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[INTERVIEW] Funny Ugly Cute Karma : « L’étiquette ‘Metal à chanteuse’, je n’en pouvais plus »

Dans un monde où chacun aime apposer des étiquettes sur d’autres, Chaos Heidi surprend son monde et lance son propre projet, Funny Ugly Cute Karma ! A des années lumières du metal symphonique qui a couronné ses débuts, les morceaux de leur EP, « Before It Was Cool » surprennent autant qu’ils séduisent. Nous nous sommes entretenu avec la chanteuse pour discuter de cette belle évolution.

Metal-Actus : Expliques- nous la génèse du projet Funny Ugly Cute Karma !

Adeline « Chaos Heidi » Bellart (chant) : Comment on a créé ça ? C’est un peu inhabituel je pense ! Après avoir quitté mon précédent groupe, Asylum Pyre, j’ai été en contact pendant quelques mois avec un projet qui recherchait une chanteuse. Je me suis dit « tiens, pourquoi pas » et on a commencé à bosser ensemble. Au bout de quelques mois, ça ne l’a pas fait – ce qui arrive souvent – mais moi j’avais déjà fait pas mal de contenus. Je me suis dit que c’était bien dommage car j’étais bien contente de ce que j’avais fait, j’y croyais et je me disais que ça aurait pu être bien cool. Et j’en ai parlé à Dorian, ami de longue date, qui avait envie de participer à un projet de ce genre. Les grands esprits se rencontrent! Je lui ai donné quelques idées comme ça, et il allait se débrouiller avec. Ce n’est pas un taf facile, d’aller créer la musique à partir de chants qui étaient déjà fait. Et le projet s’est lancé comme ça, avec un planning, avec l’envie de produire quelque chose alors que c’était, à la base, juste un test. Et tout ça date de printemps 2017.

Tout un monde te sépare de ton dernier groupe, Asylum Pyre… on a l’impression que tu as libéré quelque chose. D’ailleurs je pense voir un petit tacle aux groupes lyriques dans votre clip « On The Run ». Peux-tu m’en dire plus ?

Ce côté-là de moi a toujours été là en fait ! Ce qui est marrant, c’est que j’ai ressorti des idées qui datent d’il y a plus de dix ans : ça prenait la poussière dans un coin de l’ordinateur (rires). Et puis il y a eu cette période avec Asylum Pyre que je ne renie absolument pas, ça convenait à ce que je recherchais à ce moment-là. Mais j’ai quitté le groupe car j’ai eu l’impression d’être arrivée au bout de quelque chose et que ça ne correspondait plus à la façon dont j’avais évolué. Il a fallu que ça mature, que ça prenne un peu de temps. Avec ce projet, je vais, quelque part, réclamer ce qui était mon premier élan. J’ai aussi acquis plus d’expérience, plus de maturité … Je pense que c’est aussi ce qui me permet de me mettre en avant aujourd’hui alors que dix, douze ans en arrière, ce n’était pas le cas. Il y a parfois des chemins qu’il faut prendre pour arriver à un point en particulier. Après on reste bon enfant dans le clip : la chanteuse qui fait le guest avec moi est dans le Metal Sympho, donc elle vient en quelque sorte jouer son rôle de façon hyper parodique. Il n’y aucune méchanceté dedans, ce n’est que de l’humour ! Mais là où je veux bien admettre la rupture c’est que tout cet univers, dans lequel ce que je produisais portait l’étiquette « Metal à chanteuse » je n’en pouvais plus (rires). Pour moi ça n’a aucun sens, c’est n’importe quoi ! Ce n’est pas un genre, c’est même condescendent.

Sur l’EP, déjà, pourquoi l’arraignée ?

(Rires) C’est moi qui a fait la photo en fait ! Je suis assez fan de macrophotographie et je prend beaucoup les insectes. J’étais à la base arachnophobe, et c’est en prenant les insectes, en m’y intéressant, que je me suis un peu guérie de ça, que j’ai commencé à les trouver intéressants.

Autre chose : pourquoi chanteuse de salle de bain ? (rires)

Ça part d’une petite blague car on parle souvent de « chanteur de salle de bain » !

Tu fais d’ailleurs beaucoup de selfies dans ta salle de bain ! (rires)

Oui ma salle de bain va devenir très célèbre (rires). Mais oui, c’est pour la blague, on dit de Dorian qu’il est « guitariste de la Comté » car on le prend pour un Hobbit avec son look, les cheveux frisés et tout ! (rires) C’est histoire de se moquer un peu et de nous tourner en dérision !

Pour votre premier single, qu’est-ce qui t’a porté sur le choix de « On The Run » ?

Effectivement il a fallu faire un choix. Tous les titres ont leur propre personnalité, donc ce n’était pas un choix anodin à faire. On pense que « On The Run » est représentatif de l’EP. « Shelter » et « Nuage De Mots » sont plus lourds et ils leur manquent le côté plus léger que ce titre a. On ne voulait pas trop passer à côté de ce côté plus péchu et enjoué, elle rassemble bien des influences et des choses qu’on est capables de faire.

Et qui est celui ou celle qui a eu l’idée géniale de ce clip complètement barré ?

Alors c’est le résultat d’une assemblée disons collégiale. Tu vois, l’intro du clip avec le brainstorming ? Elle s’est passée en vrai ! Il y avait même la réalisatrice, qui n’était pas du tout la même personne que dans le clip. Avec Dorian, on s’est marré rien qu’en imaginant le truc !

Que peux-tu me dire sur « Shelter »?

Ah Ha … Ha Ah ! (Rires) Alors ça, c’est un morceau énervé, un morceau d’automne – et ça a son importance – qui est un peu exutoire, lâchage, où tu as un côté un peu pesant, mais en même temps, avec un bon groove. Dedans, je hurle, je lâche vraiment un truc. Alors sur les paroles, on n’est pas sur un truc hyper hyper heavy, cela décrit juste le sentiment d’être engluée, et de chercher un abri, « shelter » en anglais donc.

Concernant votre reprise de System Of A Down, vous avez opté pour « Radio/Video » qui n’est pas la plus connue du groupe. Pourquoi ce choix ?

On a fait le tour des morceaux de System Of A Down – parce qu’on aime tout n’est-ce pas ? (rires) – et on en a cherché une sur laquelle on retrouverait une alternance entre le chant clair et le chant saturé, où on pouvait aller apporter notre patte d’une manière ou d’une autre. -On l’a fait en transformant l’intro en son 8-bits – Il fallait que le morceau soit facilement transposable par une voix féminine – on a monté un tout petit peu la tonalité pour que ça sonne plus facilement – Après il fallait savoir sur laquelle on peut facilement aller exprimer au mieux quelque chose, de ne pas coller bêtement à l’original et de ne pas se coller en difficulté avec des histoires d’intentions ou de tonalités qui seraient compliquées. Personellement, j’adore le morceau « Toxicity », mais en l’état il est difficile avec ma tessiture : il commence beaucoup trop bas. Et je le regrette ! (rires).

On s’éloigne un peu du projet pour évoquer 22 Acacia Avenue, ton tribute band à Iron Maiden. Comment ça se passe ?

Et bien on est toujours là ! Iron Maiden est ma maison de coeur, c’est mes origines de métalleuse donc je m’éclate à faire ça. Le groupe a repris doucement l’activité à la rentrée, ça répète et il y aura probablement des dates. C’est le côté plaisir, il n’y a pas le même enjeu avec un groupe de cover !

A l’époque où je t’avais interviewé avec Asylum Pyre, je t’avais demandé si cela ne te dérangeait pas de chanter les morceaux dont les paroles ont été signées par quelqu’un d’autre. Aujourd’hui, quelle serait ta réponse à cette question ?

C’est différent ! Il faut dire que j’avais une place dans Asylum qui m’allait, dont je m’accommodait. En plus, à l’époque, je ne me sentais pas encore capable de me lancer dans l’écriture. Je me suis lancée et c’est agréable aussi : je peux triturer les choses comme je veux! Il est très important pour moi dans la manière dont j’écris d’avoir une bonne cohérence musicale dans le texte et la musicalité. Si j’ai envie de dire un truc mais que le mot ne va pas dans ma phrase, je ne vais pas insister, quitte à retourner la phrase ou à chercher un autre mot, je recherche toujours une prépondérance de la musicalité sur le texte. Et ça m’apporte une liberté car je fais ce que je veux avec mes paroles (rires).

Ton souhait pour l’avenir c’est toujours plus de concerts? Toucher toujours plus de petits fans ?

C’est ce que souhaite n’importe quel groupe ! Là on a choisi de sortir un EP en premier car on voulait un peu tâter le terrain, et sortir quelque chose pour sortir des bases. Se constituer une fan-base donc mais aussi passer l’année à continuer à composer l’album, et jouer un maximum pour aller rencontrer des gens. Le metal est une musique vivante, il faut donc se créer un maximum d’opportunités pour ça. Une fois que c’est lancé, si on voit que ça suit, que ça fait plaisir à des gens de nous écouter, on va prendre encore plus de plaisir à continuer.

Un dernier mot ?

Venez nous rencontrer ! On a hâte de tous vous voir, de vous rencontrer et de partager !! Et si ça vous plaît, parlez-en autour de vous, pour un nouveau groupe, c’est hyper-important !

Retrouvez notre chronique de l’album ici.

Le groupe sera en concert le 1er février au MCP APACHE de Charleroi (Belgique) avec Skeptikal Minds et le 9 février à la Boule Noire de Paris, en première partie de Dead Bones Bunny et avec Not Bad.

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« On The Run » :

« Radio/Vidéo » (System Of A Down cover) :