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[CHRONIQUE] Uneven Structure – La Partition

On s’attaque à un gros morceau avec « La Partition », dernier né des Uneven Structure : un peu plus de cinq ans après la sortie de leur premier album, « Februus », acclamé par la critique mais resté peu connu du grand public, on pensait que le groupe français avait totalement disparu de nos radars. Belle erreur !

« La Partition » ne contraste pas totalement avec ce qui avait été mis en place avec « Feebrus » : on évolue toujours dans le même univers, celui de ces êtres siranoïdes qui recherchent la partition de leur peuple.

Si l’album s’inscrit dans une certaine continuité de ce point de vue là, il reste musicalement moins lisse que son prédécesseur : si on reconnaît toujours le son de « Februus » et les influences prog que peuvent être Textures et Periphery, il part plus dans tout les sens, et cesse de se cantonner qu’à un seul genre.

« Funambule » et « The Bait » en sont de parfaits exemples : structure très complexe, son plus dense, rythme saccadé … Les morceaux trouvent pourtant un équilibre par le chant d’Igor, qui vient contrebalancer, lier toutes ces différences, pour qu’elles acquièrent un sens. Et forment une histoire cohérente. Et tout est souligné par une production aux petits oignons.

Car c’est la grande qualité de « La Partition » : malgré des morceaux qui peuvent sembler un peu trop « la foire fouille », ‘ensemble reste cohérent avec ce que veut faire passer le groupe, son message, son histoire. Et peu de formations réussissent ce tour de force : la plupart ne font que se perdre dans leurs propres compos.

C’est un univers complet que nous propose Uneven Structure, un autre monde où se réfugier, quand le réel nous semble trop difficile à affronter.

Cet autre monde que nous propose Uneven Structure va former une bulle protectrice, qui va nous isoler, ne serait-ce qu’un temps, du monde extérieur. « La Partition » possède une intensité qui se fait très rare dans la musique actuelle. C’est une musique qui va forcément nous parler. On espère ici que cette galette permettra au groupe d’acquérir toute la reconnaissance qu’il mérite. Et on vous conseille de vous le procurer d’urgence.

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[INTERVIEW] Uneven Structure : « On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge »

Six ans après la sortie de « Februus », Uneven Structure met fin aux attentes de nombreux fans avec la sortie de « La Partition » prévue pour ce 21 avril. Un album qui tranche avec le précédent par son côté plus éclectique. Igor, guitariste du groupe, a accepté de nous en toucher quelques mots.

Metal-Actus : Votre nouvel album se nomme « La Partition ». Alors j’ai une question un peu bête mais … pourquoi avoir choisi un titre en français alors que tous vos morceaux sont en anglais ?

Igor (guitare) : Parce que « Music Shit » en anglais, ça ne sonne pas super bien (rires). Le terme en soi est celui qu’on voulait pour l’album, et il est tout simplement mieux à dire en français.

Et ce titre réfère au concept de l’album ?

Oui. L’album parle d’un roi qui demande à un marin de rapporter la partition de leur chant, pour qu’elle puisse prospérer à nouveau.

Et comment avez-vous réussi à créer cet univers ? Quelque chose de cohérent avec un début et une fin ?

On a commencé avec notre premier EP en 2009, où on esquissait un univers à la base assez abstrait. On a commencé à l’enrichir, au fil des albums. On s’en sert pour faire passer nos idées, de faire un peu ce qu’on veut pour parler de ce qu’il faut parler.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration, en tout cas pour cet album ?

Au fur et à mesure, on a défini notre propre style, de trouver ce qui nous intéressait musicalement. Honnêtement, au bout de dix ans, on n’a plus vraiment d’inspiration directe, que ce soit musique de film ou événement… C’est plus du ressenti ! On puise déjà dans tout ce qu’on connaît, ce qu’on a expérimenté musicalement, pour construire quelque chose. On pratique l’écriture automatique, on laisse les idées couler, et on se retrouve avec la musique qu’on fait maintenant.

Quels sont ces différents styles de musique ?

Metal, Metal prog, post-Metal, post-harcore, indus, du rock, du stoner, pas mal de grunge notamment pour notre chanteur, de l’électro, de l’ambiant … suite à la sortie de notre précédent album « Februus », on s’est retrouvé face à un mur. On n’avait plus grand chose à dire ! On a perdu du temps pendant deux ans : on a erré sans vraiment trouver de direction. Et puis on a commencé à se reconstruire une identité, à savoir où aller. On a eu de nouveau les outils en main pour passer nos émotions, notre énergie. On s’est mis de nouveau en avant, de la manière la plus juste.

C’est-à-dire ?

C’est désormais sans filtre ! Sur le précédent album, on était assez cloisonnés dans un genre, dans une direction, dans une musicalité. On s’est retrouvé beaucoup plus libres, on a maintenant des accents plus rock, plus pop, parfois plus black metal … On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge.

A cet univers musical, vous avez intégré un véritable univers visuel. Le groupe en est l’auteur ?

C’est Thomas, le frère de notre chanteur Mathieu, et moi-même, qui avons bossé sur tout cet univers visuel, notamment sur cet artwork : lui a fait tout le côté un peu plus dessiné, moi celui orienté vidéo et effets spéciaux. On a continué ce qu’on avait commencé avec « Februus » sur le côté visuel, en gardant les mêmes personnages, en intégrant des nouveaux, en gardant les codes de l’univers tout en les enrichissant.

Votre premier single est « Incubus ». Pourquoi ce choix ?

C’est le morceau qui lit le précédent album à celui-là.

Ce n’est donc pas le premier titre qui remplit ce rôle …

On aurait pu. Mais l’album se déroule de façon linéaire : c’est juste trois actes où on va parler d’éléments différents de l’histoire, et du coup on peut se permettre de sortir les morceaux dans l’ordre dans lequel on veut, par triptyque.

Des clips sont-ils en prévision ?

Ouais. L’idée est d’avoir un clip par morceau, histoire qu’ils se suivent pour faire un moyen-métrage d’une heure.

Vous avez commencé à tourner quelques scènes ?

Là on a quatre des neuf clips qui sont déjà tournés, ils sont en post-production. C’est long car c’est là où tout se joue. L’idée est d’avoir la sortie d’un clip tous les deux mois et demi.

C’est soutenu !

C’est tendu ouais : on va voir si on arrive à gérer ça.

Parlons concert maintenant ! Contents de revenir sur les routes ?

Carrément ! Surtout après cinq ans passés enfermé dans un studio (rires). Le fait de pouvoir sortir, de partager notre musique sur scène, d’avoir cette énergie à partager avec les gens, c’est tout ce qu’on attendait ! Cet album a été vraiment pensé avec le live, vu qu’on n’a pas vraiment joué le précédent sur scène car les conditions ne s’y prêtaient pas vraiment.

Vous allez jouer avec Textures. Comment ça s’est organisé ?

C’est un groupe avec lequel on a souvent tourné depuis 2012. On s’entend bien, on est des bons compagnons de route, donc à chaque fois qu’ils passent en France, on se débrouille pour être dans les parages. C’est un plaisir partagé d’être sur scène avec eux.

J’ai vu que vous avez signé chez LongBranch Records. Vous avez quitté Basik du coup ?

Oui car on cherchait plus d’appuis. Basik nous ont donné tout ce qu’ils ont pu nous donner. Et ils sont à fond, ils nous ont même attendu pour cet album ! On l’aurait sorti chez eux avec plaisir mais on voulait vraiment progresser, sortir de cette scène Metal Technique, de cette étiquette qu’on avait, et pour nous, c’était important, voire nécessaire, de changer de voie, de partir sur un opus plus éclectique, avec une image différente. Et vu qu’il est plus gros, on espère avoir plus d’opportunités.

Vous aurez dix ans l’année prochaine. Est-ce que vous pensiez être encore là aujourd’hui ?

On pensait plutôt présenter notre quatrième album, au lieu de notre deuxième (rires). On a été super longs. Donc on est contents d’être encore là en ayant sorti peu de trucs. Je ne pense pas qu’il y ait énormément de groupes où le line-up a autant bougé : on n’avait pas des personnes qui étaient autant à fond, créatives. Certains étaient uniquement là pour la scène, pour un autre, c’était un cas un peu particulier. On est contents tout de même d’avoir trouvé des gens qui nous poussent, en tant que groupe, encore plus loin.

Donc que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

De sortir deux nouveaux albums en quatre ans, ce serait déjà pas mal ! (rires)

Tu as quelque chose à rajouter ?

Salut Maman! (rires). Merci à tous pour votre soutien !

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