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[INTERVIEW] Yann (Balls Out) : « La musique, c’est comme une fête »

Balls Out. Outre un nom un brin tendancieux (et ça se vérifie, vous allez le voir), ce groupe se paie une ascension fulgurante pour son jeune âge ! Première partie de Clutch, des concerts couronnés de succès, le Hell Session … et tout ça avec un seul EP en poche ! A l’occasion de la sortie de « Let Me In (I Know Someone Inside) », on a pu interviewer Yann Vautrin, guitariste du groupe! Et en voilà le résultat (spoiler : c’est hautement savoureux)

Metal-Actus : Je voudrais pour commencer revenir sur le nom de votre groupe, « Ball Out ». Est-ce une référence cinématographique ?

Yann Vautrin (guitares) : Non rien de tout cela. Et il y a un album de Steel Panther qui s’intitule « Balls Out » mais ça ne vient pas du tout de là ! Alors en fait, ça remonte aux tout débuts du groupe : on avait une petite conversation Facebook où on se parlait tous les quatre. Et on était là « Putain les gars, il faut qu’on se cherche un nom, qu’on se trouve un nom » . Et je crois que c’est Pat, notre chanteur, qui nous a dit « Allez les gars, sortez vos couilles, mettez vos balls out » et on lui a répondu « cherche pas plus loin, on l’a » ! Cela montre qu’on a des couilles, que nous aussi on peut les sortir sur la table et montrer de quoi on est capable !

Vous êtes né en 2016 près de Nice. Peux-tu nous expliquer la création de ce projet ?

Et bien avec Pat, le chanteur, ça fait longtemps qu’on se connaît, on avait même un groupe ensemble à l’époque. Le groupe s’étant arrêté, on avait fait un peu de musique chacun de notre côté, mais rien de concluant ni de trop foufou. Et en 2015, on a repris contact et on s’est dit que ce serait cool de refaire de la musique ensemble. Et on a rencontré Sony, notre deuxième guitariste en me comptant, qui a répondu à notre petite annonce sur internet, et il nous a dit qu’il connaissait un batteur solide qui voudrait venir faire une répète avec nous. Il se trouve que ça a collé, et Balls Out est né. Pierre – notre batteur donc – et Sony se connaissent depuis longtemps, ils sont potes d’enfance, et nous, avec Pat, c’est la même chose, donc c’est comme ça que le groupe s’est formé.

Pourquoi cet emblème de la bombe ?

La bombe s’appelle James en plus (rires). C’est notre petite mascotte qui collait bien avec la première partie du nom de notre groupe, « Balls ». Il signifie aussi qu’on est prêt à exploser, prêt à en découdre. Et on trouvait que ça faisait bien entre le « Balls » et le « Out » (rires). Donc on s’est dit qu’on allait le laisser là ! Sur le premier EP qu’on a sorti, il n’y avait pas de titre sur la pochette, il n’y avait pas le nom du groupe, mais il y avait James en gros dessus ! Et depuis c’est devenu notre mascotte : il va nous suivre tout le temps. On se l’est même tatoué sur le bras avec Pat, on le trouve cool (rires).

Trouves-tu qu’il est important de nos jours pour un groupe d’avoir une mascotte ?

Oui mais pour moi, cela n’est pas non plus indispensable. Beaucoup s’en passent très bien. Après, chaque groupe a son élément significatif : Kiss avec les maquillages, AC/DC ça va être les chanteurs à casquette, Iron Maiden avec Eddie … Chaque groupe trouve son symbole. Il faut trouver son truc qui se distingue.

Votre album « Let Me In (I Know Someone Inside) sort le 19 avril prochain. Vous avez sorti l’année dernière un EP. Pourquoi si peu de temps entre la publication des deux galettes ?

On a considéré l’EP comme une carte de visite : on voulait enregistrer quelques titres afin, notamment, de pouvoir se produire un peu plus facilement. Quand tu as quelque chose à faire écouter, de propre en plus, forcément ça marche mieux. De plus, l’EP nous a ouvert, le Hell Session et la première partie de Clutch. Du coup on était sur notre lancée, on était chauds, certains titres étaient prêts, d’autres ont été imaginés entre temps, et on avait envie de le faire. On s’est dit que, un an après c’était le bon moment. Et on a encore des chies à dire là, tout de suite. Donc on est encore en enregistrements.

Donc un deuxième album l’année prochaine ? (rires)

C’est dans nos têtes ! L’année prochaine je ne sais pas, peut être fin d’année mais là on va laisser un peu plus de temps car c’est un album. On va se concentrer sur quelque chose qui n’est même pas sorti encore (rires) (NDLR : l’interview a été effectué trois semaines avant la sortie de l’album) et faire sa promotion. Mais c’est dans un coin de nos têtes effectivement (rires).

Pourquoi ce titre « Let Me In (I Know Someone Inside) » ?

Tout bonnement parce que notre guitariste, Sony, était en vacances à Paris je crois et il a vu dans la vitrine d’une boutique une capote avec « Let Me In (I Know Someone Inside) » écrit à côté . Il nous a envoyé la photo du truc et on s’est tout de suite dit que ça ferait un super titre d’album (rires général) Nan nan, je te jure que c’est véridique ! Et il nous a pris en photo le truc et nous a dit « Les gars, je veux ça comme titre » ! De là est venue l’idée de la pochette où tu regardes dans l’oeil de boeuf/le judas, avec nos quatre sales tronches derrière. C’est venu de là. On peut le comprendre de plusieurs manières différentes : pour certains, c’est le groupe qui sillonne l’entrée des clubs qui supplie les propriétaires de les laisser jouer. Pour nous, ça parle d’une fille.

ça change des groupes qui cherchent une explication philosophique cette réponse ! (rires)

Il n’y a rien de réellement philosophique chez nous ! (rires)

La photo de l’artwork n’a pas été trop galère à prendre ?

Au contraire, c’était plutôt marrant ! On avait pris un objectif Fisheye, du coup il fallait faire attention à tout, il fallait que ce soit bien haut ! On a essayé pleins de gueules différentes. Et notre choix s’est porté sur celle-là car tu vois Pat avec son regard malsain et son doigt sur la sonnette. Et puis quand on l’a vu on a tout de suite été conquis. ça a donné lieu à de bonnes tranches de rigolades.

Tu l’as dit plus haut, vous vous êtes retrouvés en première partie de Clutch ! Comment vous vous êtes retrouvés sur cette date prestigieuse ?

Le groupe qui accompagnait Clutch était The Inspecteur Cluzo. Et ils ne pouvaient pas faire cette date à l’Elysée Montmartre. Grâce à NeoMusic, notre nom a été proposé. Et on a été retenu, c’est tombé sur nous! Donc c’était super car on adore Clutch et la salle est superbe. En plus le concert était complet ! On était ultra contents.

Beaucoup de groupes redoutent de faire des premières parties aussi prestigieuses, en raison de fans que je qualifierai d’ « hardcore » qui n’hésite pas à huer ?

On s’est dit que ce n’était pas parce que des gens venaient voir exclusivement Clutch à la base qu’ils ne pouvaient pas apprécier notre musique. Et effectivement l’accueil du public a été vraiment cool : on a eu de bons retours, c’était vraiment super.

Est-ce que vous avez pensé à vous inscrire à des concours cette année genre crochets pour aller sur un festival ?

On avait fait l’année dernière « The Voice Of Hell », sans avoir la victoire. C’est vrai que cette année nous ne l’avions pas fait car on a été bien occupé par cet album et par l’organisation de notre tournée. J’espère cependant le faire l’année prochaine : le Motocultor, le Hellfest, le Raismefest …. Pourquoi pas ! Ce sont des rêves ! Mais on verra comment évolue la chose.


Vous êtes né en 2016 et vous avez pas mal de succès à votre actif. Vous vous attendiez à un tel engouement ?

Pas forcément non car il y a encore quelques années de ça nous étions encore spectateurs. A aucun moment, il y a cinq ou six ans de ça, je ne m’imaginais jouer sur scène en première partie de Clutch ou avec Norbert Krief à côté de moi ! C’est vrai que si on m’avait dit ça, j’aurai vendu la guitare – trop de pression – (rires). Mais c’est vrai qu’on ne s’y attend pas, et ça fait plaisir. Et quelque part, c’est une petite fierté dans un sens car tu te dis que c’est ton projet, que tu as monté toi-même de tes petites mains, et en tout cas là où on est maintenant, on est ultra contents. Forcément, quand tu es musicien, tu espère secrètement que ce que tu fais plaise et fonctionne. Mais c’est tellement aléatoire, surtout en ce moment avec internet et le digital : il y a un bon montants de groupes maintenant. On arrive aujourd’hui à sortir, un peu, notre épingle du jeu.

Vous vous définissez comme étant du hard rock’n’roll. Est-ce que la musique, pour vous doit être plus spontanée, moins complexe et tarabiscotée comme de nombreux groupes le voudraient ?

Pour nous, la musique, c’est comme une fête. Nous on s’éclate, que ce soit en studio, sur scène ou en répète. On amène beaucoup d’auto-dérision, comme tu as pu le voir avec la pochette, tout ça. C’est comme ça qu’on voit les choses : une grosse poilade. C’est comme ça qu’on fonctionne. On n’a pas le niveau de faire du prog, on a la flemme. (rires) Le hard rock, ça se veut court et percutant.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ? Que les gens écoutent Balls Out très fort ?

C’est ça ! Mais attention on a cassé un ampli en écoutant l’album fort (rires).

Un dernier mot ?

Ecoutez Balls Out ! Si vous ne nous connaissez pas, écoutez-vous ! Si vous nous connaissez déjà, écoutez-nous aussi ! On espère que l’album vous plaira et que vous prendrez autant de plaisir à l’écouter que nous on l’a eu à l’enregistrer ! Et n’hésitez pas à venir nous voir en concert et à boire des bières avec nous, on ne demande que ça !

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