On ne pensait plus revoir Sinsaenum, depuis leurs premiers essais, réussis, qui remontent à 2016-2017. Ebranlés par de nombreuses épreuves, avec, entre autres, la pandémie mondiale de Covid-19 et surtout la perte de leur batteur Joey Jordisson, c’est avec courage et beaucoup d’audace que le supergroupe emmené par Frédéric Leclerq, se présente de nouveau face au monde et avec, en guise de nouveau batteur (et c’est un bel hommage) André Joyzi (ancien Drums technicien de Jordisson !)
« In Devastation » est plus qu’un nouvel album, c’est le manifeste de la douleur, de la rage et de la rédemption, enveloppé dans une strate assez mélodique qu’on n’attendait pas forcément, tant le premier opus a été un uppercut de violence ! On a donc beaucoup d’émotions – sans que cela ne tombe forcément dans le pathos – et le groupe se permet d’explorer et d’adopter, par moment, des aspects plus death mélo (plus particulièrement sur « Shades Of Black ») voir plus Metal Américain des années 1990 (« Obsolete » notamment). Il faut dire qu’il y a matière à y mettre un peu plus de sensibilité dans la musique ! « Last Goodbye » est extrêmement émouvante par ses appuis mélodiques mais surtout par sa grande qualité d’écriture.
Bon, rassurez-vous, l’album n’est pas mielleux pour autant : « Spiritual Lies » ou encore « Buried Alive » sont des véritables bourrasques de violence (faisant parfois penser à Morbid Angel !). On a notre petite préférence pour le titre d’ouverture, « In Devastation », vrai bel hymne black qu’on a hâte d’entendre en live ! Mais il y a eu un travail fourni sur les différences influences sur cet album : on vous conseille bien plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subitilités.
Sinsaenum effectue ici un formidable retour aux affaires avec « In Devastation », un album très surprenant, qui va à la rencontre de divers horizons, et émouvant, par les messages portés : le deuil, mais aussi la résilience, pour continuer à vivre. Un album, certes de death metal, mais surtout, un album vivant et audacieux.
9,5/10
