[INTERVIEW] Clément (Guitare/One Life All-In) : « On arrive donc aujourd’hui avec un son un peu plus personnel »

Après avoir emballé la critique européenne avec leur premier EP « The A7 Session » les One Life All-In sont de retour ce printemps avec de la nouveauté savoureuse, « Letter Of Forgiveness ». Metal-Actus a pu s’entretenir avec Clément, guitariste du groupe, sur la conception de ce nouveau bébé.

Interview réalisée le 24 avril 2020 par téléphone par Roxane BAYLE
Photo à la une par Sylvain Mestre

Metal-Actus : Beaucoup de médias vous qualifient de «supergroupe». Est-ce le cas selon toi ?

Clément (guitares) : Alors on est effectivement des musiciens qui ont pu faire leurs preuves, mais après, nous qualifier de «supergroupe»…. En fait, le terme peut s’appliquer à Don (Foose) et à Kévin (Foley) qui ont fait beaucoup de choses. Mais en ce qui concerne Franco et moi, on va rester modeste, car on a fait beaucoup moins de choses : on a joué dans Seekers Of The Truth, on a fait quelques dates, mais ce n’est pas de la même envergure.


Comment vous vous êtes rencontrés ? Et à quel moment vous vous êtes dit « Putain, il faut qu’on fasse de la musique ensemble » ?

Quand on jouait avec Seekers, on a fait une date à Lyon avec The Spudmonsters, l’autre groupe de Don. Le courant était bien passé entre nous, et on avait bien pu discuter avec lui. Quelques jours plus tard, Franco était au Hellfest – je crois que c’était en 2014 – et les Spudmonsters jouaient. Et Franco a recroisé Don et ils ont pu repasser un peu de temps ensemble. L’année suivante, alors qu’on enregistrait un album avec Seekers, on lui a demandé de venir chanter sur un de nos morceaux.
Quand on a commencé à composer les premiers morceaux de One Life All-In, on s’est demandé qui allait les chanter. Et une fois qu’on a eu les six morceaux, on s’est dit «Tiens, pourquoi on n’enverrait pas les morceaux à Don ? » sans aucune prétention ou quoi que ce soit d’autre. On lui a donc fait parvenir des démos. Et ce qu’il a fait dessus nous a bien plût. Cela nous a donné envie d’aller un peu plus loin, donc de les enregistrer sur CD et d’essayer de faire un peu plus de choses !
Kevin est arrivé dans l’intervalle : on n’avait toujours pas de batteur et on se posait la question de faire appel à un vrai batteur, ou de faire le truc via un ordinateur. Kevin venait tout juste de mettre une annonce sur sa page Facebook à l’époque, il annonçait chercher des groupes avec qui jouer en spécifiant qu’il voulait faire autre chose que du Death ou du Grind. On est tombé donc au bon moment ! Tout s’est passé extrêmement rapidement !

«Letter Of Forgiveness» est votre second EP. A-t-il été plus évident à composer que votre premier EP, «The A7 Session»?

Alors il n’a pas été très compliqué à composer, juste plus long : pour le premier, Franco avait déjà tout composé dans sa tête – il avait écrit des morceaux qu’il n’avait pas encore mis en forme mais il avait déjà des idées bien précises de comment ça allait sonner. Pour le deuxième, il n’y avait pas vraiment de nouveaux morceaux : on a dû tout composer ensemble et trouver une dynamique de travail ensemble. Si Franco ou moi on avait un riff, on se voyait – on s’est toujours vu très régulièrement – il me montrait son riff, je le rejouais, et on enregistrait tout ça sur ordinateur. On voyait alors ce que ça donnait, et on rajoutait, déplaçait, enlevait certaines choses. On envoyait ensuite les morceaux à Don qui pouvait, lui aussi, demander à les modifier. On arrive donc aujourd’hui avec un son un peu plus personnel selon moi, avec notre propre identité car tout le monde a pu donner son avis et toutes les influences ont été prises en compte.

Pourquoi ce titre «Letter Of Forgiveness» ?

C’est un titre qui a été proposé par Don. C’est aussi le premier morceau de l’EP. Don a écrit les paroles, et elles sont assez personnelles : Don est très croyant – c’est le seul dans le groupe – et il a décidé de s’imaginer dans une conversation avec Dieu pour s’excuser de tout ce qu’il a pu faire de mal dans sa vie – des choses qu’il regrette, dont il n’est pas très fier. C’est une manière d’avancer, de passer à autre chose. Je pense qu’il est important pour Don ce morceau car il arrive à un moment de la vie où il a besoin de le faire, mais où aussi il a besoin d’exprimer des choses plus personnelles de ce qu’il faisait par le passé avec ses précédents groupes.

Quelle est la signification de votre artwork, vrai tatouage que j’aurai plus vu sur le bras d’un marin, par exemple !

Oui c’est vrai ! (rires) On a fini de composer les six morceaux, et on se posait la question de la pochette. On n’avait pas du tout d’idées. Don avait ce visuel là, qu’il avait obtenu de son ami Dave Quiggle et il nous l’a proposé, et on a accepté. Et Dave nous a donné son accord plus l’utiliser, à condition de pouvoir le retoucher, essayer de faire quelque chose de cohérent avec l’image. On est très content d’avoir pu collaborer avec lui : à la base, c’est un tatoueur, mais il a aussi fait les pochettes de plusieurs groupes, notamment des Foo Fighters et de Comeback Kid.

Le clip de «Hey Man!» est sorti aujourd’hui. Pourquoi avoir choisi de le mettre en avant ?

Alors ce titre on a choisi de le mettre en clip pour plusieurs raisons : la première est que c’est un morceau court, et on voulait faire un clip court avec des images du studio. Elles montrent qu’on a passé un bon moment, on voulait que ce soit une vidéo souvenir, un peu comme à l’époque où on faisait des albums photos, qu’on aurait plaisir à regarder encore et toujours. Donc oui, égoïstement, on a fait ça pour nous (rires). La deuxième est qu’on a un peu toutes les facettes de l’ambiance des morceaux de One Life All-In dans ce même morceau : il est rapide, avec une influence punk et des mélodies au niveau des guitares avec un chant qui arrive à se placer au milieu de tout ça. Ce morceau est donc assez représentatif du style.

Vous avez choisi de reprendre un standard de The Cult «83rd Dream». C’est un univers, à première vue, assez éloigné du vôtre. Pourquoi ce choix ?

Au début, on ne pensait pas le faire figurer sur l’EP ! Comme je travaille beaucoup sur ordinateur, Don m’avait demandé de réarranger certains morceaux de son choix pour qu’il puisse les chanter à sa sauce. Et «83rd Dream» faisait partie du lot. Et il s’est avéré être, au final, correspondre à notre style et du coup on l’a inséré dans notre tracklist. Notre reprise change un petit peu de la version originale tout en gardant la même structure, les mêmes notes – on a juste accordé un ton plus bas et fait quelques arrangements, particulièrement à la guitare rythmique.

Que peux-tu me dire sur «Cold End Struggles» ?

C’est mon morceau préféré ! Enfin celui que je préfère jouer, mais pas forcément celui que je préfère écouter (rires). Il a une grosse énergie hardcore, ça va vite, il y a tout ce que j’aime dedans ! C’est l’un des premiers morceaux qu’on a composé avec Franco : il avait un riff en tête et moi j’ai mis en place la structure du morceau : c’est, en quelque sorte, un morceau «type» de notre nouvelle méthode de composition.

Que peux-tu me dire sur «Discharge» ?

C’est aussi l’un des premiers morceaux qu’on a enregistré. On l’a composé ensemble avec Franco, durant nos sessions du dimanche. Par contre, ce qui est marrant, c’est qu’on l’avait écarté au début ! On le trouvait un peu plus faible que les autres. Et c’est Kevin qui nous a dit que ce morceau était bien et qu’il fallait le garder. C’est d’ailleurs pareil pour «Cold End Struggles». On les a donc repris. Pour en revenir à «Discharge», on l’a envoyé après l’avoir réarrangé à Don. C’est d’ailleurs, pour moi, ce qu’il a fait de mieux que ce soit au niveau des paroles qu’au niveau du chant

Pour l’avenir, je suppose que vous allez bosser sur vos futures dates de concert, malgré ce confinement ?

Oui. Et ça manque énormément. Même si on est déçu et un peu frustré, il ne faut pas oublier que c’est pour d’excellentes raisons, car si on n’est pas malade, on peut être porteur, il faut donc éviter la transmission. De notre côté, on essaie de reporter nos dates des mois d’avril et de mai, de les replanifier. Mais ce sera certainement pour l’année prochaine et pas avant. On a très hâte de pouvoir rejouer.

Un dernier mot ?

Un grand merci à tous les fanzines, webzines, radios, magazines …. pour le travail que vous faîtes à supporter des groupes comme nous durant cette période. Sans vous, on ne pourrait pas faire tout ce qu’on fait. Et n’hésitez pas à jeter une oreille à mon autre projet musical, Last Note, que j’ai lancé durant le confinement !

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« Hey Man! »:

« Letter Of Forgiveness » :

[CHRONIQUE] The Night Flight Orchestra – Aeromantic (Coup de coeur)

Cinq ans après le lancement de ce projet qui paraissait, au premier abord, complètement fou, le super groupe The Night Flight Orchestra a sorti ce mois de février son cinquième album, «Aeromantic». Mais passé l’effet de surprise, la troupe peut-elle toujours faire mouche ?

L’album commence par une des tracks les plus longue de l’album, «Servents Of The Air». Un son grésillant de radio et un rythme battu par le clavier nous ramène tout de suite en plein coeur de la fin des années 1980/début 1990.

On note un côté jazzy, limite bossa nova (plus semblable à Charlie Byrd) sur le morceau «Curves» (qui bénéficie d’une petite intro parlée en français – langue de l’amour pour la plupart des étrangers). «Aeromantic», à contrario, est le titre le plus métal dans lequel les guitares de David Andersson et Sebastian Forslund et la batterie de Jonas Källsbäck s’en donne à coeur joie, alors que Björn Strid se met plus en retrait pour laisser place à ses deux choristes, Anna-Mia Bonde et Anna Brygård.

«Golden Swansdon» pourrait figurer aisément sur un album de Elton John (et d’ailleurs le chant de Strid fait penser à la voix de l’illustre britannique) alors que «Carmencita Seven» s’adapterait à merveille à l’univers de l’Histoire Sans Fin !

Si ce nouvel album reste dans la continuité des précédents, on note que The Night Flight Orchestra va plus loin dans ce concept de musique rétro avec «Aeromantic», explorant toutes les facettes de cet univers kitsch à souhaits, sans toutefois oublier les racines metal de ses musiciens. Un album qui nous fait du bien au moral en cette période de confinement.

9,5/10

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« Golden Swansdon » :

« Taurus »:

« Transmissions » :

« Divinyls » :

Destruction : Tracklist de « Born To Thrash – Live In Germany »

« Born To Thrash – Live In Germany » est le titre de ce prochain DVD live des Destruction. Sa sortie est prévue pour l’instant pour le 8 mai 2020 via Nuclear Blast.

Tracklist :

01 – Curse The Gods
02 – Nailed To The Cross
03 – Born To Perish
04 – Mad Butcher
05 – Life Without Sense
06 – Betrayal
07 – Total Desaster
08 – The Butcher Strikes Back
09 – Thrash Till Death
10 – Bestial Invasion

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A noter que le groupe sera en concert aux dates suivantes :

08/12/2020 @ Petit Bain, Paris
13/12/2020 @ Grillen, Colmar

[CHRONIQUE] My Dying Bride – The Ghost Of Orion

Cinq ans après la sortie de «Feel The Misery», les britanniques de My Dying Bride reviennent avec un opus tout neuf, «The Ghost Of Orion», après quelques déboires de line-up, mais aussi personnels. Un opus plus lumineux et apaisé, même si le groupe, plus habitué aux idées noires, y perd un peu en intensité.

Il faut dire que deux éléments permettent à la musique du groupe, habituellement si sombre et mélancolique : le violon déjà, qui apporte des touches de lumières dans un doom particulièrement lourd, mais aussi le chant d’Aaron Stainthorpe, qui va plus chercher dans la clarté, évitant les sons rauques. Le frontman écrira, après des sessions de pages blanches, des paroles plus optimistes, suite au rétablissement de sa fille.

Le résultat est que ce «The Ghost Of Orion» est certainement le plus accessible des albums de My Dying Bride ! Même si la base doom chère au groupe est toujours là, l’album reste très (trop?) digeste. C’est une bonne évolution (qui s’entend plus particulièrement sur «To Outlive The Gods) mais qui risque d’en désarçonner plus d’un.

«The Ghost Of Orion» est un opus plus lumineux et plus optimiste que ce à quoi nous avait habitué My Dying Bride. Malgré le fait qu’il soit un peu trop accessible au détriment, parfois, de l’émotion passée, la prise de risque associée à des compositions complexes font de cet album un incontournable de 2020.

9/10

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