes ces retombées positives ?

Mick (chant/basse) : Bah si, quand même parce qu’effectivement, après la sortie de  l’album « Horizon Noir » fin 2019, on envisageait de faire des concerts, ce qu’on n’a pas pu faire à cause des confinements :  tous nos projets de concerts live sont tombés à l’eau ! C’est donc grâce à cette période d’inactivité inattendue qu’on a sorti l’EP « Vision Obscure », qui n’était pas prévu au départ :  on a voulu, comme ça, garder le lien avec le public. Et puis ça nous a permis de rester actif, et non pas de végéter indéfiniment. La principale difficulté a été la distance, car nous sommes un peu isolés géographiquement…

Après, on a pu le défendre un peu en 2022, quand justement, on a pu reprendre les concerts : on s’est déplacés dans le sud de la France, dans le Var, à Clermont-Ferrand et à Troyes notamment pour faire une dizaine de dates. Mais c’est vrai que, quand on a travaillé comme ça sur un disque, sur des compos, c’est frustrant de ne pas pouvoir aller au bout du processus. Tout le monde était dans cette même situation.

Et personnellement, comment toi tu l’as pris cette période ?

Alors pas de déprime, ni de dépression, mais il a fallu s’occuper. Nous, l’avantage, étant musiciens, est qu’on a pu mettre à profit ce temps pour la composition de nouveaux morceaux. On est resté actifs, on a travaillé des reprises, on en a mis quelques-unes en lignes, avec des petits clips comme ça, en autoproduction… Donc finalement, je n’ai pas eu le sentiment d’être coupé du monde et de rester inactif, car on a aujourd’hui la chance d’avoir tout cet aspect technologique où on peut rester en lien les uns avec les autres, que ce soit dans la musique comme dans le côté privé. Maintenant, c’est sûr qu’en terme d’interactions avec le public, même en tant que spectateur, la vie sociale a été un peu compliquée.

Sur la composition de « Ecorché Vif », votre nouvel album, vous avez eu matière pendant la pandémie ?

Bizarrement non, ce ne sont pas des choses qu’on a commencé à mettre en place au moment de la pandémie. En 2020-2021, on était concentré sur notre EP, et 2022 a été consacré essentiellement au live. On a commencé à ébaucher quelques idées pour l’album en 2021, on sortait un peu des confinements et de la pandémie. Les débuts ont été lents et les choses se sont accélérées en 2022, puis l’enregistrement à proprement dit a eu lieu au début de l’année 2023.

Ce fut rapide !

Oui, mais ça a été long de relancer la machine sur la composition au départ ! On ne voulait pas répéter ce qu’on a fait par le passé, à savoir de laisser trop de temps entre deux albums. On voulait aussi profiter de l’aspect médiatique, qui nous ont donné de bons retours sur l’album et l’EP, et on voulait un petit peu battre le fer tant qu’il était encore chaud.

Cet album, « Ecorché Vif », qui sort le 27 octobre, est à mon sens plus positif que vos deux précédentes galettes : vous y décriviez un avenir sombre et incertains. Là, l’avenir on y est, mais on n’a plus le choix, il faut se révolter, se battre, et se montrer positif (je pense au morceau « Nouvelle Génération » surtout). Tu peux m’expliquer, ce qui est, à mon sens, un véritable cheminement ?

Au niveau de nos paroles, les thèmes où tout va bien ne nous intéressent pas : tout ce qui est rose, bisounours …. On est dans le metal aussi (rires). Ce qui va nous toucher, nous interpeler en tant qu’artistes, ce sont des sujets « plus sombres ». Mais on ne voulait pas non plus retourner à 100% dans ce genre de choses très noires qu’on avait pu avoir sur les précédents disques. Nos influences restent dans ce qui nous entoure, des sujets d’actualité, des réflexions sur notre vie personnelle, sur des situations personnelles qu’on peut rencontrer…. Et pour en revenir à « Nouvelle Génération » – c’est moi qui en ai fait les paroles – comme on a tous des enfants, on a essayé d’avoir une pensée plus positive par rapport à l’avenir de nos enfants, et se focaliser sur ce que cette « nouvelle génération » peut nous apporter. Nous, on n’a peut-être pas fait les bons choix, de manière générale, et c’est peut-être aux générations suivantes de prendre les choses en main. Et de toutes façons, comme on disait précédemment, toutes les générations sont, à un moment, confrontées à des événements malheureux ou à une actualité qui n’est pas forcément rose, et je pense qu’à chaque fois, l’être humain va trouver la ressource pour essayer de surmonter ces épreuves et d’améliorer les choses. On n’est pas des gens pessimistes à la base, on est plutôt optimistes même, et on voulait faire évoluer notre message.

Alors qu’à contrario, le titre de l’album, « écorché vif », présage une révolte, mais pas forcément des choses positives !

On a, sur cet album, des thématiques sur des  gens confrontés à certaines épreuves de la vie, à un changement, à un destin : on pouvait être touché dans notre sensibilité d’être humain de manière négative comme positive . On s’est dit que le fait d’être « écorché vif » pouvait être un excellent fil conducteur à tous nos morceaux, avec cette double connotation. Et il pouvait aussi nous permettre de faire des déclinaisons au niveau du graphisme et de la pochette.

Du coup, parlons-en de cette charte graphique ! Comment ce personnage a été créé ? Est-ce une illustration pré-existante ?

Non c’’est une idée de Cyril (NDLR : au chant et à la guitare dans le groupe) : c’est lui qui est à la base de la conception graphique de Stubora. Il avait une figurine, ce personnage avec cette tête d’écorché vif. Il l’a pris en photo et il a inclus sur une moitié du visage un montage de nos trois visages respectifs (NDLR : on va prendre un visuel) : le haut du visage c’est Cyril, le milieu, c’est Niala, et le bas c’est moi. On trouvait que c’était un  chouette visuel, que ça attire l’œil.

Que peux-tu me dire sur « Ta Voix » ?

C’est une chanson que j’ai essentiellement composé, on peut y sentir des influences Alice In Chains. Au niveau des paroles, ça touche aussi ce que peut ressentir un adolescent –qui se poserait des questions, pourrait avoir une différence soit physique, soit d’orientation sexuelle. La construction psychologique, dans ces âges-là, n’est pas forcément évidente avec ce que peut nous renvoyer la société, le regard des autres. J’ai entendu les expériences de jeunes pour lesquels c’était compliqué, qui refusaient eux-mêmes parfois leurs différences. Ils ne veulent pas, dans un premier temps, faire face car ils savent que ça va être compliqué.

Que peux-tu me dire sur « So Sad » ?

Pareil, c’est un morceau musicalement dont je suis plutôt à l’origine. Cyril est intervenu sur l’introduction et la partie couplet. Tout part d’une espèce d’arpège, qu’on va retrouver dans le refrain, et de là, j’ai commencé à tisser mon truc tout autour. Ce sont des ambiances musicales que j’aime bien car mélancoliques. Après, au niveau des paroles, c’est une réflexion personnelle, sur le temps qui passe, l’âge, les questions qu’on peut se poser quand tu deviens vieux… Tu l’as remarqué, dans le groupe, qu’on n’est plus de toute première jeunesse (rires), on a tous la cinquantaine ! En fonction des différentes étapes de la vie, de son âge, on a des réflexions sur le passé, sur l’avenir, sur la manière dont on va vieillir, sur les choses qu’on ne va plus pouvoir faire. Je reconnais que ce n’est pas très joyeux (rires). Après, dans la phase de composition, on va pousser les choses un peu plus loin dans la noirceur : je le disais tout à l’heure, je ne suis pas une personne foncièrement pessimiste, mais pour l’aspect artistique, on va pousser le thème encore plus loin, de manière à aller au fond des choses, à développer ce côté sombre – on est un groupe de metal quand même (rires) !

Vous rejouez un peu partout depuis 2022 – la preuve avec toutes ces nouvelles dates sur votre prochaine tournée. Est-ce qu’il y a des choses en prévision, comme d’autres concerts ou même des premières parties ?

C’est le but, clairement, de faire le plus de concerts cette année, pour bien défendre notre album. On est désormais signé sur le label M&O Music (NDLR : et avec Seasons Of Mist pour la distribution), ce qui va certainement beaucoup nous apporter en termes d’exposition ! Et même si nous adorons la phase de composition, et donc de création, l’étape qu’on voudrait franchir, c’est, au niveau du live, de pouvoir faire des dates plus intéressantes. Donc là, effectivement, cette première partie de tournée qu’on fera cet automne, se concentrera sur notre région d’origine qu’est l’Est de la France. Et pour notre deuxième partie de tournée, qui va intervenir au printemps, on va élargir et essayer d’aller jouer dans d’autres régions. Clairement, on n’a pas encore de pistes qui se dégagent mais on aimerait, oui,  essayer de décrocher des concerts à l’affiche de festivals, ou décrocher des premières parties.

Un dernier mot ?

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Exit Eden revient avec un tout nouvel album !

C’est le come-back qu’on n’attendait pas ! Le supergroupe de metal symphonique Exit Eden sortira son tout nouvel album, « Femmes Fatales », le 12 janvier 2024 via Napalm Records !

Un premier extrait, « Run! », en duo avec Marco Hietala (ex-Nightwish), vient d’être mis en ligne via le clip ci-dessous :

Tracklist :

01 – Femme Fatale

02 – It’s A Sin

03 – Run ! (feat. Marco Hietala)

04 – Separate Ways

05 – Buried In The Past

06 – Désenchantée

07 – Dying In My Dreams

08 – Poison

09 – Alone

10 – Hold Back Your Fear

11 – Kayleigh

12 – Elysium

Line-up :

Clémentine Delauney

Anna Bruner

Marina La Torraca

[INTERVIEW] Robin (Resolve) : « Aujourd’hui, notre cercle Resolve a grandi. »

C’est le groupe qui monte – comme la plupart des groupes de post-harcore français – les Resolve, fort du succès de leur dernier album « Humans », s’offrent de plus en plus de belles dates auprès d’artistes nationaux et internationaux. C’est avant leur concert à Nantes que Robin Mariat, bassiste et fondateur du groupe, a accepté de répondre à nos questions. 

(Interview réalisée par téléphone le 04/10/2023 par Roxane BAYLE – merci à Romain RICHEZ de l’agence Singularités)

Metal-Actus : Bonjour Robin, déjà, comment te portes-tu ? 

Robin (basse) : Super bien. On joue demain à Nantes, et là on vient de prendre possession de notre Air BnB. 

On se parle par rapport à l’actualité chaude de Resolve : tout d’abord, vous avez sorti le nouvel album « Human » ce 15 septembre. Etes-vous satisfaits des retours ? 

Complètement. C’est notre deuxième album, et les commentaires sont ultras-positifs à 97%. Il est d’ailleurs intéressant d’entendre ceux qui n’aiment pas, ou ceux qui préféraient le premier opus : on peut désormais toucher des gens qui ne nous aiment pas (rires). Cela me fait penser à Betraying The Martyrs à leurs débuts (NDLR : on se parlera seulement quelques heures avant l’annonce de l’arrêt du groupe), quand ils divisaient beaucoup. Mais on prend assez de recul là-dessus : c’est aussi le signe que le groupe a grandi !

C’est un album qui sort peu de temps après le précédent, « Between Me And The Machine », en 2021 et tout juste après une tournée. Comment vous avez pris le temps de bosser dessus ? Vous aviez déjà un peu de matière ? 

Oui, on avait effectivement déjà un peu de matière. Notre premier album a été terminé au moment où la pandémie était à son plus haut niveau. Donc le label nous a dit que, vu les circonstances, l’album ne sortira pas avant 2021 ! On a de la chance quelque part car Anthony, notre chanteur, étant un gars assez prolifique, a continué à écrire ses paroles. On a utilisé les mêmes processus de travail et de composition sur « Humans », mais en laissant plus de place pour corriger, voire ajouter, des détails qu’on avait alors manqués.

Tu le disais, vous fonctionnez en cercle fermé, donc vraiment entre vous. Cela a toujours été comme ça ou vous avez tenté d’amener du monde de l’extérieur ? 

Oui, on a toujours fonctionné comme ça, entre nous. Mais c’était, de base, par souci financier. Aujourd’hui, notre cercle Resolve a grandi. 

On a l’impression que cet album vient contrebalancer « Between Me And The Machine » par un aspect plus roots, moins dans l’électronique, je me trompe ? 

J’aurai dit effectivement que les deux albums sont différents, mais d’une autre manière : « Between Me And The Machine » est, selon nous, plus proggy tandis que « Human » est plus rock et avec, à contrario de ton ressenti, plus de pistes électroniques. Mais nos effets « sound designs », nos percussions un peu bizarres, se différencient moins dans notre masse sonore. Peut-être grâce à une écriture plus maîtrisée je pense.

Et puis nous avons aussi évolué grâce au live ! Au départ, on jouait beaucoup « Surrender » sur scène, au début de notre première tournée. Mais si le refrain est plus catchy, les gens s’ennuyait sur les couplets. On a donc travaillé pour apporter une certaine communion avec notre public lors de nos concerts – en n’oubliant pas que beaucoup de gens veulent se défouler dans des pogos, braveheart et autres joyeusetés (rires).

Vous avez sorti de nombreux clips dont le dernier, « Older Days », est en duo avec Ten56 et Palface Swiss. Je sais que vous êtes tous plus ou moins proches avec les autres groupes de la scène, mais cette collab, c’était une évidence de la faire avec eux ? Surtout avec Ten56 avec qui vous avez fait quelques dates (dont le dernier Kave Fest) ? 

Une fois l’album livré au label, on a fait des réunions Zoom pour déterminer les singles. Il y a eu des évidences, et des trucs pour lesquels on avait d’autres scénarios en tête. « Older Days » était bien prévu pour être le dernier single avant l’album. Et on voulait proposer quelque chose de différent, une vraie performance vocale qui amènerait un truc. Et c’est Aurélien qui a proposé cette collab, mais avec plusieurs chanteurs dans un même endroit et plus que deux. On a demandé dans notre entourage – on aurait pu demander à des gros guests mais on voulait le faire avec des amis pour avoir un affect. Les options se sont alors vite réduites. Et on a alors pensé à Aaron et Zelli. On ne connaissait pas ce dernier, et on s’est hyper bien entendus ! C’était une super rencontre humaine et musicale. Comme tu disais, on connaît bien Aaron dont la voix nous impressionnera toujours !  

Que peux-tu me dire sur « In Stone » ? 

Ce n’était pas un morceau de Resolve à la base, mais celui du side-project d’Anthony – Truetone. C’est durant sa session studio qu’il s’est arrêté sur ce morceau, avec l’envie de le donner à Resolve car il nous correspondrait plus selon lui. Et le morceau est presque tel qu’il était à l’époque de sa démo, sauf le refrain et le dernier couplet diffère. Mais on n’a rien touché : si on avait refait les guitares, par exemple, on aurait perdu cette magie, ce petit truc en plus…. Au niveau de la voix, on voulait un truc plus intimiste. On a donc monté la carte son à fond pour avoir les détails : on entend par exemple, le souffle pré-ampli. Sur « Between Me And The Machine », on aurait trouvé ça trop sale (rires). 

Que peux-tu me dire sur « Move To Trash » ? 

Le morceau qu’on aime le moins de l’album – et Nathan est d’ailleurs d’accord avec moi (NDLR : on l’entend confirmer au loin) (rires).  Mais il faut dire qu’on a été conditionné : on le joue depuis longtemps, et à sa sortie en single, sa réception n’a pas été incroyable disons. Et ça a touché l’affect qu’on avait sur ce morceau.

Vous avez, à l’instar d’autres groupes, de plus en plus de succès. En témoigne, notamment, le concert que vous avez donné dans le cadre du dernier Hellfest. Comment vous le vivez ? ça vous donne envie d’aller plus loin ? 

Il y a une part de peur – car on a depuis longtemps dépassé la phase de groupe local, c’est aujourd’hui notre principale source de revenus, et donc notre priorité numéro un. L’arrêt aurait un impact certains sur nos vies personnelles. Mais notre succès nous donne envie de continuer, on voit les résultats de notre travail. Et ce n’est potentiellement que le début. 

On serait hyper fier de nous si tout s’arrêtait demain : le Hellfest, les tournées, les tatouages  Resolve (rires) …  on a bien avancé sur notre bucket list quand on y pense ! C’est dur de s’en rendre compte pourtant, on a toujours la tête dans le guidon ! 

Quelles sont vos dates de prévues ? Une tournée européenne est envisagée pour 2024 ? 

On pense aux USA, mais on n’a aucun plan pour le moment : on préfère rester prudent financièrement, et continuer à solidifier le groupe en Europe. D’ici 2024, on va faire nos premières tournées en Europe, et pleins de festivals. C’est en tout cas notre objectif pour l’année prochaine avec, bien entendu, la conception de notre troisième album !

Un dernier mot ? 

Merci à ceux qui nous liront. Venez nous voir en concert. Merci pour le soutien.  

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