On ne change pas une recette qui gagne ! Après trente ans de carrière, les allemands de Heaven Shall Burn reviennent avec un album à la brutalité encore plus dominante et perçante, « Heimat » le bien nommé. Le groupe rappelle qu’il n’est pas là pour tricoter des pulls en laine. Âmes Sensibles s’abstenir !
Heaven Shall Burn est une des rares formations à ne faire que dans le brutal, sans, parfois, de respiration pour reprendre un peu son souffle avant de se replonger de nouveau dans un déchaînement de violence. « Heimat », de ce point de vue là, ressemble à s’y méprendre au précédent effort du quintette, « Of Truth And Sacrifice » (2020). Mais le son global semble bien plus fort et plus aiguisé, tout en ayant une excellente production, gage de qualité qui rend l’écoute nettement plus agréable !
Et si Heaven Shall Burn n’est pas pour une évolution franche de sa musique, on perçoit tout de même quelques belles lignes mélodiques, notamment à la guitare, mais aussi un chœur clair, jamais trop présent pour laisser la place à l’impressionnant Marcus Bischoff au growl. Cela donne des morceaux époustouflants et surprenants, comme le presque gothique « War Is The Father Of All », un de nos morceaux favoris.
Enfin, l’album est plus court, et un petit peu plus varié, ce qui évite le sentiment de lassitude qui a envahit beaucoup de monde sur « Of Truth And Sacrifice ». Comme quoi, même les plus bourrins apprennent aussi de leurs erreurs.
Heaven Shall Burn est et restera brutal, quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne. Ce « Heimat » est un sommet de violence, mais avec des morceaux assez variés et assez courts pour que l’ennui ne reprenne pas le dessus. Un bel effort qu’on écoutera avec grand plaisir, et qui replace Heaven Shall Burn parmi les plus grand de la scène hardcore européenne.
Les Katatonia évoluent lentement mais sûrement : et ce n’est pas parce que Jonas Renske (chant) est désormais seul « survivant » depuis les débuts du groupe, mais aussi l’un de seuls aux manettes créatives, que cela va changer quoi que ce soit. « Nightmares As Extensions Of The Waking State » en est le parfait exemple
Car malgré quelques morceaux surprenants (« Efter Solen » avec son introduction douce au piano et son chant suédois terriblement envoûtant, ou encore « Wind Of No Change » et son chœur puissant), les Katatonia se cantonnent à leur recette classique : un morceau en guise d’introduction, à la fois sombre et brut, histoire de briser la glace, avant de partir dans des élans atmosphériques, portés par la superbe voix de Jonas Renske.
Pourtant, et malgré toutes les superbes qualités, on peut déplorer de ne pas réussir à rentrer complètement dans cet univers, contrairement à son excellent prédécesseur « Sky Of Void Stars ». Une musique peut-être trop linéaire sur les bords. Cependant, au vu des récents remous de line-up, on peut prendre cet opus comme une pause, pour repartir sur de nouvelles (enfin on l’espère) bases !
Malgré ce défaut (qui n’en sera pas un pour les grands fans du groupe, plus pour les néophytes qui auront le plus grand mal à aller au-delà de cette vraie carapace), « Nightmares As Extensions Of The Waking State » reste un très bon album, bourrés de qualités, avec des excellents titres qui resteront dans l’histoire du groupe (« Lilac » !). Cependant, si les habitués ne seront pas perdus en cours de route, on ne peut s’empêcher qu’il s’agit plus d’un album de rodage, fait pour mieux repartir. Une bonne galette, habituelle, mais on attend plus d’un groupe comme Katatonia.
Intense ce nouvel album des Behemoth, « The Shit Ov God ». Après près de treize années de carrière, le groupe n’aura plus rien à prouver à qui que ce soit. En témoigne justement ce nouvel opus, d’une violence et d’une noirceur inouïe, qui ne déroutera pas ni les fans ni les avertis.
Pourtant extrêmement court (moins de 40 minutes), les polonais réussissent à y installer une atmosphère extrêmement pesante, oppressante, mais tout en gardant une certaine littéralité : c’est un véritable conte horrifique avec de nombreuses subtilités, des basses notamment correctement ajustés, le chant qui passe du rentre dedans à de l’aérien, … On y remarque même quelques passages déclamés de poésie (de Walter Whitman si je ne me trompe pas) qui accentue ce côté littéraire.
Pour le reste, les plus aguerris comme les plus néophytes auront ce qu’ils attendent : du black metal pur jus enveloppé d’une bonne dose de violence qui vous fera sauter au plafond. Une noirceur inouïe qui n’oubliera pas la théâtralité chères aux polonais, malgré la brièveté de l’album.
« The Shit Ov God » est donc une expérience musicale à part, qui va nous faire voyager à travers plusieurs tropes littéraires et étendre la durée d’écoute, pourtant assez courte sur le papier. Un opus, certes, violent et noir, mais qui fait preuve de plus de subtilités qu’attendues par des éléments qui en feront un vrai ouvrage démoniaque.
Si les Tetrarch existent depuis certains temps – 2007 – ce n’est que très récemment que la formation, originaire d’Atlanta, se permet cette aventure dans le terrain du neo-metal – il faut dire qu’ils ont essayé de jouer dans la même cour qu’un certain Trivium. Avec grand succès puisque leur album « Unstable »(2021), véritable lettre d’amour aux grands du genre comme Korn, leur a apporté notoriété et reconnaissance critique. Ce nouveau jet, « The Ugly Side Of Me », reste dans cette même lignée, à une différence près, et pas des moindres : une belle qualité dans l’écriture et la composition.
La formation américaine ne prétend pas révolutionner le genre avec une galette qui est, au passage, extrêmement courte : moins de 35 minutes au compteur. Alors certes, ils veulent aller droit au but et ne pas se répandre en flânerie. Qu’on se le dise, les Tetrarch font un neo bien formaté, accessible, provenant tout droit des années 1990.
On remarqué pourtant de très nombreuses qualités dans l’écriture et la composition, plus affinées, plus acerbes : cela donne un côté extrêmement groovy à l’ensemble ce qui est fort appréciable, et vient contrebalancer une lourdeur dans la production et un aspect torturé bien trop adolescent. Le fait que Diamond Rowe prenne le chant lead sur « Never Again (Parasite) » est surprenant et assez rafraîchissant.
Alors on le redit : cet album de Tetrarch ne va pas révolutionner le genre, et ce n’est nullement l’intention du groupe. Mais en jouant sur la vibe nostalgique, et peut-être même, dirons-nous, rassurante pour certains – car issu d’une époque désormais révolu ou tout était peut-être plus facile – avec un aspect très groovy hyper catchy, « The Ugly Side Of Me » est un petit bijou d’efficacité et d’agressivité. On ne lui en demande pas plus.
Devenu un grand nom de la scène post-hardcore européenne, les Annisokay auront pourtant pris leur temps, un peu plus de deux ans à vrai dire, pour publier la deuxième partie de leur série d’Ep, » Abyss ». Si cette galette regroupe tous les morceaux du groupe sur, du coup, ces deux dernières années, l’EP ne va pas forcément dans la même direction que celle de son prédécesseur…
Car si la partie 1 était plus accessible, visant un plus large public (y compris par rapport à « Aurora »), » Abyss : Part II » montre une facette à la fois sombre (un sacré paradoxe quand on constate à quel point le chant clair de Christoph Wieczorek prend de plus en plus de place !) et alambiquée, avec des parties plus progressives dignes de Dream Theater.
Cela se ressent jusqu’à cet artwork, en opposition totale avec le premier EP, avec cette femme à la peau blanche et lumineuse qui s’est soudainement trop approchée du soleil et se retrouve aussi noire que du charbon.
Le chant saturé prend donc de moins en moins de place, ainsi que les riffs surpuissants de guitare, qui se retrouve en arrière-plan de tous les morceaux. Le côté atmosphérique et mélancolique prend le pas sur l’ensemble, sans pour autant tomber dans la « guimauve pop ». Annisokay prouve donc, avec ce nouvel EP, qu’on peut faire du noir sans pour autant tomber dans la violence.
Ce deuxième EP de la série « Abyss » ne va donc pas perdre l’auditeur en cours de route, car on retrouve certains thèmes chers au groupe, présent sur le premier EP. Le côté ambiant et atmosphérique reste mais l’ensemble se montre moins accessible, plus progueux, tout en gardant bien à l’esprit les influences hardcore qui ont fait leur succès.
Une jolie galette donc que cet EP, mais qui, cependant, n’est pas la meilleure pour découvrir le groupe teuton : on sent qu’il s’agit d’un court passage remplis d’expériences qui leur serviront par la suite.
Six ans ! C’est le temps qu’ont pris les suisses d’Eluveitie pour pondre un nouvel album, sobrement nommé « Anv ». Un album sombre et captivant avec lequel Eluveitie retrouve de sa superbe et fait oublier les déboires passés. Car malgré un opus folk prometteur, les années qui ont suivi le premier tremblement de terre line-upien du groupe de metal celte (à savoir les départ d’Anna Murphy, Merlin Sutter et Ivo Henzi en 2016) n’ont pas été toutes roses, le groupe ayant eu le plus grand mal à rebondir et à imposer ses nouveaux membres aux fans du monde entier. Mais l’eau coulant sous les ponts, et les gens oubliant, Eluveitie a pu prendre le recul nécessaire pour se travailler et revenir bien plus forts.
« Anv » est moins accessible que ces deux grands frères, mais va également être un album « old school », sans avoir un concept fort et précis : mais ce n’est pas pour autant un album fait à la va-vite, mais, au contraire, c’est un objet soigné, avec un son d’une clarté à en faire pâlir les plus grand groupes actuels – et ce n’est pas rien quand vous faîtes un truc aussi compliqué à enregistrer que du celtic folk metal – des paroles puissantes, des morceaux qui vont vous faire dresser les poils comme des I (mon dieu, cette fin de « Premonition » avec ces cris de Chrigel Glanzmann (chant/mandoline).
Anv prend différentes couleurs et va s’imposer comme l’ultime voyage sensoriel pour tout fan du genre celtic folk qui se respecte : des influences death mélo à la suédoise sur les deux premiers morceaux (particulièrement « Taranoias ») à quelque chose de plus agressif et noir sur « Premonition » ou encore « Awen », qui revêt d’ailleurs une personnalité néo-metal surprenante, qu’on ne pensait jamais entendre de la part d’Eluveitie, mais qui pourtant marche à la perfection.
Bien évidemment, la douceur n’est pas oublié avec les morceaux menés par Fabienne Erni (Chant/harpe) : « Anv » avec ses chœurs aériens, la très entêtante « All Is One » (qui n’arrive pourtant pas à la cheville de « A Rose For Epona » dans la catégorie des morceaux les plus gnangnan des suisses), ou encore la sublime « Aeon Of The Crescent Moon », une ballade noire au groovy endiablé à vous en faire péter les cervicales. Enfin, nous avons un final en apothéose avec « The Prophecy », morceau complètement fou ou chacun des membre du groupe semble habité par une force mythique.
Alors qu’en penser de cet « Anv » ? L’album est un superbe objet qui va se placer entre un son passé glorieux et un avenir réussi fait de risques et d’expériences sur de nouvelles sonorités, et qui permet, enfin, à Eluveitie de se renouveler (et bordel, ce n’était pas trop tôt). Un album varié, raffiné, noir, violent, qui touche parfois au sublime, mais aussi, et malheureusement, à un pathos qu’il faudrait que les suisses oublient (oui, la balade Power Metal n’était vraiment pas nécessaire). Un beau voyage sensoriel qui conviendra à la plupart des métalleux, qu’ils écoutent ou non Eluveitie.
Lacuna Coil a été souvent associé, à tort, au courant de metal symphonique au début des années 2000. Pourtant le groupe est bien plus que cela et emprunte bien plus au gothisme et au rock que la plupart des métalleux lambdas. En témoigne des albums de plus grande qualité, avec en tête de gondole, « Delirium » et « Black Anima », qui n’ont peut-être pas eu le succès d’un « Comalies », mais ont fait leur petit effet sur les critiques européens. Le dernier né, « Sleepless Empire », sorti il y a quelques semaines, suivra probablement la même voie, malgré son ton un brin différent.
Car c’est un vrai retour au gothisme qu’effectue les italiens, avec des titres à la fois sombres et catchy, tout en étant moins violents que ses prédécesseurs. Paradoxal quand on prend le chant, que ce soit celui d’Andrea, qui ne fait plus que du growl, ou encore celui de Cristina, bestial à souhait. Mais tous les titres possèdent une orchestration élégante, noire, toujours avec de superbes montées en puissances mélodiques, désormais marque de fabrique du groupe.
Néanmoins, certains titres sont déroutants, mais tout aussi envoutants : à commencer par « In Nomine Patris » redondant, incisif, entêtant, et court ! Un morceau très hors cadre, qui me fait curieusement penser au manga « L’Attaque des Titans », mais allez savoir pourquoi ! « Scarecrow » est le morceau le plus fort de l’album, se démarquant radicalement des autres, mais restant très lacuna coilien sur les bords (il aurait pu figurer facilement sur « Delirium »). « I Wish You Were Dead » me fait plus penser aux débuts du groupe, avec ce côté gothique kitsch chic nous ramenant tout droit au début des années 1990.
Bref, Lacuna Coil signe avec « Sleepless Empire » l’album de ce début 2025, avec une qualité de son au niveau des plus grands et des titres punchy, gothique et puissants. S’il n’est pas, à mon sens, au niveau de l’excellent « Black Anima », les fans du groupe tout comme les néophytes y trouveront très franchement leur compte avec cet excellent opus des italiens.
Quatre ans après l’immense succès de « Kvitravn » qui a assis la notoriété de Wardruna, le groupe, toujours mené par Einar Selviklt et Lindy Fay Hella , sort une nouvelle oeuvre, « Birna », tout aussi somptueux que les précédents efforts.
Si un mot pouvait décrire « Birna », ce serait « Diversité ».
Il est effectivement difficile quand on évolue dans le milieu du pagan/folk de trouver matière à se renouveler, tant certaines sonorités peuvent se ressembler. C’était le défi de Wardruna sur cet album, amplement réussi.
Aucun morceau ne ressemble à un autre : le doux chant acoustique de Selviklt sur « Hibjornen » juste accompagné de son talhar (si je ne me trompe pas), des choeurs de femmes sur « Lyfjaberg », « Himindotter » ou encore « Ljos Til Jord » (construit en miroir avec un autre morceau, « Jord Til Ljos » cette fois avec un choeur d’hommes). Ce dernier a d’ailleurs un son plus « médiévalisant » qui surprend l’auditeur, tant le son se détache du reste de l’album.
Alors qu’on se rassure, les beaux et longs morceaux ambiants sont toujours présents : « Hertan » mais aussi le très épique « Birna » jouent des coudes en tête de peloton, mais les autres titres sont tout aussi marquant et envoutants (comme notre petit chouchou, « Dvaledraummar ». On notera aussi le morceau « Skuggehesten », bien moins long que tous les autres (trois minutes au lieu des six-sept minutes réglementaires) et qui a un potentiel dansant (oui dansant) absolument irrésistible.
Une petite déception de mon côté, c’est la grosse mise en retrait de Lindy Fay Hella, j’aurai aimé avoir l’occasion de l’entendre bien plus qu’ici.
Adoubés fers de lance de neo-folk metal, les fans de Wardruna, tout comme ceux qui les découvrent ne seront pas perdus, même si on notera une belle évolution vers des hymnes plus calmes, plus lyriques, mais bien plus épiques. Une belle pépite.
Alors que le supergroupe originaire de Göteborg, en Suède, ne pensait pas dépasser le stade préliminaire du premier album, le succès de The Halo Effect fut tel qu’un deuxième opus a réussi à voir le jour en ce début 2025. Un album bonbon, qui s’adresse à tous les nostalgiques des débuts de la scène Death Melo suédoise, et qui fait un bien fou au moral !
Imaginez un groupe rassemblant la crème de la crème des musiciens Metal suédois ? The Halo Effect a été conçu pour que la scène death mélo de Göteborg puisse s’exprimer, et, on s’en doute, regrouper et fédérer les milliers de fans du genre autour d’une seule et même formation prolifique. Et même si nous ne sommes pas très fervents du concept de « supergroupe », force est de constater que The Halo Effect marche du tonnerre.
Ce nouvel opus, « March Of The Unheard » reste dans la continuité du premier album « Days Of The Lost » en venant chatouiller une corde sensible, celle de la nostalgie : tous les morceaux sont entre un Dark Tranquility époque « Fiction » (2007) et un In Flames des grands jours (« Come Clarity » sorti à la même époque) avec quelques passages plutôt violents qu’on aurait plus vu sur un album d’Arch Enemy (« Between Directions » et « Forever Point » notamment).
Alors certes, cela ne révolutionne pas le genre, mais les sons, servis par une belle production à l’américaine , nous renvoie tout droit vers les douces décennies 2000-2010, au moment de l’explosion de la scène suédoise, à une époque où beaucoup d’entre nous trouvaient de l’espoir et du bonheur dans leurs morceaux, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Et ça, ça nous fait le plus grand des biens par les temps qui courent.
Voilà un sujet qui fera parler tant il est clivant au sein de la scène française et, vous l’aurez compris, nous avons choisi notre camp. Chronique à charge contre l’un des plus célèbres groupes de Metal français, et son dernier opus « Le Pouvoir De La Puissance ».
« Le Pouvoir De La Puissance » donc, dernier né des Ultra Vomit, est sorti à la rentrée des classes, sous les acclamations générales. Depuis leurs débuts en 2000 et plus particulièrement depuis le beau succès de « Objectif: Thunes » (qui les a propulsé au rang de groupe culte), chacun des albums annoncés des nantais créé une attente palpable auprès d’un large public.
Néanmoins, et sur cet album… nous n’allons pas, pour une fois, rejoindre l’emballement général autour de la sortie.
Tout d’abord en terme de production : je pensais, très sincèrement, que le son brouillon était l’apanage des groupes de black. Blague à part, on a l’impression que le tout a été mixé en grande vitesse, quitte à s’en faire ressentir sur la qualité d’écoute, qui n’est clairement pas à la hauteur, même pour du Ultra Vomit : grésillements, le chant très (trop) en retrait sur la plupart des morceaux, guitare omniprésente… L’ensemble n’est absolument pas équilibré et il a fallu s’accrocher pour écouter l’ensemble de la galette.
Vient ensuite les sujets des paroles : si le précédent album d’Ultra Vomit, « Panzer Surprise » était pleins de bonnes idées, avec une belles évolution sur des morceaux un peu plus complexe, de l’humour, une belle production et avec seulement une chanson sur le sujet qu’on s’apprête à évoquer, ici, on a quatre morceaux sur le thème très prisé du « Prout caca fesses ». Nous personnellement, ça nous ennuie et nous horripile – Mais on comprend que cela puisse trouver un public avide de blagues de ce genre.
Mais nous trouvons d’autres morceaux assez mauvais – quand ils ne sont pas trop quelconque : par exemple, « Doigts de Metal » bascule dans la caricature la plus totale dans cette grossière imitation d’Orelsan qui n’était pas nécessaire, tant le morceau perd en impact et en intensité. Nous, on hésite entre rire jaune et se taper la tête contre la table. La simpliste « Mouss 2 Mass » (« Je suis Mouss 2 Mass avec Masse de Mousse »… Sérieusement les paroles ?) est toute aussi horripilante malgré la présence prestigieuse de Mouss (qui aurait pu être bien mieux utilisé ). « Auto-Thunes » et « Tikawahukwa » sont de pâles copies d’autres morceaux du groupe, qui grossiraient les principaux traits de leurs personnalités d’origine pour que ça ne se voit pas. Nous avons la désagréable impression qu’Ultra Vomit se caricature lui-même.
Bien évidemment, nous avons quelques morceaux qui ont retenu positivement notre attention : « Dead Robot Zombie », bel hommage à qui-vous-savez, « Patatas Bravas » ou encore l’hilarante « GPT (à l’instant) » nous ont arraché des sourires et quelques mouvements de tête.
Mais cela ne va pas changer notre déception face à un album que nous attendions de pied ferme. Nous avons non seulement l’impression que les Ultra Vomit ne font que se caricaturer eux-mêmes. Nous avons aussi l’impression que le groupe n’y croit plus, que cet album a un goût de contraint et forcé. Ces messieurs veulent-ils encore faire de la musique ensemble ?
Si, bien évidemment, le groupe n’a pas vocation de faire des albums du calibre, par exemple, d’Opeth ou de Mass Hysteria, ce n’est pas parce qu’il s’agit de Metal parodique qu’on ne doit pas s’attendre à quelque chose de bon. La débilité, oui, mais de la débilité de qualité.
Pour conclure, nous ne vous encouragerons pas à ne pas vous procurer l’album, mais plutôt à l’écouter pour vous faire votre propre avis. Nous, nous avons passé notre tour, en espérant que La FLAMM… Pardon la passion sera de nouveau au rendez-vous, sur ce qui sera, on l’espère en tout cas, un prochain album.
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