[INTERVIEW] David (Silence Of The Abyss) : « On a été motivé par les chroniques et les retours qu’on a eu sur notre EP »

Silence Of The Abyss est un petit groupe bourré de talents venant tout droit de Corse ! Après un premier EP éponyme salué par la quasi-totalité de la critique, le groupe revient cette fois avec un album, « Unease & Unfairness ». David Santucci, guitariste et fondateur du groupe, a accepté de nous en dire un peu plus.

Merci à Roger de Replica Promotion pour cette interview.

Metal-Actus : «Unease & Unfairness» est sorti le 13 mars, juste avant cette période de confinement. Malgré cette période un peu particulière, as-tu le sentiment que cet opus a pu trouver son public, vos fans, les critiques ?

David (guitares/back vocals) : Oui, même si, malgré tout, ça reste compliqué. En plus, on ne pouvait pas tomber au meilleur moment avec le Covid-19. Mais ça va : le plus gros problème qu’on a eu était l’annulation de tous nos showcases, le deuxième clip qu’on n’a pas pu tourner, des reportages TV qui nous aurait fait de la promo, … Mais bon, on joue le jeu des interviews au téléphone, on a bien pu diffuser l’album malgré le fait qu’il y ait moins de monde sur les réseaux sociaux…. On ne va pas se plaindre, je pense que c’est pire ailleurs.

Comment s’est déroulé la composition de cet album ?

On a été motivé par les chroniques et les retours qu’on a eu sur notre EP – à vrai dire, on ne s’y attendait pas. Et on s’est dit donc qu’on pouvait partir sur un album. Et au niveau de la conception – vu que c’est moi qui compose – je pars toujours d’un thème, qu’il vienne d’un autre membre du groupe ou de moi-même – et je fais une maquette que je propose à Diane (batterie) et JB (chant). Et ils y apportent autant de changements qu’ils le désirent.

Et d’ailleurs, pourquoi ce titre d’album, «Unease & Unfairness» ?

On a cherché les mots qui résument les thèmes et les textes de l’album : pour moi, ce qui en ressort, c’est un genre de mal-être et d’injustice.

Du coup je peux un peu mieux comprendre votre artwork ! Que peux-tu m’en dire dessus d’ailleurs ?

J’ai fait la connaissance sur Instagram d’Eric de Kahinienn Graphix, il y a deux ans. Et j’avais kiffé ce qu’il faisait. Je l’ai mis dans un coin de ma tête et quand il a fallu bosser sur la cover de l’album, j’ai proposé son travail aux autres. Il y avait déjà une pochette qui nous plaisait et on le lui a acheté ! C’est celle qui est au dos de l’album au final car il nous a fait notre actuelle pochette après avoir demandé à écouter nos démos.

Vous avez choisi de mettre en avant «Nothing At All». Pourquoi ce choix ?

De base, on ne savait pas trop quel titre choisir en tant que single ! «Nothing At All» est ce qui nous représente le plus musicalement, une chanson en mid-tempo avec des doublés à la fin. Donc on est parti là-dessus, mais on était hésitant au départ.

Tu as parlé d’un clip en début d’interview. Est-ce que tu peux m’en dire un peu plus ?

Il devait être en tournage entre le 15 et le 30 mars dernier. Donc c’est bien tombé aussi ! (rires). On a de la chance car c’est un ami à nous qui devait le réaliser, donc on a pu reporter le tournage facilement. On le fera sur «My Fair Fury» : on a les lieux de tournage, on a l’histoire, on a tout. Maintenant, il faut qu’on soit libéré en gros (rires). Il y aura beaucoup de décors ! On va se servir de tout ce qu’on peut trouver d’un peu glauque. Il y a pleins de lieux sympas ici en Corse, et en plus, il fera beau !

Vous avez deux intermèdes instrumentaux : «See Arcturus» (à vérifier) et «Matando». Comment les avez-vous composé ? Et pourquoi avoir choisi d’inclure les deux morcaux dans votre tracklist ?

Déjà on voulait mettre des intermèdes pour que notre album puisse respirer un peu, que ce ne soit pas trop lourd, de faire une pause avant de repartir sur du plus violent. Et en fait «See Arcturus», «My Fair Fury» et «Matando» sont un seul et même morceau ! C’est une chanson qui parle de la corrida : il est donc composé de trois phases.

«My Fair Fury» a d’ailleurs un rythme assez intéressant au niveau de la batterie. Que peux-tu m’en dire ?

On ne va pas chercher très loin nos idées au niveau de l’écriture de nos morceaux ! J’étais tombé sur un reportage sur la tauromachie, la corrida, qui m’avait bien choqué. Je me suis donc dit que j’allais faire un truc dessus ! Et je me suis demandé comment j’allais partir sur cette chanson, car c’est un thème qui a été maintes fois traité, fait, et revu. Je suis donc allé sur Youtube et j’ai écouté un taureau dans une arène. Et ce sont les pas de ce taureau qui sont devenu la figure rythmique de «My Fair Fury». On a essayé de se rapprocher le plus possible, voire même on a volé les pas d’un taureau (rires). Et on s’est rendus compte que c’est une figure rythmique présente dans le metal depuis toujours pratiquement !

L’approche est originale !

On cherche vraiment ce qui est à côté de nous ! Les choses les plus simples sont le plus souvent à notre portée !

«Lunar» est un long morceau de six minutes qui conclut de manière magistrale votre album. Comment l’avez-vous conçu ?

On s’est inspiré d’une histoire dramatique : on a eu à côté de chez nous un gigantesque incendie criminel, ça a crâmé une grande superficie de verdure, et de nombreux animaux en sont morts. Cela n’a aucun rapport avec la lune, mais c’était en lien avec le paysage lunaire que cet incendie a laissé derrière lui. Cette chanson a été faite avec tellement de rage et de haine que nous l’avions bouclée en deux jours, dont la batterie en une après-midi.

Au niveau des concerts, avez-vous déjà des choses de prévus après cette période d’épidémie ?

On avait prévus quelques showcases chez nous en Corse, qui ont dû être reportés vu les conditions sanitaires. Mais on n’a pas de dates, puisque les salles ne savent pas du tout si ça va repartir en septembre. On avait même pévu une petite tournée dans le sud de la France, mais on est encore dans le brouillard total, que ce soit du niveau des artistes, des tourneurs ou encore des salles. On fera quelque chose, puisqu’on ne peut pas rester là sans rien faire. Mais dans quelles conditions ? Je ne sais pas.

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