[INTERVIEW] Tom Naumann (Sinner) : « en ces temps difficiles, on s’est entraidé et serrés les coudes au sein de notre communauté Metal »

Acolyte de toujours – ou presque – de Mat Sinner, Tom Naumann a accepté une longue entrevue afin de parler plus en détails de « Brotherwood », dernier né des Sinner, mais aussi des projets du bonhomme tout comme la difficulté de se dégoter quelques dates de concert !

(interview réalisée en visio le 22/07/2022 – Thanks to Markus Wosgien from Atomic Fire Records)

Metal-Actus : Quelles sont les premiers retours sur ce nouvel album de Sinner, « Brotherwood » ?

Tom Naumann (guitares) : Jusque là, on a de très bons retours ! Les sites web et les magazines ont beaucoup aimé, et il est même entré dans les charts allemands ! Avec Sinner, on est rentré dans le top 100, dans le top 50, alors que là on est dans le top 30 ! C’est absolument inattendu pour nous et on est très contents et fiers. Du coup on va fêter ça, et dans trois heures, on va nous retrouver bourrés (rires) non je plaisante, on va fêter ça ce soir, mais pas trop non plus !

Ce titre « Brotherwood » fait référence à l’amitié et à la fraternité dans Sinner, depuis les débuts du groupe, je me trompe ?

Oui. Je connais Mat (Sinner) depuis maintenant plus de 40 ans, et avec Alex (Scholpp) depuis plus de 20 ans. On joue ensemble et on traîne ensemble depuis très longtemps : ce n’est pas que la musique qui nous lit, mais aussi notre vie privée. Par exemple, Mat et moi on supporte la même équipe de foot – et on a pratiqué ce sport ensemble. Aussi, la pandémie a beaucoup affecté certains de nos amis qui bossaient et bossent toujours dans le live, on a donc voulu les aider à notre façon : on a proposé à nos techniciens de venir enregistrer nos parties à la batterie et à la guitare de ce nouvel album, de nous filmer pendant notre temps au studio, et on a proposé à d’autres de venir mixer le résultat. On a donc embauché notre entourage qui se retrouvait sans solution de repli durant cette période. J’ai vraiment l’impression qu’en ces temps difficiles, on s’est entraidé et serrés les coudes au sein de notre communauté metal en Allemagne.

Pourquoi avoir choisi cet artwork ? Car je trouve qu’il y a quand même un bon décalage avec le titre de cet album !

Le truc est qu’on s’est lancé sur une série d’artwork avec des couleurs vives – un peu comme les illustrations mexicaines – depuis la sortie de « Tequila Suicide » en 2017. Avec « Brotherwood », on voulait se lancer dans quelque chose de différent, revenir vers le son qu’on avait dans les années 1990 avec quelques modifications plus contemporaines. On s’est dit alors que ce serait bizarre de tout changer d’un seul coup, donc on s’est contenté de garder l’empreinte visuelle qu’on a adopté depuis deux albums. On voulait éviter une coupure trop radicale. Après, je suis sûr que le prochain artwork sera complètement différent, même si je ne sais pas non plus à quoi ressemblera l’opus qui ira avec !

« Bulletproof » est un titre extrêmement catchy, un très bon single et très bien placé en tête de tracklist, puisqu’il réussit à capter d’emblée notre attention. Comment ce morceau a-til été créé ?

Je crois qu’avec Mat on a commencé à écrire l’album vers Novembre 2021 et on a terminé fin février ou début mars. On en a sorti 9 chansons. Et « Bulletproof » est l’une d’entre elle et c’est comme – attend je prend ma guitare tu vas mieux comprendre – * joue le riff de Bulletproof* – j’avais ce truc en tête et on s’est dit « hé c’est une bonne idée, écrivons autour de ce riff! » Donc on a commencé à tisser autour avec les lignes de chants, les paroles, et on a trouvé une fois terminée qu’elle était parfaite. Après on s’est occupé d’écrire et d’enregistrer les autres morceaux et puis ensuite on s’est retrouvé pour parler du tracklist ensemble – on discute beaucoup de ça – Par contre je ne suis pas d’accord sur le fait que « Bulletproof » soit la meilleure des manières de commencer notre album. Je pense que ça aurait également bien marché avec « Brotherwood » par exemple. Je vois toutes nos chansons de manière totalement égale, mais c’est vrai que « Bulletproof » est une excellente introduction

Que peux-tu me dire sur « The Man They Couldn’t Hang », plus particulièrement sur les paroles et ce long break instrumental ?

L’idée était d’écrire cette chanson comme on le faisait dans les années 1990 ! J’ai toujours adoré ce rythme * joue le rythme principal* et j’étais en train de le jouer comme ça, et j’ai trouvé ensuite le riff que tu entends dans la chanson, même si je ne sais pas trop comment il est arrivé dans ma tête (rires) . Et donc j’ai commencé à écrire le morceau, et je me suis dit ensuite qu’elle serait d’enfer avec une partie orchestrale ! Cela la rendrait plus spicy, elle irait dans une direction plus prog mais tout en restant assez heavy. J’ai donc bidouillé quelques parties orchestrales mais avec mon PC et mes deux doigts comme ça (rires). Cela ne rendait pas vraiment très professionnel. Et j’ai un bon ami en Suisse qui m’a proposé de m’aider avec ça, et qui a programmer tout cette partie, notamment avec les claviers, pour avoir un excellent rendu final. Et je crois que ça parle du fait que tout le monde a des problèmes dans sa vie et que, parfois, on a envie de tout abandonner. La chanson te dit donc de te relever, de ne rien lâcher, reprend-toi et avance.

Pourquoi avoir choisi de faire une reprise de The Killers ?

On fait de nombreuses reprises depuis nos débuts en tant que Sinner, qui ne sont pas forcément en adéquation avec notre direction musicale : on a repris durant toute notre dernière tournée, par exemple, « Message In The Bottle » de The Police. On s’est attaqué aussi à Janet Jackson, … donc des trucs opposés et totalement différents. J’écoute moi-même de la country, Slipknot, Pink Floyd, donc je suis quelqu’un de très ouvert musicalement. Et je suis également fan de The Killers, je trouve leurs morceaux vraiment exceptionnels. Et j’ai proposé l’idée de reprendre celle-là et d’y donner en passant une petite touche Sinner. Et Mat a trouvé notre enregistrement avec Alex surprenament bon et allant bien avec les autres morceaux de l’album. Donc au départ, on voulait en faire une bonus track mais elle a fini sur l’album.

Au niveau des concerts, des choses de prévues ?

Actuellement, nous sommes en train de discuter avec un tourneur pour programmer des dates cet hiver. Mais on ne sait pas si cela se fera à cause de la pandémie. Trouver des dates en ce moment est compliqué car tout le monde est sur les routes en ce moment, tout le monde doit jouer. Et en plus de nombreuses salles ont du fermer durant les différents confinements …. Donc c’est assez difficile en ce moment. Mais on fera tout pour partir en tournée, car on adore jouer en live, et on voudrait présenter nos nouvelles chansons à notre public

Quels sont tes plans avec Primal Fear ? Et en solo peut-être ?

On va jouer avec Primal Fear au Summerbreeze, et espérons, au Metal Hammer Festival en Novembre. On est déjà en train de composer – Rolf et Alex ont déjà quelques chansons d’écrites – et on espère rentrer en studio au début de l’année prochaine, pour sortir un nouvel album dans le courant de cette même année. J’ai également fondé un nouveau groupe, avec lequel j’espère pouvoir enregistrer rapidement. Vous en saurez plus en septembre ou en octobre.

Un dernier mot ?

Bonjour à nos fans français ! Faîte bien attention à vous, soyez en bonne santé, célébrez la vie ! On espère vous revoir bientôt en tournée ou en festival autour d’une bonne bière fraîche ou un bon petit vin.

Retrouvez notre chronique de « Brotherwood » ici.

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