[CHRONIQUE] Threshold – Dividing Lines

Si le nom de Threshold parlera aux connaisseurs de la musique progressive, ce groupe datant des années 1990/2000 aura refait un très beau come-back avec la sortie de « Legends Of The Shire » en 2017, qui marquera non seulement le retour de Glynn Morgan au chant, mais aussi et surtout celui du succès, du moins critique. Il faut dire que les anglais sont assez sous-estimés sur les scènes internationales, malgré la qualité indéniable de chacun de leur album.

« Dividing Lines » reste dans la continuité de son prédécesseur, tout en ne s’octroyant pas le luxe de le surpasser : le duo guitariste/clavieriste incarné respectivement par Karl Groom et Richard West fonctionne toujours autant à la perfection, avec des passages mettant particulièrement en avant l’un ou l’autre des instruments.

Le chant de Morgan, de retour depuis 2017, se fait assez semblable à celui de James LaBrie, surtout au début de l’album : « Hall Of Echoes » plus particulièrement ressemble à du Dream Theater en bien plus accessible, avec une petite ambiance eighties mais avec une belle touche de modernité (notamment grâce aux claviers). Cette ambiance rétro-futuriste se retrouvera également sur l’introduction de « Let It Burn »- qui amènera un côté très Blade Runner – mais aussi par certains effets sur la voix, comme sur « Silenced », chose qui n’était, à mon sens, pas nécessaire au bon déroulé du morceau.

On passe par toutes sortes d’émotions, au fur et à mesure que les titres s’enchaînent : « The Domino Effect » est l’un des morceaux les plus épiques (les plus longs aussi !) de l’opus, il pourrait d’ailleurs facilement figurer à la bande-originale d’un gros blockbuster ! Mais son accessibilité, n’est que façade, tant ses passages alembiqués s’enchaînent, ponctués de break plus calme. Autre très beau morceau, « King Of Nothing » surprend par son chant extrêmement bien travaillé, passant par un timbre rocailleux à une note très haute. Et il commence par une somptueuse introduction au piano, qui annonce tout de suite la couleur : on va se faire transporter dans un monde à la fois plus beau et plus cruel. Quant à « Lost Along The Way », les arrangements du morceau lui donne un côté Supertramp qui fera vibrer certains amateurs du groupe.

La guitare fait toute sa place sur deux morceaux plus particulièrement : « Complex » qui est juste le titre le plus heavy de l’album (voire même peut-être du répertoire de Threshold) avec des riffs qui fusent à toute vitesse et « Run », dans lequel elle tient une place centrale : c’est autour de l’instrument que se construit toute la chanson.

Avec « Dividing Lines », les Threshold restent en terrain connu et conquis, ce qui ravira les fans de prog de la première heure. L’album reste également accessible à toute personne qui voudra découvrir le groupe, et donnera envie d’en connaître plus sur la discographie des anglais, terriblement sous-côtée. Un bien bel objet qui fait du bien aux oreilles.

9,5/10

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