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[CHRONIQUE] Fury – Interceptor

On vous a déjà parlé de Fury ? C’est ce groupe britannique, emmené par Julian Jenkins au chant, qui avait fait très forte impression l’année dernière, en première partie de Phil Campbell & The Bastard Sons. Forts de ce succès et de la signature récente avec une grosse maison de disque, Mighty Music, les Fury espèrent revenir plus grands que jamais avec un nouvel album très attendu, « Interceptor », sorti ce vendredi 5 septembre.

La première chose qui frappe d’emblée est une production de bien meilleure qualité qu’auparavant – le groupe a auto-produit la plupart de ses précédents albums. Le son est clair, on entend chaque instrument de façon limpide… certains groupes internationaux ne peuvent pas en dire autant ! Mais pourtant, cela n’empêche pas les britanniques d’aller droit au but avec une musique en apparence simple, mais efficace, avec notamment, une alliance entre la guitare de Tom Atkinson et la basse de Becky Baldwin extrêmement puissante et bourrine (surtout sur le morceau « Don’t Lie To Me »).

Les solos de guitare sont ravageurs, les refrains restent en tête (surtout « What’s It Gonna Be » et les voix de Jenkins et de la chanteuse Nyah Ifill (de plus en plus présente d’ailleurs au fur et à mesure des albums, et ça, ça nous fait bien plaisir) sont en parfaite symbiose et servent à maintenir une superbe harmonie dans chacun des morceaux. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’on va se mettre à niaiser, Ifill nous prouve une fois de plus qu’elle est brut de décoffrage, et, avec encore un peu de maturité et de travail, elle aura bientôt sa place dans le panthéon des grandes chanteuses de rock/metal. Seul la batterie de Tom Fenn reste un poil trop en retrait – et on aurait aimé l’entendre davantage.

Niveau musique, on est sur un bon vieux hard rock des familles, accessibles, qui fera autant plaisir au vieux briscard qui en a entendu d’autres que des jeunes premiers qui découvrent le genre. On a été cependant assez surpris que Fury sortent quelques peu des sentiers battus par moments : avec « On The Town » déjà, extrêmement festif, qui fera fureur en concert, « Pursuit Of Destiny » avec son côté très progressif qu’on n’attendait absolument pas de la part d’un tel groupe. Enfin, la magnifique « Undistilled », qui clôture en beauté et tout en émotion cet album.

« Interceptor » est un véritable voyage présentant Fury avec ses meilleurs atouts face au monde. Cet album n’est pas seulement un album de hard rock mais aussi le manifeste puissant d’un grand groupe en devenir dans le genre, travailleur, qui ne lâchera pas si facilement. Pour tous les afficionados des riffs saturés, des voix rocailleuses et harmonieuses, et toutes les oreilles curieuses.

9/10

[LIVE-REPORT] Phil Campbell & The Bastard Sons + Fury @ Petit Bain, Paris, 24/09/2023

Fort d’une popularité mais aussi loin de l’ombre d’un certain Lemmy Kilmister, Phil Campbell a su creuser son trou et se faire une jolie place sur la scène internationale avec ses Bastard Sons. Lui et son groupe étaient donc de passage sur un Petit Bain rempli à ras bord. Ils auront, grâce à un prêche puissant, convertir même les plus réticents d’entre nous à leur musique.

En guise d’introduction, petit mea culpa de ma part : il arrive assez fréquemment que des problèmes techniques arrivent, sans toutefois m’empêcher de prendre des photos. Cette fois, et en raison de cartes SD défaillantes, je n’ai pu mener à bien ma mission. Notre rédaction souhaite donc s’excuser pour le manque de photographies illustrant ce report.

La soirée commence, et devant un public réduit, par la prestation de Fury. Et quelle découverte, quelle claque ! Groupe du Royaume-Uni mené par le bourru Julian Jenkins et la charismatique Nyah Ifill, on croirait, de prime abord, qu’ils sont tous sortis du bar du coin et qu’ils ont décidé de se tailler un boeuf sur scène. Et pourtant, pourtant…Cohésion, énergie, puissance et bonne humeur étaient au rendez-vous. Et les voix rocailleuses et chaudes s’entremêlant à la perfection, alliées à des riffs bien placés et à une rythmique extrêmement carrée ont fait qu’on a passé plus qu’un excellent moment. On a terminé ce concert les cervicales en vrac, et le sourire aux lèvres ! A revoir, et cette fois sur un set plus long !

C’est après une bonne demie-heure de changement de plateau que Phil Campbell et ses Bastard Sons arrivent sur la scène du Petit Bain, sous les acclamations d’un public venu en nombre ! Résultat : on est particulièrement serrés et l’atmosphère devient chaude, à un point que c’est difficilement respirable ! Mais cela ne nous gâchera pas le plaisir que la bande procurera à l’ensemble du public, littéralement en feu !

Si j’avais l’impression que, entre la famille Campbell (en plus du célèbre guitariste, le groupe est composé de ses trois fils Todd, Dane et Tyla ) et le précédent chanteur Neil Starr il y avait un fossé difficilement explicable. Ce n’est pas le cas avec Joel Peters, présent depuis un peu plus d’un an dans le groupe, avec lequel la cohésion semble de mise.

D’ailleurs on se demande si ce dernier est surhumain, puisque Phil a annoncé une adaptation de la set-list. Mr était malade. On ne s’en aurait pas douté s’il nous l’avait pas dit. Il a assuré comme un lion ce soir, même si on le sentait fatigué à la fin du concert. Les autres musiciens ne sont pas en reste, Phil n’hésitant pas à mettre en avant ses fistons, naturellement plus en retrait. Sauf Todd à la guitare rythmique, qui sera particulièrement déchaîné ce soir, soutenant comme il se doit sa légende de papa, et faisant le show pour le plus grand bonheur des fans présents.

Concernant la setlist, sur les 16 morceaux de la setlist … Seuls 6 compositions originales du groupe seront joués, contre plusieurs reprises, dont une dominance de celles de Mötorhead. Alors, certes, c’est ce qui marche le plus, mais on vient pour découvrir un groupe en live, et non écouter ses reprises ! De plus, le set particulièrement court (1h15) aura déçu de nombreux spectateurs présents – une fin qui nous a semblée d’ailleurs précipitée et qui nous a laissé sur notre faim.

Mais il n’empêche que la fête était belle ce soir, et le son, excellent pour le Petit Bain, nous aura vite fait oublier ses désagréments pour juste nous faire prendre notre pied. Impressionnant de professionnalisme, mais aussi de sincérité et de spontanéité, Phil Campbell & The Bastard Sons aura presque su combler toutes les personnes présentes au Petit Bain ce soir. A revoir, encore et encore.