Il y a comme un air froid qui s’abat ce soir sur Bercy. Plusieurs milliers de fans des suédois Sabaton affluent vers la célèbre salle de concert de Paris afin de voir un spectacle que le groupe, originaire de Suède, promet exceptionnel. Voyons si celui-ci tient toutes ses promesses.
Merci à Gérard Drouot et Olivier Garnier pour l’invitation.
Crédit photos : Gregory Hernandez / GDP
C’est dans une salle encore peu remplie – les contrôles à l’entrée sont assez stricts en l’absence de vestiaires – que débute une première partie assez particulière, The Legendary Orchestra ! Composé de musiciens, et d’un chœur d’une dizaine de personnes, ils reprennent, à leur manière, tous les plus grands standards des Sabaton ! Et à leur tête, Noa Gruman, qui, en plus d’être chef de chœur, donne de la voix et de sa personne ! A ses côtés, Mia Asano au violon, et Patty Gurdy à la vieille à roue forment un duo étonnant et détonnant qui fonctionne à merveille.
L’ensemble est terriblement épique et vous met tous les petits poils de votre corps en l’air. Malgré le côté un peu redondant sur la fin de leur prestation – un tout petit peu trop longue – le rendu était si beau que cela a arraché des larmes à certains spectateurs.

C’est avec cinq petites minutes de retard que les lumières s’éteignent enfin, mais non pour laisser place à Sabaton mais plutôt à MONSIEUR Napoléon Bonaparte, qui fait son entrée sur la scène centrale. Il commence son discours en anglais, mais en se reprenant assez rapidement en français « Mais attendez, qu’est-ce que je fais ? » sous les acclamations d’un public complètement hilare.
Je n’ai, pour mémoire, jamais vu un tel début de concert : toujours sur la scène principale, Napoléon et Genghis Khan, deux des grandes légendes qui ont fait l’objet d’un morceau dans ce dernier album de Sabaton, s’apprêtent à combattre à l’épée (après avoir poignardé un troisième larron, Jules César) avec le public qui hurle « La bagarre ! la bagarre ! la bagarre! ». Ils sont néanmoins interrompus par les templiers, qui se trouvent être Sabaton, et le concert peut enfin commencer !
C’est par une immense passerelle que les membres de Sabaton rejoignent la scène principale, tout sourire, et commencent avec, logiquement, « Templar ». Le groupe enchaînera avec « The Last Stand », durant laquelle Joakim Broden, chanteur de la formation, remettra ses très célèbres lunettes et que le groupe enlèvera ses tenues moyen-âgeuses pour celles que nous connaissons tous.
Si c’est bien le dernier – et excellent album – en date qui est le plus mis en avant – le reste de la discographie des Sabaton n’est pas oublié avec tous les grands standards du groupe : « Carolus Rex » mais en suédois, histoire de varier le plaisir, « The Red Baron », « Christmas Truce » avec un public parsemé de lumière ce qui a rendu l’ambiance magique, « Night Witches », « Primo Victoria » bien entendu ou encore « To Hell And Back » qui a enchanté toute l’assistance, au point que tous les gradins se sont levés.
D’ailleurs, le Legendary Orchestra rejoindra le groupe en milieu de set, pour apporter une dose épique absolument dingue au restant du concert.

Et le spectacle est là ! A coup d’acteurs sur scène, de canons, et de pyro sur scène (à part les « boums » qui étaient un peu trop forts) Sabaton souhaite toujours en mettre plein les yeux ! Et le son est présent, malgré un chant trop en retrait en début de set, mais ce sera rapidement corrigé. Tout le groupe se montre présent, impliqué, parfois joueur comme avec ce ballon capote qui atterrira et éclatera dans les mains de Joakim et Par, ce drapeau français, reçu sur scène et tenu avec fierté par les membres du groupe, puis plus tard par Joakim qui le mettra sur ses épaules. Enorme mise en scène également pour le morceau « A Tiger Among Dragon » avec ces grands tambours chinois. Bref, le seul petit reproche à faire est le son des pétards, trop forts pour certaines petites oreilles.
Quand je vois l’immense machine qu’est devenue Sabaton au fil des années, je ne peux m’empêcher de penser à ma découverte du groupe, en 2010, au cours d’un Hellfest : ils passaient alors à midi, devant environ (et à tout casser) une bonne centaine de personnes, fans comme curieux. trois ans plus tard, ils seront, déjà, la tête d’affiche du Summerbreeze. Une superbe et émouvante progression pour un groupe qui, non seulement, le mérite au vu de la grande qualité du concert de ce soir, mais qui a su garder la même énergie, la même passion, le même sourire malgré les années et le succès. Et c’est le plus beau cadeau pour les fans de la première heure. Nous ressortons de ce show heureux, légers, apaisés. Merci Sabaton pour ce concert hors du temps, qui nous en a mis plein les yeux et les oreilles !